Chapitre 51
Anduin fit tomber ses baguettes quand il entendit une voix forte l'appeler. Irion qui se trouvait en face de lui fronça les sourcils et posa tranquillement les siennes. Le petit déjeuner venait à peine de commencer.
- Prince Anduin Wrynn !
Le prince reconnut immédiatement celui qui venait de l'interpeller. Il se retourna et vit un attroupement autour de la brigade qui venait d'arriver. Une cinquantaine de soldat, ainsi que quelques membres du S.I.7.
- Amiral Taylor ?
Ce dernier avança rapidement sur Anduin. Il s'appuya sur la table où ils s'étaient installés pour manger et regarda le prince dans les yeux.
- Votre altesse... Vous n'en faites vraiment qu'à votre tête ! Cela ne vous a pas suffit la cloche divine ? Vous vous êtes remis en route pour une autre aventure ?
- Amiral... S'il vous plait, vous n'allez pas vous y mettre !
- Quand votre père a appris la nouvelle comme quoi vous n'étiez plus à l'auberge, s'est fait un sang d'encre ! Heureusement que Velen lui a dit où vous étiez passé !
- Je ne suis pas en danger. J'ai ma garde, et aussi eux !
Il montra du doigts le campement principale des marcheurs du temps.
- Ainsi que le prince Irion ... rajouta t-il
Taylor regarda de travers le jeune dragon noir.
- Votre altesse, tout ceci doit cesser. Et votre père vous veut près de lui. Je dois vous emmener à Orgrimmar.
- Quoi ? Mais... Quand ?
- Nous devons partir ce soir.
Anduin se déconfit à la nouvelle. Il jeta sur regard sur Irion désespéré. Irion semblait comprendre et il se leva.
- Amiral, vous savez sans doute qu'en ce moment nous fêtons la Sanssaint. Ce soir c'est le point culminant de cette fête. De nombreuses personnes sont invités ici à passer un bon moment. Il y aura aussi de quoi boire et manger, et une surprise à la fin de cette soirée. Le prince et moi sommes investis dedans. Si vous lui enlevez ce plaisir, il vous en voudra tout votre vie...
Irion avait dit cela d'une manière si tragique, qu'Anduin se laissa prendre. Il hoqueta quand le prince noir le regarda et lui fit signe de continuer.
- Ce que vient de dire le prince Irion est vrai. Nous avons passé du temps pour préparer la fête de ce soir. Si vous pouviez juste repousser la date de départ à demain ?
L'amiral fronça les sourcils de mécontentement, il grimaça et alors qu'il allait répondre, Bhohort se posta juste devant le prince et dit :
- Ces enfants ont déployé des moyens pour que les aventuriers, qui sont sur cette île, passent un bon moment. N'allez pas tout gâcher Amiral...
- Bhohort... J'ai des ordres,
- Et ces ordres peuvent être changés. Vous direz au roi que vous avez eu une avarie en arrivant ici... Et que le temps que cela soit réparé, une journée... Cela me semble pas déconnant ?
Taylor jeta un regard noir sur le chevalier de la mort, puis sur le prince Anduin.
- Demain matin, dès l'aube nous partirons... lâcha t-il
Bhohort se mit à sourire.
- Vous voyez quand vous voulez... répondit le chevalier, ho ! En fait vous êtes invités, mais il vous faudra un déguisement pour assister à la fête.
L'amiral ne répondit point. Il leva le bras et indiqua aux soldats de s'en aller. Alors que la troupe repartit vers le camps de l'Alliance, Anduin attrapa le bras de Bhohort.
- Comment pourrais je vous remercier ? Vous nous avez fait gagné une nuit et... Aie !!!! Ça brule !!!
Bhohort se dégagea rapidement de la main d'Anduin.
- Désolé... mon corps est si froid qu'il provoque des engelures. Vous m'avez pris par surprise, je n'ai pas eu le temps d'adapter mon corps au votre... Montrez moi votre blessure.
- Non... C'est bon, c'est de ma faute, je vais me soigner, soyez tranquille. Merci encore Bhohort pour votre intervention !
- De rien, pour une fois que j'ai été utile... Finissez les préparatifs de cette belle soirée qui va arriver.
- Oui ! s'exclama Anduin.
Quand Irion souleva le rabat de sa chambre, il aperçut Anduin remettre une épaulière droite.
- Je vois que nous avons eu la même idée pour nous déguiser... Les plus grands méchants qu'Azeroth a pu porté. Mais tout de même je ne pensais pas que vous iriez jusqu'à vous glisser dans la peau de ce personnage. On a tellement fait de rapprochement avec vous... Le prince Arthas...
Anduin se retourna et répliqua :
- Qu'est ce que je devrais dire pour vous ! Aile de Mort rien que cela !
Ils se regardèrent intensément avant d'éclater de rire.
- Cela fait un beau pied de nez au reste du monde... Vous ne croyez pas ?
