Chapitre 3
Petit fail : si vous lisez ceci avant d'avoir lu le chapitre 2, c'est parce que je me suis trompée de chapitre ^^' donc je vais poster le chapitre 2 avant mais entre temps vous risquez de tomber sur le chapitre 3 (celui-ci donc) juste après le chapitre 1 (ce qui n'aura aucun sens)
J'avais réussi. J'étais hors du château, chose qui m'avait toujours été formellement interdite. J'étais dehors et j'étais enfin libre. Libre de faire ce que je voulais.
J'ai regardé autour de moi. La rue où je me trouvais était plongée dans l'obscurité, éclairée seulement aux extrémités par de vieux lampadaires. Je ne savais pas par quel côté aller. Alors, j'ai décidé de prendre vers la gauche.
J'avais à peine marché quelques mètres que je suis tombée sur un homme. Il était grand et musclé, avec des cheveux sales qui lui retombaient sur le visage. Il tenait une bouteille à moitié vide dans sa main, et son regard s'est illuminé lorsqu'il m'a vue.
– Ça alors !, a-t-il fait en souriant.
Il lui manquait deux dents, et les restantes étaient jaunes et sales.
– Un ange tombé du ciel !, a-t-il continué. Tu veux boire un coup, ma jolie ?
– Non merci.
J'allais partir dans la direction opposée, cet individu ne m'inspirait pas confiance, quand il m'a attrapée par le poignet.
– Ne t'en vas pas, poupée. On est là pour s'amuser.
J'ai tenté de me dégager, en vain. Il avait une sacré poigne de fer, il me faisait mal.
– Lâchez-moi, ai-je crié. Vous me faites mal ! Lâchez-moi !
Il a refusé et s'est rapproché dangereusement de moi quand une voix nous a fait sursauter :
– Lâche-la, Carl. T'es déjà assez bourré comme ça, pas besoin d'ajouter d'autres griefs à ton compte.
Le-dit Carl m'a lâchée en grognant.
– T'es pas drôle, Erwan. Je ne faisais rien de mal. Sérieusement, mec.
Il est parti en me laissant seule avec le nouveau venu. Il faisait très sombre, aussi je n'ai pas pu voir à quoi il ressemblait. Je savais juste qu'il était grand, un peu plus que moi.
– Est-ce qu'il t'a fait mal ?, a-t-il demandé d'une voix douce.
J'ai secoué la tête, incapable de parler. Mon excursion dans la ville ne se passait pas du tout comme je l'avais prévue.
– Je suis désolée, a continué le garçon. Carl n'est pas méchant, il a seulement un mauvais rapport à l'alcool. En tout cas, je suis désolé pour ce qu'il s'est passé. En général, mon père le surveille, mais il a réussi à sortir cette fois.
Comme je le regardais d'un air étonné, il a expliqué :
– Mon père. Le patron de la taverne.
Je le regardais toujours, l'air plus interdit que jamais. Je ne voyais pas de quoi il parlait. D'un autre côté, comment aurais-je pu ? Je n'étais jamais venue en ville.
– Je... je ne suis jamais venue ici, ai-je annoncé d'une toute petite voix.
– Ah bon ? Tu viens d'où ?
Je suis restée silencieuse quelques secondes. Mon nouveau talent pour les mensonges semblait m'avoir fait défaut alors que j'en avais besoin.
– Du château, ai-je alors répondu en soupirant. Je suis apprentie dans les cuisines, et j'ai eu envie de sortir pour une fois. Ça fait dix-huit ans que je suis enfermée là-bas, je ne supportais plus cette atmosphère !
C'était en partie vrai, et ma voix a dû convaincre le garçon car il a hoché la tête.
– Je vois. Et c'est quoi ton prénom ?
– Elsa, ai-je dit sur un coup de tête.
J'avais toujours rêvé de m'appeler Elsa, depuis aussi longtemps que je puisse m'en souvenir.
– Eh bien, Elsa, bienvenue en ville ! Moi, c'est Erwan. Et, puisque tu ne connais pas la ville, laisse-moi te proposer d'être ton guide !
