Chapitre 27
- Vous ne croyez pas que c'était exagéré ! J'ai quand même menti à mes gardiens, comme il vous plait à les nommer ainsi.
Anduin était posté devant la taverne sur ses béquilles, alors que certains agents de la griffe noire sortirent deux yacks derrière un immense rocher. Quelles heures plutôt, il avait, avec le concours d'Irion, demandé à ses héros de prendre un temps pour eux, une journée pour se reposer, après ce qu'il s'était passé avec Hamza et les orcs la veille. Il estimait qu'il leur devait au moins cela. Ce qu'il n'avait pas prévu c'est qu'Irion allaient leur proposer de partir en pique nique dans un endroit charmant. Tout avait été calculé d'avance, sans qu'Anduin ne s'en rende compte.
- Vous voulez revivre de nouvelles aventures ? Alors venez ! Je ne veux pas manquer le jour de repos de ces quatre là ! Et puis Tong m'a donné envie d'aller voir ce paradis...
Il claqua des doigts pour signaler à d'autres agents de mettre de quoi se restaurer et s'assoir confortablement.
- Je sais où ils vont se rendre, et j'ai un endroit où nous pourrions les observer tranquillement sans être vus.
Anduin zieuta les deux yacks qui les attendaient tout en mâchant quelques herbes attrapées au vol. Il mourrait d'envie de bouger, de voyager, mais quelques douleurs le rappeler à l'ordre. Muhan passa à coté de lui et lui sourit.
- Je serais là pour vous aider !
Irion se retourna brusquement.
- Ha ! Non ! Toi, tu n'es pas invitée !
- Si ! Si vous devez partir ainsi, je veux que ma nièce soit présente, répondit Tong, vous avez refusé que les deux soldats du prince viennent, mais je serais plus serein si Muhan vous accompagne.
- Mais elle ne fera que nous gêner ! Et puis j'emmène mes gardes du corps... Nous ne serons pas en danger avec elles.
- C'est soit vous m'accepter, soit vous ne partez pas ! Répondit Muhan avec le regard de Tong qui s'appuyer sur les deux jeunes hommes.
Les épaules d'Irion s'affaissèrent, puis il marmonna un "d'accord" du bout des lèvres, qui fit rire Anduin.
- Très bien, puisque tout le monde est d'accord ! Allons y ! dit il
Alors que Muhan se précipita sur le premier yack, chargé de l'équipement, Irion jeta un coup d'œil sur Gauche qui, sans rien dire, vint vers Anduin immédiatement et le souleva sans peine.
- Hé ! s'écria t-il
- Je vais vous installer sur le yack.
Anduin se mit à rosir comprenant qu'il avait mal interpréter les gestes de l'Orc. Il se laissa faire. Alors qu'Irion s'installait confortablement derrière lui, Anduin sentit une fragrance provenant de son homologue. Elle lui envahit les narines. Cet étrange mélange n'était pas s'en rappeler celui de tout les dragons noirs qu'il avait pu fréquenter. Il frissonna légèrement se rappelant de Katrana Prestor.
Deux mains gantées se faufilèrent de chaque coté de son torse pour attraper les rênes du yack, et il sentit le corps d'Irion se plaquer contre lui. Le blond se sentit gêné par une telle proximité et rougit subtilement.
Gauche et Droite prirent à leur tour leurs montures respectives. Un loup pour l'Orc, un cheval robuste pour l'humaine. Quand Irion vit ses gardes du corps prêtes il annonça à voix haute :
- Nous sommes prêts à partir ! Nous reviendrons ce soir avant les gardiens du prince ! Ils ne sauront rien de notre escapade !
Tong, les deux pattes sur ses hanches, hocha la tête, mais il ne semblait point tranquille aux mots d'Irion.
Le yack de Muhan attendit que celui des princes passent devant, et ils prirent un autre chemin que celui de ses gardiens.
- Je croyais qu'on allait les suivre ? Demanda Anduin
- Bien sur, mais je n'ai jamais dit que cela serait au même endroit. Nous allons prendre de la hauteur !
Les yacks avancèrent de bon train avec les coups de talons constants du prince noir. Apparemment Irion voulait atteindre "les hauteurs" très rapidement. Chaque foulée des yacks firent balancer les deux jeunes hommes emboités l'un à l'autre.
