Chapitre 9
C'était officiel, Irion allait visiter le prince Anduin. Dans l'après midi, le petit blond avait quémander sa présence, encore une fois. Mais cette fois ci, il était accompagné par les "gardiens" du jeune prince. De part et d'autre de lui, Hamza et Idill se tenait respectivement à la place de ses agents Gauche et Droite. Les deux soldats le regardèrent passer la porte avec une certaine appréhension, puis ils fermèrent la porte derrière eux.
Irion fit un tour rapide de la pièce et découvrit qu'Anduin était habillé de façon conventionnelle. Il portait une longue tunique jaune, un pantalon marron avec de petite rayures claires, le tabard officiel de l'Alliance par dessus, ainsi que son écharpe royal, le désignant comme tel. Il n'était plus dans son lit, mais assis dans un fauteuil rouge. D'une main, il présenta le même siège face à lui.
- Prince Irion, je vous en prie prenez place.
Irion arqua un sourcil, puis il s'avança jusqu'au fauteuil. Anduin était beaucoup plus calme et vaillant que la nuit dernière.
- Votre altesse, dit il avant de s'assoir.
Les deux "gardiens" voulurent s'approcher, mais Anduin les arrêta d'un geste.
- Vous pouvez nous laisser.
- Mais votre altesse ! s'exclama Idill
- Votre altesse, vous savez ce que nous avons dit avant, nous devons rester près de vous.
- J'ai dit que vous pouviez nous laisser. Restez près de la porte si vous voulez, mais je veux parler tranquillement avec mon homologue.
Irion sourit et pencha la tête en arrière dans leur direction, en murmurant un petit "oust dehors", qui ne fut pas au gout de tout le monde. Mais c'est le regard insistant d'Anduin qui les fit plier aux ordres. Ils s'inclinèrent et partirent.
- Hé bien, tout ce manège pour vous revoir...
- J'en étais sûr ! Je n'avais pas rêvé, vous êtes venu me voir la nuit dernière !!
Irion se délectait de voir ce petit humain s'agitait. Il lissa sa barbiche tout en continuant de sourire.
- J'étais trop impatient de vous rencontrer....
- Et pourquoi donc !
- Hé bien vous m'intriguez, et quand quelque chose m'intrigue, j'ai du mal à passer outre. Je me penche à fond dessus pour en comprendre les rouages de son fonctionnement. C'est tout cher prince...
- Je ne suis pas un objet...
- Évidemment !
Anduin se passa une main sur son visage vite fait, et soupira. Il regarda la théière qui était posée sur un charriot.
- Je suppose que vous voulez boire du thé...
- Bien sur. Doit on demander à vos gardiens de venir nous servir ?
- Quoi ? Hamza et Idill ? Ce ne sont pas mes "gardiens". Ce sont des héros qui ont accepté la difficile tache de m'aider dans ma quête de guérison.
- Ils sont beaucoup sur votre dos, ils vous servent... Ils vous gardent...
- Je...
Anduin avait l'air de se trouver à court d'argument.
- Ils sont des héros, finit il
- Je n'en doute pas.
- Et il me manque toujours la moitié de mon effectif. Où avez vous envoyé l'Archidruide et le chevalier de la mort.
Irion se pencha pour prendre une tasse et attrapa la théière fumante. Il se versa du thé et regarda Anduin en posant la question silencieusement
- Oui, je veux bien une tasse de thé.
- A la bonne heure ! s'exclama Irion.
Anduin attrapa à son tour sa tasse et la posa face à lui.
- Vous m'avez pas répondu...
- Disons que le bois que j'ai demandé et comme vous le savez, est un bois rare, difficile à récupérer. Mais je pense que cette absence ne peut être que bénéfice à vos deux autres gardiens... Un peu de temps seuls, ne peuvent leur faire du mal, bien au contraire...
- Qu'est que vous racontez ?
- Vous le saurez bien assez tôt
- Comme votre lignée ? Quand saurais je de quelle branche royale vous venez ?
Irion sirota son thé, il leva les yeux par dessus sa tasse, observant ceux du prince Anduin. Ce bleu qui essayait de sonder l'âme de celui qui lui faisait fasse. Il sourit et posa la tasse.
- Savez vous garder un secret prince Anduin ?
- S'il est d'une importance capitale, bien sur.
