Chapitre 26
(Jason Todd)
Se trouver seul dans un jet privé était vraiment étrange pour moi. Qui plus est, ma moto faisait également partie du voyage. Etre Bruce Wayne devait être excitant maintenant que j'y pensais. Avoir son propre avion et voyager à l'étranger pour les affaires, c'était le rêve de beaucoup. Mais pour moi, ça m'aurait vite fait chier.
Une fois en Ethiopie, je devais trouver l'endroit exact où se trouvait ma mère. Elle n'était sûrement pas dans les grandes villes. Je devais chercher dans les petits villages pauvres, là où elle pourrait apporter son aide à des habitants dans le besoin.
J'enfourchai rapidement ma moto après avoir allumé le lecteur mp3 que Dick m'avait donné. La première musique qui se lança dans mes oreilles me fit freiner brusquement. C'était « Call me maybe » de Carly Rae Jepsen, la chanson que Dick adorait chantonner. Je levai les yeux au ciel tout en grognant et je cherchai dans le lecteur la musique que je souhaitais écouter. Je mis alors « Gangsta's Paradise » de Coolio et me mis à sourire bêtement. Je me mis ensuite à rouler vers le village le plus proche.
Tout était si différent de Gotham ici. La terre était aride, il y'avait peu de végétation et le soleil commençait à me taper sur le système. Je transpirais sous mon blouson et mon casque de moto. Je décidai de retirer ce dernier et le balançai sur le sol, continuant mon chemin en secouant mes cheveux face au vent agréable qui frappait mon visage. Il y'avait quelques habitations de fortune devant moi. Des maisons en bois et brindilles, d'autres en tôle ou même en terre, il y'en avait des centaines.
Je finis par m'arrêter et demandai à quelques habitants que je croisais par hasard s'ils connaissaient une dénommée Sheila. Personne ne comprenait ma langue. Je finis par leur montrer une photo de ma mère et cette fois-ci, tout le monde me montra du doigt un bâtiment éloigné, couvert par des draps blancs. J'aurais pu me débrouiller tout seul en fin de compte.
J'attrapai mon sac à dos qui contenait mon costume de Robin et je me dirigeai jusqu'au bâtiment. Ecartant la toile qui couvrait l'espèce de tente énorme, j'aperçus une femme aux cheveux blonds qui soignait un enfant malade. Elle portait une vieille chemise blanche avec un pantalon olive. C'était ma mère. Je la reconnaissais parfaitement. Mon cœur se mettait à battre rapidement. Je ne savais pas quoi dire. Celle-ci se retourna et arqua un sourcil en me voyant. Je croisai son regard. Ses yeux avaient exactement la même couleur que les miens.
« Maman. C'est moi. » dis-je simplement en me rapprochant de deux pas.
« Pardon ? » répondit-elle en fronçant les sourcils.
Bien évidemment qu'elle ne comprenait pas. Devais-je lui expliquer ? Je n'eus pas le temps car celle-ci courut soudainement jusqu'à moi pour mieux m'observer.
« Jason ? Jason Todd ! Seigneur, c'est bien toi ! »
Elle me prit alors dans ses bras et je m'étais laissé faire, rassuré par son étreinte. Je ne l'avais jamais connue auparavant mais je me sentais tellement bien dans ses bras. C'était inexplicable. C'était comme si mon âme l'avait reconnue. Elle était de ma famille, de mon propre sang. J'étais son fils.
« Je suis tellement désolée, Jason, me dit-elle ensuite en plongeant ses yeux dans les miens. J'aurais tellement voulu te garder et ne pas te laisser avec ton père. »
« Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu t'en ailles ? » finis-je par demander en reprenant quelques distances avec elle, essayant de ne pas laisser mes sentiments me guider.
« J'ai...j'ai dû faire des choses que je regrette par le passé. Je devais quitter Gotham. A partir de là, j'ai eu une vie assez mouvementée et je voyageais sans cesse. Je ne voulais pas te faire vivre une telle chose, Jason. Alors, je t'ai laissé à Willis. Tu dois m'en vouloir, je peux comprendre... »
« Je ne t'en veux pas, maman, répondis-je rapidement. Je suis heureux de t'avoir retrouvée. »
« Moi aussi je suis heureuse de te revoir, Jason. »
Je souris, me demandant en même temps ce que je comptais faire maintenant que j'avais retrouvé ma mère. Je n'allais tout de même pas vivre dans ce pays avec elle. Quoique. Le manoir Wayne n'était pas ma vraie place. Bruce n'était pas mon père. Je n'avais pas de famille hormis ma mère ici présente. Rien ne m'empêchait de rester ici. Mais je ne pouvais pas abandonner Dick. C'était l'homme que j'aimais. C'était celui qui m'avait donné une raison de vivre, celle de se battre pour rendre le monde meilleur.
