Chapitre 31

Hamza regarda Idill rire devant Bhohort. Ils allaient mieux. Il aura fallu un événement tragique pour qu'ils se rabibochent. Pourtant il n'arrivait pas à gérer une inquiétude grandissante.

- C'est plutôt bon signe de les voir ainsi non ? Dit Tarenn

Hamza baissa les yeux essayant de cacher son désarrois maintenant présent.

- Oui, sans doute.

- Mais ?

Le prêtre tourna la tête vers son mari.

- Mais qu'arrivera t-il quand ils voudront de nouveau...

Il laissa sa phrase en suspens.

- Hamza...

Tarenn s'approcha de lui et le prit dans ses bras.

- Je pense que maintenant, il faut les laisser faire. Nous avons trouvé une solution qui nous convient, eux aussi trouveront la leur, tu te fais du souci pour rien.

- Tu as sans doute raison...

- Bien, et si nous déjeunions ? Tous ces évènements m'ont finalement ouvert l'appétit. Je finis de préparer le pique nique, toi va les informer que nous allons passer à table.

Hamza hocha la tête, et partit dans la direction du couple face à la cascade. Il s'approcha d'eux et vit alors une accolade douce et rassurante. Il inspira si fortement, que Bhohort se rendit compte enfin de sa présence.

- Je ... Dois vous féliciter ? Demanda t-il

- On s'est pas marié ! répliqua Bhohort qui sourit montrant ses canines luisantes. Ceci dit... Je pourrais ?

Idill se mit à rougir fortement et baissa les yeux de confusion.

- Je rigole ! Nous nous sommes même pas embrassé... C'est juste un premier pas vers la réconciliation.

- Tarenn vous fait dire que ça serait bien de manger. Son appétit est revenu après ce qu'il s'est passé... Alors,

- Ouais ! Allons manger !

Bhohort se releva le premier et partit en direction de la grande couverture étalée. Alors qu'Hamza le suivait des yeux, Idill attrapa sa main. Il sursauta à ce geste et vit le guerrier observer le worgen.

- J'ai... dit que je l'aimais, et c'est vrai, mais que dois je faire à présent ?

Il se tourna vers Hamza,

- Aide moi, s'il te plait, je ne vais pas pouvoir y arriver tout seul. Aide moi à surmonter cette angoisse que j'ai développé !

Hamza grimaça, mais il serra fort la main d'Idill en contre partie.

- Je t'abandonnerai pas. Tu peux compter sur moi. En attendant, allons nous poser et nous détendre.

Idill hocha la tête et lui lâcha la main comme un enfant pourrait se détacher de son père pour avancer seul dans la vie. Hamza ferma les yeux et entendit de nouveau les paroles de Tarenn, il fallait les laisser faire maintenant.

- Hamza ? 

- J'arrive,

Il rouvrit les yeux et observa Idill rejoindre le reste du groupe. Il profita de ces quelques instants pour écouter le doux son de la cascade derrière lui, puis à son tour il avança.

Alors qu'Idill s'installa sur la couverture, Tarenn demanda quel boisson il voulait. Le guerrier lui indiqua un grand verre de thé glacé, puis il observa Bhohort.

- Quoi ? Tu veux que je refroidisse ton thé !

- Vous avez deviné monsieur, vous pouvez faire cela pour moi n'est ce pas ?

- Toi aussi tu veux du thé glacé ? Demanda Tarenn quand Hamza arriva jusqu'à eux.

- Oui, et c'est préférable que je prenne une boisson non alcoolisée. Pour le bien de tous, je pense...

Tarenn sourit, tandis qu'Hamza se mit à rougir, se souvenant de ses premières fois. Alors que Bhohort insufflait du froid sur les gobelets de chacun, il  bougonna et dit :

- Ça va se payer...

- Je n'en doute pas, répondit Hamza sur le ton de la plaisanterie.

- Bhohort, je suppose que tu veux gouter à l'alcool de prune ? Demanda Tarenn

- Évidemment ! Même si l'alcool ne me fait rien contrairement à d'autres ici.

Hamza baissa la tête, tandis qu'Idill se mit à son tour à rougir. Le prêtre leva son verre pour couper ce malaise naissant. Les autres le suivirent.

- A la vie , dit il

- A l'amour, rajouta Tarenn, le couvrant de ses yeux d'or.

- Oui...A l'amour aussi, répondit Hamza rougissant légèrement.

- Santé ! Hurla Bhohort.

