Chapitre 3

Le soleil entra dans la chambre d'Anduin. Il se réveilla avec peine. La douleur était beaucoup plus forte que ces derniers jours. Avec sa main, il fit venir la Lumière en son creux et la passa sur ses jambes endolories. Il soupira quand enfin cette torture céda légèrement. Doucement il se cala contre l'oreiller et avec d'infinis précautions, il commença à s'habiller. A peine avait il réussi à mettre sa tunique que son père, Velen ainsi que Tarenn entèrent sans sommation.

- Anduin! Ne t'avais je pas dit t'attendre qu'on vienne t'aider ? s'écria son père.

Anduin fit la moue et continua son habillage comme si de rien n'était. Mais Varian attrapa son pantalon avant qu'il ne pose la main dessus. Il lui présenta tout en demandant à Tarenn de donner les bandages à Velen pour ses jambes.

- Votre père a raison, vous ne devez pas vous fatiguer ainsi, dit Velen tout en changeant le premier bandage.

- Où est Hamza? demanda Anduin

- Encore dans le camp, il nous rejoindra que pour le départ votre altesse, répondit Tarenn

Anduin marqua un arrêt, presque déçu que son ancien précepteur ne soit pas venu l'aider.

- Anduin! Ta jambe gauche, rouspéta son père.

Il le dévisagea, mécontent de l'ordre donné avec agacement, mais se restreint à répondre et donna l'autre jambe à Velen.

- Ne soyez pas trop dure avec lui, il ne veut que votre bien, murmura son maitre.

- Je sais, mais quelque fois j'aimerai qu'il soit un peu plus... compréhensif. Je veux guérir, je veux faire par moi même.

Velen releva les yeux et lui sourit,

- Toujours en quête d'autonomie, mais pour une fois je ne serai pas d'accord avec vous. Des fois dans la vie, il vous faudra vous plier à certaines choses...

Anduin baissa les yeux vers le sol. Combien de fois avait-il déjà entendu ce discours. Si Velen s'y mettait, se serait la fin de sa liberté. Alors que Velen terminait avec les bandages, son père lui enfila son écharpe royal par dessus la tête.

- Voilà tu es presque prêt. 

- Nous partons tout de suite? demande Anduin ne comprenant pas cet empressement.

- Oui, c'est préférable, nous aurons moins de problème sur la route si nous avançons l'heure du départ, répondit Tarenn.

Il vint jusqu'au lit du prince, se retourna et s'accroupit.

- Montez sur mon dos, je vais vous amener jusqu'au carrosse apprêté pour votre voyage.

Anduin hésita quelques instants, puis rampa jusqu'au Druide. Il grimpa sur son dos et quand il fut bien installé, Tarenn se releva. Alors qu'il avançait, le roi lui donna les dernières instructions.

- Quand vous serez à l'auberge, veuillez envoyer un message au plus vite, afin que j'en sois informé. Si vous avez le moindre souci, faites en nous part...

- Attendez ! Père vous ne venez pas avec nous? Avec moi...

Le roi regarda son fils qui le scrutait avec appréhension.

- Non, nous avons eu de mauvaises nouvelles qu'il faut que je tire au clair au plus vite. Donc, je vais faire confiance aux héros qui vont t'accompagner... Et puis Velen va faire le voyage avec toi. Je te sais entre de bonnes mains.

Alors qu'il continua de parler des différents ordres avec Tarenn. Anduin posa sa tête sur l'épaule du Druide, et ferma les yeux. Il se sentit bien seul subitement. Il avait toujours était habitué à voir son père partir et le laisser derrière lui. Mais pour une fois, il aurait voulu que celui l'accompagne.

- Ça va votre altesse? demanda Tarenn alors que Varian parlait avec Velen.

- Oui... oui, je vais bien, mais je comprends maintenant pourquoi Hamza s'est entiché de vous... Vous êtes confortable.

Tarenn fut surpris et rosit faiblement, puis rit finalement.

- J'aimerai bien qu'il voit comme je suis confortable...

Anduin se releva  légèrement.

- Comme cela? Est ce que tout va bien entre vous ?

- Ha, votre altesse, l'amour c'est bien compliqué, et quelques fois je ne comprends pas mon partenaire... Mais ceci ne vous regarde pas!

