Epilogue

(Jason Todd)

Le froid me mordait la peau. L'humidité me traversait le corps et le faisait frissonner. Le silence complet me rendait fou. L'espace étroit où je me trouvais m'empêchait de me retourner. Je suffoquais. Je manquais d'air et d'espace. La même odeur de terre mouillée et de sang me donnait la nausée depuis tout à l'heure.

Je me mis soudainement à hurler tout en ouvrant les yeux. J'avais pris une grande bouffée d'air comme si j'étais resté longtemps en apnée. J'haletais. Je paniquais. Où étais-je bon sang ? Pourquoi il faisait noir et froid ? Pourquoi j'avais l'impression d'être enfermé dans un espace confiné comme une boîte ou... un cercueil ?

Je me mis à hurler, pris d'une grande panique et j'avais réussi à bouger mes mains pour venir gratter compulsivement le plafond en bois qui m'emprisonnait, jusqu'à m'arracher les ongles et saigner des doigts. Mais ce n'était pas la douleur qui allait m'arrêter.

Je finis par réussir à détruire les planches en bois et à m'extraire de ma cage. Je creusais aveuglement dans la terre qui pénétrait même ma bouche et mes plaies. Ma tête me faisait un mal de chien, je ne savais pas pourquoi. C'était comme si un camion m'avait roulé dessus. Mes bras étaient épuisés mais je continuais mon ascension jusqu'à ce que ma main atteigne autre chose que de la terre. Je sortis rapidement du sol et pris une nouvelle bouffée d'air frais.

Je sentis alors de l'eau se répandre sur tout mon corps. Il pleuvait. Et la pluie m'apaisait. Je préférais être sous la flotte qu'être enterré sous terre ! Mais bon sang que m'était-il arrivé ?

Je me suis extrait complètement du sol et m'écroulai ensuite, mort de fatigue. Tout mon corps tremblait comme s'il était traumatisé. J'avais mal aux jambes et me rendis compte que l'une des deux était cassée. J'avais également mal aux côtes. Je posai ensuite ma main sur mon front et la regardai ensuite. Elle était couverte de sang. C'était donc ça le liquide chaud que je sentais se répandre de plus en plus sur mon visage ? J'étais gravement blessé.

Je décidai de me relever doucement après m'être reposé dix minutes. Je titubai car ma seule jambe valide avait du mal à me soutenir et l'autre me faisait atrocement mal.

Je me trouvais dans un cimetière effrayant. Vide aussi. Il faisait nuit et atrocement froid. Je remarquai que je portais un costume noir, maintenant très sale et abîmé. En levant la tête, je pouvais apercevoir une ville pas très loin de ma position.

Mais où étais-je ? Et qui étais-je surtout ? Bordel, pourquoi je ne me rappelais plus de rien ? Comment j'étais atterri là ? Je ne savais même plus comment je m'appelais !

Je me dirigeai vers une route, et plus précisément vers une voiture qui roulait doucement. Elle s'arrêta en klaxonnant lorsque j'avais posé mes mains tremblantes sur le capot.

« A l'aide ! J'vous en prie, aidez-moi ! » m'écriais-je en faisant des efforts à chaque mot car ma gorge était terriblement sèche.

« Casse-toi, sale clochard ! Tu déranges !! »

Je finis par m'écarter pour laisser la voiture rouler en direction de la ville. Je décidai alors de la suivre du mieux que je pouvais. Chaque pas à faire était une épreuve. J'avais la tête en compote et ma vision se troublait de temps à autre. J'en avais pas pour longtemps si je ne me dépêchais pas.

Une fois arrivé en ville, je m'étais laissé guidé par mes pas qui m'avaient mené jusqu'à une petite ruelle sombre. Je me laissai alors tomber sur une pile de cartons et de sac poubelles. Mon corps refusait de faire le moindre mouvement. Mes jambes ne voulaient plus faire un pas de plus. Mon cerveau me disait d'arrêter de me battre. Alors me voilà à observer d'un regard vide les passants qui marchaient rapidement dans la rue sans poser un regard sur moi, le pauvre type que j'étais.

Je commençais à entendre les battements de mon cœur qui s'intensifiait de plus en plus contre mes tympans. C'était le signe que j'allais crever comme un chien.

Je fermai les yeux. Puis j'entendis des pas qui se rapprochaient.