« J'ai tellement de choses à te dire... Je ne sais pas par quoi commencer. » dis-je ensuite.
Elle termina de bander le bras de l'enfant qu'elle s'occupait puis celui-ci se dépêcha de filer, surtout en voyant ma tête. Apparemment, j'étais effrayant. Ma mère se rapprocha ensuite de moi en souriant.
« On peut rattraper le temps perdu ensemble, Jason. »
Des coups de feu se firent soudainement retentir, gâchant notre moment. Je fronçai les sourcils lorsque ma mère m'entraîna derrière le bureau et m'obligea à me cacher.
« Ce sont des brigands, me dit-elle en chuchotant. Ils viennent souvent ici pour voler des médicaments et des vivres. La dernière fois, ils ont tué beaucoup de personnes. Restons cachés. »
« Je vais m'en occuper rapidement, t'en fais pas. » dis-je ensuite.
« Quoi ? »
Je filai vers mon sac et me dépêchai d'enfiler le costume de Robin. La prochaine fois, je garderais carrément la panoplie sous mes vêtements pour me changer plus vite. J'enfilai mon masque et me retournai fièrement vers ma mère qui me regardait avec stupéfaction.
« Ce costume... »
« Oui. Je suis Robin, l'enfant prodige. Ça en jette n'est-ce pas ? »
Je finis par sortir de la tente et aperçus les hommes armés qui embarquaient des caisses remplies de médicaments. Je fonçai droit sur eux et ceux-ci tirèrent dans ma direction en me voyant. Je fis une pirouette pour me planquer rapidement contre un mur pour éviter les tirs. Ici, je ne pouvais pas utiliser mon grappin car il n'y avait aucun gratte-ciel. J'aperçus soudainement un gamin de huit ans portant un fusil mitrailleur avec lui. Je le lui arrachai des mains et le rechargeai. Parfait ! Il restait un max de munitions. Bruce allait me tuer pour ça mais tant pis.
Je sortis de ma cachette et tirai sur les trois premiers hommes. Leurs têtes explosèrent au fur et à mesure que je tirais puis en à peine quelques minutes, j'avais éliminé tous les brigands. Je repris ensuite mon souffle tout en essayant de calmer cette excitation soudaine que j'avais ressentie en faisant du mal à des criminels.
Je finis par retourner voir ma mère et m'arrêtai en la voyant en compagnie d'un homme aux cheveux noirs, relevés en arrière, et possédant un large sourire. Ma mère semblait mal à l'aise avec lui. Je me demandais si je devais réagir.
« Tiens tiens, dit-il en m'observant en détail. Robin fait un voyage scolaire en Ethiopie ? »
« Il s'agit de mon fils, monsieur. » répondit ma mère.
« Votre fils ? s'étonna l'autre. Mais quelle surprenante révélation ! Vous me surprendrez toujours, Sheila. »
« Ne dîtes rien à mes supérieurs à propos de mes antécédents, je vous en prie. »
« Oh, sur le fait que vous aviez pratiqué des opérations illégales sur des jeunes filles à Gotham ? Bien sûr que je ne dirais rien si en échange, vous faîtes un petit quelque chose pour moi. » dit-il ensuite tout en se rapprochant de moi.
Je fronçai les sourcils et grognai légèrement. Il n'avait pas intérêt à me toucher ! Ses yeux verts étaient flippants...
Il y'eut soudainement encore du grabuge dehors. C'était sûrement les brigands qui envoyaient d'autres renforts.
« J'm'en occupe. » dis-je en soupirant et en filant rapidement dehors.
Plusieurs hommes dans des 4x4 géants se rapprochaient vers ma position. Certains étaient lourdement armés. Je ne m'en sortirais pas tout seul en restant là. Puis, c'est là que j'aperçus un étrange avion foncer droit vers nous. Quelque chose tomba de l'avion et se retrouva dans le premier véhicule. Quelque chose d'humanoïde, entièrement noire et qui se battait contre les brigands sans aucune crainte. Batman. Il était donc parti me retrouver.
