Chapitre Neuf
9.
Point de vue d'Amelia
Je sentais mon estomac se tordre. C'était comme s'il échouait lamentablement à la tâche d'éviter de se faire marteler. J'ouvrais les yeux en sentant quelque chose couler. Oh non.
-Ben, réveille toi. Dis-je en le secouant.
Il grognait, mais j'insistais. Il fallait vraiment qu'il se réveille.
-Quoi? Lâchait-il en s'asseyant finalement.
-On a un problème.
-Mais dis-le et arrête de tourner autour du pot.
-Il faut qu'on aille acheter des trucs pour moi...
Je sentais mes joues virer au rose. C'était vraiment gênant.
-Mais quoi, putain? Dis-le!
-Des... Des serviettes sanitaires.
-Oh. OH! Merde, debout!
Je me levais et poussais un petit cri en voyant que mon bas de pyjama était devenu rouge ainsi que l'intérieur du sac de couchage. C'était vraiment embarrassant. Ce genre de chose ne m'était jamais arrivé.
-OK, je vais faire un tour au village rapidement. Toi, nettoie tes affaires et expose les au soleil.
-Mais je peux pas me changer! Je ne vais pas tâcher un autre bas!
-Garde ce que tu as, mais évite de t'asseoir sur du tissu. Je reviens dans vingt minutes maximum.
Il se précipitait hors de la tente et j'entendais la voiture démarrer. Je quittais la tente en emportant le sac de couchage à l'extérieur. Je l'ouvrais au complet. Je prenais un bidon d'eau que Ben avait laissé et en versais sur la tâche. Je retournais dans la tente pour prendre mon sac et attraper le pain de savon. C'était une technique que m'avait apprise une des femmes de ménage, puisque j'avais insisté pour nettoyer un peu mes vêtements dans les cas d'une tâche. Je mouillais le savon avant de commencer à le frotter pour en étendre assez. Ensuite, je frottais avec force le tissu. La tâche ayant disparu, je rinçais le tout. En même temps, la voiture revenait et Ben en sortait, un paquet de serviettes sanitaires à la main.
-Tiens, c'est pour toi. Me dit-il en le tendant.
-Merci... Dis-je, complètement gênée.
-Tu n'as pas besoin d'être embarrassée, tu sais? C'est un phénomène normal.
Il serrait mon épaule en guise d'encouragement et j'allais ensuite chercher une culotte propre ainsi qu'un pantalon foncé avant de m'éloigner pour éviter que Benjamin ne me voit. Je me débarrassais de ce que je portais avant d'attacher la serviette sur ma nouvelle culotte et d'enfiler le pantalon. Je me ré-avançais ensuite vers Benjamin, plus embarrassée que jamais. Quoi qu'il puisse dire, je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir de la gêne.
-Changement de plan, aujourd'hui, au lieu de poursuivre la route, nous allons passer la journée dans un hôtel. En ville, j'ai demandé où se trouvait celui le plus près, et je sais comment m'y rendre. Comme ça, ça nous permettra de faire laver nos vêtements, on pourra prendre une douche et tu pourras te reposer.
-Merci...
-Je m'occupe de ranger le campement. Toi, nettoie tes trucs.
Je hochais la tête et m'apprêtais à la tâche. Une fois que j'avais terminé, on partait vers la ville. On arrivait finalement à l'hôtel.
-Est-ce que tu parles ou je le fais?
-Tu ne parles pas allemand... Lui dis-je.
-Ces genres d'endroits offrent des services en anglais. Alors?
-Tu peux le faire, dans ce cas.
On entrait dans la réception.
-Bonjour, nous aimerions une chambre pour nous deux... Commençait-il en anglais.
- Désolé, mais il nous est interdit d'offrir une chambre à deux personnes de sexe opposé si elles ne sont pas unies.
J'écarquillais les yeux. Comment ça? Ils allaient refuser de l'argent pour une raison aussi stupide?
-Et qu'est-ce qui vous dit qu'on est pas unis, exactement?
-Elle ne porte aucune bague.
-En fait, si.
Je sortais mon collier pour lui montrer la bague qui y était accrochée.
-Je ne la porte simplement pas au doigt parce que je n'aime pas ça, mais j'en ai bien une.
