Chapitre 15

Bhohort avait couru à en perdre haleine, dans la nuit noire, pendant longtemps. Il avait trouvé refuge à coté d'un tout petit sanctuaire au bord de route où brulait de l'encens en mémoire des morts. Il se sentit en sécurité, et se transforma en humain, essayant alors de faire sortir les images qui lui tourmentaient l'esprit.  Il se prit la tête entre ses mains, ordonnant à voix basse que cette torture s'arrête, mais le visage d'Arthas puis de Léonore tournait en boucle.

- Ça suffit, cessez de me hanter ainsi !! Grommela le roux

- Bhohort !!

La voix d'Idill le fit tressaillir. Il releva la tête et découvrit en contre bas de la route, le guerrier essoufflé et Pile Tombe.

- Tu n'aurais pas dû me suivre, murmura Bhohort

Il se releva et d'un geste, il demanda de le laisser tranquille. Idill était en train de se mordre la lèvre, le visage rouge d'avoir couru après lui, les yeux embrumés.

- Pourquoi ?

Bhohort détourna son regard d'Idill, pensant l'avoir perdu définitivement après une telle révélation. Mais soudainement le guerrier se jeta dans ses bras. Surpris d'abord, il augmenta la chaleur de son corps pour ne pas blesser Idill avec son froid mordant. Le jeune homme s'étreignit encore plus fort quand il sentit le froid s'atténuer.

- Pourquoi vous ne m'en avez jamais parlé ? Sanglota Idill

- Parce que tu aurais vu mon vrai visage telle que je suis, un démon, répondit Bhohort ému.

- Mais, mais vous ne me connaissez donc pas ! Après tout ce qu'on a vécu ensemble tous les deux ?

Il retira son visage du torse du chevalier, le regardant de ses deux émeraudes brillantes.

- Vous n'êtes plus un monstre à mes yeux, vous êtes Bhohort, un chevalier prêt à tout pour ...

Il ne continua pas sa phrase. Son menton se redressa et ses lèvres se plaquèrent contre celle de Bhohort. Des larmes s'échappèrent et coulèrent doucement sur les joues froides du chevalier. Il sentit de part et d'autre de son visage, deux mains chaudes qui lui caressèrent sa peau si pâle, effaçant les sanglots qui avaient fini par sortir. Les douces lèvres d'Idill s'entrouvrirent comme pour l'inviter à faire de même. Il hésita, incertain de sa réaction primaire.

- Je vous en prie, Bhohort, embrassez moi de tout votre être, susurra Idill entre ses lèvres.

Le lupin qu'il était, hurla dans tout son corps et attrapa le menton du guerrier fatigué d'attendre. Leurs bouches s'ouvrirent à l'unisson et leurs langues se cherchèrent sans cesse. Comme si elles essayaient de rattraper tout ce temps perdu. Idill laissa échapper un gémissement qui fit l'effet du bombe dans Bhohort.

- Je te veux, murmura le chevalier. Je te veux tout entier, à moi et rien qu'à moi. 

Il l'étreignit à son tour, glissant ses mains dans la chevelure rousse d'Idill et défaisant sa queue de cheval. Il agrippa chacune de ses mèches et tira dessus pour découvrir encore plus le cou du guerrier. Il effleura avec ses canines la gorge déployée du jeune homme. Il avait presque envie de le mordre.

- Monsieur, lâcha Idill dans un soupir.

- Je t'ai dit de me pas appeler ainsi, Tu sais ce qu'il pourrait t'arriver... grogna Bhohort, Je pourrais perdre tout sens de la réalité. 

- Alors faites... répondit Idill

Bhohort releva la tête et soutint le regard du guerrier.

- Es tu vraiment prêt à cela... Demanda t-il tout en caressant les lèvres charnus de son compagnon.

- Je crois que je vous ai fait bien trop attendre, non ? répondit Idill.

Alors que Bhohort allait l'embrasser à nouveau, un sifflement les arrêta immédiatement. Pile Tombe gronda méchamment.

Bhohort se mit en alerte immédiatement.

- Qu'est ce que tu as senti ma belle, demanda t-il à la goule.

Pile Tombe marmonna quelques mots, puis elle se mit à cracher comme un félin.