- Sauf que moi, personne sait qui je suis.
- Hum... C'est vrai, alors nous sommes prêts ?
- Oui !
Quand ils sortirent dehors, la plus part des invités étaient arrivés. Idill vint à leur encontre et les félicita sur leurs déguisement respectifs. Bhohort se tint loin d'Anduin. Ce dernier n'avait pas pensé que cela pouvait remuer le couteau dans la plaie.
- En quoi êtes vous déguisé ? Demanda Anduin à Idill.
- Cela ne se voit pas... En worgen... rougit -il
- Oui... Les petites oreilles de loup, et la queue, mais vous n'avez pas le charisme qui va avec, répondit Irion.
- Quoi ? Hurla Idill vexé.
- Allons mon petit, je te trouve magnifique moi ! répliqua Bhohort qui s'approcha de lui tout en l'entourant de ses bras.
- Et vous ! Vous n'êtes pas déguisé ! S'exclama Irion
- Moi... Je suis un guerrier ! J'ai piqué les armes d'Idill.
- Oh ! Je vois vous avez inversé vos rôles ! dit Anduin
- Oui ! sourit Bhohort, vous ne trouvez pas qu'Idill est à croquer ?
- Monsieur, je vous en prie, arrêtez, pas devant son altesse...
- Ahhh ! Oui la jeunesse naïve...
- Prince Anduin ! Prince Irion ! Vous êtes là !
Irion et Anduin tournèrent la tête vers ceux qui venait d'arriver. Cho, Chen, Li Li, Muhan et Tong, qui avait réussi à venir à temps pour cette fête, les saluèrent avec respect.
- Tong ! Muhan ! Vous êtes là !
- J'ai du fermé mon auberge à cause de vous. C'est la première fois que cela m'arrive. Des gens ont été déçu de savoir qu'il y aura pas de fête à l'auberge.
- Ho ! Oncle Tong, cela vous fera du bien de vous poser un peu. L'auberge n'est pas toute votre vie ! grommela Muhan.
- Oui, Muhan a raison, continua Li Li, Chen était tellement absorbé par la brasserie pendant un temps... Mais cela va mieux ! Depuis que nous voyageons !
- Hé ! Tu ne vas pas t'y mettre aussi Li Li ! Allez venez, j'ai apporté de bonnes bières de ma brasserie justement ! Vous allez voir, j'ai réussi un mélange nouveau, qui coule très bien dans le gosier...
Le petit groupe se mélangèrent avec le reste des invités. Anduin dut enduré quelques remarques déplacés par rapport à son costume, mais cela lui passait au dessus de la tête. Il était là pour profiter une dernière fois des joies d'être réuni avec ces amis. Cependant, il eut un pincement au cœur. Hamza et Tarenn n'était plus là. Irion qui avait promis de les faire chercher, avait fait choux blanc.
- Vous ne semblez pas à la fête...
Irion s'était rapproché de lui. Il lui tendit un verre avec un sourire charmeur.
- Merci... Non, c'est juste que je pensais revoir Hamza et Tarenn. J'ai vraiment fait une belle erreur ce jour là.
- Anduin... Vous deviez faire votre travail. Vous allez être amener à prendre des décisions difficiles dans votre vie. Celle ci en fera partie.
Anduin sentit une main se glisser dans la sienne. Il ressentit la chaleur du dragonnet qui monta dans son bras.
- Merci Irion...
- Venez...
- Où ? La fête bat son plein ! Nous ne pouvons pas disparaitre ainsi, les gens vont nous chercher !
- Nous ne serons pas loin. Et puis j'aimerai que vous soyez bien installé pour le clou du spectacle.
- C'est vrai c'est vous qui vous en occupiez ! Mais vous nous avez rien dit sur ce que vous nous avez préparé.
- Cela ne serait plus une surprise si je vous l'avez dit !
Anduin se mit à rire avec retenu et se laissa entrainer vers l'extérieur du campement.
- Où allons sérieusement ? Nous nous éloignons de la fête.
- Vous comprendrez très rapidement.
Silencieusement ils avancèrent dans la forêt de bambous. Effectivement Anduin reconnut alors le chemin. Celui de la côte. Il regarda Irion qui ne se laissait pas démonter. Il avait resserré son emprise sûrement de peur que le prince ne s'enfuit vers la soirée. Mais il en était rien. Il ne voulait point faire demi tour. Il était même très impatient. Il avait le sourire aux lèvres. Finalement il aimait quand Irion prenait de telle décision. Ils débouchèrent enfin sur la grande plage, mais ils n'étaient pas seuls.
Irion pesta et repoussa Anduin dans un sombre recoin.
- C'est pas possible... Y a le nain et l'elfe ! J'avais pourtant demandé à ce qu'on ne soit pas dérangé ! murmura le prince noir
- Irion...
- Je vais devoir appeler Gauche pour qu'elle fasse le ménage !
