Chapitre 39

Anduin inspira fortement puis se détendit. Devant lui la côte de la foret de Jade se présentait enfin après une demi journée de voyage. Il regarda en arrière pour apercevoir le reste du groupe. Irion qui semblait faire la tête sur son yack.  Hamza sur Tarenn, transformé en cerf majestueux, Idill, suivi de près par Bhohort sur sa monture mort vivante. Seules Droite et Gauche n'étaient plus là. Elles étaient parties en éclaireuse pour se renseigner sur les conditions d'accès à l'ile du temps figé.  Irion arrêta son yack à coté de celui d'Anduin, et s'étira les bras comme un chat.

- Je ne comprends pourquoi votre prêtre a tant tenu à ce que nous voyageons séparément.

Anduin sourit à la phrase. Il faut dire que quelques heures plutôt, Hamza les avait retrouvé tous les deux enlacés tendrement. Il avait passé sa meilleure nuit depuis longtemps, mais, il n'osa pas avouer à qui que ce soit. Hamza était dans une colère noire qu'il fut difficile de le maitriser. Anduin soupira. Il allait devoir encore une fois lui parler.

- Nous sommes plus à l'aise ainsi, c'était une bonne idée de la part de Tarenn de prendre en charge son mari sur son dos.

- Oui...

Irion se mit à plisser des yeux puis il sourit.

- Elles arrivent.

Anduin se tourna vers la direction où regardait Irion pour apercevoir à son tour les deux gardes du corps du prince noir arrivées au galop.

- Le bateau ne va pas tarder à partir. J'ai dit de nous attendre, mais si nous voulons embarquer, il faut y aller ! s'exclama Droite qui stoppa net son cheval à hauteur des princes.

- Très bien, ne trainons pas alors, répliqua Irion qui commença à talonner son yack.

Le petit groupe arriva sur la plage où un petit ponton avançait dans la mer. Le bateau semblait déjà bien plein. Le bruit des sabots sur le ponton firent tourner toutes les têtes curieuses de voir un groupe aussi important. Le capitaine arriva d'un pas nonchalant.

- Hé ! Vous devez laisser vos montures, sinon personne ne monte.

Irion pesta, mais se plia à la condition. Il s'exclama vers le pandaren qui leur fallait des marins pour monter tous les bagages.

- Vous avez cru que c'était des larbins ! Ce sont des marins, ils s'occupent de mon bateau. Alors débrouillez vous !

- Même pour un invité de marque ? Le futur roi de l'Alliance ? Anduin Wrynn !

Anduin qui était derrière, s'avança pour se faire voir. Il pouvait entendre les murmures montés depuis le bateau. Pour une arrivée discrète, ce n'était pas cela. Le capitaine pandaren se pencha sur la rambarde pour voir Anduin qui lui fit un signe de tête.

- Si vous voulez partir aujourd'hui, laissez vos montures et montez... On n'a pas toute la journée !

Anduin devina alors que le capitaine n'avait aucunement envie d'aider, même si c'était le prince de l'Alliance. Irion rouspéta dans sa petite barbiche, et descendit. Il confia les rênes à un gobelin non loin, heureux de récupérer des montures. Anduin glissa de sa selle en douceur, et commença à dénouer les sacs accrochés de part et d'autre du yack.

- Laissez prince Anduin, nous allons porter les affaires dés que nous aurons fini de notre coté, dit Hamza en passant à coté de lui. Bhohort, Idill et Tarenn le suivait aussi chargés que le prêtre.

- D'accord, répondit Anduin.

Ses gardiens étaient en train d'embarquer, quand soudain un nain se présenta.

- Laissez moi faire prince Anduin ! Nous allons vous aider !

- Je vous en remercie, répondit Anduin souriant autant que possible.

- Bon, faut dire aussi que le capitaine est un pandaren mal léché. Il a été comme cela pour tout le monde. Il n'a pas dû vous calculer... continua le nain.

- Je peux comprendre qu'il ne fasse pas d'exception, sinon il ne s'en sortirait plus avec tous les voyageurs qui viennent ici.

- Ouais, mais tout de même... Attendez. Légolat !! Viens bon sang on a besoin de mains ici !

- Vous voyez bien que je suis déjà occupé Gimlys !!

Celui qui lui répondit était un elfe de sang, un être d'une rare beauté. Visiblement c'était un chasseur puisque son arc dépassait de son dos. Malgré tout, il restait élégant. Ses longs cheveux blonds, attachés par une barrette, flottaient au grès du vent. Il n'avait rien à voir avec le frère de Tarenn, Gadriel qui était lui aussi chasseur.

- Un elfe de sang ? murmura Anduin, choqué qu'il réponde à un nain.

- Ouais... un elfe... Il a une dette en vers moi. Je lui ai sauvé la vie, depuis il me suit pour essayer de rembourser sa dette, mais il n'a pas eu l'occasion jusqu'à maintenant. Allez suivez moi, je vais porter tout ce bazar.