- Je me suis déjà mêlé de vos histoires de cœur, je peux encore le faire si vous le voulez.

Cette fois ci, l'Archidruide lâcha un rire franc.

- Je ne pense pas faire appel à vous, il y a certaines choses qui vous dépasse et vous n'avez pas d'expérience en ce domaine, du moins pas encore...

Ce fut le tour d'Anduin de rougir quand il comprit alors de quoi parlait Tarenn. C'était peut être cela les problèmes d'adultes qu'il avait tant entendu parlé et lu dans les différents ouvrages traitant sur ce délicat problème. Il n'avait jamais vu son père se prendre la tête ainsi, puisque sa mère était décédée et qu'il ne s'était point remarier. Pendant un temps, il avait même pensé qu'il y avait peut être quelque chose avec Jaina, mais bien vite il s'était aperçu que c'était juste qu'une belle amitié, rien de plus.

Alors qu'ils abordaient l'arrière cour du Sanctuaire, Anduin entrevit un convoi se former autour d'un carrosse austère. Il y avait une petite dizaine de soldats d'Hurlevent, Bhohort qui amenait un cheval squelettique tout juste relevé, Idill qui vérifiait l'attelage, et  Hamza qui courrait vers eux pour les accueillir.

- Vous arrivez juste à temps! Nous sommes prêts à partir, Majesté, altesse, Velen,

Il salua tous un par un, mais ne posa pas un seul regard sur Tarenn.

- Allons installer son altesse dans le carrosse affrété.

Sans un mot, Tarenn le suivit. Hamza présenta les choses à Anduin :

- Idill, votre maitre, et moi même seront dans le fiacre avec vous. Bhohort et Tarenn auront leur propre monture et seront au besoin en éclaireur, expliqua le prêtre. Quand aux soldats, ils ont tous leurs chevaux respectifs et seront répartis à l'avant et à l'arrière.

- Et mon père qui disait d'être le plus discret possible, cela va être difficile avec un tel dispositif, dit Anduin tout en voyant ce qui était déployé pour un simple voyage.

-  Le roi veut mettre tout en œuvre pour vous protéger votre altesse, on ne peut pas se permettre de vous perdre une deuxième fois. Nous devons être prudent, répondit Hamza

- Oui, je comprends tout à fait.

Hamza monta dans le carrosse et demanda à Tarenn de se retourner pour qu'il puisse attraper Anduin. Quand celui ci fit la manœuvre, Hamza aida le prince à s'installer sur la banquette en velours bleu.

- Voilà, êtes vous bien installé?

- Hum!

- Très bien, je vais terminer les derniers préparatifs, et nous allons partir ensuite. Attendez nous là.

- Bien.

Hamza sourit et descendit du carrosse. Anduin se pencha pour observer les deux jeunes mariés discuter. Visiblement ils étaient mal à l'aise l'un comme l'autre. Pourtant Tarenn porta une main douce sur le visage de son mari, qui, contre toute attente, se déroba rapidement. Les sourcils long et verts de Tarenn froncèrent devant une telle réaction. Soudain Idill vint s'incruster entre eux. Le jeune guerrier expliqua certaines choses qu'Anduin n'entendit pas. Le druide acquiesça et fit apparaitre un tigre, tandis qu'Hamza hocha la tête et se redirigea vers le carrosse.

Alors que son père avaient fait le tour des soldats présents et que tous se mirent en place, Anduin vit Bhohort s'approcher furtivement du guerrier qui attendait que les soldats terminent leur manœuvre, et l'attrapa par derrière, puis l'embrasser avec empressement sur la bouche. Anduin hoqueta et se plaqua contre le dos de la banquette, rouge d'avoir vu cette scène. Avait-il réellement bien vu. Certes pendant toute la mission où les deux hommes l'avaient accompagné, il avait trouvé qu'ils étaient extrêmement proche mais il n'avait jamais pensé que cela allait au delà de la simple amitié. Alors qu'Anduin était plongé dans ses pensées, le carrosse bougea sensiblement. Velen était en train de monter.

- Nous partons, dit il avec entrain

Anduin hocha la tête pour répondre.Son maitre s'installa en face de lui, tandis qu'Idill et Hamza grimpèrent à leur tour. Son ancien précepteur s'assit à coté de lui alors que le guerrier prit la dernière place libre.  Son père vint jusqu'à la fenêtre pour lui parler une dernière fois.