Hamza porta à sa bouche le bord du verre, et le vida en quelques gorgées. Il avait soif, et la chaleur ambiante commençait à monter. Il poussa un soupir de bien être puis il claqua sa langue contre son palais. Le thé glacé n'avait pas le gout de pèche. Il en était certain. Idill réclama un deuxième pour épancher sa soif. Bhohort sourcilla mais le servit tout de même. Il engloutit son deuxième verre d'une seule traite.

- Dis donc, Je ne sens plus l'alcool mais... Je ne retrouve pas le goût de la prune.

Bhohort regarda son gobelet l'air déçu.

- Tu as raison, moi non plus je ne retrouve pas le gout de la prune, je dirais plutôt que c'est de la pèche.

- De la pèche ? Tu en es sûr ? Demanda Hamza

- Oui, certain,

- Mais... Si vous avez de la pèche, alors... Nous avons la prune...

Hamza resta les yeux fixés sur les quelques gouttes restantes au fond du verre. Il sentit une chaleur lui montait dans tout son corps.

- Nous avons bu de l'alcool... d'un coup sec !

Il se retourna vers Idill qui, les yeux dans le vague, riant seul devant son gobelet.

- Ho...Non, j'ai la tête qui tourne, se plaint le prêtre.

- Haammzaa !!!! Viens me voir !!! Mon ami !!

Idill se remit debout et se dirigea vers Hamza qui peinait maintenant à avoir les idées claires. Il regarda son ami s'approcher rapidement, puis il l'attrapa brusquement et l'étreignit avec force.

- Mon ami à moi ! Mon doux ami hip, celui qui m'écoute et qui sourit hip, qui est gentil tout plein...

Hamza se mit à rire à son tour.

- Ouais, ouais, je suis ton ami !

Idill recula la tête, et sourit bêtement.

- Tarenn, geint Hamza, Il y a un problème avec les tonneaux, hip, je crois...

L'Archidruide attrapa Hamza qui avait dû mal à tenir debout, tandis qu'Idill s'écroula dans les pattes de Bhohort.

- Ça va aller ? Demanda Tarenn

Hamza leva les yeux sur son mari, puis ses lèvres s'écartèrent laissant naitre un sourire niais. Il glissa sa main jusqu'aux cheveux vert de son druide qu'il lissa doucement. Il était soudainement heureux. La chaleur se déplaçaient dans ses reins maintenant, et il sentit la fièvre monter partout dans son corps. Il attrapa le cou de Tarenn et lui plaqua ses lèvres. Il sentit hoqueter son partenaire, mais celui ci se détendit malgré tout. Il répondit à son baiser, doucement puis plus furieusement. Le balais de leurs langues, enivrait encore plus Hamza. Il avait maintenant soif d'amour. Quand soudain il entendit gémir derrière lui.

- Hammmzaa !!! Non !! Moi aussi je veux t'embrasser !!!

Surpris par ce qu'il venait entendre, il se retourna doucement tout en quittant les lèvres de Tarenn. Idill était à coté d'eux et il en pleurait presque. Bhohort se tenait à ses cotés, et souriait au comportement presque enfantin du guerrier.

- s'il te pllaaiitttt !!! geint Idill

- Il est drôle quand il est bourré, dit Bhohort

Tarenn grommela :

- Non, je ne peux pas laisser faire cela ....

- Pourtant c'est bien toi qui me disait, en venant ici, que tu appréciais le spectacle quand deux êtres s'enlacent devant toi, répondit Bhohort sur le ton  de l'ironie

- Qu'est ce que tu dis worgen !

Hamza détourna son regard d'Idill sur Tarenn. Il ne comprenait pas l'allusion.

- C'est... Vrai ? murmura t-il

Tarenn le regarda, puis ses sourcils froncèrent. Il semblait soudainement nostalgique, mais il y avait aussi du regret dans ses yeux.

- Tu pourrais lui raconter, franchement, insista Bhohort

- Raconter quoi ? se désespéra le prêtre.

- Hamza, dit Tarenn tout en lui caressant le menton, c'est de l'histoire ancienne, en aucun cas je ne veux cela pour nous...

- Tu as fait quelque chose que moi je n'ai jamais fait, c'est cela ?

- Oui, mais c'est normal j'ai beaucoup plus d'expérience que toi, je suis beaucoup âgé que toi... Et si cet idiot de chien avait fermé sa grande bouche, tu n'aurais rien su de cela.

- Qu'est ce que tu as fait, murmura encore plus bas Hamza.

- Ben il a fait une petite partouze le vilain druide !

Bhohort explosa de rire et Idill le suivit sans savoir pourquoi. Hamza eut le cœur serré. Les larmes lui montaient aux yeux et il ne savait pas quoi faire de cette information.

- Tu as fait quoi ?  demanda t-il avec des trémolos dans sa voix.

