Chapitre 2
Aria
Ma rêverie est stoppée par l'entrée de l'homme qui m'a emmené dans cette pièce. Il en impose physiquement, il est très magnétique. Je ne parviens pas à détourner mes yeux de lui.
La porte claque derrière lui et il s'est crispé face à ce bruit. Sa tête est surprenante, je crois qu'il a eu peur. Peut-être de me réveiller.
À son entrée mon corps s'est raidi instantanément et l'air de la pièce est devenu étouffant. Son regard perçant est désarçonnant, je n'y suis pas indifférente, ça c'était sûr ...
— Vous allez bien mademoiselle ?
C'est tellement attentionné de sa part de se préoccuper d'une fille qu'il ne connaît pas. Ça montre le cœur tendre et généreux qu'il doit avoir.
La galanterie est très présente à cette époque, même si je n'ai pas connaissance de la date, ni de l'année précis dans laquelle j'ai atterris. Malheureusement cette qualité masculine s'est perdue avec le temps.
Je prends une profonde inspiration avant de lui répondre. Le tout est de paraître normale et d'oublier mes folies de jeunes adultes du XXIème siècle.
— Oui merci, j'étais assez fatiguée ces derniers temps, ce qui je pense explique ma petite chute de tension.
J'ai peur de dire un mot de travers, une expression méconnue de cette époque. Ma vie va devenir un vrai mensonge à partir de maintenant. Je vais même devoir me mentir à moi-même. Et je déteste ça, le mensonge. Pourtant je n'ai pas le choix, je vais devoir passer outre sur mes valeurs et mes principes.
— Très bien, me voilà rassuré. Puis-je connaître votre prénom ? me demande-t-il poliment.
Il est rassuré que j'aille bien, c'est intéressant. J'aime les personnes qui se soucie des autres sans avoir besoin de raison particulière ou de lien avec cette personne.
Bon là, pour le coup je n'allais pas mentir. J'aime mon prénom et il ne risque pas de me porter préjudice.
— Je me nomme Aria et vous ?
Normal de retourner la question, non ? Un simple geste de politesse qui pourrait peut-être être mal perçu dans cette époque. Je ne sais pas. J'aurais dû étudier le moyen-âge en Angleterre.
Il m'observait avec insistance pendant que je lui parle. Je suis déstabilisée, je n'ai jamais eu de petit-copain dans ma vie, parler avec un garçon est difficile pour une fille timide comme moi.
— Je m'appelle Edward, votre prénom est magnifique. Pourrais-je savoir votre nom de famille ?
Edward ... Très raffiné !
Par contre là, ça va coincer, je ne peux pas lui révéler mon vrai nom de famille. Si je lui dis que je suis orpheline ? Cela pourrait fonctionner ! Je regarde la pièce tout autour de moi, mentir n'est pas une habitude. Je cherche quelque-chose dans cette cambre auquel me rattacher.
— Je ne connais point mon de famille, Edward, je suis orpheline.
Je suis plutôt bonne comédienne, n'oubliant pas de baisser la tête après lui avoir envoyé un regard triste.
Il n'a pas bougé depuis le début de notre conversation. Il est toujours assis à mes côtés sur le bord du lit. Après ma confession, il prend ma main dans la sienne et la porte à ses lèvres pour y déposer un doux baiser. Charmant et déstabilisant !
— Que diriez-vous de passer un peu de temps au château, à mes côtés ? me propose-t-il très gentiment.
Je ne pouvais pas refuser une telle offre, sinon où vais-je dormir cette nui ? J'ai l'impression de me trouver dans une comédie sentimentale avec le prince charmant, le coup de foudre, la vie de princesse et tout. Mais bon, je ne pouvais pas m'en plaindre et je n'allais pas le faire. Un jeune et bel inconnu me prend sous son aile, je n'allais pas refuser. Puis si je refuse qui sait ce qu'il peut m'arriver seule dans ces rues. Il n'est pas désagréable, sa présence est même très plaisante.
Une question me taraude, si je suis dans un château c'est qu'il doit être un membre important dans celui-ci pour me proposer de rester, non ? Et si c'était un chevalier ? Ou un duc ? À moins que ce ne soit un prince ? Ou même un roi !
— Qui êtes-vous, Edward ? Précisément bien entendu.
Je suis le genre de fille à savoir se montre indiscrète quand il le faut. Il baisse le regard vers ma main qu'il tient toujours dans la sienne puis me dit :
— Je suis le Prince Edward, futur roi d'Angleterre.
Il paraît tout à coup extrêmement froid.
— Je n'aime point exposer mon titre mais j'y suis obligé ... Du mois, vous me l'avez un peu obligé Aria, dit-il sur un ton inquisiteur.