- Voilà, ils sont parés. Prends soin de toi Anduin, et sois prudent. S'il y a quoique ce soit ...

- Oui, père, nous vous contacterons...

- Bien,

Il tapa sur le rebord de la fenêtre comme s'il était satisfait de la réponse de son fils, et envoya un signe au cocher qui fit claquer la chambrière pour faire marcher les chevaux. Le carrosse démarra sans trop de difficulté et avança avec entrain. Tout autour les cavaliers se mirent en route à leur tour, laissant sur place le roi. Anduin sortit sa tête pour observer son père s'éloigner. Il cria brusquement :

- Vous aussi, faites attention! Je vous aime père!

Varian fut surpris, puis il sourit en retour, tout en saluant son fils de la main. Anduin resta quelques minutes à regarder son père  jusqu'à ce qu'il disparaisse de sa vue. Il rentra la tête et soupira. Il se souvint alors qu'il n'était pas seul.

- Pardon, je...

Une main se posa sur sa jambe.

- Il est normal que vous disiez à votre père que vous l'aimiez, personne ici ne vous dira le contraire.

Anduin sourit puis observa Hamza.

- Qu'est qu'il y a ? Pourquoi vous me regardez ainsi ? demanda le prêtre

- Non, c'est juste que... Non, rien, laissez tomber, répondit il.

Anduin s'installa au mieux, puis entama la conversation avec Velen sur le futur de ses soins.


Hamza regardait par la fenêtre le paysage défiler. Ce n'était pas comparable avec celui de la foret d'Elwynn. Les arbres étaient beaucoup plus colorés. Le printemps était présent à chaque recoin. Il soupira doucement et se mit à observer son Archidruide. Ce dernier parlait avec un soldat, puis il dut sentir le regard du prêtre et se retourna. Hamza rougit de suite et baissa la tête. Il essaya de se calmer puis se redressa. Depuis qu'il était arrivé en Pandarie, il n'arrivait pas à se défaire de l'image de leur première fois sous la cascade, et de tous ses sentiments qui se mélangeaient. Du bonheur, de l'amour, mais aussi de la douleur. Il fallait absolument qu'il en parle avec son mari. Mais à chaque fois qu'il voulait aborder le sujet, il se contractait et n'arrivait pas à sortir un seul mot. Il avait pensé trouver du temps le soir de son arrivée, mais le campement était organisé de telle façon, qu'ils se sont retrouvé à être une vingtaine par tentes. Pour l'intimité, c'était plus que limité. Il avait laissé tomber à aborder le sujet et s'était contenté de parler avec son nouvel ami Idill ce soir là.

- Tout se passe bien?

La voix de Bhohort sortit Hamza de sa réflexion.  Le grand roux s'était glissé entre le carrosse et Tarenn. 

- Oui Monsieur Bhohort, répondit Idill qui plissa des yeux. Il semblait suspicieux à cette question.

- Qu'est que je t'ai dit!  Ne m'appelle pas Monsieur! rouspéta Bhohort

Hamza sourit et répondit :

- Pourtant je trouve que cela vous va comme un gant...

- Et puis Monsieur Bhohort est un noble! Alors nous lui devons le respect du à son rang! répondit Idill

- Comment? Vous êtes un noble Monsieur Bhohort, vous nous aviez caché cela!

- Eh! Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi!!!!

Idill et Hamza éclatèrent de rire en même temps, tandis qu'un rire plus discret s'éleva dans le fiacre. Anduin, lui aussi, s'était mis à rire de cette scène et leur demanda :

- Vous semblez très proche tous, est ce que cela fait longtemps que vous vous connaissez?

- Disons que nous nous sommes rencontrés lors de la bataille du portail du Courroux, mais seulement rapidement... Répondit Idill qui baissa son regard.

- Ce sont dans des circonstances difficiles cette rencontre, dit Velen tout en se lissant sa longue barbe blanche.

- Plus que difficile, répondit Hamza. Personnellement je ne me souvenais même plus que j'avais croisé Idill, je n'étais plus moi même à cette époque.

- Il souffrait d'un trouble de la personnalité...

La voix qui avait sorti l'information était grommelante. Hamza regarda celui qui avait parlé et fronça les sourcils. Tarenn s'était rapproché du carrosse et marchait à coté de Bhohort.