Irion sentit des frissons tout du long de sa colonne vertébrale. Celui qui était en face de lui, allait être le premier humain à découvrir sa véritable nature hormis ses précieux agents Gauche et Droite. Mais peut être que ça allait le déstabiliser ? Se retrouver encore une fois face à un dragon noir.
Il se mit debout sans sommation et s'approcha du prince. Il planta sa main sur la table et ne cessa pas de le regarder. Anduin ne comprenant pas ce qu'il se passait, recula son dos pour être plaquer contre le fauteuil.
- Mon cher prince, avez vous peur des dragons ?
Anduin secoua la tête négativement, mais ses yeux trahissaient soudainement une frayeur incontrôlée. Irion se pencha un peu plus sur lui, glissant contre son oreille, il susurra doucement :
- Même des dragons noirs ?
Il sentit Anduin se braquer, son souffle fut écourté, il haletait rapidement. Ses yeux écarquillés, il essayait de suivre le visage d'Irion qui glissa progressivement devant lui. Il pouvait maintenant sentir l'haleine de son homologue, si près qu'il était tenter de lui mordre ses lèvres charnues et entrouvertes. Anduin déglutit difficilement, et murmura :
- Ne me dites pas que vous êtes un dragon noir...
Irion sourit aux paroles du prince de l'Alliance. Tant d'anxiété dans si peu de mots. Mais Irion n'était pas fou, car à l'instant même où il se transformerait devant lui, toute cette peur allait surement disparaitre pour devenir moquerie. Il avait tellement l'habitude pour ceux qui avait découvert son secret. Pour l'instant il savourait cette épouvante.
-Et vous ? N'êtes vous point celui qui a réussi à déjouer ma "tante" dans votre Donjon.
Les paupières du prince se fermèrent instantanément, et son souffle fut encore plus court. Irion avait l'impression qu'Anduin revivait son enlèvement avec Onyxia. Et puis les horreurs de son "oncle" Néfarian, mais aussi le cataclysme, avec le père de tous... Aile de mort.
- Je ne suis pas de leur coté, dit finalement Irion. Ma mission est de tous les exterminer car ils sont tous corrompus, tous sauf moi...
Il revit le bleu des yeux d'Anduin qui le regardait avec incrédulité.
- Je les pourchasse et je les détruis. C'est ma quête.
Anduin passa sa langue sur ses lèvres pour les humidifier. Irion regarda la bouche humide du prince. Il avait juste envie de plonger profondément en lui. De l'embrasser furieusement. Il se redressa d'un coup, prenant conscience qu'il était en train de délirer complétement sur le blond.
- Vous les tuer ? demanda Anduin
Irion se rassit, puis repris sa tasse dans la main.
- J'ai pratiquement réussi à tous les tuer, ils ne feront plus de mal à quiconque maintenant...
Anduin se réinstalla, la pression était redescendu d'un cran, et il était en train de reconsidérer celui qui lui faisait face.
- Pourquoi un tel massacre ? demanda t'il
- Parce que n'importe quel dragon noir est atteint de la corruption des DTA, et donc susceptible de détruire notre belle Azeroth.
- Mais et vous alors ?
- Moi...
Irion laissa son regard divaguer dans le vide.
- Moi, je suis né sans corruption, à cause du vol Rouge, et croyez moi ce n'est pas une partie de plaisir...
- Alors... Vous êtes seul ?
Irion se braqua à son tour. Ses yeux croisèrent de nouveau ceux d'Anduin. Il ne lut plus la peur, ni la frayeur, non maintenant c'était de la tristesse, de la pitié. Et il n'aima point cela.
- Je pense que nous avons fini notre entretien, prince Anduin.
Le jeune homme se redressa un peu plus, il le regarda avec incompréhension.
- Vous êtes étrange, prince Anduin... On vous annonce que vous avez un dragon noir devant vous et vous... Vous devenez impassible. Décidément, vous me fascinez.
- Je ne voulais pas vous offenser.
- Cela veut dire que vous acceptez le fait que je sois un dragon noir ?
Anduin baissa les yeux puis il murmura :
- Oui, oui je crois et je vous respecterai comme tel.
Il releva ses yeux bleus vers Irion et sourit alors.
- Je suis même ravi de faire votre connaissance. Peut être aurions nous des conversations intéressantes ?
Son cœur manqua un battement à la proposition du prince humain. Irion sentit son visage chauffé brusquement. Il se gratta la gorge et répondit :
- J'en serais plus que ravi.
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