Je pestai en grognant et fonçai l'épauler. Je m'occupai des autres hommes en les assommant avec la crosse de mon fusil. Au moment où je souhaitais tirer sur celui qui s'enfuyait, Bruce me tira par le bras et me ramena jusqu'à lui. Seulement, j'avais tout de même tiré sur le fuyard. Mais seulement sur la jambe.
« Robin ! Ça suffit maintenant ! Rentrons. »
« Nan ! J'en ai marre que tu me donnes des ordres, Bruce ! Ma mère est ici, tu comprends ? »
« Ne fais pas l'idiot. Tu ne comptes pas t'éterniser ici. »
« Qu'est-ce que t'en sais ? Tu ne sais rien de ma vie ! » répliquais-je furieusement.
« J'en ai plus qu'assez de ton insubordination ! Porter ce costume implique des responsabilités. Tu prends tout comme un jeu ! »
Une explosion retentit soudainement et le souffle créé par celui-ci nous renversa complètement. Je me relevai ensuite tout en me massant le genou gauche. Je m'étais écorché contre une satanée pierre. Batman observa le bâtiment médical qui était en feu. Des cris paniqués retentirent ensuite dans tout le bâtiment.
« Bruce. Tu vas devoir les sauver avant qu'ils ne brûlent tous. » lâchais-je simplement.
Le brun grognait en devinant que je n'allais pas le suivre. Il finit par foncer vers le bâtiment en feu après m'avoir ordonné de rester ici. Mais bien évidemment, je n'allais pas lui obéir. Je me rendis de nouveau dans la tente où se trouvait ma mère mais elle n'était pas là. Il y'avait cependant une lettre écrite de ses mains. « Trouve-moi dans le vieil entrepôt au nord du village. C'est ici que les médicaments sont stockés. Je dois veiller à ce que personne ne les vole. » disait la lettre. Maman était si attentionnée.
Je fonçai donc vers le nord en enfourchant ma moto et laissai Bruce loin de moi. J'étais pressé de rejoindre ma mère. Une fois à destination, je me dépêchai d'entrer dans l'entrepôt énorme qui s'offrait devant moi. Ma mère m'attendait.
« Tu es seule ? » demandais-je en replaçant un peu mieux mon masque sur la figure.
« Je ne t'ai pas tout dit sur moi, Jason... »
« A propos de tes opérations illégales, c'est ça ? Ecoute, on a tous fait des choses qu'on regrette, ça m'arrive aussi. Alors, t'as pas à t'inquiéter. »
« Merci, Jason. J'ai tout de même une chose à te demander. »
« Dis-moi. Je ferais n'importe quoi ! » répondis-je d'un sourire.
« Quelqu'un ici souhaite te voir. »
« Ah ouais ? » lâchais-je légèrement intéressé, car après tout, qui pouvait bien me connaître dans ce pays ?
J'avais donc suivi ma mère jusqu'au fond de la pièce où elle ouvrit une porte et me laissa entrer. Je tombai alors nez à nez avec l'homme aux cheveux noirs de tout à l'heure. Celui-ci se mit soudainement à exploser de rire en me voyant.
« Je sais que le costume de Robin est à mourir de rire, mais j'pensais pas à ce point-là. » lâchais-je.
L'homme attrapa soudainement son menton et se mit à le tirer très fort. Je fronçai les sourcils tandis que des morceaux de peau se déchiraient de son visage. Il fit tomber le masque... Faux visage et cheveux noirs tombèrent sur le sol. Et là, je le reconnus immédiatement. C'était le Joker, le bâtard qui s'en était pris à Barbara ! Que faisait-il là ?
Je reculai de surprise et me retournai pour chercher Bruce et le prévenir lorsque je vis ma mère lever un pied de biche droit vers moi. Le coup partit et m'assomma complètement.
*
J
'ouvris lentement les yeux. Ma vision fut tout de suite troublée par du sang. Etait-ce mon propre sang ? Mon crâne me faisait un mal de chien...
J'essayai ensuite de bouger mais j'avais les bras et les jambes ligotés. Je sentais le sol froid contre mon corps et cela raviva de mauvais souvenirs...
J'entendais des voix. Elles me semblaient anormalement distantes par rapport à la position des deux locuteurs. En me concentrant, je reconnus la voix de ma mère. Elle discutait avec le Joker et elle paraissait sereine malgré la présence du Joker. Puis je me rappelai qu'elle m'avait frappé. Pourquoi ? Pourquoi m'avait-elle fait ça ?
