Chapitre 33

(Roy Harper)

J'étais de retour à Starling City. J'avais enfin fait mes adieux à ce foutu centre de désintoxication. J'y étais resté depuis plus d'une semaine et demie. Au début, les jours sans prendre ma came avaient été un véritable enfer. On m'avait refilé une tonne de médoc, on m'avait privé de tout contact extérieur et la thérapie de groupe ne m'avait pas franchement réussi, alors j'avais fini par mettre les voiles.

En ce moment, j'avais de foutues migraines et la mort de Jason Todd ne m'aidait pas en tout. Je n'aimais pas perdre un partenaire. Je ne le connaissais pas énormément et je n'aurais plus le temps d'apprendre à le connaître puisqu'il n'était plus. Mais on s'entendait bien tous les deux. Il y'avait le feeling entre nous. Et puis, c'était le premier à avoir su pour mon addiction à l'héroïne. J'aurais voulu le remercier. Je n'aurais jamais cru que se confier à quelqu'un pouvait faire autant de bien. J'aurais voulu l'inviter prendre quelques bières dans un bar rock n'roll ou même faire des virées nocturnes en sa compagnie en tant que Robin et Red Arrow.

Red Arrow... Je détestais ce nom maintenant. Il me rappelait celui de mon mentor, Green Arrow. Or maintenant, je n'avais plus rien à voir avec lui. La dernière fois qu'on s'était vu, il avait découvert mon addiction et m'avait frappé plusieurs fois, complètement fou de rage et déçu de ce que je devenais. Puis il m'avait abandonné. Une bonne fois pour toute. Tant pis. Je me débrouillerais tout seul.

Starling City... Peut-être que je n'étais plus fait pour cette ville. Artémis, la disciple de Green Arrow, et Black Canary, l'ex de mon mentor, s'en sortaient très bien sans mon aide. Je devais peut-être m'en aller, découvrir de nouveaux horizons, et chercher un sens à mon existence ?

Et ainsi refoirer ma vie encore et encore... Qu'est-ce que je fichais au juste à jouer les super-héros ? Qu'est-ce que j'avais à y gagner ? J'avais peu d'argent et vivais dans un appartement exécrable, je ne gagnais pas ma vie en sauvant des vies. Et les criminels continuaient de courir les rues. Certains mériteraient même de crever. Pourquoi n'avais-je pas le droit de les tuer ?

Il n'y avait pas d'interdits. C'était Oliver qui me disait sans cesse qu'on ne tuait pas. Mais je n'étais pas Oliver.

Je serais un justicier avec ma propre morale. Je n'avais pas peur de tuer. Etait-ce réellement un crime que de se débarrasser d'enflures qui éliminaient de nombreux innocents pour le plaisir ? Comme l'avait fait le Joker à Jason ?

J'avais poussé un hurlement de rage et avais lancé un tabouret contre le miroir de ma chambre. Celui-ci explosa en mille morceaux qui vinrent s'éparpiller sur le sol en plusieurs éclats scintillants. Ma tête était dans le même état que ce miroir. Tout était brouillé, brisé, volé en éclat.

Je pensai quitter Starling City. J'en avais marre de cette ville. Marre de revoir ces mêmes immeubles, ces mêmes gueules dans la rue. J'avais besoin d'air. De plus d'espace.

Je soupirai en me laissant tomber sur mon vieux canapé troué. J'avais croisé mes jambes sur la table basse du salon et avais observé la lueur de la lune par la seule fenêtre de la pièce qui donnait sur un petit balcon.

Je finis par attraper le coffre en bois posé sur ma table et l'ouvris. Mes yeux s'arrêtèrent sur un sachet contenant de la poudre blanche. De la coke. Ouais, je sais, pas très glorieux.

Je fis trois lignes sur la table que j'avais coupée avec une carte bancaire expirée. Je m'étais ensuite approché et avais bouché une de mes narines. Puis je m'étais enfilé toutes les lignes d'un coup en respirant bien fort.

Je m'étais ensuite allongé sur mon canapé et me fumais cette fois-ci un joint. Je soupirai ensuite en expirant la fumée toxique de mes poumons. Mon corps se détendait et mes muscles se relâchaient.

Mon séjour au centre ne m'avait pas si bien aidé que ça finalement. Je déconnais toujours, je le savais, mais c'était plus fort que moi. La drogue, c'était comme l'alcool pour d'autres. Quand j'en prenais, ça me permettait de tout oublier. Mes tracas, mes peurs, mes pensées en fait. Je me sentais plus fort... et c'était si bon.

Je finis par me lever pour fouiller dans mon coffre. Je trouvai avec un sourire une seringue ainsi qu'un flacon. Voilà le top du top. Je la remplis rapidement puis j'attachai ensuite une ceinture autour de mon bras, sous mon épaule au niveau du biceps, que je serrai ensuite.

Mes migraines revenaient et je détestais ça. Avoir mal au crâne. C'était comme si une armée entière me piétinait le cerveau ! La sensation était désagréable. J'avais envie de l'oublier.

« Fais pas l'con, Roy. »

Je sursautai en entendant cette voix et levai rapidement la tête. Ce que je vis m'effraya encore plus. Jason se tenait devant moi. En chair et en os. Vivant. C'était irréel. Impossible.