J'ai accepté avec plaisir. Il avait l'air gentil, et puis je ne connaissais rien à la ville, j'allais sûrement me perdre, seule.
– Pour commencer, je vais t'emmener à la taverne. Il faut que je prévienne mon père que je sors. Ça ne te dérange pas ? Je veux dire... Je devais sortir avec des amis, tu n'as qu'à venir avec nous si tu veux ?
J'ai accepté également. Je prenais un nouveau départ, et qui dit nouveau départ dit nouvelle vie et nouveaux amis.
Erwan m'a conduite jusqu'à un bâtiment non loin de là, qui s'est révélé être la fameuse taverne de son père. Et j'ai enfin pu observer de quoi il avait l'air.
Il avait des cheveux d'un roux clair reflétant la lumière, et des yeux d'un vert profond. Il était vêtu d'un jean semblable au mien et d'un t-shirt noir simple.
– Erwan ! Je me demandais ce que tu faisais !, a dit un homme depuis le comptoir.
– Je réglais un problème avec Carl, a répondu le garçon. Tu ne devrais pas le laisser boire autant, papa. Il va y avoir un problème, un jour.
Le père est resté songeur puis son regard s'est posé sur moi.
– Eh bien ! Tu nous présentes ta copine ? Je ne l'ai jamais vue avant.
– Papa, je te présente Elsa. Elle est apprentie dans les cuisines du château, mais elle s'est enfuie car elle ne supportait plus l'ambiance.
– Le château ?, a relevé une femme assise non loin de moi. Tu travailles réellement au château ?
J'ai hoché la tête, un peu gênée. Je n'y travaillais pas à proprement parler, mais ils n'avaient pas besoin de le savoir.
– Tu as déjà rencontré la princesse ?, demanda une autre femme. Ici, personne ne sait à quoi elle ressemble. Le roi en fait tout un mystère, c'est à se demander si elle n'est pas laide.
J'ai secoué la tête.
– Je ne suis qu'une apprentie, en cuisine en plus, ai-je murmuré en baissant les yeux.
– Bon, très bien. Papa, j'y vais. Jim, Lou et les autres m'attendent.
Le père a fait un signe de la main à son fils et nous sommes sortis sous les regards des adultes.
Nous avons marché plusieurs rues, sous la lueur des lampadaires. Erwan m'expliquait certaines choses, le nom des rues, etc, mais je n'écoutais pas vraiment. J'étais concentrée sur lui, sur sa manière d'être, sa manière de parler, de bouger. Tout me fascinait en lui. C'était la première fois que je rencontrais un garçon de mon âge qui ne soit pas en train de faire des courbettes et des baise-mains en m'aspergeant de ''Votre Altesse''.
Bientôt, nous sommes arrivés au bout d'une rue qui donnait sur une grande place. La place de l'église. Même sans être jamais venue en ville, je la connaissais. Je la voyais depuis ma chambre, et j'avais vu de nombreuses photos du mariage de mes parents qui s'était déroulé ici.
Quatre personnes étaient assises sur un banc et discutaient. Elles se sont tournées vers nous au moment où elles nous ont entendus. Deux étaient des garçons, deux autres des filles.
– Les gars, a fait Erwan en souriant, je vous présente Elsa. Elle est apprentie dans les cuisines du château, mais elle s'est enfuie. Je lui sers de guide.
Ils m'ont tous salués tour à tour et Erwan me les a présentés. Il y avait Jim, un grand brun aux yeux marrons. Il avait l'air plutôt sympa, mais je n'aurais pas aimé me battre avec lui. Jacob, le deuxième garçon, était plus petit et blond. Il avait des yeux couleur de miel et était un peu potelé. Quant aux filles, il y avait Lou, une petite brune aux yeux bleus et au sourire étincelant, et Sabrina, une fille aux cheveux châtains et aux yeux bruns.
Une fois les présentations faites, les garçons ont décidé de jouer au ballon sur la place tandis que les filles s'asseyaient sur le banc. J'ai fait de même et elles ont commencé à me bombarder de questions :
– C'est comment, les cuisines ?, a demandé Lou.