« Tu es sûr que c'est bien lui ? » demanda une voix féminine.

« Sûr, patronne. C'est bien cet enfoiré qui m'a niqué la clavicule y'a quelques mois, quand il était avec ce maudit Batman ! » répondit une voix masculine.

J'ouvris lentement les yeux mais ma vision était trouble. Une jeune femme aux longs cheveux bruns se tenait maintenant devant moi, accroupie, et avait passé une main sous mon menton pour le relever et ainsi me détailler du regard.

« Jason Todd, le second robin, dit-elle avec admiration. Je pensais que tu étais mort. »

Je ne savais pas de quoi elle parlait. Je ne comprenais rien à ses conneries. Je voulais juste qu'on me foute la paix. Seulement, le mec à côté finit par m'attraper sous les ordres de cette femme.

*


Je me retrouvais seul assis sur une chaise dans une pièce luxueusement meublée. Le plafond était couvert de lustres en cristal, il y'avait aussi une cheminée en ivoire blanc et des tables en ébènes.

Mon front était couvert de bandage ainsi que mon cou, mon torse, mes bras et ma jambe cassée. J'ignorais pourquoi on m'aidait. La femme brune de tout à l'heure entra alors dans la pièce et je pus mieux détailler son visage qui était fin et encadré par une cascade de cheveux bruns. Son regard était perçant et ses yeux étaient d'un vert majestueux. Son corps était athlétique et elle portait une combinaison noire qui épousait ses formes. Son haut était ouvert sur sa poitrine, un peu comme un décolleté.

« Je suppose que tu as beaucoup de questions, Jason. » me dit-elle en souriant mystérieusement.

« Ouaip. Vous me connaissez ? »

« Nous n'avons pas eu l'occasion de faire connaissance mais j'ai entendu parler de toi à Gotham. En fait, tu ne passais jamais inaperçu. Tu étais un Robin très violent. »

« Je comprends rien à votre charabia. »

« On dirait que tu as tout oublié. Mon pauvre. Et tu n'es pas prêt de te rétablir. J'ai peut-être une idée. Je peux t'aider. Je ne sais pas si ça va marcher mais je peux peut-être t'aider à retrouver ta mémoire. »

Je réussis à me lever rapidement pour atteindre sa hauteur. J'étais plus grand qu'elle. Mais même sans la connaître, je devinais qu'elle était plus forte que moi. Elle se mit à hocher la tête avant de venir attraper ma main et à m'attirer vers une porte qui menait à un long corridor. Nous avons ensuite emprunté des escaliers de pierre qui menaient dans les sous-sols.

La brune me fit signe de rester silencieux et nous arrivâmes dans une immense grotte circulaire. En son centre se trouvait un immense bassin dont l'eau était d'un vert fluorescent. Une lueur qui m'effrayait, j'ignorai pourquoi.

« Qu'est-ce que c'est ? » demandais-je en reculant de deux pas.

« Le puits de Lazare, répondit la brune. Elle restaure toute la vitalité à celui qui s'y baigne. Elle peut rendre immortelle une personne qui s'y baigne régulièrement pour ne pas vieillir, un peu comme la fontaine de jouvence. C'est ce que fait constamment mon père, Ras al Ghul. Au fond, je crois qu'il a peur de vieillir et de finir par... mourir. »

J'aperçus une silhouette au loin, baignée dans le fameux puits. Un homme dont l'aura était si puissante et angoissante. L'homme en question plongea ensuite complètement dans le puits.

« C'est maintenant ou jamais, Jason ! » s'écria soudainement la brune qui me poussa alors du haut de la plateforme où nous nous trouvions.

Je n'eus même pas le temps de réagir. Je voyais tout au ralenti pendant les quelques secondes qui s'écoulaient durant ma chute vers le puits.

Mon corps entra alors en contact avec ce liquide vert abominable et je m'enfonçai dans les profondeurs du bassin. Et soudainement, un courant électrique passa à travers tout mon corps qui se tordit de douleur. Je n'avais jamais ressenti une chose pareille et je voulais que ça cesse ! J'avais hurlé et l'eau était entrée dans ma gorge puis avait rempli mes poumons.

