Chapitre 36

Hamza était plus que surpris quand il entra dans la chambre du prince. Il s'attendait à le trouver réveiller et déjà sur le qui-vive. Mais au lieu de cela, il le trouva avachi sur ses oreillers avec une étrange créature dans ses bras. Une petite créature toute noire,  qui ouvrit doucement les yeux. Des yeux rouges comme la lave d'un volcan. Le sang d'Hamza ne fit qu'un tour.

- Qu'est ce que ?? hurla t-il.

La créature cligna des yeux plusieurs fois de suite avant de comprendre. Elle essaya de se carapater dans l'étreinte d'Anduin mais celui ci grogna et l'emprise qu'il avait sur elle, se resserra.

- Votre Altesse ! interpella Hamza

Ce dernier réagit alors enfin. Il se réveilla en sursaut. Hébété, il regarda le prêtre en colère.

- Qu'est ce que cela signifie ! 

Hamza pointa du doigts la créature qui était maintenant effrayé et qui s'était enfoncé dans l'étreinte du prince, se cachant comme il le pouvait. Le ton de sa voix avait éveillé la curiosité de Tarenn qui entra à son tour et vit la scène.

- Attendez Hamza, je vais vous expliquer... murmura Anduin

- Ho oui, j'attends votre explication ! Qu'est ce que ceci !! Même si je pense savoir qui il est !

Le prince détourna son regard d'Hamza pour le plonger sous son bras. Hamza vit un hoquet de surprise de la part du prince, puis un long soupir et enfin ses yeux bleus revirent vers lui. Du rouge était apparu sur ses joues, et il était visiblement gêné de s'être trouvé ainsi.

- Je suis obligé de le dire... soupira Anduin

La créature noire semblait être mécontente et hochait furieusement sa tête dans tous les sens.

Tarenn souleva un de ses longs sourcils, signant son étonnement, puis il posa une main sur l'épaule d'Hamza.

- Je crois que nous tenons la mystérieuse créature qui volait près de l'auberge.

- Je le sais bien ! Vous croyez que je n'avais pas compris votre petit manège, prince Irion ! Vous nous croyez si stupide d'avoir point compris vos petites entourloupes ?

Le dragonnet feula, puis Anduin posa une main sur sa tête, et le calma avec des murmures rassurants. Hamza bouillait de colère.

- Sortez du lit de son altesse royale, prince Irion, sinon je fais de vous de la chaire à pâté ! Et croyez moi, j'ai pris des cours de cuisine ici, je trouverais bien une recette pour faire de vous un excellent plat que nous dégusterons avec délectation ! BREF  SORTEZ  !

- Hamza ! Il n'a rien fait ! Laisse Irion tranquille, et de toute façon, il n'y a pas assez de chair pour qu'on en fasse quoi que ce soit ... Répondit Tarenn sur le ton de la plaisanterie.

Hamza gonfla ses joues d'énervement, mais le regard bienveillant de son mari le déstabilisa et il se calma. Il prit une grande inspiration, et demanda gentiment à Irion de sortir du lit. Le dragonnet après une hésitation et un regard du prince Anduin qui l'encourageait silencieusement à sortir, se décida enfin à partir du lit royal. Il ne trainait pas et se changea rapidement en humanoïde quand il fut debout.

- Je suis surpris de voir que vous avez découvert mon identité si tôt, dit Irion tout en remettant en plus son turban, d'un air le plus hautain possible.

- Je vous surveillais du coin de l'œil depuis le départ... Répondit vaguement Hamza.

- Bon... Puisque tout le monde maintenant sait qui je suis, il faut que nous partions le plus rapidement possible sur l'ile du temps figé. Si nous voulons apporter de nouveaux pouvoirs à l'Alliance...

Hamza se tourna vers Anduin qui était en train de sortir à son tour de son lit.

- Comment cela  nous ?

Anduin se figea au "nous". Il rentra sa tête dans ses épaules et murmura :

- Oui, moi, vous mes gardiens... et le prince Irion, c'est lui qui m'a demandé de l'accompagner...