– Euh... eh bien... c'est... une cuisine...
Elles ont ri et Sabrina a enchaîné :
– Tu as déjà vu la princesse ?
Mais pourquoi tout le monde me posait-il cette question ? Qu'est-ce que la princesse, pardon, qu'est-ce que j'avais de si particulier ?
– Non, pourquoi ?
– Parce que personne ne l'a jamais vue, a expliqué Lou. La dernière fois, c'était pour son baptême, il y a presque dix-huit ans. Depuis, personne ne l'a vue. Le roi refuse qu'elle sorte, même accompagnée. Il règne un tel mystère à son sujet ! Certains pensent qu'elles est très laide, et que c'est pour ça que le roi refuse que le peuple la voit.
– Balivernes !, s'est écriée Sabrina. Je suis sûre qu'elle est très belle. Il y a tout un tas de rumeurs. Il paraît qu'elle est encore plus belle que sa mère, pourtant sa mère était une très belle femme. Des informations ont fuité du château par les domestiques. Moi je vous dis qu'elle est magnifique, et que le roi ne veut juste pas qu'on le sache.
J'ai sursauté en voyant le ballon des garçons arriver sous mes pieds.
– Eh, les filles !, a crié Jim. Renvoyez-nous la balle !
Comme ni Lou ni Sabrina ne semblaient vouloir s'exécuter, Jim est venu vers nous au petit trot et s'est agenouillé en face de nous.
– De quoi est-ce que vous parlez, encore ?
– De la princesse, a répondu Sabrina d'un air rêveur.
– Encore ?, s'est exclamé Erwan, qui nous avait rejoint, de même que Jacob.
– Il paraît qu'elle va se marier la semaine prochaine avec le prince du royaume voisin, a lancé Jacob, et que tout le peuple sera invité. Vous pourrez enfin voir à quoi elle ressemble !
J'ai soupiré en ravalant mes larmes. Mon père avait déjà tout prévu, on dirait. Je n'avais aucune chance de m'en sortir.
– Vous ne voulez pas qu'on fasse autre chose ?, a subitement demandé Lou. J'en ai marre de vous regarder jouer au foot.
– On a qu'à faire le tour de la ville !, a dit Erwan. Comme ça, on fera visiter Elsa !
Pendant un instant, je me suis demandé de qui il parlait, avant de me souvenir qu'il s'agissait de mon prénom inventé, et qu'il fallait donc que je réagisse.
– Ça pourrait être sympa !
Nous sommes alors partis déambuler dans les rues. Et, vers deux heures du matin, ils sont tous rentrés chez eux. Erwan devait aller à la taverne, et il m'avait proposé de l'accompagner. Son père accepterait volontiers de me laisser une chambre, avait-il dit.
– Je pense que je vais plutôt rentrer, ai-je dit alors que nous arrivions dans la rue d'où j'étais venue.
Je me doutais que si mon père ne me trouvait pas au petit matin dans le château, il dépêcherait toutes ses troupes pour me ramener, et ça ne serait pas très sympathique pour moi. Mais si je rentrais pour la journée... rien ne m'empêchait de ressortir la nuit prochaine.
– Tu es sûre ?
J'ai hoché la tête.
– Si je ne rentre pas, je risque d'avoir beaucoup d'ennuis. Je pourrais toujours revenir demain soir.
– C'est vrai ?
Erwan avait l'air sincèrement ravi, alors j'ai acquiescé.
– Alors à demain soir, dans ce cas, ai-je dit en souriant.
– À demain, Elsa.
Je lui ai fait un vague signe de la main et je suis entrée dans les cuisines du château, en prenant soin de ne rencontrer personne. Je suis remontée dans ma chambre grâce à ma corde de rideaux, je me suis mise en chemise de nuit et je me suis couchée. Même si mon père me forçait à me marier, j'avais maintenant de nouveaux amis.
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Salut à tous ! Et voilà ce nouveau chapitre, j'espère qu'il vous plaira ! En tout cas merci de lire cette histoire (on ne remercie jamais assez ses lecteurs ^^) 💖
Axelle
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