-Mais lui, il n'en a pas.
-Parce que c'est ma fiancée, peut-être? C'est moi qui lui en a fait la demande, pas elle.
Je faisais force pour ne pas nous trahir. C'était peut-être notre seul moyen d'avoir une chambre ici. S'il fallait que je prétende une telle chose, j'allais le faire.
-Bon, d'accord. Je vous fais ça à l'instant.
Je soufflais, soulagée qu'elle nous ait cru. Elle nous donnait la clé de notre chambre ainsi que le numéro. On s'y rendait avec nos affaires et on poussait une exclamation en constatant qu'il n'y avait qu'un seul lit.
-Je le savais, que c'était pourri cette histoire d'union. Grommelait-il.
-On peut bien partager le lit.
-Non, Mia. Ce ne serait pas correct...
-Il est hors de question que tu dormes par terre alors qu'il y a un lit, Ben! Ne sois pas ridicule, on peut très bien tenir à deux là-dedans.
Le matelas était un peu moins grand que ce que j'avais dans ma chambre au château, mais je voyais bien que deux personnes pouvaient bien être couchés dessus.
-Et puis franchement, quand on dort dans la tente, on est peut-être aussi collés.
-Ce n'est pas pareil un lit et une tente, Mia.
-En quoi exactement? D'après ce que j'ai remarqué, tu n'as pas vraiment de sommeil agité et je ne pense pas l'être non plus.
-Peu importe, je vais aller laver nos vêtements aux machines. Toi, profite du fait que je ne sois pas là pour prendre une douche.
Ah, ouais. Sympa, ce Benjamin. Il ouvrait la valise pour prendre les vêtements et les sous-vêtements sales et quittait la chambre en n'oubliant pas de prendre les clés. Je décidais d'appliquer le conseil et de me glisser sous la douche. Je prenais tout ce dont j'avais besoin avant de quitter la pièce principale et de m'enfermer dans la salle de bain. Je commençais par me débarrasser de mes vêtements avant de m'asseoir sur le bol de toilettes et d'enlever ma serviette sanitaire. Je me sentais rougir une fois de plus en repensant à ce matin. Benjamin avait vu mes vêtements souillés par du sang! Comment pourrais-je encore le regarder en face?
Je me glissais dans le bain-douche et allumais le jet. Je prenais réellement tout mon temps pour me laver, ne l'ayant pas fait depuis plusieurs jours. Je commençais à chanter la première chanson qui me venait en tête en me frottant la tête avec mon shampoing.
So this is what you meant
When you said that you were spent
And now it's time to build from the botton of the pit
Right to the top
Don't hold back
Packing my bags and giving the academy a rain-check
Je dansais sur moi-même en me rinçant la tête.
I don't ever want to let you down
I don't ever want to leave this town
'Cause after all
This city never sleeps at night
J'engageais le refrain en m'appliquant de l'après-shampoing sur la tête.
It's time to begin, isn't it?
I get a little bit bigger but then, I'll admit
I'm just the same as I was
Now don't you understand
That I'm never changing who I am
Je me dépêchais de me rincer avant de passer à mon corps.
So this is where you fell
And I am left to sell
The path to heaven runs through miles of clouded hell
Right to the top
Don't look back
Turning to rags and giving the commodities a rain-check
I don't ever want to let you down
I don't ever want to leave this town
'Cause after all
This city never sleeps tonight
It's time to begin, isn't it?
I get a little bit bigger but then, I'll admit
I'm just the same as I was
Now don't you understand
That I'm never changing who I am
It's time to begin, isn't it?
I get a little bit bigger but then, I'll admit
I'm just the same as I was
Now don't you understand
That I'm never changing who I am
Je formais un poing avec ma main droite pour imiter un micro avant d'enchaîner le nouveau couplet.
This road never looked so lonely
This house doesn't burn down slowly
To ashes, to ashes
It's time to begin, isn't it?
I get a little bit bigger but then, I'll admit
I'm just the same as I was
Now don't you understand
That I'm never changing who I am
It's time to begin, isn't it?