Des images rapides défilèrent dans ma tête. C'était trop d'informations à digérer en quelques secondes ! C'était des souvenirs, des flashbacks. Je revoyais des visages, j'entendais des mots, je revivais des parties de ma vie. Je me ressouvenais de tout.

Bruce, Dick, Alfred, Barbara, Roy, Gotham. Tout me revenait jusqu'à la scène de mon meurtre. Ma propre mort. Je revivais ma putain de mort !! Et je ressentais tout ! Je revivais les coups que me portait le Joker, je ressentais mes côtes me perforer les organes et mon crâne se vider de son sang. Je ressentis les flammes générées par l'explosion me brûler la peau. Me calciner tout le corps. Je connaissais la sensation de mourir, quand sa propre vie quitte son corps meurtri par la fatigue et la douleur. Je revoyais le bout du tunnel.

Je me mis à hurler à pleins poumons tout en ressortant du bassin. Mes bandages pendouillaient partout sur mon corps et je constatai que toutes mes blessures avaient guéries. C'était un miracle. Un putain de miracle ! Je ne comprenais plus ce qui m'arrivait.

« Qui est-ce ? Qui a profané mon puits de Lazare ? » s'écria l'homme de tout à l'heure qui venait de ressortir du bassin.

La femme brune de tout à l'heure apparut à ma droite et m'attrapa le bras pour me faire rapidement sortir d'ici.

« Suis-moi, et vite ! » me dit-elle.

Et je ne me le fis pas répéter deux fois. Je courrais quasiment à poil dans tout le château jusqu'à atteindre la porte de sortie. La brune monta dans un gros 4X4 et je m'installai à ses côtés. Elle démarra ensuite et nous quittâmes vite fait le château immense où je m'étais trouvé un peu plus tôt.

Le paysage tout autour était couvert de neige. Je me demandais où je me trouvais. Je n'étais plus à Gotham, ça, c'était certain.

« Où est-ce qu'on est ? » demandais-je alors.

« Quelque part en Alaska. »

« J'me rappelle pas être venu en Alaska. »

« Tu dormais dans notre avion quand j't'emmenais ici, après t'avoir trouvé mourant à Gotham. Au fait. (Elle me lança un sac sur les genoux.) Enfile des vêtements. Avoir un homme nu dans ma voiture et près de moi, ça me déconcentre. »

Je ricanai tout en ouvrant le sac et en y sortant les vêtements qui s'y trouvaient soit un jean noir avec un haut moulant et de la même couleur, ainsi que des mitaines en cuir renforcée un peu comme celles que portaient les soldats. Il y'avait également des rangers et un simple boxer gris. J'enfilai le tout rapidement avant de poser de nouveau mon regard sur la femme qui m'avait aidé. J'avais beaucoup de questions à poser.

« Qui es-tu ? demandais-je. Et pourquoi m'aides-tu si on n'se connaît pas ? »

« Si je te dis mon nom, tu vas tout de suite ne plus me faire confiance. Et je ne sais pas vraiment pourquoi je t'aide. J'pouvais juste pas te laisser comme ça.»

Je fronçai les sourcils, me demandant ce que ça pouvait bien vouloir dire. Comme si elle avait lu dans mes pensées, elle ajouta : « Avec Batman, tu as sûrement étudié chaque dossier des criminels de Gotham, et peut-être même des criminels les plus recherchés du monde entier. »

« Tu veux dire que t'es une criminelle ? »

« En quelque sorte, oui. Tu as sûrement étudié mon dossier. Rappelle-toi. Le seul rapport qui ne contenait aucune photo de moi. »

J'y réfléchis. Déjà, j'avais une info. Son père se nommait Ras al Ghul et était le chef d'une organisation criminelle mondiale se nommant la Ligue des Ombres et dont la mission était de créer un nouveau monde régi par les idéaux de Ras, Messie auto-proclamé. Il descendait d'un peuple nomade d'origine chinoise et ayant ensuite pris ses racines en Arabie. Ras Al Ghul signifiait « tête de démon » en arabe mais aussi « tête de goule ». Ras avait deux filles, nées de deux mères différentes. J'avais avec moi soit Nyssa, soit Talia Al Ghul. Nyssa était une excellente archère à ce que j'avais lu dans les dossiers que possédait le Bat-ordinateur. La femme qui se tenait avec moi n'avait pas l'air d'une archère mais plus d'une tireuse.

