Chapitre 5

Kassidy

Je me réveille, bizarrement sur le canapé devant l'écran de la télé. J'ai été réveillé par la voix beaucoup trop aiguë de Peppa Pig. Génial j'ai dormi devant la télé allumée. Je prends mon portable sur la table basse, il est 6h30. Quels enfants sont debout à 6h30 pour s'émerveiller devant les formidables aventures du cochon rose et de sa famille ? Je gémis, je vais être traumatisée.

Je me lève, prends ma serviette sur le sèche serviette et je me glisse sous la douche. Une fois sous le jet, je me demande à quel moment je me suis endormie. Je ne me souviens pas d'avoir regardé la danse finale. Alors on va régler ça tout de suite. Je finis de me laver en vitesse. Je me sèche et j'enfile un peignoir. Dans la cuisine je me fais une tasse de café et un bol de Chocapic, je mets le tout sur un plateau et je m'assois sur le canapé. Je zappe cette horrible Peppa Pig et remets la danse finale de Sexy Dance 4.

10 minutes plus tard la danse terminée je me lève, de bonne humeur et me dirige vers mon dressing. Je sélectionne un ensemble de lingerie de couleur rouge, un jegging noir, un T-shirt rose qui s'arrête au-dessus du nombril, une veste en cuir noire et des baskets Adidas.

Je m'habille et me maquille d'un trait d'eye liner noir, une légère couche de fond de teint, un peu de blush, du mascara et pour finir du rouge à lèvres rouge, Dior. Parfait, je me fais un clin d'œil dans le miroir et me souris. OK, ça doit être la solitude. Je me surprends à espérer que Tony soit présent ce matin. Je suis vraiment en train de devenir cinglée. Je récupère mon sac à main et mes clés sans oublier mon portable puis je sors de mon antre et referme la porte. Je regarde l'heure dans l'ascenseur qui mène au garage : 7h40. Merci pour la Peppa Pig, je suis beaucoup trop en avance. Je monte dans ma voiture et démarre.

J'arrive chez Téo, me gare et sors de la voiture en claquant la portière. Je monte les marches du perron de la petite maison de banlieue de mon ami. Devant la porte je sonne. Madame Castello m'ouvre la porte et me prend dans ses bras. Elle a toujours été comme une deuxième mère pour moi. Elle me fait un grand sourire et me demande en m'entraînant dans la cuisine, son havre de paix.

« - Comment ça se fait que tu sois déjà là mi hija ?* »

Je m'assois à la table en face d'Antonio qui dévore une quantité aberrante de nourriture en guise de petit déjeuner.

« - Je me suis fait réveiller par la télé à 6h30, mama. Entonces* Anty, mon petit doigt m'a dit que tu as porté une chemise lundi, je sais que tu pensais à ma cuite de dimanche mais franchement, si tu m'avais envoyé un petit Snap j'aurais pas été fâché contre toi mon chéri, au contraire ! »

Antonio lève les yeux de son festin et me fusille du regard. J'adore l'embêter, il est tellement susceptible, et il déteste plus que tout que je l'appelle « Anty ». Le petit frère de mon meilleur ami et son copier coller en plus petit : il est maigre comme un clou alors qu'il mange plus de nourriture que l'on ne peut imaginer, il a lui aussi une auréole noir et bouclée sur sa tête, il ne fait, en dépit de tous les efforts de son frère, absolument pas attention à ce qu'il porte et c'est un rugbyman très doué. Il répliqua sérieusement :

« - Je préfère mettre une chemise que ne pas m'habiller du tout contrairement à d'autres ! »

Je lève les yeux au ciel. Carolina la sœur cadette entre dans la cuisine, accompagnée par ses adorables enfants : Julio, six ans et ma filleule Katy de quatre ans. Je fais la bise à Caro et on parle un peu d'elle et de sa vie de femme mariée. Je m'agenouille devant ma filleule et celle-ci me reconnaissant me fait un grand sourire à dix dents. Adorable. Je la prends dans mes bras.

« - Salut toi ! ¿ Comó estas mi pequeña princesa ?* »

Elle niche sa petite tête blonde dans mon cou et attrape mes cheveux qu'elle adore. Elle les renifle et les frotte contre ses petites joues rebondies.