Le nain, un guerrier sans aucun doute, attrapa tous les sacs du yack et les porta à bout de bras. Anduin le suivit, priant qu'il ne tombe pas avec toute cette charge. Quand celui ci fut sur le pont du bateau, des alliancieux se précipitèrent pour le saluer, et finir d'aider enfin Gimlys.

- Venez Anduin ! Nous avons droit à une chambre, s'exclama Irion qui était suivi par le fameux Légolat. Ce dernier avait remis sa capuche, comme s'il voulait passer inaperçu.

Anduin le rejoint avec empressement.

- Nous allons bientôt partir, informa le dragonnet

- Comment avez vous eu des chambres ? Le bateau a l'air d'être complet !

- J'ai su être persuasif auprès du capitaine, répondit Irion évasif.

Anduin se retourna pour regarder le capitaine qui était entouré de Droite et de Gauche menaçantes.

- Je vois cela... s'exaspéra Anduin

Alors qu'ils descendirent sur le pont inférieur, là où se trouvait les cabines individuelles, Idill les rattrapa et les informa qu'ils avaient, eux aussi, une place mais de l'autre coté du bateau. Anduin lui demanda qu'ils se rejoignent tous après s'être installés, sur le pont supérieur. Le guerrier acquiesça, les salua et partit dans l'autre sens.

- Vous avez un guerrier qui émane quelque chose de fort ! Dit Gimlys.

- Oui, Idill a suivi des enseignements de qualité auprès de grand maitre à ce que j'ai pu comprendre. Mais le mieux est de lui demander directement.

- Si son altesse ne voit pas d'inconvénient, j'aimerai bien ! Croyez vous qu'il serait à même de pouvoir le faire ce soir ?

- Bien entendu, répondit Anduin

Irion s'arrêta devant une porte et entra sans sommation. L'elfe le suivit sans broncher. Alors qu'Anduin allait continuer, Irion lui dit :

- Nous n'avons encore une fois qu'une chambre pour deux, J'ai évité de le dire à vos gardiens...

- Ho !

- Mais cette fois, nous avons deux couches, bien moelleuses.

Anduin entra à son tour, suivi par le nain qui regardait partout. La chambre était spacieuse, mais aussi luxueuse. Il y avait des armoires en bois, finement sculptées, une belle table pour étudier, quelques livres dans de petites bibliothèques et deux fauteuils rouges écarlates pour agrémenter le tout.

- Bon sang ! Je ne savais pas qu'il existait de telle cabine !

- Il n'y a pas que des gueux qui voyagent, répondit Irion

- Hen... Ça va ! Dites aussi que l'on pue pendant que vous y êtes !

- Gimlys... grommela Légolat.

Le nain grommela à son tour dans sa longue barbe châtain.

- Posez tout ici, dit Irion en montrant du doigts le lit qu'il avait choisi.

- Et les affaires de son altesse ? Demanda Gimlys

- Je n'en ai plus. J'ai tout perdu pendant le voyage qui nous a amené sur la côte, répondit Anduin.

- Ho ! Merde...

- Gimlys ! Vous ne pouvez pas être aussi vulgaire auprès de votre prince ! s'exclama Légolat.

- Ho, ça va ... Ce n'est pas le roi et puis il est jeune ! N'est ce pas ?

Anduin fit un sourire forcé devant le nain.

- Tu vois !

Légolat leva les yeux au ciel, et implora les dieux de le pardonner.

- Bon allez ! Maintenant que vous nous avez aidé, pourquoi ne pas repartir vers d'autres horizons ? Demanda Irion sur le ton de l'agacement.

- Ouais, on va vous laisser, viens Légolat, on est de trop...

Le nain partit aussi vite qu'il était venu, l'elfe de sang  s'inclina devant Anduin et hocha la tête vers Irion, avant de dire :

- Il n'est pas méchant, juste un peu limité, ne lui en tenez pas rigueur.

- Ne vous inquiétez pas. Je ne lui en tiendrais pas compte. Je suis sur que nous allons nous recroiser plus tard.

Légolat sourit légèrement, puis partit en prenant soin de fermer la porte derrière lui.

- Enfin ! J'ai cru que ce malotru ne partirait jamais ! s'exclama Irion tout en s'allongeant sur sa couche.

- Vous exagérez, il m'a aidé, je le suis redevable !

Irion jeta un coup d'œil vers Anduin qui s'était lui aussi assis sur son lit.

- Heureusement qu'ils sont venus, c'est ce que je voulais dire !

- Ouais...

Irion semblait réfléchir subitement.

- A quoi pensez vous ?

- Vous ne trouvez pas que c'est deux là ont quelque chose de spécial ?

- Bien évidemment. Ils ne sont pas de la même faction, j'aimerai écouter leur histoire. Comment ils ont pu en arriver là ?

- Non, je ne parlais pas de cela ! Il y a un truc entre eux !