« Talia Al Ghul. » lâchais-je alors.

« Bravo. » dit-elle avec un sourire.

Nous nous arrêtâmes alors vers un immense chalet qui ressemblait plus à un temple. Je m'étais mis à la suivre jusqu'à entrer à l'intérieur. Il y'avait d'autres hommes qui y vivaient et ils semblaient tous obéir à Talia.

« Bienvenue dans la Ligue des assassins, Jason. » dit-elle ensuite à mon égard. « Nous entraînons nos hommes afin de les rendre redoutables et imbattables. »

« Un peu comme pour Slade Wilson qui a fini par péter les plombs et par prendre le pseudo de Deathstroke ? »

C'était un ennemi de Batman et de Green Arrow. Talia m'avait fusillé du regard puis m'avait mené jusqu'à une chambre qui sera la mienne.

« Tu sais, je devrais retourner à Gotham et revoir Bruce et les autres. »

« Il ne t'a même pas vengé tu sais. Ta mort ne lui a rien fait. »

« Qu'est-ce que tu racontes ? » demandais-je ensuite en fronçant les sourcils.

Elle sortit une enveloppe kraft d'un autre sac qu'elle portait et le lança sur le lit avant de partir en me laissant seul. J'avais du mal à la cerner. Je finis par me diriger jusqu'au lit et m'étais assis sur le bord, ouvrant ensuite l'enveloppe. Je tombai tout d'abord sur des articles de journaux parlant du Joker et de ses méfaits. Il était toujours en liberté. Pourquoi Bruce ne l'avait-il toujours pas chopé ? Il s'était bien retrouvé en Ethiopie, avec moi ! Et ce n'était pas compliqué de retrouver un clown complètement barge ! Et encore plus si on avait le cerveau d'un détective ! Ça me mettait en rogne. Je tombai ensuite sur plusieurs photographies qui avaient été prises avec discrétion car le photographe se trouvait assez loin de ses cibles. Mais je pouvais facilement reconnaître Batman en compagnie d'un... nouveau Robin. Un Robin plus jeune que moi et plus souriant. Il y'avait d'autres photographies de Robin en pleine action contre Killer Croc et Firefly. Je me mordis la lèvre tandis que mes mains tremblaient et puis les photos furent soudainement couvertes de quelques gouttes d'eau. Des larmes plus précisément.

« Il m'a remplacé... Ce connard m'a... remplacé !!! »

Je me mis à hurler de rage tout en déchirant les photos. Je me mis ensuite à frapper le mur sans pouvoir m'arrêter. Talia avait fini par entrer dans la pièce, alertée par tout le boucan que je produisais.

« Il ne t'a pas vengé, dit-elle alors. Il a non seulement laissé filer le Joker, mais il n'a jamais cherché à le retrouver. Je pensais que tu comptais pour lui. Mais finalement, un esclave, ce n'est rien qu'un simple objet. »

Je me retournai rapidement en la toisant d'un regard sombre tout en retenant mes larmes. Elle se rapprocha alors de moi et posa ses mains contre mon torse.

« Mais l'esclave peut se retourner contre son maître. Tu es capable de le remplacer, Jason. Deviens le nouveau Batman. Celui que Gotham a toujours eu besoin. Tu as déjà tué, je le sais rien qu'en regardant tes yeux. Libère cette rage en toi, Jason. Libère-la et deviens celui que tu es vraiment. »

« Tu as raison. Je vais devenir plus fort. Et quand je serai prêt, je reviendrai à Gotham affronter mon mentor et lui montrer que la ville n'a plus besoin de lui. Je serais le nouveau justicier hors la loi ! Je tuerais tous mes opposants ! Ces putains de criminels qui ne méritent que de crever ! Je les tuerais ! »

« Alors, il va falloir devenir plus fort, Jason. Et heureusement, tu as devant toi une excellente combattante. La meilleure que la Ligue des assassins ait connue. »

Les jours et les semaines défilèrent rapidement. Chaque jour, je m'entraînais aux côtés de Talia et de ses assassins. J'apprenais à me servir des armes à feu et j'étais vite devenu doué pour ça. J'avais aussi renforcé mes capacités physiques. J'avais affronté de nombreux dangers, j'avais même vécu un mois dans la forêt à chasser des ours et affronter des loups.