« - Kassy ! »

Elle recule, ouvre en grand ses beaux yeux gris et tape dans ses minuscules mains. Cette petite est le portrait craché de son père, hormis la peau mate et la forme des yeux qu'elle tient de sa mère, elle lui a tout prix : les cheveux blonds, les yeux clairs, le nez, la bouche et la forme du visage. Mon petit ange m'annonce joyeusement :

« - Kassy ! Ze vais avoir cinco años* dans... »

Un pli se forme sur son front alors qu'elle réfléchit en comptant sur ses doigts. Son visage s'éclaire, elle a trouvé !

« - ... Una semana !!* »

Elle mélange l'espagnol et le français sans arrêt dans ses phrases c'est hilarant. Elle me dresse une liste interminable de jouets dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Je la coupe avant d'avoir une migraine.

« - ¿ Princesa sabes qué vamos a hacer ?* »

Intéressée elle me lance un regard interrogateur.

« - No*

- Le jour de ton anniversaire, je t'emmènerais dans un magasin de jouets et je t'achèterais ce que tu voudras d'accord ?

- Tout ce que ze veux ?»

Carolina se frappe le front et dit :

« - Dios mio*, tu vas m'en faire une gosse pourrie gâtée ! Rappelle-moi, pourquoi tu es sa marraine déjà ? »

J'éclate de rire.

« - Parce que tu m'adores ! »

Elle sourit tendrement. Téo rentre à son tour, vêtu d'un polo bleu nuit, d'un jean troué, d'une veste noire et de converses bleues.

« - ¡ Hola todo el mundo !* »

Il embrasse sa mère, son frère, sa sœur, son neveu - et filleul - et enfin sa nièce. Il me rejoint pour me prendre dans ses bras il me colle un bisou sur le front.

« - Comment ça se fait que tu fais nous honneur de ta présence matinale, mi corazón*?»

- Peppa Pig.»

Il éclate de rire.

« - Énorme ! ¿ Vamos ?* »

Je lève les yeux au ciel et reprend Katy dans mes bras et lui demande :

« - Alors, on fait comme ça ? »

Elle tapote joyeusement ses petites mains sur mes joues et s'exclame.

« - ¡ Sí, sí, sí ! ¡ Te quiero Kassy !* »

Je lui offre mon plus beau sourire.

« - Mi támbien, mi amor.* »

Je lui fais un gros bisou sur la joue et la repose au sol. Elle passe ses doigts sur sa joue et rit.

« - Z'ai du rouze à lèv »

Je lui adresse un dernier sourire et réponds à Téo :

« - Vamonos. »

On sort de la maison et je m'installe au volant. Je démarre et nous voilà partis pour notre lycée chéri. J'espère que Tony y sera, j'aime bien parler avec lui... Nous ne commenterons pas cette pensée soudaine...

« - Dis, un jour tu me laisseras conduire ta voiture ?

- Dans tes rêves.

- Pff, j'aurais essayé. Au fait tu lui as promis quoi à Katy ?

- De l'emmener dans un magasin de jouets pour son anniversaire et...

- De lui acheter tout le magasin ?

- ... De la laisser choisir son cadeau.

- C'est-à-dire tout le magasin, tu vas transformer ma nièce un gosse de riche, pourrie gâtée.

- C'est pas vrai, c'est quand même son anniversaire !

- Dialogue de sourd.»

Je lève les yeux au ciel et me gare sur le parking du lycée. Je récupère mon sac sur la banquette arrière et sort de la voiture. Téo sort à son tour et je verrouille les portières. Je passe mon bras sous le sien et on se dirige vers l'entrée.

« - Au fait c'est quelle heure, mauvaise marraine ? »

Je sors mon portable de la poche arrière de mon pantalon.

« - 8h25. »

Il hoche la tête. Je le suis jusqu'à notre table, là où mes amis s'installent tous les matins. Bizarrement il n'y a que Ben et les filles.

« - Wesh mec ! Besoin de testostérone ! »

Ben se retourne et se précipite vers nous, il fait une accolade à Téo et dit :

« - Putain mon frère, t'imagines pas à quel point ! Elles parlent de rouges à lèvres ! Tu sais quoi, je comprendrai jamais les femmes ! »

Téo lui passe un bras autour des épaules.

