Chapitre 28
(Dick Grayson)
Dès le coucher du soleil, je m'étais dépêché de retourner au manoir pour retrouver Bruce et Jason, s'ils étaient revenus. J'avais tout de même raccompagné Barbara jusqu'à l'hôpital en poussant son fauteuil roulant. Ça me faisait de la peine de ne plus voir mon amie marcher debout. Et je ne pouvais imaginer à quel point ça devait être encore plus dur pour elle...
De retour au manoir, je cherchais Bruce en parcourant les pièces où il pouvait peut-être se trouver. Puis finalement, je décidai de me rendre à la Batcave. J'aperçus alors Bruce parler à voix basse avec Alfred. Ils s'arrêtèrent en me voyant arriver.
« Salut Bruce ! Si tu es là, c'est que Jason est dans le coin. Où il peut être ce coquin ? »
« Dick. Il faut qu'on parle. » me dit Bruce d'une voix grave.
Je fronçai les sourcils et me rapprochai un peu plus de mon mentor.
« Si c'est à propos de l'argent que je t'ai emprunté sans ta permission, je rembourserais, promis... »
« Non, il s'agit de Jason. »
« Quoi Jason ? Il a encore fait des bêtises, c'est ça ? Voilà pourquoi il se cache ! »
Je me retournai ensuite et entourai ma bouche de mes mains en guise d'haut-parleur, et hurlai :
« Jason !! Tu ne vas pas rester caché longtemps j'te le dis !! »
J'éclatai ensuite de rire et posai mon regard sur Bruce. Ce dernier ne riait pas. Il ne soupirait pas non plus. Il avait l'air... bouleversé. Je fronçai les sourcils cette fois-ci et me dirigeai un peu plus vers lui, de sorte à me trouver face à lui.
« Où est Jason ? » demandais-je alors sérieusement.
Alfred venait de baisser les yeux. Or Alfred ne baissait jamais les yeux. Je paniquai tout d'un coup. Il était arrivé quelque chose à Jason.
« Il a décidé de vivre avec sa mère, c'est ça ? » lâchais-je alors en croisant le regard de Bruce.
Celui-ci grinça les dents tout en me faisant non de la tête. Mon sang se glaça.
« Il est où alors ?? » m'écriais-je en fronçant toujours les sourcils, et le coeur me serrant la poitrine.
« Jason ne reviendra pas, Dick. Il est mort. »
A ses mots, j'avais l'impression que le temps venait de s'arrêter. J'avais l'impression de ne pas avoir bien entendu ce qu'il venait de me dire.
« Le Joker était là-bas. Il a eu raison de lui. »
Le Joker... Que faisait-il là-bas au juste ? Je n'arrivais pas à me concentrer sur les mots de Bruce. J'avais l'impression d'être coincé dans un rêve. Le genre de rêve que je détestais.
Bruce finit par me tendre une cassette vidéo et partit rapidement sans rien dire. Alfred le suivit. Je me retrouvai bientôt seul dans le froid et la pénombre. Je décidai d'insérer la cassette dans le lecteur intégré au Bat-ordinateur. L'écran s'afficha sur un endroit sale et spacieux. Un entrepôt sans doute.
Je vis Jason allongé sur le sol et mal au point. Mon corps trembla soudainement sans que je puisse l'arrêter. Mes yeux ne pouvaient plus quitter l'écran. J'étais plongé dans la scène que me dévoilait cette cassette. Le Joker était dans la pièce et tendait un pied de biche au-dessus de Jason...puis il le frappa avec. Encore et encore, sans s'arrêter. Je me mordis fortement la lèvre et remarquai plus tard qu'elle s'était mise à saigner. A chaque coup porté, j'avais envie de fermer les yeux mais je n'y arrivais pas. Je ne pouvais même pas détourner le regard. C'était comme si quelque chose m'obligeait à tout observer. Je voyais Jason se faire amocher de plus en plus. Il avait même fini par supplier le Joker de l'épargner... Je n'en pouvais plus. Je ne voulais pas voir ce qui allait se passer ensuite... Les hurlements de Jason me faisaient trembler. Sa souffrance me faisait craquer.
