Chapitre 12
Hamza descendit les escaliers de rage, il sortit en trombe de l'auberge et hurla un grand coup, si bien qu'il fit sursauter le peu de clients qui étaient installés dehors. Il contint ses volutes du vide qu'il avait bien du mal à gérer.
- Hamza ?
Le prêtre se retourna à son nom pour découvrir Idill qui venait à sa rencontre.
- Ça ne va pas ? Demanda t'il inquiet.
Hamza se concentra sur la voix douce de son ami.
- Je suis juste en colère, je vais me calmer...
Il sentit des bras l'entourer et Idill l'invita à s'écarter de l'établissement.
- Viens, allons dans un endroit moins fréquenté...
Ils s'éloignèrent des clients qui les regarder avec suspicion, et s'avancèrent vers l'arrière de l'auberge.
- Peut être que tu pourrais lâcher prise ici, le vide te consume j'ai l'impression, dit Idill
Hamza jeta des coups d'œil dans tout les sens pour vérifier que personne ne trainait par ici, puis il laissa les volutes d'ombres s'échapper de son corps. La Lumière ne répondait plus à son appel, il fallait qu'il s'apaise tout seul, et Idill lui avait trouvé la solution.
- Qu'est ce qui a pu te mettre un tel tel état ? demanda le guerrier.
- Les princes, répondit Hamza dans un souffle.
- Ho ! Ce sont des ados. Le prince Anduin en a fait toujours à sa tête jusqu'à maintenant, cela ne va pas changer de si tôt... Estimons nous heureux qu'il est trouvé une compagnie de son age. Même si le prince Irion est un poil...
- Agaçant ! répliqua le blond
- Ouais... Mais tu ne trouves pas que depuis qu'il est près du prince Anduin, celui ci va mieux ?
Hamza tourna ses paumes vers le ciel, regardant l'excédant de vide s'échapper, il reconsidéra les propos d'Idill.
- Tu as peut être raison...
Ses deux mains furent attrapées par celle du guerrier.
- Calme toi. Ils ne font rien de mal. Je pense que cette quête te tient très à cœur, trop peut être ?
- J'ai simplement peur pour notre prince. Je veux qu'il aille mieux, le plus vite possible. Je veux qu'il s'éloigne de ce personnage grotesque qui est le prince noir. Je ne le sens pas du tout.
- Hamza... Tu n'es pas le père d'Anduin. Fait ce qu'il faut, en tant que prêtre et soigneur, mais il faut aussi qu'il fasse ses propres expériences, même si cela ne nous plait pas.
Les mains chaudes d'Idill se refermèrent sur celle d'Hamza et le vide disparut. Hamza leva les yeux vers Idill qui souriait sans rien dire.
- Tu n'as pas peur de moi ? Demanda t'il subitement
- Pourquoi aurais je peur de toi ?
- Tu ne me trouves pas bizarre ? Notre conversation sur mon couple, mes accès de colère, ma perte de contrôle sur le vide, je ne suis pas quelqu'un de très fréquentable visiblement.
- Non ! Non je n'ai pas peur de toi, je n'ai jamais eu peur de toi. Et je suis ton ami, repose toi sur mon épaule, je serais là pour toi.
Des larmes montèrent jusqu'aux yeux d'Hamza. Les mots que lui avait dit Idill, il aurait voulu les entendre de la part de Tarenn.
- Ho ! Non ! Pleure pas Hamza !
Idill se rapprocha du prêtre et le prit dans ses bras.
- Je suis désolé, je fais un piètre prêtre, gémit Hamza qui se raccrocha aux épaules du guerrier.
- Non, je pense que tu es formidable, il faut juste trouver ton équilibre, et cela viendra j'en suis sûr.
Hamza renifla plusieurs fois, honteux de s'être encore lâcher devant Idill. Il inspira longuement et sentit l'odeur du guerrier. Il se mit à rosir soudainement. Depuis quand n'avait il pas ressentit un tel bien être ? Idill était le parfait garçon attentionné, gentil, franc et courageux. S'il n'avait pas connu Tarenn, il aurait surement succombé à ses charmes. Cette pensée le déstabilisa complètement. Comment pouvait il penser à ce genre de chose alors que maintenant il était marié ! Il recula brusquement son torse pour se défaire de l'étreinte d'Idill, bafouillant un merci à peine audible. Quand soudain il sentit un regard sur eux. Il se pencha légèrement sur le coté et le vit.
L'Archidruide Tarenn planté droit comme un I, les regardant s'enlacer.