Tout d'un coup, tout mon environnement changea. Je ne me retrouvais plus du tout dans mon appart. J'étais dans un désert, dans des galeries souterraines couvertes de sable. Il faisait chaud aussi. Et tout était trop éclairé. J'en avais mal aux yeux.

Jason se tenait devant moi, les bras croisés. Il ne souriait pas. Il ne portait pas non plus son costume coloré. Non, il portait un simple treillis, des rangers et un vieux T-shirt. Et je m'aperçus rapidement que je portais maintenant les mêmes vêtements.

J'avais sûrement des hallucinations. J'étais en train de faire un bad trip ou bien un rêve étrange. C'était la première fois que ça m'arrivait et j'en tremblais de peur.

« On t'a aidé et v'là comment tu termines. Mec, tu crains. »

« Ferme-la le mort-vivant. » répondis-je alors d'un air agacé tout en me massant les tempes.

Jason avait éclaté de rire avant de se tenir droit vers moi, plongeant ses yeux bleu électrique dans les miens. Ses iris étaient presque gris même. Son regard intimidant me mettait mal à l'aise. J'avais alors reculé mais mon dos avait rencontré une paroi de la grotte où nous nous trouvions. Cette paroi n'avait pas été là auparavant...

« Tu peux encore devenir quelqu'un. Ne lâche rien, mec. »

« Qu'est-ce que tu sais d'ma vie au juste ? » répondis-je alors.

« Pas grand-chose, c'est vrai. Mais tu t'es confié à moi. C'n'est pas pour rien, crois-moi. »

« Tu crois pouvoir me sauver peut-être ? »

« C'est à ça que servent les super-héros. »

« Arrête avec ton arrogance, ça me rend malade. »

Il s'était remis à sourire tout en croisant les bras. Il était aussi grand que moi. La même taille.

« Pourquoi tu continues à prendre ces conneries ? »

« Pour me sentir mieux. » répondis-je machinalement en évitant son regard.

« Ah ouais ? Parce que tu t'sens mieux là ? » dit-il ensuite peu convaincu de ma réponse.

« Ferme-la. »

« Ça n'a rien changé, Roy ! Ton état empire, tu fous tout en l'air ! Et j'vais te dire pourquoi tu fais tout ça ! T'as peur ! T'as peur d'échouer, t'as peur de l'avenir ! T'as peur de changer aussi. Tu es différent de ton mentor et ça t'effraie. T'as peur d'être faible. »

« Ferme-la j'te dis !! »

Il me frappa soudainement au visage. Je m'étais retrouvé sur le sol poussiéreux et brûlant, la joue en feu.

« Faut que tu te reprennes mec, continua le brun. Tu te rappelles de notre première rencontre, au bal de charité de Wayne ? J't'avais pris pour un voleur et j'me suis jeté sur toi. En quelques secondes, tu m'as mis au tapis. J'étais impressionné. »

Il posa ensuite un genou au sol pour atteindre ma hauteur.

« Tu es fort, Roy. Ne pense pas un instant que tu es faible. Tu peux surmonter ça. Tu as toutes les armes en toi. »

Il posa sa main contre ma poitrine.

« T'as même un arsenal en toi. Faut pas chercher à t'emmerder, j'plains sincèrement le prochain qui ferait cette connerie ! »

Il avait raison. Je ne devais pas avoir peur de changer et de m'éloigner de mon mentor, de ma vie de justicier tout gentil et obéissant. J'avais changé et je devais l'accepter.

Je finis par me relever et Jason se mit à me regarder avec fierté, le sourire aux lèvres.

« J'aurais aimé qu'on soit pote toi et moi. » finis-je par dire en posant mon regard sur sa personne.

« Pfff, quoi, on ne l'était pas ? »

Je me mis à sourire lorsque tout s'envola autour de moi. La chaleur avait disparu ainsi que les rayons du soleil, la grotte, le désert et les plaines, le sable, Jason et son sourire... Je me retrouvais de nouveau dans mon salon, dans mon appart à Starling City.

Je fis alors mes affaires. J'allais tout quitter et redémarrer une nouvelle vie où je serais moi. A fond même ! Je ne me retiendrais même plus !

Je ne serais plus le justicier de Starling City. Je ne serais plus Red Arrow, l'archer aux flèches rouges et au costume écarlate.

*

J'observais la ville de Starling City depuis la grande route où je me trouvais, assis sur ma moto. La ville se trouvait loin derrière moi maintenant. Je l'observais une dernière fois. Je me ressouvenais de tous ces moments passés aux côtés de Green Arrow, l'archer vert, et Artémis, sa coéquipière à la longue crinière blonde et aux yeux de tigresse. Je me ressouvenais des ennemis que j'avais affrontés dont Deathstroke, le maître des assassins, un homme redoutable en armure noire et orange.

Je finis par me retourner pour observer la route, droit devant moi, et je finis par démarrer ma moto, m'éloignant rapidement de ma vie d'antan.

Je ne m'appelais plus Red Arrow. Désormais, c'était Arsenal. Et cette idée me venait d'un vieil ami... Ou plutôt, d'une drôle d'hallucination...

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Voilà pour ce chapitre. Roy a pris un nouveau départ. Jason avait un bon fond, et avait un grand impact sur son entourage. Dont Roy !! 

Il se nomme désormais Arsenal, comme pour les comics Red Hood and the outlaws, où il apparaît dedans sous ce pseudonyme.

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