- Et toi d'une amnésie... Cette période était bien compliquée pour nous tous, sans parler de la guerre menée contre Arthas,

- Enfin bref, nous nous étions perdus de vue tous que nous sommes, et voilà que la Pandarie nous réuni ! dit Idill

- C'est plutôt moi qui vous a réuni, répliqua le prince sentant une tension palpable.

- Votre altesse, vous rassemblez beaucoup de monde, vous ne vous rendez surement pas compte, mais c'est un bon point qu'il ne faut pas perdre de vue, répondit Velen qui avait été jusqu'à silencieux.

- Nous ne pouvons avoir la paix qu'en réunissant les gens, dit Anduin avec certitude.

Hamza fut surpris par la maturité des paroles de son prince. Il sourit et acquiesça à ses dires.

- Quand arriverons nous? demanda Anduin subitement.

- Si j'en crois notre guide, encore deux ou trois heures de voyage. Nous arriverons pour déjeuner je pense, répondit Tarenn avec le plus grand des sérieux.

- Je vois, finalement ce ne sera pas si long que cela, merci Tarenn.

Alors que le prince reprit la conversation avec son maitre. Hamza s'attarda plus sur Idill qui discutait tranquillement avec Bhohort. Tous deux semblaient bien s'entendre, il soupçonnait même un rapprochement comme celui qu'il avait eu avec Tarenn.

Soudain, le chevalier de la mort et l'Archidruide furent appelés plus à l'avant et ils s'éloignèrent du carrosse. Hamza profita de cette interruption pour parler à Idill. Il se pencha vers l'avant et murmura :

- Vous entretenez une belle relation avec Bhohort

- Nous nous entendons plutôt bien, mais s'il vous plait, tutoyons nous!

Hamza fut surpris de la demande, mais accepta cependant,

- Très bien Idill, Bien que cela ne soit pas dans mes habitudes... Même Tarenn a droit à quelques dérapages de ma part...

- Toi aussi tu t'entends bien avec l'Archidruide, répondit Idill en souriant.

- Si cela pouvait être si facile... Même si nous sommes mariés... J'ai l'impression de revenir au tout début de notre relation. Non. C'est différent. Je n'arrive plus à être moi même en sa présence, je suis ...

Hamza s'arrêta brusquement. Il était en train de déblatérer sur sa vie à un inconnu. Idill se pencha à son tour. Il soupira si fort que Hamza sentit son haleine.

- Je ne peux que te comprendre. Il ne faut pas croire que je sois à l'aise avec Bhohort. Notre relation est ... comment dire  spéciale? Et j'ai tellement de questionnement. Je... arf, je ne peux pas en parler, c'est trop intime.

Idill inspira si fortement que les voisins s'arrêtèrent brusquement de parler.

- Haa!!! Désolé! dit le guerrier en se redressant rapidement.

Hamza observa Idill avec intérêt. Il avait peut être trouvé la personne idéale à qui parler de ses problèmes personnels. Il posa une main sur le genoux protégé par une armure étincelante et sourit.

- Non, ne sois pas désolé, je pense que nous avons tous les deux beaucoup de points en commun.

Idill rougit brusquement et s'affaissa encore plus dans la banquette. Il bégaya un oui à peine audible et tourna la tête vers l'extérieur. Hamza le trouva touchant, et même charmant. Idill était un garçon visiblement très enjoué mais aussi très timide.

Alors qu'Hamza se redressa pour s'assoir correctement à son tour, le carrosse se mit à accélérer brusquement. Il perdit l'équilibre et tomba en avant. Son nez percuta de plein fouet le plastron du guerrier.

- Hamza!! S'écria Idill

Le prêtre se redressa brusquement, tout rouge s'excusa.

- Ho! Hamza vous saignez! dit  Anduin qui avait vu la scène.

- Quoi? répondit Hamza

Il porta la main à son nez et la ressortit ensanglantée.

- Attendez! Je sais ce qu'il faut faire! répondit Idill

Le jeune roux se leva et s'approcha d'Hamza. Il lui fit basculer la tête en avant, installant le front du prêtre contre son épaule et attrapa un mouchoir qu'il maintient avec fermeté sur le nez .

