Chapitre 44
L'aube se levait doucement sur l'Ile du Temps Figé, et Irion commençait à douter des performances du prince de l'Alliance. Il tournait en rond tout en se morfondant sur ce qu'il avait fait.
- J'aurai pas dû l'emmener ici... Pourquoi mettre autant de temps pour un simple test !
Il s'arrêta quand il vit arriver les pandarens qui se levaient tôt afin de préparer les échoppes de la cour. Ils passèrent à coté de lui sans lui prêter attention. Irion les suivit du regard, jusqu'à qu'ils comprennent qu'il y avait enfin un défi dans la cour. Ils se mirent à courir et à crier cette nouvelle.
- Bon sang, ils ne peuvent pas être plus discrets !
Pourtant quand il tendit l'oreille, c'était pour entendre des encouragements.
- Mon prince ?
Droite était arrivée discrètement derrière lui.
- Par tous les dieux, si tu es réveillée ? Les autres le sont !!
L'agent sourcilla, puis elle fronça les sourcils.
- Qu'est que vous avez fait, mon prince ? Demanda t-elle
- Retourne au campement ! Je veux que tu retardes le plus possible les gardiens du prince Anduin !
- Mais ?
- C'est un ordre ! Hurla Irion
- Ils sont déjà levés et sont ici même... Ils ont entendu l'effervescence qui venait de la cour des Astres Vénérables.
- Je suis foutu... Murmura Irion
- Allons voir, il me semble que Gauche est déjà sur place.
Irion hocha la tête frénétiquement. Ils avancèrent d'un pas soutenu et arrivèrent rapidement autour de la cour. Il y avait du monde, et tous semblaient admiratifs. Dans la cour, faisant face à Chi Ji, un Anduin concentré. Il manipula la Lumière dans ses mains et lança une attaque contre le Vénérable volatile. Les encouragements se firent plus soutenus tout autour.
Soudain, Irion sentit un regard mortel sur lui. Il se retourna doucement et rencontra le regard ombrageux d'Hamza. Il se dirigea d'un pas pressé sur lui, et la colère semblait le dévorer. Droite s'interposa entre le prêtre fou de rage et Irion.
- Qu'as tu fait !!! Dragon de malheur !!!
Irion recula, et fit semblant d'être choquer.
- Ainsi vous vous permettez de me tutoyer ? Où sont passé vos bonnes manières, prêtre Hamza ?
- Ne détourne pas la conversation ! Comment expliques tu cette situation ? Notre prince est à la merci d'un Astre Vénérable ! Il n'a pas récupéré de son accident et toi ! tu !
Tarenn posa une main sur l'épaule de son mari.
- Hamza, calme toi, et regarde. Notre prince se débrouille très bien...
Hamza se tourna vers la cour et chercha du regard Anduin. Ce dernier avait le sourire aux lèvres. Les mains levées vers le ciel, La Lumière coula dans son corps, et il se mit à chanter une hymne aux notes divines. Sa voix porta au loin et résonnait dans la cour. Soudain la Lumière explosa dans ses mains et partit dans de multiple directions. Tous ceux qui étaient présents autour de la cour sentirent alors une chaleur dans leurs corps, Irion compris. Il ferma les yeux et se laissa porter par ce flux magique revigorant. La douceur de ce sort soignait les éventuelles blessures, mais il donnait aussi la force de reprendre un combat si nécessaire.
- Jeune Humain, je ne peux que m'incliner devant une telle force de nature. Tu as réussi mon test sans aucune difficulté. Souviens toi de ce que je t'ai appris. Et si un jour tu as besoin de moi, n'hésite pas.
- Merci, Vénérable Chi Ji. Je n'y manquerai pas.
La grande silhouette de la grue blanche se délita et disparut sans laisser de trace. Les pandarens laissèrent exploser leur joie quand le Vénérable s'était complètement dissipé. Hamza se précipita alors dans la cour et étreignit de toute ses forces le prince qui était abasourdi de ce qu'il avait vécu. Tarenn les rejoignit et félicita Anduin avec beaucoup moins de familiarité. Idill et Bhohort se joignirent à leur tour.
Le prince était souriant et détendu. Il riait d'Hamza qui semblait bouleversé par ce qui venait de se passer. Irion n'osa pa les rejoindre. Pourtant il croisa quelques secondes le regard bleu azur de son homologue. Il avait soudainement peur de sa réaction. Mais aucune colère, aucune rage ne semblait s'y refléter. Il lui adressa même un grand sourire, rien que pour lui.
- Ne devrions nous pas aller le féliciter ? Demanda Droite.
- Je pense que nous serions de trop...
Il détourna la tête et commença à marcher vers le campement. Droite le regarda s'éloigner, et eut un pincement au cœur.
- Mais... C'est vous qui l'avait poussé à passer le test, sans vous, il n'aurait pas regagner une telle confiance en lui... murmura t-elle assez fort pour qu'Irion l'entende.
Le prince noir soupira mais continua tout de même à marcher dans la direction opposé de la cour des Astres Vénérables.
La matinée était maintenant bien entamée, quand le groupe du prince Anduin revint au campement des marcheurs du temps. Irion s'était installé avec le dragon de bronze sur une table à l'extérieur de sa tente. Il avait passé sa matinée avec Kairozdormu pour étudier un artefact. Ils levèrent les yeux à l'approche du groupe particulièrement bruyant.
- Prince Anduin ! s'exclama Kairozdormu, j'ai ouï dire quel exploit vous avez réussi à surmonter! Tous mes félicitations !
- Merci Kairoz. J'avoue que je ne pensais pas réussir pour tout vous dire.
- Pourtant le prince Irion n'a jamais douter de vous !