- Quoi ! Mais... Arrêtez de voir des couples partout ! s'exclama Anduin.

Irion roula sur le coté pour regarder Anduin se déconfire à l'idée qu'il pouvait y avoir une histoire d'amour entre un nain et un elfe de sang.

- Hum, je sens ces choses là... J'en mettrais ma main à couper et...

Anduin se sentit de plus en plus mal à l'aise. Il se leva brusquement et dit :

- Nous devrions retrouver nos compagnons de voyage !

Et sans attendre une réponse du prince noir, Anduin partit de la cabine. Alors qu'il montait les escaliers pour aller sur le pont, il ne pouvait plus s'empêcher d'avoir cette vision entre Légolat et Gimlys. Pourquoi  avait il l'impression que tout ceux qui gravitait autour de lui, devait être en couple, qui plus est des hommes ? L'air vivifiant entra subitement dans ses poumons alors qu'il avait atteint le haut des escaliers, manquant de l'étouffer par la même occasion.

- Est ce que ça va votre altesse ?

Anduin lança un regard à celui qui demandait à sa santé.

- Ho ! C'est vous.

Légolat le regarda avec une certaine inquiétude dans son regard.

- Je vais bien... Je ne m'étais pas rendu compte qu'on naviguait déjà. Gimlys n'est plus avec vous ?

- Il fait la tête, mais il reviendra, il faut dire que votre ami n'a pas l'air très commode.

- Vous ne savez pas qui il est ?

- Le devrais je ?

Anduin sourit, puis hocha la tête négativement.

- Non... Mais je suis surpris, je ne vois aucune animosité contre moi, malgré le fait que je sois le prince de l'Alliance.

Légolat haussa les épaules avant de s'appuyer sur la rambarde.

- La Horde de Garrosh ne m'intéresse pas, il n'intéresse pas plus notre régent. Quelque chose ne tourne plus rond dans notre "chef de guerre".

Anduin soupira, et s'installa à coté de l'elfe de sang.

- Vous avez raison, il devient fou.

- La rébellion de Vol'jin va peut être nous apporter quelque chose de concret.

- Vol'jin ? Demanda Anduin intrigué

- Oui... Je suis surpris que vous ne soyez pas au courant.

Anduin soupira d'exaspération.

- Père... Enfin le roi Varian n'est pas très causant. Je sais simplement que l'Alliance travaille d'arracher pied pour rendre le val de l'éternel printemps dans son état originel.

- Oui... C'est là bas que Gimlys m'a sauvé la vie. Une partie de la rébellion, ainsi qu'une partie de l'Alliance étions pour là pour aider à la purification de Val de l'éternel printemps. Garrosh a fait d'énorme dégâts, et il s'est retranché à Ogrimmar. La situation est désastreuse...

- Je vois, je n'étais pas du tout au courant de tout ce qu'il se passait pendant ma convalescence, il faut dire que personne de la Horde m'a fait un rapport aussi détaillé que vouuuusss !!

Anduin fut tiré par l'arrière brutalement. Il était étreint par des tentacules d'ombre qui le ramenaient vers leur maitre.

- Vous allez bien votre altesse ! s'écria Hamza

Tarenn avait attrapé les mains de l'elfe de sang, le bloquant complètement.

- Qu'allais tu faire misérable !

- Tarenn ! Ne lui faites pas de mal ! Ils nous a aidé à descendre nos affaires à Irion et moi !

Un nain courut en direction des deux elfes en sortant ses deux haches aiguisées comme des griffes. Il sauta brusquement pour abattre ses armes sur celui qui tenait prisonnier Légolat. Mais c'était sans compter sur Idill qui para l'attaque du guerrier nain.

- Gimlys ! Arrêtez ! C'est une horrible confusion, ces hommes sont la garde rapprochée du prince !

Le nain appuya encore plus sur les lames d'Idill.

- Lâchez le .... gronda Gimlys.

- Alors lâchez vos armes ! répliqua Idill

- Hamza ! Libérez moi ! Je n'étais point en danger ! Enjoint Anduin

Hamza hésita, puis libéra l'emprise de ses tentacules sur le prince.

- Ça suffit ! Hurla Anduin.

Tous se retournèrent vers le jeune blond qui était en colère.

- Baissez vos armes ! Tous ! Je ne suis pas en danger, je ne faisais que parler avec ce chasseur !

- Il est de la Horde ! répliqua Tarenn

- Archidruide, il y a des choses que vous ne savez pas. Maintenant lâchez le c'est un ordre !

Tarenn montra ses crocs quelques secondes, avant de relâcher enfin le chasseur. Gimlys se précipita vers l'elfe qui se massait les poignets.

- Tu n'as rien ?

- Il faudrait que vous arrêtez de me sauver, je vais finir pas plus pouvoir vous rendre l'appareil.

- Hé bien ! On ne s'ennuie par ici !

Irion applaudissait la scène qu'il avait devant ses yeux, laissant pantois tous ces acteurs, Anduin avec.


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