Mais je devais savoir ce qu'il s'était passé. Je devais tout voir.
Lorsque le Joker avait quitté le bâtiment, Jason avait réussi à se relever mais était tombé après quelques pas effectués. Je me mordis la lèvre encore plus fort en le voyant ramper misérablement jusqu'à sa mère. Je sentais mes yeux commencer à brûler et mon cœur se serrer de plus en plus jusqu'à me faire mal.
« Jason... » lâchais-je d'une voix tremblotante tout en le suivant des yeux.
Il s'était assis le dos contre le mur et observait maintenant un point précis. Je suivis son regard et remarquai rapidement la bombe qui faisait un compte à rebours. Mon cœur se mit à battre tellement fort que je pouvais entendre les moindres percussions contre mes tympans. Le bâtiment explosa alors et l'écran devint tout noir.
Je restai planté là à observer l'ordinateur, dans un silence angoissant. Mes jambes tremblaient. Les larmes coulaient toutes seules le long de mes joues. J'étais sans voix.
Je venais de perdre Jason. Mon ami, mon camarade, mon amant. L'homme de ma vie. Il ne reviendra plus. Je ne le reverrais plus.
J'étais en train de faire un cauchemar. Un terrible cauchemar. J'allais me réveiller. Bientôt. Maintenant !
Le monde s'effondrait autour de moi. Tout devenait noir. Ma vue se troubla à cause de mes larmes. Je n'entendis plus aucun son hormis un hurlement. Qui hurlait ?
Je vis mon reflet à travers l'écran noir. C'était moi qui hurlais. C'était ma voix que j'entendais. Je ne l'avais pas reconnue. Je n'avais jamais hurlé de la sorte.
« Naaaaaaaaan c'pas vrai !! » m'écriais-je jusqu'à me casser les cordes vocales.
Mes jambes ne me tinrent plus et je m'effondrai sur le sol. Je n'arrivai pas à arrêter mes sanglots. J'avais mal. Mal au cœur, mal aux poumons. Je me tins la tête entre mes mains et me tirai les cheveux tout en hurlant mon désespoir.
Ça ne devait pas se passer comme ça ! J'aurais dû le revoir, le retrouver, l'embrasser tendrement et ne faire plus qu'un avec lui.
Mais je l'avais perdu. Pour toujours.
Je ne pouvais pas vivre sans lui. J'avais besoin de lui.
J'étais fatigué. Je ne voulais plus rien savoir, plus rien entendre. Je voudrais juste m'allonger et fermer les yeux. Juste retrouver mon Jason pour l'éternité...
Que pouvais-je bien faire sans lui ? Je ne m'étais jamais préparé à ça. Je n'avais jamais imaginé ma vie sans Jason depuis que je l'avais rencontré. J'étais perdu. Je ne me sentais plus vivant. J'avais l'impression de mourir intérieurement. Tout se brisait autour de moi.
J'hurlai de nouveau tout en frappant le sol. Puis je me relevai et dans un excès de colère, j'enfonçai mon poing dans le premier ordinateur qui croisa mon chemin. Le verre se brisa et s'éparpilla. Ma main était maintenant dans un sale état, coupée de toute part par des morceaux de verre. J'observai le sang couvrir mes phalanges et je repensai à Jason. Au sang qu'il avait versé. Beaucoup trop de sang...
Je me suis laissé tomber sur les genoux et j'ai caché mon visage couvert de larmes de mes mains. Mon corps se secouait aux nombreux sanglots, mes doigts tremblaient de froid et de douleur. Je ne pouvais m'arrêter de pleurer.
Des souvenirs du brun me remontaient en mémoire. Des souvenirs inoubliables qui devenaient maintenant douloureux. Extrêmement douloureux. Je me souvenais de ma rencontre avec Jason, de nos moments ensemble, d'abord difficiles puis joyeux. Je me rappelais parfaitement bien de son odeur, de sa voix, de son étreinte et surtout de son regard. Comment oublier un tel regard ? Jason me regardait comme si j'étais le centre de son monde, comme si j'étais son seul soleil, l'étoile qui le guidait dans la nuit et l'obscurité. Personne ne m'avait regardé comme lui le faisait.
