Chapitre 40
- Hé ! Pourquoi tout ce vacarme ?
La voix forte et explosive d'un pandaren résonna sur tout le pont où se trouvait le groupe d'Anduin. Irion vit arriver un pandaren géant qui portait sans problème un tonneau de bière sur son épaule droite et une petite pandaren sur son épaule gauche. Cette dernière sauta pour aller voir Anduin et lui balancer :
- On ne doit pas crier ainsi, les disputes ne servent à rien. Posez vous et discuter tranquillement autour d'une bonne bière !
- Elle me plait cette petite ! dit Bhohort qui souriait à pleins crocs.
- Elle me plait aussi, répondit Gimlys
Ils se regardèrent et explosèrent de rire.
- Allons nous assoir autour d'une table, le capitaine en a fait installer sur le pont supérieur. Il sait qui vous êtes votre altesse, informa le pandaren.
Anduin le regardait avec suspicion.
- Ha ! Mais je perds toute politesse. Je ne me suis pas présenté ! Je suis Chen Brune d'Orage. Et voici Li Li ma nièce.
La petite pandaren les salua de la main.
- Anduin Wrynn, répondit le prince blond.
- Oui, vous êtes le fils de Varian. Le roi de l'Alliance. Nous nous connaissons votre père et moi, mais je n'avais pas eu la chance de vous rencontrer vous !
- Et si nous allions diner ? Demanda Li Li
- Oui, c'est une bonne idée, répondit Chen, Venez allons nous poser et vous gouterez à ma bière !
Chacun se regardèrent interrogateur, puis Irion commença à avancer vers le pandaren.
- Nous vous suivons Maitre brasseur.
Chen sourit et salua Irion.
- Je n'avais pas vu que vous étiez ici aussi, prince noir.
- Je suis partout vous le savez, répondit Irion d'un air pincé.
- Toujours en quête de pouvoir ! Je suis sur que vous allez sur l'ile pour rencontrer les Astres vénérables !
Anduin s'écria :
- Les Astres vénérables seront là bas ?
- Vous n'étiez pas au courant ? Demanda Légolat
- Je ne suis pas souvent au courant des affaires du prince noir, répondit Anduin vexé.
Il jeta un regard noir sur Irion, qui rendit un sourire en coin.
- Nous sommes rarement au courant de ce que manigance le prince noir, renchérit Hamza.
Chen éclata de rire, et dit :
- Cela fait partit de son charme. Il est un mystère pour beaucoup.
Irion se sentit soudainement mal à l'aise. On essayait de le mettre en boite, et il n'aimait pas cela. Il se détourna du groupe et monta sur le pont supérieur, où effectivement une grande table y avait été installé, et où des marins s'activaient à poser de la nourriture dessus .
- Ne vous fâchez pas pour si peu,
Chen lui avait emboité le pas très rapidement.
- Je ne suis point fâché, qu'est ce qui vous fait dire cela !
- Votre regard ! Je pense que vous pourriez nous trancher la gorge si vous le pouviez !
Chen sourit, tandis que Li Li les dépassa. Irion remarqua que tout le monde les avait suivi sans trop de difficulté. Bhohort avait entamé la conversation avec le nain. Anduin accompagnait cet elfe de sang. Et Tarenn, Idill, ainsi que Hamza fermait la marche. Mais ils étaient contrariés, et cela se lisait sur leurs visages. Irion se retourna vers Chen qui était maintenant à sa hauteur.
- Comment va la brasserie Brune d'Orage ?
Chen grimaça. Irion avait tapé sur un point assez délicat pour le pandaren. Il le savait. Pourtant il se mit à sourire.
- Bien ! Des courageux aventuriers nous ont aidé à reprendre la brasserie. Et elle se remet en route sans trop de souci. Il n'y a pas eu de dégâts trop important, heureusement !
- Mais alors pourquoi vous grimaciez à ma question !
- Ha, ça ! Non, c'est que j'ai du mal à monter les escaliers parfois...
Irion se sentit encore une fois trompé. Il connaissait Chen Brune d'Orage, il avait même pensé qu'il pourrait rassembler sous une même bannière la Horde et l'Alliance, mais après réflexion et surtout après avoir rencontrer Anduin. Il avait décidé d'abandonner cette option.
- J'ai faim et soif ! Pas vous ? Demanda Chen au reste du groupe.
Chacun acquiesça aux dires du pandaren. Anduin vint s'assoir en bout de table, puis Chen et Li Li sur son coté droit, tandis qu'Irion prit place à sa gauche. L'elfe de sang vint s'assoir à coté de lui, suivi du Nain. Les gardiens d'Anduin se répartirent en bout de table.
- Où sont vos agents, souffla Anduin à Irion
- Elles ont la permission d'aller où elles veulent sur le bateau. Vos gardiens suffisent à notre protection. Non ?
Anduin, dont les paupières papillonnèrent de surprise, hocha la tête avant de s'écarter de son homologue pour discuter avec Chen et de la brasserie sauvés par des héros. Irion avait deviné que le prince était étonné. Il est vrai qu'il était rare qu'il donne la permission à ses agents de vaquer à d'autres occupations que celle de le protéger. Il appuya son menton sur sa main et observa Anduin. Plus le temps passait, plus il pensa que l'idée de mettre tout le monde sous la même bannière que celle du prince pouvait être une bonne idée. Une autre conversation éveilla son intérêt. Celle de Légolat et de Tarenn. Les deux elfes, non loin l'un de l'autre, semblaient s'engager dans une discussion compliquée, et le ton montait entre eux deux.