- Ne bouge pas... murmura t'il

Le blond se mit à rougir de sa proximité. Malgré que son nez soit en parti obstrué par le linge, Hamza sentit l'odeur du jeune guerrier. Ce n'était pas celle de Tarenn, ce mélange de bois et de nature si spécifique. Non, c'était un tout autre mélange d'odeur sucrée et de transpiration mais qui n'était pas désagréable pour Hamza. Idill continua de le maintenir en place.

- Idill, laisse moi faire, je peux me soigner, tu sais?

- Taratata! J'ai moi même des soucis de saignement de nez depuis mon enfance. Il faut maintenir une pression constante pour que le flux s'arrête, alors laisse moi faire...

Hamza s'abandonna dans ses bras et se laissa faire. Il ferma les yeux et l'espace d'un instant, il ne pensa plus à rien.

- Voilà, laisse toi aller.

Les joues d'Hamza se mirent à rougir à cette phrase. C'était presque tendancieux. Des cris à l'extérieur du carrosse s'élevèrent les interrompant.  Si le carrosse s'était mis à bouger plus rapidement, c'était que quelque chose se tramait dehors. Hamza releva la tête et attrapa la main de Idill.

- Je prends le relais, regarde ce qu'il se passe!

Idill ne se fit pas prier, il passa la tête par la fenêtre et s'alarma.

- Merde! Une embuscade!! Arrêtez le carrosse!

Anduin se releva du dos de sa banquette quand à Velen il pria rapidement pour que l'ensemble des personnes présentes reçoivent la Bénédiction des Naarus.

- Allez y ! Je veille sur le prince, leur dit le prophète.

Idill et Hamza hochèrent la tête et se précipitèrent dehors. A peine avaient-il posé le pieds sur le sol que d'énormes pierres tombèrent de la falaise.

- Tarenn !! Hurla Hamza

L'Archidruide fit volte face et s'approcha du prêtre en courant.

- Il ne faut pas que le carrosse s'arrête! Nous avons à faire à des élémentaires de terre corrompus.

- Bien, je fais avancer le fiacre, répondit Idill

- Hamza j'ai besoin de toi, il faut leur préparer le passage, viens!

Tarenn lui attrapa le bras et l'embarqua sans qu'il ne puisse lui répondre. Il se transforma en cerf et l'invita à monter. Hamza s'accrocha à son encolure et l'enfourcha en marche.

- Ils sont dans les hauteurs, Bhohort est parti devant pour essayer de les arrêter.

- Alors il faut vite le rejoindre!

Tarenn accéléra sa course et prit un petit chemin les menant en altitude. Avec beaucoup d'agilité, il accéda aux flans des montagnes qui entouraient le convoi. Hamza regarda en contre bas et vis le carrosse redémarrer comme prévu. Mais Idill n'était pas remonté à l'intérieur. Il s'était armé de deux immenses haches et les avait suivi. 

- Devant ! Hurla Tarenn

- Je vois ! Laisse moi faire.

Hamza se concentra et fit appel au vide. Des volutes noires sortirent de ses paumes et filèrent en direction d'un premier élémentaire. Elles glissèrent sur les jambes du monstre et l'entourèrent fermement. Il tira brusquement dessus et l'énorme pierre vivante bascula en arrière pour aller se fracasser contre le sol.

Tarenn reprit sa forme elfique tout en attrapant son cavalier.

- Bravo mon petit homme !

Hamza le regarda avec de grands yeux étonnés. L' Archidruide lui sourit tendrement et lui déposa un baiser furtif sur son front.

- Hé ! Les amoureux, il y en a d'autres !!! cria Idill qui passa à coté d'eux en courant.

- Mais il ne s'arrête jamais... dit Tarenn voyant le guerrier sautiller au dessus de passage difficile.

- Non, Je pense qu'il a peur pour Bhohort... Ne trainons pas !

Tandis qu'Idill ouvrait la voix, Tarenn et Hamza lui emboitèrent le pas.

- Monsieur !!! Hurla le guerrier.

- Putain !! Par ici !!! Je ne vais pas tenir face à ces gros tas de pierres !!!

Dans un renforcement, Le chevalier de la mort faisait face à un attroupement d'élémentaires de pierres prêts à lui foncer dessus. Piletombe qu'il avait invoqué, ne lui servait pas à grand chose.