Cela faisait maintenant quatre mois que je me trouvais dans cette base secrète de la Ligue. J'étais devenu le plus fort de tous les hommes du monastère.

Je me trouvais actuellement dans la grande cour avec d'autres assassins. J'étais torse nu et la neige ne me dérangeait pas ni même le froid glacial de l'Alaska. Je ne ressentais même plus le froid à vrai dire. J'étais légèrement essoufflé car j'avais affronté l'élève le plus fort de Talia et je l'avais mis à terre, ce qui signifiait que j'étais le plus fort de tous désormais. Talia m'observait avec admiration et elle se rendit jusqu'à moi en me tendant un Kris, sorte de dague asiatique à la lame ondulée.

« C'est mon arme préférée. Je ne m'en sépare jamais. Je te l'offre, Jason. Tu l'as méritée. Et j'aimerais que tu fasses une dernière chose pour terminer ton entraînement. »

J'arquai un sourcil avant qu'elle ne vienne susurrer quelques mots contre mon oreille. Elle montra ensuite mon adversaire encore au tapis du regard et je me mis à attraper mon couteau et à me rendre jusqu'à l'homme épuisé qui était allongé sur le ventre. Ma main avait agrippé ses cheveux pour tendre violemment sa tête vers sa nuque et je lui tranchai rapidement la gorge. Le sang se mit à gicler en abondance sur tout le sol couvert de neige, rendant celle-ci d'un rouge écarlate. J'avais tué un homme de sang-froid et ça ne m'avait rien fait. J'y avais peut-être ressenti un peu de plaisir.

Je revins de nouveau vers Talia et celle-ci se mit à sourire avant de venir m'embrasser à pleine bouche et aussi soudainement. J'étais très surpris mais je m'étais laissé faire, me laissant aller sur le coup. Elle m'emmena ensuite jusqu'à sa chambre où elle nous enferma tous les deux. La pièce où je me trouvais était très spacieuse et ouverte sur une grande fenêtre sans vitre qui donnait sur de magnifiques montagnes enneigée. Il y'avait aussi un grand lit à baldaquin au centre, collé contre la fenêtre au niveau des oreillers.

La brune retira alors tous ses vêtements et vint m'embrasser de nouveau tout en me débarrassant de mon pantalon et de mon boxer. Elle commençait à m'exciter et là, je ne réfléchissais plus du tout. Je la poussai sur le lit et la chevauchai complètement, embrassant à mon tour ses lèvres pulpeuses et puis son cou et ses seins, m'oubliant complètement dans sa longue chevelure brune. Je ne réfléchissais plus. J'avais juste envie de ça.

**

Je me trouvais dans une pièce sombre et éclairée seulement par un feu de forge. Le forgeron avait fini de concevoir ce que je souhaitais. Un casque rouge et sans visière, fonctionnant comme un miroir sans tain. En gros, je pouvais voir à l'intérieur mais les personnes extérieures ne pouvaient pas voir mon visage. Ça fonctionnait comme les miroirs qu'utilisaient les flics dans leur salle d'interrogatoire.

« C'est parfait. » dis-je en admirant le chef-d'œuvre.

Je le mis alors sur ma tête. Talia m'observait, adossée contre un mur.

« Tu as un nom pour ce nouveau personnage ? » me demanda-t-elle.

« Ouais. Désormais, je suis Red Hood. »

« Red Hood ? Le personnage mythique que certains gangs utilisaient avant de braquer une banque ou une usine ? »

« Beaucoup de criminels ont porté un masque rouge sur leur visage pour ne pas se faire reconnaître. Ils passaient pour le bouc émissaire de leur gang en se faisant tout de suite repérer. On les a rapidement appelé Red Hood. Le dernier à avoir porté ce titre était le Joker, avant de devenir ce qu'il est aujourd'hui, à savoir : taré. Maintenant, c'est moi le seul et unique Red Hood. Et comme Batman, je porte le symbole de ma propre peur pour m'en défaire. »

« Que comptes-tu faire maintenant ? »

« Je vais retourner à Gotham après avoir trouvé un super plan. Je dois trouver un moyen de faire tomber Bruce dans mon piège. Je retrouverais le Joker aussi. J'aimerais confronter Batman à ce pervers ! Ce sera tous les trois. Et rien d'autre. »