- Irion !
Le dragonnet s'arrêta net. Anduin lui prit les deux mains et continua de sourire.
- Ce n'est pas grave. Regardez... Je pense qu'il se passe quelque chose. Peut être devrions nous les étudier ?
- Les quoi ?
- Une dernière fois, ensemble...
Irion arqua un sourcil puis sortit de nulle part deux télescopes.
- Je savais que vous auriez encore cela dans votre poche...
Irion ne répondit pas, mais il sourit aussi à son tour. Ils s'allongèrent tous les deux pour essayer de passer inaperçu. Ils gardèrent le silence pour écouter la conversation qui s'était entamée au loin.
Les deux protagonistes étaient en train de regarder la Dame Blanche qui montait dans le ciel vidé de ses nuages. Une brise soulevait légèrement les cheveux détachés de Légolat. Il passa une main pour essayer de les discipliner. Mais c'était une cause perdu.
- Pourquoi m'as tu emmener ici Gimlys ?
- Parce que... On est pas bien là ? Tous les deux ?
- Vous me faites rire, je croyais que vous étiez enthousiaste pour cette fête ? Et vous m'obligez de la quitter, juste pour qu'on soit tous les deux ? Décidément je ne comprendrais jamais les nains ... Vous avez même bouder la bière proposée par Chen ! Ho ! Vous êtes malade !!
- Non... Mais non... c'est juste que j'ai besoin d'avoir l'esprit clair pour te parler...
- Vous me faites peur ! Qu'est ce qu'il se passe Gimlys ?
Le nain se trifouillait la barbe. On devinait aisément une angoisse qui montait au fur et à mesure qu'il s'exprimait.
- Légolat... Je crois... Je crois que je suis tombé amoureux de toi...
L'elfe qui arborait un sourire quelques instants auparavant, présentait une mine déconfite par cette annonce.
- Vous... M'aimez ?
- Ouais, et je peux vous dire que ce n'est pas de l'amitié, ha ça non... Parce que j'ai plein d'amis et je ne les aime pas ainsi ! Non... Y a quelque chose en plus quand je t'regarde. Légolat... Tu es bien silencieux ? S'il te plait dis quelque chose, n'importe quoi !
Légolat baissa son regard vers le sable. Son expression était triste.
- ARf.... Je vois, je n'aurai pas dû dire cela. Laisse tomber Légolat. Après tout je suis un nain ! Qu'est ce qu'un elfe de sang ferait avec un nain...
Il commença à se lever pour partir. Pourtant Légolat lui attrapa le bras.
- Gimlys ! Je ne veux pas être désobligeant, mais...
- Non ! Mais je connais la chanson. "Je t'aime bien Gimlys, mais pas comme cela !" Ce n'est pas la première fois qu'on me repousse. J'ai l'habitude.
- Gimlys ! Je vous aime aussi !
- Hein ? Mais mais alors mon amour n'est pas à sens unique !
Il se précipita dans les bras de Légolat, et tenta même de l'embrasser.
- Gimlys ! Je suis fiancé !
Le nain fronça les sourcils.
- Hein ? Mais tu me l'as pas dit !
- Parce que je ne voulais pas vous le dire... Parce que j'avais deviné tes sentiments, et que... Je suis dans une impasse. Je ne voulais pas "te blesser"...
- Légolat ...
- C'est un arrangeant qui a été fait il y a longtemps par nos parents respectifs. C'est une mage en en devenir, elle finira bientôt ses études et sera considérée comme mage aguerrie. Quand elle aura fini son cursus. Nous devrons nous marier et c'est pour bientôt. C'est une jeune femme douce et admirable, et qui s'est épris de moi dès qu'elle a posé son regard sur moi. Je ne peux pas aller contre ce mariage. Tu comprends ?
Gimlys hocha la tête.
- Ho ! Gimlys... J'aurai tellement voulu que les choses soient autrement. Mais...
- Alors... S'il te plait, pour cette nuit, juste ne penses pas à cette femme qui t'attend et laissons nos sentiments s'exprimer ?
Légolat sourit alors, et contre toute attente il se pencha sur le nain pour l'embrasser. Le baiser fut tendre, puis il devint désireux. Chacun d'eux déshabilla l'autre avec passion, comme si le temps leur manquait.
Anduin baissa immédiatement son télescope. Il ne voulait pas en voir plus.
- Merde alors ! Je n'aurai jamais cru que ces deux là... dit Irion qui à son tour baissa sa lunette.
- Nous devrions les laisser...
- Ouais ! Je n'ai pas spécialement envie de voir un nain et un elfe s'accoupler. Il y a un autre endroit où nous pourrons voir le spectacle que j'ai préparé ! Venez, c'est un peu plus loin... Longeons la forêt sans nous faire remarquer par eux.
Il désigna de la tête le couple prit maintenant dans des ébats amoureux.
- Je vous suis !
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