💕 CHAPITRE 43 💕
« Cher James,
Au moment où vous lirez cette lettre, ces lettres devrais-je dire, je serai probablement loin. J'aurai dû être celle qui vous donne l'enveloppe, mais je n'en avais pas le coeur et je crois bien que je ne l'aurais jamais car je sais par avance que ce que vous vous apprêtez à lire ne vous ravira pas et vous blessera très certainement. Je l'ai d'ailleurs, probablement déjà fait dans ma démarche.
Je ne veux pas que vous compreniez ce qui a motivé ma démarche car je suis certaine que vous avez déjà trouver la réponse, mais je veux que vous sachiez que vous avez été le partenaire d'une aventure que je ne pensais jamais vivre un jour et que pour cela, je vous en serai éternellement reconnaissante. Merci de m'avoir montré et de m'avoir maintes fois prouvé qu'il était possible d'aimer. Que l'amour pouvait encore éclore en ces lieux que je pensais mort et dépourvus de toutes sensibilités.
Je vous laisse avec les bras bien chargés car j'ai pour vous maintes demandes. Egoïste que je suis, je n'ai pas su régler mes affaires en partant et je compte désormais sur vous pour les régler. Veillez à vous rapprocher de Mademoiselle Madeline Berneby qui connaît actuellement la plus grande des détresses et elle n'est pas la seule. Prenez cinq minutes, chaque jour, pour écouter les récits de tous ceux et celles venant encore au palais dans l'espoir de m'y trouver. Aidez ces gens. Je sais que cela est beaucoup vous demander, mais je pense qu'en écoutant autrui, on devient plus à même de s'écouter soi-même et cela sera une expérience bénéfique pour vous.
En outre, je sais Romain extrêmement compétent pour vous aider au quotidien, mais tâchez de vous trouver une ou deux autres personnes afin de vous suppléer dans ce que vous faites : L'organisation d'un royaume ne se fait hélas pas en portant le poids de ce dernier sur ses épaules. Déléguez. Apprenez à le faire.
Tout ceci fait de moi la personne la plus malhonnête qui sois car voilà que j'attends d'être à des lieues de vous pour vous faire parvenir mon ressenti, mes instructions, mais aussi bien d'autres choses que mon coeur trop encombré et que mes pensées trop emmêlées n'auraient réussit à vous dire. Encore une fois, c'est une solution lâche, mais je tiens à vous rappeler, au cas où vous l'auriez oublié, que c'est vous qui avez insisté pour que l'on s'écrive. Alors voilà, je vous écris. Je vous écris pour vous dire «merci» James. Pour m'avoir permis durant ces cinq dernières années d'avoir un semblant de vie, même si celle-ci ne fut pas toujours joyeuse ni très colorée. Merci de m'avoir permis d'être une femme d'affaires également car sans vous aux commandes derrière, je crains que mon affaire aurait dû être abandonnée afin que mon attention se porte sur les affaires de l'Etat. D'ailleurs, vous trouverez dans ma penderie personnelle, sous la quatrième étagère, dissimulée derrière des voiles, une boîte. Voyez la comme un cadeau de ma part. J'ai cru comprendre ou entrapercevoir lors de notre dernier moment ensemble que vous étiez friand de certaines choses ou tout du moins curieux...Je vous laisse le loisir total de découvrir ces produits-là ! Attention, c'est à utiliser dans la plus grande intimité. Vous ne voudriez pas qu'un de vos valets vous retrouve...disons...Euphorique ?
Quant à moi, tâchez de ne pas trop m'en vouloir. Je sais que tout ceci doit vous paraître trop brusque, trop soudain, mais parfois... C'est d'une petite pulsion que née un grand mouvement et je me sens à présent libérée. Je ne m'attends pas à ce que vous me compreniez, après tout qui le pourrait ? Moi-même je ne suis pas certaine d'avoir prit la meilleure décision et sans doute viendrais-je un jour à la regretter, mais sur l'instant, il le fallait. Il fallait que je découvre ce monde dont j'ai tant de fois rêvé et que je m'affranchisse de tout ce qui faisait de moi... une Princesse. Car c'est là tout ce que je suis et tout ce que je demeurerais pour certains. Une Princesse.
La vérité est qu'avant d'être une Princesse, je suis aussi une jeune femme et je pense que cela, beaucoup l'ont oublié. Moi la première, je l'ai oublié. J'ai oublié qui je suis comme j'ai oublié mes rêves et mes envies. J'ai laissé, petit à petit, l'esprit du palais, me prendre mon identité pour qu'au final n'être que celle que l'on attendait que je sois.
Ne trouvez-vous pas cela triste, vous ?
J'ai conscience que beaucoup de choses sont amenées à changer et j'espère sincèrement qu'elles changeront. Vous le premier. Nous nous sommes quittés, ma foi...En amis, du moins c'est ce que j'espère que nous sommes devenus et j'espère qu'un jour, c'est également en amis que nous serons nous retrouver. Cela, hélas, je ne peux pas dire quand, je ne suis guère voyante. Une chose est certaine, soyez en assuré : Je reviendrais.
Je ne sais pas quand, je ne sais pas comment, mais je reviendrais quand j'aurais accomplit tout ce que je souhaite et fait tout ce dont je rêve. Je reviendrais quand j'aurais compris ce que le monde ou plutôt la société attends de moi. Je reviendrais quand je serais prête à ne plus être une petite fille fuyant toujours en avant. Je reviendrais quand je serais la femme que je désire être et croyez-moi, cela demande je crois, beaucoup de travail.