Tarenn recula sa tête pour lui faire face. Ses yeux le fixèrent longuement en silence. Il semblait être préoccuper, puis soudainement il s'exprima :

- Tu sais, je te l'ai dit, au début de notre relation, que j'avais une compagne, une femme pour tout te dire.

Hamza hocha la tête lentement. Il se souvenait de ce jour là lui demandant s'il y avait quelqu'un dans sa vie. Et la réponse de Tarenn l'avait chagriné. Sa compagne était morte depuis longtemps.

- Je t'ai quelque peu menti, lâcha Tarenn

Hamza se recula, incertain de vouloir en entendre plus.

- Oui, j'étais marié avec une magnifique femme, mais il y avait aussi quelqu'un d'autre dans notre couple. Il y avait Broll... Nous étions trois à nous aimer, enfin je ne sais pas si je pourrais dire que j'aimais Broll du même amour qu'Aldoria, ma femme.

- Tu veux dire dire que... Vous, trois, étiez ensemble ?

- Oui, que se soit lors de nos missions, ou bien dans notre vie...

- Intime, finit Hamza.

- Oui...

Tarenn se sentait subitement gêné.

- J'aurai du t'en parler bien plus tôt, mais plus le temps passait, plus je me disais que cela n'en valait pas la peine, après tout, toi et moi , notre couple c'est différent de ce que j'ai vécu des milliers d'années auparavant.

Hamza était abasourdi par les révélations de son mari. L'alcool continuait à troubler ses pensées, mais la raison essayait de reprendre le dessus. Il se frotta le visage nerveusement tandis que dans son esprit était hanté à nouveau par les ombres, lui murmurant qu'il ne pouvait pas se fier à l'être devant lui. Les yeux embrumés, il essaya de réprimer des sanglots venus trop rapidement.

- Hamza !

Le prêtre se retourna vers celui qui l'avait interpellé. Sans pouvoir le contrer, Idill lui fonça dessus et l'embrassa à pleine bouche. Ses larmes coulèrent enfin sur les joues du guerrier qui attrapa sa nuque. Ses lèvres s'ouvrirent pour s'exprimer, mais Idill profita de ce moment pour y plonger sa langue. Le baiser était fougueux, comme si Idill le savait compter. Hamza essaya de résister mais il s'avoua vaincu par la force du guerrier. Il profita alors de ce moment. Quand leurs lèvres se descellèrent, Idill se tourna vers Tarenn et lui cria :

- Merde ! Tu as un homme en or et tu le fais pleurer ! Alors laisse moi m'en occuper ! Laisse moi le chérir !

- Idill, tu as bu, tu es saoul, répondit le druide

- Non bordel ! Hamza ! Il te fais du mal et toi ... Toi tu ne dis rien !

Le prêtre déglutit avec difficulté, et répondit :

- Je lui ai fait autant de mal crois moi, je suis loin d'être innocent.... Et puis tu aimes Bhohort ...

Idill se braqua et tourna la tête vers le worgen qui contemplait la scène.

-  Oui, je l'aime, mais comment comment je vais faire pour pouvoir accepter de nouveau sa grosse bit* ?

Hamza plaqua ses mains contre sa bouche pour le faire taire, et se mit à rougir à une potentielle scène entre eux deux.

- Ouais... J'en ai une grosse, répondit Bhohort en plaisantant,

Puis il se tut un instant avant de reprendre.

- Je te l'ai dit je ne te ferais plus de mal, plus jamais... Alors s'il faut passer par quelqu'un d'autre pour te débloquer, pour qu'ensuite tu puisses me recevoir... Ça peut se faire j'en suis sûr...

Bhohort regarda tour à tour Idill, Hamza puis Tarenn qui fronça les sourcils.

- L'environnement s'y prête, nous avons de quoi passer un bon moment, et personne ne sera là pour nous juger, juste entre nous...

- Tu divagues worgen !! Répliqua Tarenn

- Non, je suis réaliste ! Regarde les ! Triple andouille, ils s'apprécient assez fort pour passer du bon temps ! Et si ça peut faire avancer les choses, mon couple ! alors je suis d'accord...

Hamza trembla, tout allait si vite. Alors qu'il avait toujours les mains plaquées sur la bouche d'Idill, ce dernier en attrapa une pour l'embrasser tendrement. Le prêtre hoqueta de surprise avec ce geste plein de tendresse. Le guerrier abaissa la main et dit :

- Je suis assez bourré pour accepter, et tu m'avais dit que tu m'abandonnerais pas, n'est ce pas ? Mais qu'en est-il de vous deux, toi et Tarenn ? Accepterez vous de m'aider ?


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