« Je financerais toutes tes actions. La Ligue ne manque pas d'argent. Tu auras des armes, des véhicules. Tout ce que tu veux pour vaincre Batman. »

« Pourquoi es-tu obsédée à l'idée qu'il soit vaincu ? Je ne te l'ai jamais demandé. »

« Parce qu'il est l'amour de ma vie et qu'il ne m'a jamais comprise. En fait, il n'a jamais essayé de me comprendre. »

« C'est Bruce tout craché. Je pensais qu'il m'aimait. Mais en réalité, il se fiche complètement de moi, cet enfoiré ! »

« Fais-lui mal, Jason. Très mal. » me dit-elle ensuite en m'embrassant.

Je n'étais pas amoureux d'elle mais je devais avouer une chose : j'adorais coucher avec elle. J'adorais sa compagnie en fait. Mais je savais aussi que je m'en lasserais très vite. C'était pourquoi je comptais vite quitter cet endroit.

« Il y'a un criminel qui commence à se faire connaître à Gotham, ajouta alors la brune. Un p'tit nouveau du nom de Black Mask. Il contrôle toute la pègre de Gotham maintenant. Trafic d'armes et de drogue, ce genre de choses. »

« Bien. Il est temps pour moi de rendre une petite visite à Gotham d'ici quelques mois. » lâchais-je ensuite en quittant la forge pour me rendre jusqu'à ma chambre.

Je me retrouvais allongé sur le lit, mon casque rouge contre la poitrine. Il m'avait suffi de repenser à Gotham pour me ressouvenir de Dick. Bien évidemment que je ne l'avais pas oublié. Je l'aimais après tout. Je repensais constamment à lui mais je ne pouvais pas le revoir. De un, parce que j'étais censé être mort et que me revoir serait douloureux. De deux, parce que j'avais changé. Je n'étais plus le même qu'auparavant. L'ancien Jason, celui qu'il avait connu, était bel et bien mort. Désormais, j'étais Red Hood, le nouveau justicier qui n'hésitait pas à tuer ses adversaires. S'il me revoyait, il serait complètement bouleversé et détruit, et ça, je n'avais pas envie de le lui faire subir ! Et puis moi-même, je n'avais pas envie de le revoir parce que ça me rappellerait trop de trucs que je préférais oublier. J'avais fait une croix sur mon passé pour embrasser l'avenir. Mieux valait me tenir éloigné de lui. Le puits de Lazare m'avait complètement métamorphosé.

Les seules personnes en qui j'en voulais énormément, étaient Bruce ainsi que son nouveau Robin. Qu'avait-il de meilleur que moi ? Pourquoi Bruce m'avait-il remplacé aussi rapidement comme si ma mort lui importait peu ?

Et ce n'était pas tout. J'avais demandé des nouvelles de Dick Grayson à Talia et selon un de ses espions qui opéraient à Gotham, ce dernier avait aperçu Dick emménager à Blüdhaven avec Wally West, son meilleur ami. Y avait-il quelque chose entre eux ? Je l'ignorai mais le simple fait d'imaginer Dick vivre avec quelqu'un d'autre me foutait la rage.

Talia finit par entrer dans ma chambre et je m'étais dépêché de l'attirer jusqu'à mon lit pour ensuite la déshabiller complètement.

« Jason, ça va ? » me demanda-t-elle d'un air surpris.

« Je ne veux plus penser, juste oublier alors tais-toi et laisse toi faire, ma belle. »

Je m'étais ensuite penché vers elle pour mordiller son cou tandis qu'elle se mit à couiner de plaisir. Mes mains parcouraient l'ouverture de sa robe que je retirai ensuite rapidement. Je me blottis alors contre sa poitrine, la respiration haletante et l'entrejambe en feu, et je ne pensai plus à rien.

C'était ma façon d'oublier Dick pendant un instant. Mais quand je fermais les yeux, c'était lui que je revoyais, que je touchais et embrassais. Pendant un instant, je n'avais plus Talia sous les bras mais Dick, mon ami de toujours. Celui qui faisait battre mon cœur.

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Voilà, c'était le retour de Jason Todd, sous les traits de Red Hood !

C'est aussi la fin de ce premier tome de Prince de Gotham !! Je vous invite donc à continuer cette aventure avec le tome 2 !

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