Hamza vit alors rouge. Son corps trembla et il eut du mal à contenir les ombres qui l'envahissaient.

- Ce n'est pas que ce que vous ne aviez dit hier soir. Vous avez dit ....

Anduin le coupa immédiatement.

- Je sais ce que je vous ai dit, prêtre Hamza. J'ai demandé à ce que vous m'accompagniez dans la découverte de l'île du temps figé. Et rappelez moi ce que vous m'avez répondu ?

Le ton du prince était maintenant sec. Hamza refoula sa colère en plus profond, et serra les dents, en pouvant répondre à la question. Tarenn prit alors la parole.

- Nous avons prêté allégeance à l'Alliance, et nous devons vous suivre quoi que vous alliez faire et où vous souhaitez aller. Donc nous étions d'accord pour cette nouvelle expédition. Nous avions dit oui.

Hamza lâcha alors un soupire et le mot " oui" en écho de celui de Tarenn.

- Bien... Dans ce cas, nous allons nous préparer à partir, Tarenn faite le nécessaire auprès de Tong. Veuillez à ce qu'on est des vivres pendant le voyage.

- Bien votre altesse.

Il se courba et partit immédiatement, laissant Hamza seul avec les deux princes. Un long silence s'installa. Anduin s'activa pour s'habiller, et enjoint Irion de préparer son voyage avec ses agents. Irion ne prit pas la peine de répondre, il alla vers la porte, jeta un regard noir sur Hamza qui n'avait pas bougé. Le prêtre soutint son regard à son tour. Puis Irion tourna les talons et partit à son tour de la chambre d'Anduin.

Toujours silencieusement, Anduin enfila sa chemise Jaune, le dos tourné à Hamza. Le prêtre se sentit alors dépourvu par l'attitude du jeune homme.

- Votre altesse, murmura t-il

- Aidez moi, au lieu de rester ici, sans rien faire.

Hamza hoqueta et se précipita vers la commode où était Anduin. Il lui sortit un pantalon marron rayé d'or, le tabard de l'Alliance, et son écharpe princier. Anduin les attrapa et se redirigea vers son lit où il s'assit pour enfiler son pantalon.

- Anduin... Je... suis désolé...

Le jeune blond le coupa :

- Je comprends votre angoisse, mais je grandis moi aussi ! Laissez moi respirer, ne devenez pas comme mon père. Vous êtes un ami pour moi. Un ami précieux, et vous devriez être heureux pour moi, vous devriez prendre part à cette aventure sereinement...

- Votre altesse, c'est... compliqué pour moi. Je... Mes réactions sont tellement fortes, et imprévues... Les ombres sont difficiles à cerner.

- Je ne vous parle pas de pouvoir, Hamza, je parle de vous.

Hamza se statufia.

- Je suis reconnaissant pour tout ce que vous faites, mais lâchez moi, laissez moi faire des erreurs.

- Je ne veux pas vous perdre.

- Vous me perdrez pas, mon ami. Puisque vous êtes là, n'est ce pas ?

Hamza releva la tête vers Anduin, qui lui sourit. Les larmes lui montèrent, et il renifla pour les empêcher de couler.

- Ho... Hamza, venez... Venez près de moi !

- Votre altesse...

Le prêtre s'assit à son tour sur le lit, il sanglota en silence, passant ses mains sur les larmes qui jaillissaient de ses yeux. Anduin l'entoura de ses bras, et le pressa contre lui.

- Merci de veiller sur moi...

Hamza reprit sa respiration, puis chuchota :

- Merci d'être dans ma vie... Mon prince.

Ils restèrent là pendant plusieurs minutes. La Lumière qui émergea de leurs corps, entra en résonance, créant une douce et apaisante mélodie. Rien ne perturba cet instant de grâce, jusqu'à ce qu'Idill entra en fracas.

- Nous partons !? Là Maintenant ? Et...

Il s'arrêta net à cette vision.

- Oups... Je ne voulais pas vous déranger.

Hamza se releva puis sourit.

- Tu nous déranges pas, je devais faire le point avec le prince... et la Lumière.