- Bhohort ? Qu'est ce qu'il se passe ?

- Je ne comprends pas, elle me parle d'un danger imminent, mais... Je ne vois rien, je ne sens rien.

Soudain un énorme serpent surgit brusquement sur eux. Bhohort poussa Idill loin de lui et se prit les crocs énormes de la bête dans son épaule. Il hurla et se transforma en worgen.

- Bhohort !! cria Idill.

Le chevalier de la mort dégaina sa lame et la planta dans le corps du serpent. Celui ci siffla et se débattit pour se défaire de l'arme du chevalier.

- Où crois tu aller, infâme monstre, marmonna Bhohort, Idill tranche lui la tête avec ta hache !

Idill dégaina à son tour son arme et couru a toute vitesse vers la tête du monstrueux reptile. Il prit appuie sur ses jambes et fit un bond énorme tout en abattant sa hache. Un sang vert gicla de l'entaille faite par le guerrier, les arrosant tous les deux au passage. Le serpent eut quelques soubresaut puis vacilla et enfin tomba raid mort.

Idill était à bout de souffle, il leva les yeux sur Bhohort qui essuya sa lame et la rangea dans son fourreau dans son dos.

- Vous, vous allez bien ?

- Oui, heureusement que je t'ai poussé, sinon tu serais mort.

- Mais vous, vous avez été mordu !

- Le poison ne fera pas effet dans mon corps de mort ... Ne t'inquiète pas !

Il s'avança sur Idill, et caressa son visage pour enlever le sang gluant du serpent.

- Heureusement Léonore nous a prévenu... dit il avec douceur.

- Léonore ?

- Elle s'appelait ainsi, ma merveilleuse mère. Viens, rentrons je vais te raconter ma vie à présent...

Sur le chemin du retour, Bhohort conta alors sa triste fin et celle de sa mère.

- Nous étions quelques worgens intelligents, mais mis de coté par la société Gilnéenne. Nous nous sommes regroupés et avons airé pendant quelques temps sans savoir quoi faire. Ma mère avait décidé de nous aider, malgré nos transformations, que nous étions devenus des "monstres" aux yeux de la société. Elle nous apportait régulièrement de quoi survivre en cachette de mon père. Un jour, nous avons été attaqué par le fléau. J'étais le dernier survivant de la meute et j'ai combattu jusqu'au bout. Quand le roi liche est arrivé sur place, j'étais en train d'agoniser sur le sol. Il m'a vu. Alors que je l'insultai au fur et à mesure qu'il arrivait sur moi, il a dû sentir une grosse potentialité, et il a plongé Deuillegivre au plus profond de mon être. J'ai senti ma vie aspirée. Alors que je détournais la tête de ce cauchemar, j'ai vu, l'espace d 'une fraction de seconde, ma mère pétrifiée par cette scène. Arthas a entraperçu mon attachement à cette femme et quand je fus relevé, il m'a ordonné de la tuer. Je n'étais plus moi même, j'étais devenu un pantin à ses ordres. Et j'étais le premier worgen relevé dans la mort.

Idill attrapa la main de Bhohort, sentant que celui flanchait dans sa voix. Il tint fermement, donnant du courage à son interlocuteur.

- Idill, murmura Bhohort, je l'ai poursuivi à travers la forêt. Elle cherchait à revenir sur Gilnéas, mais nous étions installés très loin de la capitale, et mes forces avaient décuplé avec Deuillegivre. Je...

Il regarda sa goule qui marchait tranquillement à ses cotés.

- J'espère sincèrement que je ne l'ai pas torturé...

- Vous lui avait posé la question ? Demanda Idill

- Non, car elle n'a que très peu de souvenir de son ancienne vie. Ses réflexes sont juste de l'instinct, rien d'autre, comme cette bénédiction. Elle sait que j'étais important dans son ancienne vie, mais c'est tout. Rien d'autre.

Idill jeta un coup d'œil sur la goule qui marchait devant eux maintenant.

- Elle veille sur moi, comme une mère et moi je veille sur elle, comme pourrait faire un fils.