« - Tout va bien, tonton est là. »

Je soupire, ces mecs ! Je fais la bise aux filles et m'installe à la table avec elles. Lucie, rousse aux yeux verts presque fluos- flippants - pose sa main sur la mienne et me demande en me servant son sourire de pub de dentifrice.

« - Kassy chérie, on se demandait si on pourrait pas aller faire un shopping entre potes, mercredi prochain ? »

Mara me regarde avec des grands yeux attentifs, Mélissa hoche la tête frénétiquement pour me signifier d'accepter et Léa, notre grande sportive, me fait ses yeux de chien battu. Mercredi prochain, c'est l'anniversaire de mon bébé, je ne peux sûrement pas déroger à ma promesse d'autant plus que je n'ai, ne nous mentons pas, absolument aucune envie de sortir avec elles. Réfléchis Kassy ! Vendredi ! Je n'ai ni café, ni de promesses à honorer et en plus on finit à 12h.

« - Hum, Je ne peux pas mercredi... »

C'est un concert de soupirs et de gémissements de déception qui accueille mes mots.

« Vous ne m'écoutez même pas ! J'allais vous proposer vendredi ! »

Soulagées elles réfléchissent.

« - M & M ?

- On peut !!

- Lulu ?

- I can !

- Léa ?

- Hum, ouais, je peux.

- Cool alors ! »

Grosse blague, pas cool du tout ! La sonnerie retentit. C'est parti pour deux heures de chimie, suivi par une heure de philo. La mort en barre...

* * *

Enfin terminé ! Je sors soulagée de mon cours de philo. Je suis déçue, Tony n'était pas présent. Je n'ai fait que me poser des questions sans réponses à son sujet. Je suis ridicule. J'espère que si je le vois je vais arrêter de penser à lui sans arrêt. Je salue mes amis et je rejoins Téo qui est toujours avec Ben qui est dans sa classe.

« - Salut les mecs ! On y va Téo ?

- Mm, je vais rentrer avec Ben, on va se faire un tacos.

- Dac' pas de problème. Au fait Ben, ils sont où les autres ?

- Ils ont un match et moi je suis suspendu.

- Ah, dur. »

Téo sourit et se vante.

« - D'où l'intérêt de ne pas faire de foot ! »

Ben s'insurge, il adore le foot, c'est la raison pour laquelle je suis resté avec lui que deux jours.

« - Ta gueule, espèce de con ! Moi au moins j'ai des muscles ! »

Il lève son T-shirt il me montre ses abdominaux.

« - Tu rigoles ? On dirait un oisillon ! C'est pas parce que je suis mince que j'en ai pas ! »

Téo lève son polo à son tour et désigne ses muscles proéminents. Ils se tournent vers moi, En attente d'un jugement. Des vrais coqs !

« - Vous êtes pas des mecs pour rien vous ! Je me casse. »

Je tourne les talons. J'ai le temps d'entendre Téo dire « ces meufs je vous jure ». Amusée je secoue la tête. Mon portable vibre. Je le sors de ma poche. J'ai reçu un message de Johanna.

Johanna : On mange ensemble à midi ?

Je m'apprêtais à aller m'acheter un sandwich et à déjeuner sur le pouce mais manger avec ma petite sœur de cœur me plaît beaucoup plus.

Moi : Pas de problème, où ?

La réponse m'arrive immédiatement, à croire qu'elle attendait la réponse impatiemment.

Johanna : Chez toi.

OK clair et concis.

Moi : Pourquoi ?

Johanna : J'ai envie de smoothies préparés avec amour par ma sœur de cœur !🙂

Je souris, qu'est-ce que je disais : un ange !

Moi : T où ?

Johanna : Au portail du lycée.

Je monte dans ma voiture démarre et j'allume la musique. Lorsque j'arrive à l'entrée la radio passe à fond « Despacito » Luis Fonsi. Jo et moi on partage le même amour pour la musique espagnole, ce qui nous a rapprochées au départ. Son plus grand regret est d'avoir choisi l'option allemand. Je la repère enfin, elle se dirige vers moi, le sourire aux lèvres. Elle est vraiment belle : du haut de ses 16 ans, elle mesure 1m70 , elle a de longs cheveux au bruns bouclés, des yeux noisettes avec des paillettes dorées, elle est bronzée et très mince, peut-être trop d'ailleurs. Elle s'approche assez pour entendre la musique. Elle se met à se déhancher légèrement en rythme. Je souris, j'adore vraiment cette gosse, elle a le cœur sur la main et accepte les gens comme ils sont sans se rendre compte que malgré elle, ils changent et s'adoucissent à son contact. Jo ouvre la portière du côté passager, s'assoit sur le siège et pose son sac au sol. Elle se tourne vers moi, me fait un grand sourire et me prend dans ses bras. Lorsqu'elle est attachée, je démarre.