- Hamza, Protège moi ! Dis Tarenn

- Hum !

Le prêtre se concentra, fit appel à la Lumière et projeta un bouclier qui entoura Tarenn devenu un ours. Il gronda fortement pour attirer tous les ennemis sur lui. Les élémentaires se retournèrent brusquement à l'appel de l'ours. Ils avancèrent lentement à cause de leur gabarit.

- Idill, Attaque les plus petits, je me charge de vous protéger, enjoint Hamza au guerrier.

- Bien compris, je mets ma vie entre mes mains ! Alors !

- Oui fais moi confiance.

Idill leva un pouce vers le haut et courut vers le premier élémentaire sur sa route.

- Lumière, lumière, j'ai vraiment besoin de ton aide. Donne moi la force d'aider mes amis, murmura Hamza.

Concentré, il projeta un nouveau bouclier, mais cette fois ci sur le guerrier. Celui ci se sentit presque invincible et sauta au dessus de son attaquant. Les deux haches se croisèrent devant ses yeux et tranchèrent d'un coup les pierres mouvantes. Elles tombèrent dans un fracas abrutissant.

- Ha !! Non mais tu crois que tu vas tirer toute la gloire pour ce combat ! s'exclama Bhohort.

- Je veux vous voir en action, Monsieur, répondit Idill souriant.

Bhohort se mit à sourire à son tour, puis se transforma en Worgen. Il posa ses deux puissantes pattes sur le sol tout en récitant une formule, quand tout d'un coup des dizaines de goules se levèrent et s'attaquèrent sur les élémentaires rassemblés devant Tarenn. Certains tombèrent sous le poids des serviteurs morts de Bhohort. D'autres résistèrent à l'attaque du chevalier.

- Je vois, je dois sortir mon arme...

Le worgen dégaina une énorme lame runique et la fit tourner au dessus de sa tête. Il attaqua un premier élémentaire qu'il se défit facilement. Puis un deuxième, sans trop de difficulté quand à sa troisième proie, elle fut détruite devant ses yeux par les deux haches de Idill.

- Moi non plus je ne vais pas me laisser faire ! dit il avec malice dans ses yeux.

Un hurlement suivi d'un énorme coup de griffe fit tomber le dernier des élémentaires devant eux. Ils se retournèrent pour voir celui qui avait fait cela. Tarenn reprit forme elfique et dépoussiéra son armure pleine de poussière et de cailloux. Il se contenta de les regarder puis se dirigea vers Hamza sans un mot.

- Nous avons de la concurrence, dit Bhohort le sourire en coin.

- Hamza n'est pas mal non plus et puis il m'a protégé... C'est un véritable couteau gobelin ! (couteau suisse mais bon y a pas de suisse dans Azeroth ! alors ça sera gobelin) 

- Tu n'as rien ? demandé l'Archidruide.

- Non, ne t'en fais pas... Il y a bien longtemps que nous n'avions combattu ensemble, cela me manquait...

Hamza ne vit pas arriver les lèvres de son mari qui se collèrent contre les siennes pendant un court instant.

- Moi aussi cela me manquait... murmura Tarenn.

- Allons ! Ne trainons pas, le carrosse a du bien avancé, si nous voulons les rattraper...

Idill venait encore une fois les interrompre dans un moment si plaisant. Mais il avait raison. Tarenn se changea en cerf et réinvita Hamza à monter.

- Et nous ! s'écria le guerrier.

- Je peux te transporter ainsi...

Les trois hommes se retournèrent vers le worgen qui détourna la tête visiblement gêné.

- C'est... vrai ? demanda Idill

- Oui... Mais cela doit rester exceptionnel !!! Et vous ! Pas un mot sur cela !

- Je n'oserai pas, répondit Tarenn amusé.

- Moi non plus, répondit Hamza qui se retenait de rire.

Tandis que le couple s'éloigna d'eux, le jeune roux rangea ses armes dans le dos, et monta sans difficulté sur le dos du lupin.

- Si on m'avait qu'un jour je chevaucherai un worgen...

- Si tu savais vraiment comment je voudrais que tu me chevauches, tu ne tiendrais pas le même discours...

Idill se mit à rougir fortement. Il donna de violents coups de talons dans les flans de Bhohort pour lui faire cesser toutes allusions déplacés dans un moment pareil.

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