Chapitre 9 La montagne rebelle

        Au matin, lorsque la lumière du jour remplace les ombres de la nuit, les deux hommes étaient déjà bien réveillés et discutaient lorsque j'ouvris les yeux.

- Alors princesse ? Bien dormit ?

Je me redressai et le vampire put enfin s'assoir.

- Oui et vous ?

- Très bien, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas dormis ainsi.

Je me levai et voulus me pencher pour ramasser le petit dragon encore endormit, mais un vertige me pris alors. Lilian fut le premier à réagir, se levant pour me prendre dans ses bras.

- Je m'occupe de lui ne vous en faites pas.

Danayel prit donc le dragon et ramassa les dernières affaires.

- Bien, partons, nous sommes à une journée de marche des montagnes.

On partit ainsi, Danayel devant.

Nous marchions depuis l'aube, mes jambes me faisaient atrocement souffrir, ma tête également, le soleil l'ayant trop frappée. Lilian me tenait à la taille, s'assurant que je ne tombe pas de fatigue. Mais malgré tout il finit par demander à Danayel :

- C'est encore loin ?

- Une heure ou deux pourquoi ?

L'elfe se retourna pour nous regarder. Lilian était visiblement très inquiet :

- Elle va finir par tomber...

- Vous la porterez.

Le reste du chemin me parut interminable, mais je ne m'effondrai pas comme ils l'auraient pensé, je tiens bon.

Arrivés aux montagnes, on s'arrêta devant l'entrée d'une grotte, Lilian, confiant, nous fit signe de le suivre en prenant les rênes.

Danayel était derrière nous, nous suivant de près. Alors que nous arrivions devant une porte de fer, deux hommes nous entourèrent, ils brandirent des torches vers nous et très rapidement nous ouvrirent avec de grands sourires.

- Lilian !

Un homme vient serrer énergiquement la main du vampire puis nous regarda, Danayel et moi.

- Matéo, je te présente Aliane et Danayel.

L'homme nous adressa un sourire. On fut rapidement mêlés à un groupe d'humain, tous curieux de savoir ce que nous faisions chez eux.

Ne plus marcher me faisait du bien... même si mes jambes étaient encore sollicitée, je souffrais moins déjà.

Mais après un très long moment à discuter, je vis une étrange lueur naître dans le regard de Lilian, il commença à serrer les poings et à s'éloigner de moi. Je compris son attitude lorsque je le vis se rapprocher d'un homme, essayant tout pour être le plus près possible de lui... plus près de son cou. Je m'éloignai rapidement du groupe d'humain et agrippai Lilian par le col de son habit pour le tirer en arrière. L'homme qu'il venait d'agripper me regarda avec étonnement. Je sortis un poignard et me plaçai devant Lilian, entre lui et les autres, le menaçant. Il était agressif alors, les lèvres entrouvertes laissant voir ses canines, les jambes pliées prêtes à bondir, le dos voûté... tout d'un vampire cherchant à attraper sa proie... Je ne tiendrais certainement pas longtemps contre lui au vu de ma fatigue... je devais trouver un moyen de le calmer.

Il bondit rapidement, si vite que je fus la seule à pouvoir réagir, le frappant au ventre d'un genou. Le vampire se redressa, ses yeux rouges transcrivaient biens sa soif, mais je pus déceler une certaine peur également, une crainte.

- Lilian voyons... calme-toi.

Mais le vampire n'écouta pas Matéo et voulu une fois de plus attaquer un humain. Cette fois, au lieu de le repousser, je le pris rapidement par le bras et collai mes lèvres au siennes. Tous étaient alors immobiles, même Lilian, tous nous regardant avec étonnement.

Les yeux de Lilian étaient toujours rouges lorsque je l'éloignai, mais il se contrôlait déjà un peu plus.

- C'est vrai que nous n'avons pas l'habitude d'héberger des vampies et donc de les nourrir.

- Ne vous en faites pas pour cela.

Je glissai une main sur la nuque du vampire pour le rapprocher de moi. Même s'il résista au début, il finit par planter ses crocs dans mon cou. 

- Arrêtez !

Des humains retinrent, sur un signe de main de ma part, Danayel pour ne pas qu'il intervienne.

- Vous êtes folle !

Lilian ne se nourrit que très peu, certainement par peur de me voir mourir. Le vampire m'éloigna de lui et on se regarda dans les yeux.

- Je suis désolé.

- Tu n'as pas à l'être.

Je m'écartai et me tournai vers les hommes tenant Danayel.

- Vous vous rendez un peu compte de ce que vous venez de faire?!

- Danayel, calmez-vous voyons.

- Non ! Vous êtes plus inconsciente que lorsque vous étiez enfant ! Vous rendez-vous compte de ce que cela pourrait entraîner ?!

Je m'approchai rapidement de lui, le prit par le bras pour nous éloigner des oreilles indiscrètes.

- Je sais parfaitement ce que ça signifie et ce que ça peut créer, mais auriez-vous préféré qu'il tu l'un d'entre eux ?