La meilleure, il a fallu que je rencontre le prince en premier. Tout le monde devait le connaître. Je ne suis pas si surprise au final, j'aurais dû m'en douter depuis le début avec la façon qu'il était habillé.
– Je vous remercie pour votre hospitalité majesté, dis-je avec douceur.
Je devais me faire une place dans ce monde, ce terme était requis le concernant.
— Continuez de m'appeler Edward, s'il vous plaît, me demande-t-il comme une faveur. Pour une fois que je rencontre une nouvelle personne qui n'a aucune idée de qui je suis, faite comme si j'étais quelqu'un de normal.
Il a l'air humble, une qualité très important selon moi.
— D'accord, Edward, souris-je.
J'ai insisté sur son prénom et en retour, il m'offre un sourire radieux.
— J'ai quelques impératifs qui requiert mon attention, Aria. J'aurais aimé continuer de passer du temps avec vous pour apprendre à vous connaître. Lizzie, notre gouvernante, vous apportera de la nourriture le temps de votre convalescence. Lizzie est une personne bienveillante, vous pouvez lui faire confiance.
Je suis plutôt bien reçu. Il dit « ma convalescence » mais je ne suis pas malade. C'est un peu exagéré, je trouve mais me faire traiter comme une princesse le temps d'un instant ne me déplaît pas.
— Allez-vous revenir dans la soirée ?
J'ai étrangement envie qu'il reste à mes côtés.
— Oui, bien évidemment.
Il se lève puis s'approche de la porte avant de se retourner :
— Je pense, Aria, que vous êtes la rencontre qu'il me fallait dans ma vie.
Je suis comme flattée de son aveu. Et si lui aussi était la rencontre qu'il me fallait ? Non. Je ne peux pas penser ainsi, ce n'est pas réel, tout cela est fictif !
Après qu'il soit parti, je ressenti comme un sentiment de ... manque ? Ça ne pouvait pas être ça, je le connais depuis seulement quelques heures à peine. Il faut que j'arrête, je fais des plans sur la comète !
Quelques minutes après son départ, Lizzie arrive. Elle est blonde, assez juvénile, c'est une très jolie fille.
— Tenez mademoiselle, c'est pour vous.
Elle me tend une tasse qui dégage une odeur assez bizarre. Je suis extrêmement difficile au niveau de la nourriture, mais je vais devoir m'adapter.
— Qu'est-ce Lizzie ? demandé-je avec innocence.
— C'est une sorte de thé au chanvre.
Ah, d'accord, ils n'ont pas la même utilisation du chanvre que nous visiblement. Elle est au petit soin avec moi et j'imagine que c'est sûrement sur les directives d'Edward. En même temps, il n'est pas prince pour rien, cela devait avoir ses avantages mais également ses inconvénients. J'aurais dû être plus attentive lors des cours d'histoire, géographie, j'imagine que j'aurais pu mieux comprendre cette époque et ce que je suis en train de vivre.
Je porte la tasse à mes lèvres sans grand enthousiaste. J'avale la totalité du continu avec sûrement une grimace que je tentais de cacher derrière un sourire. C'est juste répugnant. Adieu les médicaments dans cette époque ... J'espère ne pas tomber réellement malade, avec toutes ses choses qui traînaient dans l'ancien temps comme une épidémie d'une maladie.
— Lizzie, en quelle année sommes-nous exactement et quelle est la situation actuelle ? J'avoue que j'ai un peu perdue la notion du temps dans cet orphelinat.
Il me faut une réponse. C'est le seul moyen de savoir et de pouvoir me situer.
Lizzie est étonnée par ma question mais n'hésite pas à me répondre :
— Nous somme en mille cinq cent quarante-huit. Le Roi François et la Reine Elizabeth sont en plein règne, malheureusement le roi François est assez souffrant depuis quelques temps. Le prince Edward étant le premier dans sa succession va donc devenir le prochain roi d'Angleterre. Le roi est tellement un homme bon, quand il succombera le pays tout entier pleurera sa personne.
Dans mes rêves les plus profond, j'ai toujours voulu vivre à cette époque. C'est surtout à cause des séries tout cela. En revanche, je suis dans mon pays natal, ça c'est un point non négligeable. Même si je n'ai pas d'explication quant à mon arrivée ici, je vais tout de même mener mon enquête. Il faudra bien que je parvienne à partir un jour.
Je compte me faire ma place dans ce nouveau monde,même à court terme, je ne suis plus la Aria du vingt-et-unième siècle mais laAria du seizième siècle. Je suis prête à découvrir ce qu'il s'est passé pourque j'en arrive là, même si je dois me faire remarquer. Pour le
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top