- Vous semblez tendu, dit Irion qui lui était très serein.
- Je le suis. Nous sommes suspendus dans le vide d'un coté, et nous avons la roche de l'autre... Comme premier voyage j'aurai aimé autre chose. Quelque chose de plus tranquille...
Irion lâcha un rire moqueur mais ne répondit pas. Il fit claqué les rênes pour faire avancer le yack plus vite encore. Anduin se crispa et attrapa les quelques poils qui dépassaient du garrot de la bête. Il sentit alors dans son cou un souffle chaud, et un menton se posait sur son épaule.
- N'ayez crainte, vous êtes avec moi. Et tant que nous serons ensemble, il ne vous arrivera rien. Si cela peut vous permettre de vous détendre ?
Anduin serra un peu plus sa mâchoire. Le fait qu'Irion s'était rapproché si près de lui, lui donnait finalement plus de sueurs froides que le vide ou bien la hauteur. Tout son corps s'était mis subitement en alerte. Quelque chose était en train de passer. Quelque chose qu'il n'avait jamais ressenti auparavant. Il ferma les yeux et inspecta les défauts dans les rouages de son être. Il sentait dans son creux, des papillonnements. Et chose étrange, tout le bas de son corps était en train de s'éveiller. Il sentit poindre un début d'érection. Il hoqueta quand il compris ce qu'il se passait et se détacha d'Irion pour se pencher en avant, feintant un malaise.
- Qu'est ce qu'il se passe ? demanda le prince noir.
- Je... Le mal du transport, les yacks se balancent fort, je sens la nausée montée, mentit-il.
- Cela est fort bien fâcheux... Mais ne vous inquiétez pas, nous sommes pratiquement arrivés. Redressez vous et regardez devant vous, je vais ralentir le pas. Muhan ! Droite, Gauche ! Nous ralentissons, le prince se trouve mal ! Cria Irion.
- Je ne peux pas me redresser... dit-il avec anxiété, de peur que le prince noir ne découvre le subterfuge.
Il ferma une nouvelle fois les yeux et se concentra sur cette foutu érection. Il chercha à l'éteindre à tout prix, mais c'était sans compter les frottements des bras d'Irion sur son torse.
- Pense à autre chose, chuchota t-il à lui même.
- Pourquoi devriez vous penser à autre chose ? Demanda Irion, qu'est ce qu'il se passe Réellement prince Anduin ?
Irion se colla de nouveau contre son dos, et Anduin hoqueta une nouvelle fois par trop de proximité. Son cœur battait furieusement. Et de nouveau l'odeur d'Irion l'envahit. C'était insupportable mais en même temps enivrant. Il devint alors livide à cette forte opposition de sentiments.
- Je dois admettre que vous êtes blanc. Je vais m'arrêter et vous allez descendre un peu.
- Non ! Continuez d'avancer, je vais essayer de me reprendre. Si vous dites que nous sommes presque arrivés, je vais faire fi de mon état.
Irion hocha puis donna de nouveaux coup de talons pour faire avancer le yack. Anduin peina à lever les yeux et essaya de cacher la bosse qui s'était installé dans la pliure de son pantalon. La monture passa au petit trot et Irion se pressa contre Anduin pour l'empêcher de bouger. Il serra son étreinte de manière à ce que le balancement disparaisse. Anduin se rendit compte des effort du prince noir à son égard.
Par la Lumière, il pense vraiment que je suis nauséeux.
- Regardez, nous arrivons !
Anduin releva les yeux devant lui et vit un plateau émergé derrière le dernier détour du chemin escarpé. Alors il sourit.
- La Lumière soit louée, nous y sommes presque.
La tension commença à céder et Anduin se redressa petit à petit. La maudite érection disparut doucement et il inspira fortement quand enfin le yack posa un sabot sur la plaine. Les montures prirent possession de l'endroit et entamèrent tout de suite de brouter l'herbe fraiche encore couvert de la rosée du matinée .
- Finalement le voyage n'a pas duré longtemps, dit Muhan tout en se mettant debout sur le yack pour mieux observer l'environnement.
- Fort heureusement pour moi, répondit Anduin qui reprenait des couleurs.