I get a little bit bigger but then, I'll admit
I'm just the same as I was
Don't you understand
That I'm never changing who I am
Je dansais un peu sur moi-même et fermais complètement l'eau. J'attrapais la première serviette que je voyais pour me sécher. Je me rhabillais vite et me brossais les cheveux avant de quitter la salle de bain. J'allais m'asseoir sur le lit et sentais mon ventre gronder. J'y apportais mes mains en grimaçant. Ça faisait mal. J'attrapais un oreiller et le posais sur mon ventre. Je me couchais sur le côté et tentais de prendre de grandes respirations dans le but de calmer la douleur, sans succès.
Après un moment, la porte s'ouvrait sur Benjamin qui tenait nos vêtements propres et repassés.
-Voilà, j'ai fi-
Il s'arrêtait en me voyant et lâchait les vêtements avant de se ruer sur moi.
-Tu te sens pas bien, Mia? Demandait-il en fronçant des sourcils.
Il posait le dos de sa main sur mon front et j'avais envie de sourire en voyant qu'il s'inquiétait pour moi.
-C'est juste des crampes... Sifflais-je.
-Je vais te chercher des anti-douleurs, je reviens tout de suite.
Il fouillait un peu dans sa valise et en sortait une petite boîte. Il prenait un des verres en carton qu'il y avait sur la table de chevet avant d'aller dans la salle de bain. Il en ressortait et me faisait m'asseoir.
-Tiens. Me dit-il en me tendant un comprimé et le verre.
-Merci.
Je buvais une gorgée d'eau avant d'y joindre le médicament et avalais le tout avant de boire le reste du verre d'eau.
-Ça prendra un peu de temps avant de faire effet. En attendant, as-tu faim? Je vais faire venir le service aux chambres.
-Oui. Admettais-je.
-Parfait, je vais appeler à la réception.
Il attrapait le téléphone et demandait si on pouvait se faire emmener un repas. Il raccrochait bientôt.
-OK, dans trente minutes le repas devrait arriver.
-Je peux te poser une question?
-Tu viens de le faire.
Je haussais un sourcil et il riait.
-Je plaisante, que veux-tu savoir?
-Comment ça se fait que tu es aux petits soins, avec moi?
-Pourquoi je ne le serai pas? Demandait-il en s'asseyant à côté de moi.
-Bah... Avec ce qu'il s'est passé ce matin... Répondais-je en baissant les yeux.
-Je t'arrête tout de suite. Ce n'était pas de ta faute.
-Tu n'as même pas éprouvé un peu de dégoût?
-Mia, c'est quelque chose de naturel. Je n'ai plus quinze ans. Même si je ne vivrai jamais ce phénomène, je le comprends et j'agis en conséquence. Je ne vais pas être dégoûté parce que tu saignes du vagin.
Toujours aussi diplomate dans sa manière de parler, à ce que je vois... J'esquissais tout de même un sourire.
-Tu n'as pas à éprouver de gêne à cause de ça, d'accord? On s'en fout que je sois un garçon.
-Merci, Ben...
-De rien, Mia.
Il me souriait et je faisais pareil. Je l'aimais bien, cette facette de sa personnalité. Il pouvait se montrer très compréhensif, quand il le fallait. On se plaçait un peu mieux sur le lit pour pouvoir regarder la télé. Bien entendu, la plupart des postes étaient en allemand, ce qui faisait que le pauvre Benjamin n'y comprenait absolument rien. Il se contentait de suivre les images. La douleur que j'avais au ventre commençait aussi à se dissiper. On cognait bientôt à la porte.
-Service aux chambres! Annonçait une voix masculine en allemand.
-Qu'est-ce que c'est? Me demandait Benjamin.
-Service aux chambres. Lui traduisais-je.
-Oh, super!
Il se levait du lit et allait ouvrir à la porte. Il faisait entrer l'employé de l'hôtel et lui indiquait de tout mettre sur le lit. Je le remerciais en souriant et l'employé hochait la tête avant de quitter la chambre.
-J'espère que tu n'en mettras pas partout. Dit-il en revenant s'asseoir.
-T'en fais pas, j'ai plus peur que toi tu le fasses. Ce serait horrible de dormir sur de la nourriture.
-Je mange très proprement tu sauras.
-Moui, c'est ce que j'ai cru voir, en effet.