Il allait me manquer. Terriblement me manquer...
Alfred entra précipitamment dans la pièce. Il avait sûrement entendu le boucan que je faisais.
« Oh Seigneur ! Maître Dick ! »
Il courut jusqu'à moi et attrapa doucement mes mains qu'il examina d'un regard triste.
« Alfred... Je n'ai pas su tenir ma promesse... » lâchais-je en repleurant de plus belle.
« Ne dîtes rien monsieur. Je vais m'occuper de vos mains. »
« Je lui ai promis que je ne laisserais plus personne lui faire du mal... Je lui ai promis Alfred ! »
Je croisai alors le regard du majordome anglais et vis ses pupilles trembler. Une larme coula le long de sa joue. Il me prit alors dans ses bras et je me suis laissé faire. Ce n'était pas le genre du majordome de faire une telle chose mais il était bien plus humain que Bruce. Je m'étais toujours senti proche d'Alfred. Il était mon ami après tout. Mon soutien mental même !
*
J
e me retrouvais seul dans ma chambre à une heure du matin. Bruce allait organiser les funérailles de Jason le lendemain. Il n'avait rien dit d'autre. Il n'avait montré aucune émotion et était parti dans sa chambre. Alfred avait dû prévenir Barbara de la mauvaise nouvelle. Elle avait sûrement appelé Roy et Wally après ça car j'avais reçu plusieurs messages de leur part sur mon portable. Enfin, c'était surtout Wally qui m'harcelait d'appel et d'sms. Mais je n'avais pas la force de répondre à qui que ce soit.
J'étais seul assis sur mon lit. Un lit que j'avais eu l'habitude de partager avec Jason... Maintenant, tout était sans chaleur. Je n'avais plus un corps à serrer dans mes bras. Je n'avais plus rien.
J'avais refusé de voir le corps de Jason. Bruce l'avait ramené au manoir. La maison de Jason. Je ne voulais pas briser l'image parfaite que j'avais du brun en voyant sa dépouille... Je ne voulais même pas dire à voix haute que Jason n'était plus de ce monde... Je ne voulais pas penser à mon avenir sans lui, aux jours que je ne vivrais plus à ses côtés.
Je me remis à éclater en sanglots mais silencieusement cette fois-ci. J'étouffais mes pleurs. Je n'arrêtais pas de repenser à Jason. Les draps sentaient encore son odeur. Sa mort me détruisait. J'avais envie de ne plus rien ressentir. Je ne voulais pas souffrir ainsi.
Je t'aime Jason. Adieu, mon brun.
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Là, je pleure, je suis en dépression limite T_T Je m'en veux de faire mal à mes personnages mais bon, ça fait partie de mon histoire, de celle que j'écris et que je souhaite vous faire partager.
Pour les émotions de Dick, sa tristesse, puis sa colère et sa rage immense, bref, toutes ces sensations qu'il n'avait jamais ressenties auparavant, je me suis un peu inspiré de mon cas. Il m'est arrivé quelque chose aussi qui m'a fait réagir ainsi. J'avais hurlé de rage, de colère mêlée à la tristesse. Je n'avais jamais entendu ma voix de la sorte et ça m'avait carrément effrayé... :s
J'espère que ça ne m'arrivera plus. Je ne sais pas comment ça s'appelle. Un cri de rage ? De désespoir ? Moi, j'ai trouvé un nom à donner à ce sentiment que j'avais éprouvé. Que Dick éprouve en ce moment-même:
"Le cri du coeur"
Quand le coeur accumule trop de tristesse et de rancune, alors un jour, il explose. Mais comment ? Il ébranle tout notre corps. Notre cerveau ne répond plus. Le monde tremble autour de nous. Tout devient trouble et s'assombrit. Notre corps tremble. Nos jambes ne nous portent plus. On ne reconnait plus notre voix. On hurle sans qu'on puisse se contrôler. c'était comme si on était possédé.
Après mon histoire est différente de celle de Dick. Je n'ai jamais perdu un être cher, et je n'ai pas envie de connaître ça....
Bref, trêve de bavardage, tout ceci est bien déprimant dis donc :C
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