- Ha oui ? dit Anduin tout en regardant Irion qui avait rebaissé les yeux sur le parchemin étalé.
- C'était imprudent de sa part de vous avoir emmener dans la cour des Astres Vénérables, lança Hamza qui était toujours en colère.
- Irion n'aurait jamais emmené le prince, s'il estimait qu'il ne serait pas à la hauteur de ce défi, répondit Kairozdormu.
Hamza marmonna tout de même que c'était de l'inconscience pure d'avoir présenter le prince à un des Astres Vénérables.
Anduin se glissa jusqu'à Irion sans qu'il ne s'en rende compte, et lui murmura :
- Pourquoi n'êtes vous pas venu me féliciter tout à l'heure. N'est ce pas ce que vous attendiez de moi ?
Irion grimaça.
- Je voulais rester en vie. Votre prêtre aurait été prêt à me trucider.
- Je l'aurai empêcher de vous tuer, il est à mes ordres ...
Irion resta silencieux, puis il leva son regard vers Anduin et l'étudia quelques instants. Il le trouva encore plus exquis. Était ce à cause de son nouvel aura ? Il s'approcha un peu plus de lui, et lui glissa timidement :
- Vous ne m'en voulez pas ?
Le regard d'Anduin croisa son regard, puis ses yeux se plissèrent en même temps que sa bouche laissa découvrir ses dents parfaitement blanches et alignées dans un sourire sincère.
- Pourquoi vous en voudrais-je ? Vous aviez entièrement confiance en moi et dans mes capacités à passer cette épreuve.
- Alors félicitation, vous êtes dans les petits papiers de Chi Ji.
- Merci...
Irion vit les joues d'Anduin se parèrent d'un rouge subtile. Il le trouva encore plus beau ainsi. Alors que sa main, inconsciemment, se dirigea vers une des mèches tombantes d'Anduin pour la caresser, ce dernier se pencha un peu plus sur le parchemin déployé.
- Qu'est ce que vous êtes en train d'étudier ?
Kairozdormu entendit sa question et se précipita sur lui pour lui expliquer. Irion enleva alors sa main rapidement et la cachant dans l'autre main. Il ne s'était pas rendu compte du geste qu'il s'apprêtait à faire en public.
- Je me douterais bien que vous seriez intéressé par ceci.
Kairozdormu bouscula Irion légèrement pour s'interposer entre lui et Anduin. Il exhiba un peu plus le parchemin. Dessus était dessiné un objet bien étrange. Une sorte de sablier géant, avec divers annotations sur le coté, écrit en dragonite.
- Ceci pourrait être notre bouée de sauvetage pour nous les dragons du vol de bronze. Vous n'êtes pas sans savoir qu'avec la venue d'Aile de mort et de l'artefact de l'âme des dragons, nous avons beaucoup perdu de nos pouvoirs, notamment celui de voir l'avenir. Il se trouve que cette île à une sorte de roche dont la propriété magique pourrait grandement nous aider. Si nous en trouvons suffisamment, nous pourrions réduire en poudre ces roches magiques pour en faire du sable qui irait dans cet artefact, dit il tout en pointant du doigts le sablier dessiné.
Anduin se pencha un peu plus sur le dessin, et essaya de décrypter ce qui était écrit dessus.
- N'essayez pas de deviner mon écriture, informa Kairozdormu.
- J'ai quelques notions dans votre langue, mais j'avoue que je ne reconnais même pas un quart de ce qu'il y a d'écrit dessus.
Kairozdormu se mit à rire, puis il plia le parchemin, avant de le ranger dans un carquois adéquat.
- J'ai demandé à certains aventuriers de me chercher ces roches précieuses pour mon projet. Mais ils ne sont pas nombreux à s'être présenter à moi...
Anduin hocha la tête, puis la tourna vers son groupe de gardiens qui écoutaient la conversation. Bhohort sourcilla en voyant leur prince les regarder intensivement.
- Ho... non non non prince Anduin... Je crois savoir ce que vous voulez de nous ! s'exclama le worgen.
- Allons Bhohort! Vous êtes expérimenté dans ce genre de mission. Vous pourriez ensemble trouver ces pierres dont parle Kairoz !
- Votre altesse, geint Hamza, après ce qu'il s'est passé, je ne suis pas sur qu'il faudrait vous laisser ici, surtout avec lui.
Le prêtre désigna de la tête Irion. Ce dernier haussa les épaules.
- Irion ne me mettra plus en danger, n'est ce pas prince Irion ! déclara Anduin
Le dragonnet d'un petit signe de la tête acquiesça aux dires du prince de l'Alliance.
- Messieurs, je pense qu'il faut récolter ces roches magiques, afin que nous puissions aider les marcheurs du temps à retrouver un tant soit peu de pouvoir. Les vols ont beaucoup fait pour nous, il est temps de leur rendre l'appareil !
- Votre altesse, geint une nouvelle fois Hamza.
- C'est un ordre Hamza. Vous, Tarenn, Idill et Bhohort aller faire un repérage de l'île, et faire en sorte de ramener quelques pierres qui serviront surement à Kairozdormu.
- Votre altesse, vous n'êtes point obligé de nous aider, répondit Kairozdormu.
- J'insiste, au nom de l'Alliance, et pour ce que vous avez fait pour nous par le passé...
- Si vous insistez... Tenez ! J'ai pour vous des cartes de l'île, vous n'aurez plus qu'à suivre les instructions qu'il y a dessus pour trouver ces roches si spéciales !
Kairozdormu tendit alors quatre cartes détaillées de l'île du Temps Figé, comme s'il avait deviné depuis le début que les gardiens allaient devoir mettre les mains à la pâte.
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