- Je ne comprends pas ! Pourquoi avoir abandonner l'Alliance ! Elle vous apportait tellement ! s'insurgea Tarenn.
- Si l'humain Othmar Garithos ne nous avait pas enfermé comme des chiens et condamné à mort, il en serait peut être autrement ! Et quand nous étions seuls face au Fléau? Avez vous, ne serais ce que lever le petit doigt pour nous aider ? Je ne le crois pas ! gronda le chasseur.
La phrase cinglante de Légolat mit un froid à toute la table, y compris à Anduin qui avait arrêté de parler avec Chen.
- Nous avons traversé les âges, braver tous les dangers, sacrifiant nos familles, nos amis... Nous sommes dans la Horde juste parce que Sylvanas Coursevent était autrefois une Haut elfe, tout comme moi... Et qu'elle a été la seule à répondre à notre appel au secours, qu'elle a eu pitié de son ancienne patrie et qu'elle a en grande estime notre prince régent.
Légolat se plaqua la main contre son visage. Il se pinçait les lèvres pour éviter de pleurer.
- Nous avons toujours été stigmatiser par d'autres. Alors arrêtez vos beaux discours sur l'Alliance, Elle n'est pas toute blanche... Loin de là.
Anduin tourna le regard vers Irion qui lui aussi était pétrifié par le franc parler de l'elfe de sang.
- Mon ami, murmura Gimlys, nous savons tous combien vous et votre peuple avez souffert.
Le nain passa une main énergique sur le dos de l'elfe qui hoqueta silencieusement.
- Vous avez raison, Légolat, l'Alliance n'est pas toute blanche, et nous aurions dû vous aider quand vous en aviez besoin.
Légolat leva son regard vers Anduin.
- Cela a été une terrible erreur de la part de mon père. Nous aurions dû vous prêter main fort à ce moment là. Mais... au lieu de nous rapprocher, nous nous sommes encore plus éloigné. Nous avions nos propres soucis, et nous avons pas su voir au delà.
- Ne dénigrez pas Hurlevent, votre altesse, répondit Hamza d'un ton calme et posé. Comme vous l'avez si bien dit, nous avions nos propres problèmes à résoudre, et ils étaient liés par un certain clan de dragon noir.
Hamza jeta un regard défiant Irion. Mais celui ci ne tomba point dans le panneau. Il savait que le prêtre était prêt à tout pour le déstabiliser.
- Oui, répondit Anduin, mais tout ceci, tout ces problèmes, si nous en sommes rendus à nous entredéchirer ainsi, c'est à cause de la Légion Ardente... Si elle n'avait pas investi Azeroth, rien de tout cela ne serait arrivé... Si nous avions fait front tous ensemble depuis le début, peut être que chacun de nos peuples auraient souffert un peu moins.
Irion sentit alors un espoir en lui. Oui ! Il avait misé sur le bon cheval. Anduin allait être la clé pour se défaire de ses visions. C'était lui qui allait mettre sous une seule bannière tout Azeroth.
- Vous avez le cœur noble, votre altesse, répondit Légolat, mais, je ne suis pas sûr de ce que vous dites. Si ce n'était pas la Légion Ardente, peut être que nous nous serions entretués ?
Anduin grimaça.
- C'est vrai, mais je garde espoir que nous pourrions avoir un monde meilleur...
- Du haut de votre age, prince Anduin, vous avez de belles et grandes ambitions, et je souhaite de tout mon cœur que vous y arriverez, répondit Chen.
- A la paix ! s'écria Li Li soulevant son nectar de pèche, invitant les autres à trinquer.
Les sourires revinrent doucement, tandis que les verres tintèrent entre eux.
- Vous avez un bel objectif, mon prince... murmura Irion à l'oreille d'Anduin.
Celui ci se mit à rougir et à baisser les yeux.
- Et je pense pouvoir vous aider, termina Irion
- Comment ? Chuchota Anduin
Irion lui fit son plus beau sourire énigmatique.
- Il est encore trop tôt pour en parler, mais je vous le dirais en temps voulu...
Anduin regarda Irion avec un air circonspect, puis il sourit et lui dit :
- J'étais certain que vous n'étiez pas comme vos ancêtres. Vous êtes Irion, et je suis sûr que nous continuerons dans la bonne voix ensemble....
Irion sentit à son tour son corps chauffer par de tels paroles. Ses joues bouillaient, il devait être rouge. Il se détourna rapidement du regard d'Anduin, pour se fixer sur Chen. Ce dernier, derrière sa choppe de bière, souriait d'un air entendu. Il avait deviné la gène occasionnée par le prince de l'Alliance et il était en train de se moquer. Cela avait le don d'énerver Irion au plus haut point. C'était trop pour lui. Il se leva d'un coup et annonça :
- Je suis fatigué, je me retire pour la soirée. A demain !
Sans prendre le temps d'entendre les réponses de chacun, il partit le plus vite possible, détala les escaliers jusqu'à sa cabine et ferma la porte violemment. Il attrapa un coussin et cria de toute ses forces :
- Comment !! Comment un simple humain peut il arriver à me déstabiliser à ce point ! COMMENT !!!!
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