Gauche se pointa devant le yack et attrapa Anduin sans sommation. Elle le déposa avec une délicatesse que le prince ne lui connaissait pas. Il attrapa ses béquilles qui étaient accrochés à la selle et les glissa sous ses bras, pendant qu'Irion descendit. Ce denier avança de quelques pas et donna l'ordre de mettre un énorme coussin près de buissons très feuillus.
- Notre poste d'observation, dit il à Anduin qui le regardait avec un air circonspect.
Puis il alla demander à Muhan d'installer pour le pique nique à venir. Elle rouspéta mais finit par obéir aux ordres. Elle avait dit qu'elle aiderait, Irion ne s'était pas fait prier pour lui dire ce qu'il fallait faire. Alors que chacune était occupée à différentes taches, Irion revint vers Anduin et le pressa de le suivre. Ils marchèrent jusqu'au gros pouf installé. Le prince noir s'assoit dessus et tapota à coté de lui pour lui signer à faire de même. Anduin posa ses béquilles à terre et s'affala à coté de lui. Il se redressa et tourna la tête vers la même direction que le prince noir. Ce dernier lui tendit un petit télescope à déplier, surement le même que celui des bains.
- Nous sommes arrivés à temps ! dit il en regardant en contre bas.
Anduin déplia la lunette et regarda à son tour. Ses gardiens étaient tout juste arrivés. Tarenn avait voyagé en panthère et il était redevenu un elfe. Le prince était toujours impressionné par les transformations possibles pour ceux qui le pouvait. Il jeta un coup d'œil rapide à Irion.
Lui aussi peut se transformer, mais je n'ai toujours pas vu le résultat...
Irion le coupa dans sa réflexion.
- Bhohort et Tarenn se parlent, bizarre, ils sont assez calmes et...
Irion se tut et baissa son télescope. Il posa la main sur celui d'Anduin pour qu'il le baisse à son tour.
- Croyez vous qu'ils nous ont repéré ? Répondit Anduin, Bhohort continue de regarder dans notre direction.
Les deux princes s'aplatirent pour essayer de disparaitre de la vue du chevalier.
- Ça me semblerait incroyable ! Nous sommes tout de même assez loin...
- Ils sont doués vous savez ?
Irion grommela, et reprit son télescope, Anduin fit de même. Le worgen était toujours à l'affut, quand soudain Idill se rapprocha de lui et lui parla. Enfin le chevalier détourna les yeux vers son "camarade". Hamza les rejoignit et s'accrocha au bras du guerrier. Il était plus qu'excité. Il tira le bras d'Idill et l'entraina plus loin dans le verger où ils disparurent.
- Mouarf... il n'y a plus que ces grands dadais. Ce n'est plus intéressant... Dit Irion tout en se détournant de la scène.
Anduin lui fut ravi. Après tout cela va être une journée classique. Sans rien qui pourrait les perturber. Après un petit moment à observer les deux grands "dadais", le prince à son tour baissa le télescope et se tourna vers Irion qui s'était un peu plus allongé. Il sifflotait un air entrainant. Anduin eut tout le loisir de l'admirer. Ses jambes étaient croisées et battaient une mesure qui ne correspondait pas forcément avec le son qu'il sortait de sa bouche. Une bouche en cul de poule. Le prince fixa alors les lèvres d'Irion. Elles lui semblaient brusquement divine, presque déroutante et... envoutante.
- Pourquoi faites vous cela ? murmura t'il sans raison
Irion arrêta de siffler. Il se redressa incertain de la question.
- Je vous dérange ?
- Non, je ne parlais pas du sifflement.
Anduin se rassit aussi. Il était maintenant embarrassé. A quoi pouvait il penser alors que son regard était toujours accroché aux lèvres d'Irion. Il se détourna enfin de la bouche de son homologue et se tordit les doigts d'angoisse. Il essaya de rattraper le coup en demandant :
- D'observer ainsi mes gardiens ? Ne trouvez vous pas cela malsain ?
Irion resta quelques secondes silencieux, puis il se rallongea et dit :
- Bof... C'est pour notre culture !
Anduin se crispa. Il ne se trouvait point inculte, bien au contraire, mais il n'avait pas tout les tenants et les aboutissants des sentiments d'amour, c'était tout. Et puis ...
- Oui, la culture, c'est comme cela que vous m'avez présenté la chose... Dois je vous rappeler que vous n'avez pas fait l'expérience elle même ? Je veux dire...