- Oui, nous partons, nous allions finir de nous préparer. N'est ce pas Hamza ?

- Bien sur votre altesse !

Hamza se leva d'un coup, alla chercher les bottines de cuir brun et les passa aux pieds du prince.

- Tong prépare de quoi manger pour la route, ainsi que des Yacks robustes. Les deux soldats qui gardent votre porte, partiront de leur coté si vous le permettez. Les paquetages sont pratiquement finis. Il reste que les votre à faire, prince Anduin.

- Merci Idill, je vais les faire avec Hamza. Quand tout sera prêt, prévenez le prince Irion que nous pourrons partir.

- Le... prince Irion vient avec nous ?

- Oui, c'est convenu, Idill, répondit Hamza alors qu'il finissait de mettre la deuxième botte.

- Très... bien, je le ferais.

Le guerrier s'en alla en rouspétant à voix basse. Anduin fit la moue vers Hamza, qui haussa ses épaules.

- Vous ne l'aimez vraiment pas... n'est ce pas ?

- Nous le trouvons... suspect. Des rumeurs sur ce qu'il a fait nous sont parvenues, il n'est pas très net, nous devons le surveiller.

- Je vois... Mais il ne me fera jamais de mal,

- L'avenir nous le dira, prince Anduin.

Anduin se tut alors qu'Hamza se releva. Il se dirigea vers la commode, et attrapa au passage une des malles du prince, l'ouvrit et entreprit de mettre des vêtements. Anduin se leva seul, et se dirigea vers sa petite bibliothèque. Il sélectionna quelques ouvrages traitant de près ou de loin sur une supposée ile mystérieuse de la Pandarie. Alors qu'Hamza mit de coté certains habits qui ne pourraient pas être porter pour ce voyage, il entendit Anduin lui poser une question :

- Est ce que... Il bégaya, mais se reprit malgré tout. Est ce que vous et Idill...

Hamza arrêta de ranger. Il devina que le prince était mal à l'aise pour la question qu'il voulait lui poser.

- Sommes amis... Rien d'autre.

- Mais ? Vous vous n'êtes pas rapproché pendant un temps, je me posais même la question par rapport à votre mariage avec Tarenn...

- J'aime Tarenn de tout mon cœur. Idill était dans une phase difficile, mais il a retrouvé celui qu'il affectionne le plus au monde, même si je trouve qu'il est un peu goujat sur les bords...

 - Alors c'est tout ?

- Oui... Vous savez, j'ai vu que vous nous observiez de très près... un peu trop même. Faites votre propre expérience des sentiments, vous verrez, certaines choses se relèveront.

- Mais ? Comment fait-on pour reconnaitre l'amour et autre chose ?

Hamza réfléchit alors quelques instants. Il se revit encore une fois sur le port d'Hurlevent, dans les bras de Tarenn. Il ne savait pas à ce moment qu'il était tombé éperdument amoureux de l'Archidruide. C'était le temps passé à ses cotés qui lui avait fait ouvrir les yeux sur ses sentiments profonds pour l'Archidruide.

- Plus vous passerez du temps ensemble, plus vous voudriez être tout le temps avec celle ou celui de votre cœur... Vous ne penserez qu'à elle, ne rêvait que d'elle, et... Des fois la jalousie se pointera, et là les sentiments se révèleront.

- Je vois.

Anduin afficha soudain un air de tristesse. Hamza lâcha ses affaires et vint jusqu'à lui.

- J'ai déjà eu cette sensation, dit le prince.

- Ha ? Et elle était agréable ?

- Oui... Mais...Je ne la verrais plus.*

Anduin se tue et une larme coula de sa joue.

- Je suis désolé votre altesse ... Je ne voulais pas vous ramener de mauvaises souvenirs.

Anduin hocha la tête et avala ses sanglots. Il releva la tête, sourit et dit :

- C'est la vie.

- Hélas, oui.



* Pour ceux qui n'ont pas lu les livres de la série wow, dans "L'effondrement" de CG, Anduin développe des sentiments pour une naine qui le prend en charge pour sa formation militaire. Il s'avère qu'elle sera son premier amour.

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