« - Alors ma chérie comment tu vas ?

- Ça va super et toi avec Mathis ? »

Mathis c'est son copain depuis environ trois mois, en ce moment ils se disputent tout le temps. Cette belle histoire est à mon avis au bout du rouleau. Sauf que Jo est totalement et irrémédiablement amoureuse de lui. Et lui ne la mérite pas, il est trop Bad boy pour elle, je ne pense pas qu'ils sont la belle et la bête que l'on voit dans les livres. Elle est beaucoup trop innocente malgré sa grande maturité pour son âge.

« - Ça va super bien ! »

Elle se penche vers moi et me glisse à l'oreille :

« - On a couché ensemble pendant les vacances, je suis enfin une vraie femme !! »

Je comprends mieux maintenant pourquoi elle est si joyeuse aujourd'hui, ce salaud l'a baisée ! OK OK, du calme Kassy, je regarde mes mains et me rends compte de deux choses : la première mes mains sont tellement crispées sur le volant que mes jointures en sont blanches, la seconde on est arrivées. Il faut que je comprenne que toutes les premières fois ne sont pas comme la mienne et que les mecs ne sont pas comme LUI. Je soupire, desserre mes doigts du volant et me tourne vers ma passagère. Elle tire une tête de 100 pieds de long, la pauvre, ce n'est sûrement pas la réaction qu'elle attendait mais je suis trop énervé pour la rassurer. Je lui dis sèchement :

« - On monte. »

Elle se précipite sur la poignée de la portière, prend son sac, sort et la referme fébrilement. Elle se dépêche d'aller vers l'ascenseur alors que je n'ai toujours pas bougé. Comme si elle avait peur de moi... Mon dieu, je me dépêche de la rejoindre. Si elle est heureuse, je dois être avec elle. Je monte, elle est devant la porte que je déverrouille rapidement, elle rentre, enlève ses chaussures et pose son sac dans l'entrée elle enlève ensuite son manteau et s'assoit sur le canapé. Le tout sans ouvrir la bouche. Je la rejoins sur le canapé et attrapes sa fine main. Elle lève vers moi des yeux hésitants. Je prends une longue inspiration et lui dis :

« - Je suis désolé d'avoir mal réagi ma chérie, c'est juste que puisse que vous passiez tout votre temps à vous disputer je ne m'y attendais juste pas. Ne t'y méprends pas, je suis super heureuse pour toi ! C'est génial ! »

Son visage s'éclaire considérablement. Je lui ouvre mes bras et elle vient si réfugier hâtivement. Elle recule son visage et me dit en souriant :

« - J'ai invité mon frère pour le dessert parce qu'il doit aussi aller au café pour dégriser tranquillement, ça ne te dérange pas ?

- C'est un peu tard pour me le demander.

- Je suis désolé Kassy, je sais que tu ne donnes jamais ton adresse à personne mais là c'est juste mon frère. »

Elle ne m'avait jamais dit qu'elle avait un frère.

« - Tu m'as jamais parlé de ton frère, Jo.

- Ouais mais y'a pas grand chose à dire, il est con, il a 18 ans et il s'appelle Jules. C'est tout ce que tu as besoin de savoir. »

OK du coup, je l'imagine comme un mec normal que l'on ne remarque pas.

« - Bon au lieu de parler de mon trou du cul de frère, on mange ? »

1 : Ma fille

2 : Maman. Alors...

3 : Ma petite princesse, comment vas-tu ?

4 : cinq ans

5 : une semaine !!

6 : princesse tu sais ce que l'on va faire ?

7 : Non.

8: Mon dieu

9: Salut tout le monde !

10 : Mon cœur ?

11 : On n'y va ?

12 : Oui, oui, oui ! Je t'aime Kassy !

13 : Moi aussi, mon amour

14: Allons y

Dites moi tout ce que vous en pensez dans les commentaires !

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