Un long silence s'installa, puis Idill dit alors :

- Je pense qu'elle n'a pas souffert, elle est là, près de vous. Elle semble avoir son indépendance puisqu'elle se relève sans ordre de votre part. Je n'ai point entendu une histoire pareil parmi les autres chevaliers de la mort. Elle vit sa propre vie. Alors je pense que vous l'avez tout de même épargnée de la torture et qu'elle reste avec vous car elle sait que vous êtes quelqu'un de bien. Sinon elle se serait enfuie, non ?

Bhohort s'arrêta et observa Idill

- Je... N'avais jamais pensé ainsi, tu crois que ?

- L'amour d'une mère est plus fort que tout, dans votre cas je n'en doute pas...

- Merci, Idill, merci du fond du cœur.

Bhohort tira sur son bras pour plaquer le guerrier contre lui.

- Tu es la lumière de ma vie, mon cher Idill.

- Monsieur...

Le chevalier l'attrapa par les jambes et le souleva d'un coup.

- Bhohort, qu'est ce que vous faites ! Posez moi !

- Non, je n'en peux plus d'attendre. Accroche toi ...

Il mit toute sa puissance dans ses pattes et se mit à courser aussi vite qu'il le pouvait. Idill lâcha un cri étouffé par l'accélération soudaine. Ils entrèrent dans l'enceinte du monastère et ils se dirigèrent vers l'auberge de Bolo. A peine entrés, ce dernier les interpella.

- Hé ! Hé ! Mais qu'est ce que vous faites ? Attendez ! Vous avez vu votre état ? Qu'est ce qu'il vous ait arrivé ? On dirait du sang de boa de jade ? Vous vous n'avez rien  ? Demanda Bolo visiblement inquiet

- Ça va, donnez nous notre chambre et... Répondit Bhohort

- Votre chambre ! Dans cet état ! Vous rigolez, passez aux bains d'abord ! Ensuite vous irez dans votre chambre, répliqua Bolo.

- Non... pas de bain... gronda Bhohort.

- Il a raison, dit Idill. Nous ne pouvons pas salir ainsi la chambre.

- Arg... ce n'est qu'un prétexte pour reculer...

- Non, je vous l'ai dit et je tiendrais parole, laissez moi descendre et allons nous laver.

- Suivez moi, je vais vous montrer les bains, dit Bolo

Bhohort déposa finalement Idill à contre cœur. Il passèrent un long couloir qui déboucha sur une petite salle avec de quoi entreposer ses affaires.

- Il y a personne à cette heure là, informa Bolo qui fit un clin d'œil à Bhohort. Prenez tout votre temps... Je laisserai la clé de votre chambre sur le comptoir. Bon bain, si je peux m'exprimer ainsi.

Bolo partit en les laissant en plan. Bhohort le regarda s'éloigner, tandis qu'Idill attrapa un grand panier et alla se cacher dans un recoin de la pièce.

- Qu'est ce que tu fais ? Demanda le worgen

- Je me déshabille, faite de même vous aussi.

A son tour il attrapa un panier où il déposa toute son armure. Il avança devant lui et trouva un énorme bassin d'eau chaude. Tout son poil s'hérissa mais il finit par entrer dans le bassin. Alors qu'il s'assit sur une pierre, il entendit des bruits de pas feutrés. Il se retourna et découvrit Idill mal à l'aise cachant sa partie intime avec une toute petite serviette.

- Je n'ai trouvé que cela, dit-il pour se justifier.

Bhohort avec l'impression de revivre la scène du pavillon des rêveurs. Sauf qu'à cette instant il était conscient que quelque chose allait se passer entre eux et il ne voulait pas de cette brutalité qui l'animait souvent pendant ses parties de jambes en l'air. Il leva une de ses pattes et l'invita :

- Viens me rejoindre.

Idill baissa son regard vers la patte et avança sa main. Il posa un pied dans le bassin puis le deuxième et le rejoignit complètement.

- Vous êtes plus à l'aise dans l'eau maintenant, constata Idill

- Hum, c'est un peu grâce à toi...

Bhohort l'attira contre lui et caressa sa tête.

- Lavons nous d'abord, susurra t-il à l'oreille du guerrier.