- Tarenn ? Murmura Hamza, la voix tremblante.
Idill se retourna, sourit et dit :
- Enfin ! Vous êtes revenus !
Bhohort était à coté de Tarenn et grommela quelques injures, mais Tarenn, lui, resta silencieux. Ses long sourcils froncèrent, puis il se détourna de la scène auquel il avait assisté et partit sans rien dire.
- Tarenn ! Hurla Hamza
Idill lâcha Hamza et s'excusa.
- Ha ! Merde, je crois qu'il a cru que...
- Tarenn ! s'écria Hamza une seconde fois.
Mais l'Archidruide ne se retourna pas, il disparut au détour d'un mur de l'auberge. Bhohort s'avança vers eux et les gronda :
- Mais bon sang ! Qu'est que vous étiez en train de faire tous les deux !
- Rien de mal ! Hamza n'était pas bien, un surplus de vide dans son corps, je l'ai juste aidé à évacuer ! Et puis d'abord où étiez vous passés vous deux !
Bhohort ne répondit pas. Il posa une patte sur l'épaule d'Hamza qui était en train de trembler.
- Je pense qu'il faudrait que tu le rejoignes très vite, avant qu'il ne fasse une quelconque bêtise...
Les yeux embrumés du prêtre se tournèrent vers le worgen et d'un hochement de tête, il acquiesça et partit à sa poursuite.
Il courut jusque dans la grande salle de l'auberge, où la plus part des tables étaient prises par les clients affamés du midi.
- Tong ? Avez vous vu passé Tarenn ? demanda Hamza au chef pandaren.
- Le druide ? Non, il est rentré ?
- Mais... Je pensais qu'il serait passé par ici, je...
Hamza se retourna vers la porte d'entrée et fonça à l'extérieur. Dehors, à part quelques clients hordeux discutant tranquillement, il n'y avait aucune trace de l'Archidruide. Hamza prit son courage à deux mains et se présenta au petit groupe. Il décrivit Tarenn, quand un elfe de sang affirma que celui ci était parti dans la direction des escaliers dérobés.
- Merci infiniment ! s'exclama Hamza
- De rien mon petit, se moqua l'elfe. Il m'a marqué car il était beau gosse... Mais à ta place je ferais très attention, il est en colère et la colère des druides peut être fatale...
Hamza fit la moue devant l'elfe de sang, et s'en alla en direction des escaliers. Il s'aperçut alors qu'il y avait un poste de cerf volant pour le transport et prit peur. Si Tarenn était parti ainsi sans rien dire, il s'en voudrait toute sa vie ! A la description de Tarenn, le pandaren du service de vol lui indiqua qu'il avait pris les escaliers. Un soulagement pour Hamza, Tarenn ne s'était pas enfui. Il commença à descendre les premières marches quand il sentit au dessus de lui un regard. Il leva les yeux et trouva Tarenn allongé en panthère, l'observant silencieusement.
- Tarenn, souffla Hamza
La tête de la bête se déroba pour regarder l'horizon.
- Je... suis désolé... avoua le prêtre
- De quoi ? De t'intéresser à d'autres personnes que moi ?
- Tarenn, geint Hamza
- Arf, laisse tomber. De toute façon, je sens que je te perds, et je ne sais pas quoi faire pour te rattraper. Qu'est ce que je peux faire face à un adorable homme roux ?
Hamza resta bouche bée quelques instants avant de la refermer. Il attrapa les pierres apparentes de la falaise et grimpa jusqu'à Tarenn. Il s'installa à coté du félin, et observa les alentours. En contre bas, il voyait au loin la Vallée des Quatre vents avec ses terrains cultivés, et sur sa gauche la forêt de jade. Derrière eux, coulait une petite cascade. Tout lui faisait écho. C'était presque comme au dessus d'Hurlevent. Leur coin secret, où ils "l'avaient fait".
- Idill, commença Hamza, m'a dit qu'il fallait que je te parle.
Il entendit Tarenn grogner, mais continua malgré tout,
- Comme lui aussi doit le faire avec Bhohort. Alors je vais suivre son conseil. Je t'en pris, Tarenn, écoute moi jusqu'au bout... D'accord ?
Un grognement sortit de la gueule de la panthère. Hamza le prit pour un oui.
- Avant toute chose saches que tu es l'amour de ma vie, vraiment je ne peux que t'aimer. Tout ce que tu as fait pour moi est la preuve que tu tiens à moi autant que moi à toi.