Vous m'avez dit un jour que vous ne m'en voudriez pas si je venais à prendre un amant et j'ai répondue, vexée, qu'il en était de même pour vous. La vérité ? Ne me remplacez pas de suite. Attendez. J'ai conscience d'avoir été cruelle et d'avoir allègrement piétiné vos sentiments à mon égard, je m'en excuse, et vous êtes en droit de trouver une jeune personne capable de vous aimer réellement, mais ne vous précipitez pas et si tel était le cas : Parlez-lui, ne lui dissimulez rien. Les secrets, le doute, cela ronge les gens. Vous et moi en savons quelque chose.
Pour finir, je ne vous demanderais plus qu'une toute dernière chose : Tâchez de ne pas en vouloir à Elian. Croyez-moi, ce dernier s'est donné beaucoup de mal afin de me dissuader de le suivre, pensant que j'avais tout à faire avec vous, mais Elian constitue pour moi la seule opportunité qu'il ne m'a jamais été donné d'avoir et je l'ai saisie pleinement.
Sans regret, sauf peut-être un.
Mais vous le savez, n'est-ce pas ?»
La brise marine foutait le visage de Méryl tandis que cette dernière était encore appuyée contre le rebord en bois, regardant les vagues s'écraser sur la coque du navire. Les marins semblaient dire qu'il n'y avait pas de temps plus exquis que celui-ci pour prendre la mer et que cela était annonciateur de bons présages. Les mouettes qui, jusqu'à présent ne cessaient de survoler le bateau au dessus du mât, avaient cessés leur poursuite depuis peu, signe que la terre n'était plus qu'à présent un petit grain de sable sur l'océan.
- Vous semblez heureuse, fit remarquer Elian en s'approchant.
- Ce n'est pourtant pas du bonheur que je ressens.
- Alors que ressentez-vous ?
- Une certaine forme de légèreté ? Je ne pourrais l'expliquer, mais j'ai l'impression d'avoir laissé sur le quai quelque chose de très, très lourd à porter.
Elian, en toute politesse, ne l'avait pas questionné quand elle l'avait rejoint au petit matin. A dire vrai, il n'avait pas non plus l'air très étonné de la voir arriver avec deux valises et une jeune domestique sous le bras. C'était là tout ce qu'elle emportait, laissant tout le reste derrière elle.
- N'allez-vous pas le regretter ? lui demanda-t-il en s'appuyant à son tour à ses côtés.
- Peut-être. Mais pour l'instant, je ne veux pas y penser. A dire vrai, je ne veux penser à rien de tout cela car je ne le vois pas comme une fin en soit.
- Vraiment ?
Non. Pour Méryl, ce n'était ni la fin d'une histoire, ni même celle d'un chapitre de sa vie. C'était en réalité tout son contraire. Il y avait tant à faire, à voir, à comprendre, à connaître, tant de chose qui l'attendait de l'autre côté de l'horizon. Elle avait certes laissé beaucoup de choses derrière elle dont des questions sans réponses et des mystères non résolus, mais elle y reviendrait très certainement plus tard, quand le moment sera venu.
En attendant, il y avait devant elle un océan de possibilités qui se dressait et pour la première fois de sa vie, rien ni personne ne semblait se trouver sur son chemin.
Pour la première fois de sa vie, Méryl était libre.
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Note de l'auteure :
Avant même que vous vous posiez la question : Oui, il y aura une suite et oui, j'y travail activement depuis que j'ai posé le point final sur cette histoire. Je réfléchis encore beaucoup à la tournure des choses mais une chose est certaine, j'ai énormément de réponses à vous apporter et j'en suis consciente. C'était même voulu parce que je sais que sur Wattpad, généralement et pour en avoir fait l'expérience, les tomes 2 sont généralement zappés par les lecteurs. Donc là, j'ai volontairement décidé de vous laisser sur votre fin !
Je ne vous remercierais jamais assez pour l'accueil que vous avez fait à Méryl et James, pour les commentaires qui m'ont fait rire et sourire de si nombreuses fois et qui ont joués un véritable rôle dans ma motivation à écrire cette histoire. Je SAVAIS qu'il y avait des lecteurs/lectrices qui attendaient chaque jour un chapitre donc j'ai écris avec acharnement même si je sais là aussi qu'il y a pas mal de choses à revoir, corriger, réécrire aussi. Je vais m'en aller trouver des bêta-lecteurs sur les réseaux pour corriger cette partie.
Donc qu'est-ce qui vous attends pour la suite ? Eh bien sans doute un petit peu de temps : Méryl et James ont encore beaucoup à se dire et à apprendre d'eux-mêmes et de l'autre, leur couple n'est toujours pas stable ni même établit convenablement. Méryl doit apprendre à se découvrir, James doit s'apercevoir que le monde est bien plus profond que les seuls murs du palais royal et il y a toute une chasse à mener pour dénicher leurs enemies. Mais pourront-ils le faire ensemble ? Séparemment ? Car oui, Méryl est partie avec Elian et lui aussi à des affaires sur le feu. Ouh trop de spoil d'un coup ! J'espère que vous êtes prêt(e)s ?
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