Celui hocha la tête. Ils prirent deux grosses éponges posées à disposition et se mirent à frotter leurs parties de corps souillés par l'épais sang de serpent.

- Laisse moi d'aider, murmura Bhohort, tu en a plein les cheveux,

Idill se recroquevilla instantanément contre le bord du bassin. Il était très gêné par la proposition.

- Je ne ferais rien sans ton consentement, déclara Bhohort

Idill se retourna vers le worgen

- Vraiment ? Demanda t-il

- Je te le promet, sourit Bhohort. Laisse moi faire d'accord ?

- Allez y... lâcha Idill

Bhohort se rapprocha de lui et commença à frotter les cheveux roux du jeune homme. Il prit soin d'enlever la moindre trace de sang, puis quand il eut fini de tout retirer, il massa doucement son cuir chevelu. Idill se relâcha légèrement et dit :

- Vous êtes toujours aussi doué pour faire des massages ? J'avais toujours ce souvenir dans le bassin de Cho. Cela avait été l'extase pour moi...

- Non, Idill, tu ne connais pas la vrai extase, mais ne t'inquiète pas je vais bientôt te la faire connaitre, chuchota le worgen

Bhohort avait peur qu'Idill ne s'échappe encore une fois, mais il ne fit rien. Imperceptiblement il s'était même rapproché de lui.

- S'il vous plait, soyez doux avec moi, je ... Je suis encore vierge, dit-il dans un rougissement de sa part.

Bhohort fut estomaqué par les mots d'Idill. Il se transforma en humain et attrapa le menton du guerrier. Ils restèrent ainsi quelques instants, suspendus à quelques centimètres de leur bouches, leurs souffles se mélangèrent, avant qu'ils scellèrent leurs lèvres passionnément. Idill se retourna et entoura le cou de Bhohort avec ses mains. Celle du chevalier glissèrent le long de sa colonne vertébrales pour aller caresser le bas du dos. Il pouvait sentir se tendre le corps si fin mais musculeux d'Idill. Il se détacha de ses lèvres, les yeux à demi clos, il se pencha contre le torse du chevalier.

- Monsieur, mon cœur bat tellement fort que j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine. Cela me fait tellement mal, j'ai si peur de ce qu'il va se passer entre nous.

Bhohort recula pour regarder Idill dans les yeux.

- Je ne te ferais jamais de mal, laisse toi aller, je vais te guider. Je suis l'ainé après tout. J'ai de l'expérience.

Il l'attrapa par les fesses et le souleva sans peine. Il le posa délicatement sur le bord du bassin et écarta ses jambes.

- Bhohort, attendez !

Il plaque ses mains immédiatement sur son intimité.

- Laisse moi le voir... gronda Bhohort

Idill se mit à rougir violemment. Il écarta lentement une première main, puis une deuxième. La honte le rongeait visiblement car Il était en érection. Bhohort le trouva plutôt charmant. Il déposa de petits baisers à l'intérieur de sa cuisse comme pour le prévenir de son intention.

- Qu'est ce que vous faites ?

Sans crier gare, le chevalier goba en entier le membre en érection d'Idill qui hoqueta et essaya d'enlever Bhohort.

- Non, Arrêtez , je... Vous ne pouvez pas faire cela !

Bhohort resserra encore plus ses lèvres sur le membre et effectua un premier va et vient. Idill se plaqua sur le sol, cloué par le geste. Il lâcha un gémissement qui en disait long. Bhohort accéléra la cadence et sentit dans sa bouche le sexe de son compagnon grossir encore. Idill avait maintenant le souffle saccadé. Un de ses bras était rendu sur son visage qu'il essayait de cacher. Le chevalier cessa ses caresses buccales pour lui dire :

- Manifestement tu aimes cela,

Idill le regarda d'un coin de l'œil. Une larme s'écoula lentement.

- Pourquoi faites vous cela ? Demanda t-il en tremblant

- Pour te préparer. Les préliminaires sont importants.

Il lécha tout du long le long membre déployé devant ses yeux. Observant les mimiques d'Idill. Ce dernier se mordit les lèvres, empêchant tous sons de sortir.

- Idill, grogna t-il, je veux t'entendre, je veux t'entendre jouir...

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