Tarenn releva la tête, ses yeux dorés brillèrent soudainement intensément. Hamza posa sa main sur une des pattes du félin.
- C'est pour cela que c'est aussi dure pour moi de te parler du problème qui me tourmente depuis quelques temps.
- Quelque chose ne va pas ? Demanda Tarenn subitement, Tu as perdu la lumière ?
- Non, ce n'est pas cela, même si j'ai encore du mal à contrôler le vide en moi quand je suis en colère, c'est d'ailleurs pourquoi tu nous a trouvé enlacer ainsi. Idill ne faisait que m'aider à me faire revenir à la raison. Je me suis emporté à cause des princes et j'ai perdu l'emprise de l'ombre dans mon corps. Mais tout va bien maintenant, rajouta Hamza face au désarrois de l'Archidruide.
Le prêtre marqua un silence puis leva les yeux vers l'horizon. Les brumes de la Pandarie montèrent dans le ciel doucement. Une brise chaude se leva et s'engouffra dans les cheveux blonds d'Hamza. Tous ceci annonçait les prémisses de l'été.
- Je t'aime, mais pour l'instant je ne peux plus recevoir en moi ton...
Hamza se mit à rougir fortement juste en pensant au mot.
- Recevoir quoi ? Demanda Tarenn circonspect
Hamza rentra son menton dans le haut de sa capuche.
- Sexe. murmura t'il
Tarenn resta interdit quelques secondes. Il dévisagea Hamza qui avait fermé les yeux, de peur de voir la réaction de son mari.
- Hamza... grogna t'il
Le prêtre sentit l'énorme tête féline se glissait entre ses bras. Il rouvrit les yeux et découvrit son Archidruide collé contre son corps, ronronnant paisiblement.
- Tu... n'es pas fâché ?
- Comment le pourrais-je alors que je croyais que tu ne n'aimais plus ? Hamza pourquoi tu m'en as pas parlé dés le départ ? Nous aurions évité tous ces quiproquos !
- Mais ? Le sexe n'étais il pas important dans une relation maritale ?
- Je ne sais pas pour les Humains, mais sache que les elfes de la nuit ont aussi d'autres façon de montrer leur amour ! Les préliminaires sont souvent bien plus agréable qu'une pénétration. Si tu ne souhaites pas que je te mette mon sexe en toi, il suffisait de me le dire.
Tarenn lâcha un bref rire étouffé.
- J'étais tellement plus inquiet de te perdre, si ce n'est que cela, je ne te prendrais plus alors.
Hamza, les yeux écarquillés par la simplicité de la conversation, se trouva quelque peu stupide. Il attrapa Tarenn et l'étreignit si fortement qu'il en vint presque à l'étrangler. Il s'écarta de Tarenn qui était en train de reprendre sa respiration.
- Ho par la Lumière si je t'étrangle...
Tarenn reprit sa forme elfique et se massa le cou tout en souriant. Il émit une longue inspiration et attrapa avec sa main le menton d'Hamza.
- Mon cher petit homme comme tu m'as manqué.
- Archidruide, sourit Hamza
Tarenn se pencha doucement sur les lèvres du prêtre. Il s'arrêta quelques secondes comme s'il attendait le consentement de ce dernier. Hamza le rejoint sans un mot et scella sa bouche contre celle du druide. Un long soupir s'en échappa. Tarenn mordilla légèrement la lèvre inférieure, presque impatient que celui ci le fasse entrer un peu plus dans son intimité. Hamza se laissa faire et entrouvrit la bouche. Leurs langues, heureuses de se revoir, valsèrent dans tous les sens, presque frénétiquement. Hamza recula quelques instants par manque d'oxygène, mais replongea immédiatement dans Tarenn. Le désir monta entre eux, comme un tsunami, incontrôlable. Quand soudain :
- Dites, on vous ne dérange pas ? Vous savez qu'il y a une auberge pas loin pour faire ce genre de chose ?
Hamza se retira de Tarenn, essuyant le surplus de salive qui était sur ses commissures. En contre bas, il vit Bhohort les bras croisés, et Idill gêné, qui les attendaient.
- Archidruide, je vous signale qu'on est revenu de mission pour une bonne raison, et nous n'avons pas encore donné l'objet de notre quête...
- C'est vrai, répondit Tarenn tout en caressant le creux du dos d'Hamza, Ne faisons pas attendre notre prince.
Il se leva et invita d'une main, Hamza à se relever.
- Allons voir Anduin et lui donner notre présent, je suis sûr qu'il sera plus que ravi.
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