Je souriais malicieusement à la vue de son visage choqué.
-Tu es vraiment machiavélique, en vrai.
-Moi? J'ai pourtant un visage d'ange! Dis-je en rigolant.
-C'est vrai.
Je fronçais les sourcils en le fixant. Je me sentais devenir rouge. Avait-il réellement dit ce que je pensais?
-Qu'est-ce que tu as dit? Demandais-je.
-Rien, pourquoi? Demandait-il en bégayant.
Un silence se créait. Il ne savait plus où regarder et moi non plus. L'ambiance était lourde.
-Ouais... Euh...Il faudrait peut-être manger avant que ça ne refroidisse. Intervenait Benjamin.
-Tu as raison.
On mangeait le contenu de nos assiettes dans un silence complet. Une fois que nous avions terminé, il sortait le plateau de la chambre.
-Je... Je vais prendre une douche, d'accord?
-Oui, OK. Lui dis-je sans le regarder.
Il s'enfermait dans la salle de bain et je soufflais. Mais qu'est-ce qu'il venait juste de se passer? Est-ce que c'était ça, vivre un malaise? J'en avais seulement entendu parlé, je n'en avais jamais vraiment vécu. Si c'était réellement ça, je ne voulais pas que ça se reproduise. C'était un sentiment horrible.
Puisque Benjamin était dans la salle de bain, j'en profitais pour me lever du lit et ranger les vêtements qu'il avait fait tombé en me voyant souffrir sur le matelas tout à l'heure. J'ouvrais sa valise et y plaçais les vêtements, pliés soigneusement. Quand j'avais terminé, il sortait de la salle de bain, les cheveux mouillés, une serviette autour du cou, sans chandail. Je remarquais automatiquement un dessin sur son pectoral droit. C'était un dragon.
-Je ne savais pas que tu étais tatoué. Lui dis-je en m'avançant vers lui.
-Oh, ça? Ce n'est rien.
-Faux, c'est un dragon. Pourquoi, au juste?
-J'en avais envie, c'est tout. Me répondait-il.
Malgré que je n'étais pas totalement convaincue par ce qu'il venait de me dire, je ne posais plus de question sur la signification.
-Ça va peut-être te paraître étrange, mais... Est-ce que je peux le toucher?
-Quoi? Mais pourquoi?
-C'est la première fois que je vois une personne tatouée en vrai... Et, je veux voir si la texture de la peau est différente.
-Tu seras déçue de constater que non, mais vas-y, si tu veux.
J'approchais ma main et la déposais d'abord en entier sur le dessin. Je traçais ensuite de l'index le dessin. En effet, la texture de la peau n'était pas différente d'une autre surface.
-Tu es convaincue, maintenant? Me demandait-il.
-Oui, c'est bon. Merci.
-Pas de quoi.
J'allais m'asseoir dans le lit et j'observais Benjamin sortir quelque chose d'une poche de la valise.
-Est-ce que c'est un ordinateur? M'exclamais-je.
-Oui, pourquoi?
-Je peux m'en servir, quelques minutes?
-Ouais, bien sûr, mais n'oublie pas de te déconnecter si tu décides d'aller, par exemple, consulter tes emails.
-Sans problème, merci!
J'entrais le mot de passe du Wi-Fi comme indiqué sur la feuille plastifiée sur la table de chevet. Je me rendais directement sur Escape. Je lisais les commentaires postés sur ma dernière publication. Mes lecteurs m'avaient souhaité bon voyage. Je souriais et décidais de leur écrire un court message.
Salut!
J'ai réussi à trouver du temps pour venir consulter le site. Je suis présentement en Allemagne!
J'espère que vous passez tous de bonnes vacances jusqu'à présent, dans mon cas, je passe d'excellents moments.
-Mia.
Je me déconnectais et rendais l'ordinateur à Benjamin. Je devais admettre que ça m'avait un peu manqué, de ne pas aller sur internet.
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Hey!
Nouveau chapitre du point de vue d'Amelia! J'espère qu'il vous a plu!
En média, vous avez une image du tatouage de Benjamin ainsi que la chanson qu'elle interprète comme une excellente chanteuse sous la douche. Il s'agit de It's Time, des Imagine Dragons :)
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