Anduin se tut subitement. Était il en train de réclamer le baiser qu'il n'avait pas reçu lors de la soirée des bains ?
Irion fronça des sourcils puis se mit sur son coude. Il observa Anduin comme s'il essayait de le sonder, et émit un rire bref.
- Vous ne seriez pas en mesure d'accepter un baiser de ma part.
- Comment ?
- Vous n'êtes pas prêt pour ce genre de chose...
- Ce n'est pas moi qui suis parti en plein milieu de la nuit ! Sans...
Irion se mit à sourire, et se rapprocha d'Anduin subtilement.
- Mon cher prince, seriez vous frustré de ne pas avoir gouté à mes lèvres ? susurra le prince noir.
Anduin se mit à rougir fortement. Comment la conversation avait elle tourné ainsi ? Il jeta un coup d'œil à son homologue et tomba directement sur les dites lèvres. Elles étaient légèrement entrouvertes, laissant passer un léger filet de respiration.
- Non... répondit il hypnotisé par ses deux bouts de chair pulpeux qui se mouvaient doucement.
Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Son corps se mit à trembler et à bouger vers Irion. Il descendit inconsciemment, se rapprochant de plus en plus. Il pouvait même sentir maintenant l'air insufflé d'Irion sur ses propres lèvres.
- Qu'est que vous êtes en train de faire cher... ami ? marmonna Irion
- Je...
- Alors ! Ça va bien les princes !
Anduin écarquilla ses yeux puis se redressa très rapidement. Il entendit un "pitch" d'énervement de la part d'Irion.
- Nous allons bien, nous sommes bien installés, répondit il à Muhan qui vint carrément s'assoir sur le même énorme cousin.
- Qu'est que vous faisiez de beau ?
Aussitôt Anduin murmura des mots qui ne semblait pas vouloir sortir de sa bouche. Elle tourna la tête vers lui et vit son télescope posé. Elle l'attrapa sans demander et déploya le tube.
- Vous observez les oiseaux ?
- C'est cela, mais nous n'avons pas besoin de ton aide ! réprimanda Irion
- Ouais... Je suis sûr que vous avez un diplôme d'ornithologie de Pandarie. Je vais vous aider... Et... Hé !!!! Mais ce n'est pas Tarenn et l'autre fou de worgen ?
Irion pesta, Anduin feint :
- Ha bon ? Bégaya t'il
- Ouais ! C'est eux ! Ben dis donc pour une coïncidence ! C'est une belle coïncidence... Dit elle sur le ton de l'ironie.
Irion serra les dents tandis qu'Anduin se fit pâle.
- Qu'est que ce que vous étiez en train de manigancer ? Vous les épiez ??
- Non ! s'écria Anduin
Muhan les regarda tour à tour, puis elle se mit à sourire pernicieusement, puis à rire diaboliquement. Et elle continua son observation.
- Je ne suis pas dupe... J'ai le même age que son altesse royale. Ce sont des choses qui nous travaillent tous et toutes...
Anduin regarda rapidement Irion qui haussa les épaules.
- Je n'aurais jamais cru cela venant de vous, votre altesse royale !
Anduin blêmit et baissa ses yeux vers le coussin.
- Mais je suppose que vous aussi vous êtes curieux...
Anduin tourna la tête vers Muhan. Elle avait baissé le télescope et sourit avec plus de compassion.
- Vous n'y êtes pas... Nous avons fortuitement découvert le groupe des gardiens de son altesse. C'est une coïncidence comme vous le dite ! répondit Irion qui reprit sa place et son observation.
- Mouais... répondit Muhan pas très convaincu.
Elle passa le télescope à Anduin, puis s'allongea la tête sur ses bras. Elle soupira avec force et dit :
- Prévenez moi s'il y a quelque chose de croustillant...
- Comme si nous allions le faire, répondit Irion, et tant bien même, je n'ai...
Il arrêta sa phrase en plein milieux. Anduin se redressa
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Regardez vous par vous même, je pense que nous avons un problème, enfin pas tout à fait... Ce sont eux qui en ont un.
Anduin se précipita à regarder à son tour dans la lunette. En bas Bhohort avait repris sa forme lupine. Il était accompagné par Hamza et Tarren et portait Idill qui semblait être mal en point.
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