- Oui, vous êtes la princesse ! Votre sang est sacré !

- Je ne le sais que trop bien, mais ce titre n'a plus de valeur pour l'instant, mon sang est comme celui d'un autre.

- Non ! C'est bien cela qui vous rend inconsciente ! Votre sang est particulier comme l'était celui de votre père ! Vous ne devez pas le partager !

- Ça suffit ! Vous vous calmez immédiatement, comme vous le dites si bien je suis la princesse, vous n'avez pas d'ordre à me donner, alors maintenant vous gardez pour vous vos réflexions à ce sujet et vous vous tenez tranquille.

Danayel ravala donc ses paroles et baissa la tête. 

De toute façon il était trop tard pour ce qui était de partager mon sang... et je n'avais jamais compris cette idée qu'une elfe de "noble lignée" ne devait pas le partager avec des êtres que certains qualifiaient d'inférieur. En quoi mon sang allait-il changé ? Mais ce débat... je ne voulais certainement pas l'avoir avec Danayel tout de suite... ni jamais en réalité.

On retourna auprès des autres qui nous regardaient.

- Vous joignez-vous à nous pour dîner ?

- Bien entendu.

On suivit donc les hommes vers une grande salle aux murs de pierre, avant d'y entrer, Lilian me prise à parrt. Il attendit qu'on soit seuls dans le couloir pour parler :

- Tu n'es pas trop fatiguée ?

- Je tiendrais ne t'en fais pas.

Il me prit le menton pour regarder mon cou puis se pencha. Je le laissai me soigner de la morsure puis il s'éloigna.

- Si tu es fatiguée n'hésite pas à demander d'aller te reposer.

Je lui souris et voulus entrer dans la pièce mais il m'agrippa rapidement le bras pour me tourner face à lui. On se regarda alors, les yeux dans les yeux. Un sourire se dessina sur ses lèvres et il se mit à avancer, moi, peut-êter par réflexe, je reculai.

Mais je finis par être bloquée contre le mur de pierre et me raidis.

- Apparemment, que ce soit toi ou moi, un baiser nous calme très vite.

- En effet...

- Je ne me suis pas tout à fait rassasié... il m'en faudrait un autre si je veux pouvoir me contrôler pendant tout le repas.

Il dit cela avec un sourire enjôleur comme il savait si bien les faire. A son grand étonnement, je souris aussi et passai mes bras autour de son cou.

- Mais peut-être qu'à force ça ne nous fera plus rien...

Il sourit et colla complètement son corps au mien. Sans que cela ne transparaisse sur mon visage, je me sentis frissonner... 

- Certainement pas, pour moi c'est impossible... tu me fais tellement d'effet.

Je me sentis rougir et détournai donc le regard. Lilian se pencha lentement et déposa ses lèvres sur ma joue, petit à petit il tourna la tête, rapprochant ses lèvres des miennes... C'était doux... une caresse de ses lèvres qui aurait pu me faire défaillir... 

Mais je le repoussai avant le baisé et souris malicieusement.

- Je t'en supplie...

Rapidement je le poussai et cette fois se fut moi qui le bloquai contre le mur, même si, avouons-le, il n'était pas réellement bloqué.

- Je veux une promesse.

- Tout ce que tu voudras.

Je souris et, bloquant son cou d'une main pour ne pas qu'il avance, j'effleurai ses lèvres des miennes.

- Arrête cette torture... je t'en prie...

Je m'éloignai et on se regarda dans les yeux. Sa respiration était rapide... bruyante... et ses yeux pleins d'envies... 

- Promets-moi que si tu es en manque tu ne tueras personne et que tu viendras plutôt me voir.

Ses yeux devinrent ronds et il avala sa salive avec difficulté.

- Je...je ne veux pas te faire de mal...

- Ne t'en fais pas, tu ne peux pas me tuer ainsi.

- Bon... si tu en es certaine... d'accord.

Je souris et me penchai en libérant son cou, il s'avança très rapidement pour m'embrasser. Alors il me repoussa pour me bloquer contre le mur, une main appuyée à côté de ma tête et l'autre sur le haut de ma poitrine pour me maintenir bloquée, il ne lâcha pas mes lèvres, me procurant une douce sensation de bien-être... Mais le contact devient plus... humide, alors qu'il approfondit le baiser. Calmant ses ardeurs, Lilian ouvrit la bouche, m'obligeant à ouvrir la mienne, alors sa langue entra entre mes lèvres... dit ainsi cela pourrait paraître assez... étrange, mais les sensations qui me prenaient faisaient s'envoler toutes idées rationnelles de mon corps alors que je frissonnai de plaisir... de plaisir et de désir...

On finit par s'éloigner, alors nos regards se croisèrent, hors la petite lueur d'assoiffé qui régnait dans ses yeux, une forte envie pouvait y être décelée.

- On devrait y aller, ils vont se demander ce que nous faisons...

- En effet.

Il me prit la main pour me tirer vers la salle.

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