« J'ai tenu ma parole, dit-elle. Je vous ai ramené Robin. Maintenant, vous allez tenir votre parole. Vous ne dévoilerez rien de mon passé. C'est clair ? »
« Très clair, ma chère Sheila haha ! Tu m'as apporté l'oisillon que je souhaitais tellement avoir ! »
Le Joker se rapprocha ensuite de moi et d'un mouvement du pied, il me retourna pour que je sois allongé sur le dos. Ma vue était redevenue claire. Je le voyais sourire comme un taré. Ça l'excitait de torturer. Après Barbara, il allait me faire souffrir.
« Batman va venir et va te botter le cul, sale psychopathe ! » m'écriais-je alors en souriant.
Le Joker attrapa soudainement le pied de biche de tout à l'heure et me frappa directement au thorax. Je m'étais mis à cracher du sang tout en me mordant la lèvre pour me retenir d'hurler. Je devais résister le plus longtemps possible jusqu'à l'arrivée de Bruce. Ma mère m'observait sans rien faire, adossée contre une poutre. Le Joker continuait de se marrer et administra un coup de pied en plein mon visage.
« Tu...tu peux continuer, je n'ressens rien. » lâchais-je en reprenant mon souffle.
« Oh, si. Ça m'a l'air de faire très très mal. » me répondit-il en souriant encore plus.
Il s'approcha dangereusement de moi et se mit à me frapper une nouvelle fois. Puis une seconde fois, une troisième et ainsi de suite. J'encaissais chaque coup en souffrant un peu plus. Je sentais mes os se briser un par un et perforer mes organes. Il était en train de me réduire en charpie et la douleur que je ressentais était insoutenable. Aucun mot ne pouvait décrire parfaitement cette souffrance.
Bruce, dépêche-toi, répétais-je dans ma tête. Si seulement je n'étais pas ligoté !
J'entendis le rire malsain de ce clown et me mis à repenser à Barbara. C'était donc ça qu'elle avait vécu ? Cette terreur et cette colère ? Ce sentiment d'impuissance aussi ? Je ressentais tout cela à la fois.
« Ne me touche pas !! »
« Oh que si !! » s'écria le taré en me frappant encore plus fort et tout en se marrant.
Je retins mes gémissements du mieux que possible. Il allait me réduire en miette ! Je devinais facilement qu'il n'allait pas s'arrêter. Bon sang Bruce, mais que fais-tu ?
« Vais-je abîmer ton si joli visage aussi ? » lâcha-t-il avant de décider de le faire.
Un coup sur la joue gauche puis un autre sur la joue droite. J'étais à moitié sonné après ça. Ma vue se troublait de nouveau. Mes muscles me faisaient atrocement mal. J'avais envie que ça se termine. Le taré s'était remis à rire. J'essayai de me relever pour m'allonger sur le côté et l'observai en essayant de parler. J'avais envie de l'insulter mais aucun son ne sortait de ma bouche. Il se rapprocha alors de mon visage et tendit l'oreille.
« Hein ? Quoi ? Allons, articule un peu mon p'tit! Tu dois souffrir d'une petite perforation pulmonaire, héhé. » me dit-il en caressant mes cheveux.
Son geste me dégoûta. Je fronçai les sourcils et me tournai légèrement vers lui pour ensuite lui cracher au visage. Il fronça alors les sourcils, agrippa fermement mes cheveux et me cogna le visage contre le sol. Mon nez avait explosé contre l'impact et s'était mis à saigner abondamment.
« Voilà qui est des plus grossier, dit le Joker en s'essuyant le visage à l'aide d'un mouchoir en dentelle. Le premier petit prodige, lui, il était bien élevé ! »
Je me mis à lui sourire tout en le regardant d'un air de défi. J'étais content de lui avoir craché dessus. J'aurais préféré lui faire subir bien plus mais vu ma situation, je ne pouvais pas faire grand-chose.
« Je vais devoir te donner des cours de bonnes manières pour que tu sois à la hauteur de ton illustre prédécesseur... Hum, non. Je vais plutôt continuer de te ruer de coups avec ce pied de biche ! Hahahahaha hahahaha ! »
« Non !! J't'en prie, arrête !!! » m'écriais-je soudainement, pris de panique.
Je pensais ne plus jamais resubir une toute forme de torture. Je pensais que c'était fini, que plus jamais on ne me ferait du mal. J'avais été naïf et con d'avoir cru ça. J'étais foutu.
Le Joker recommença à me frapper, me torturer, me fracasser, à me réduire en miette encore et encore sans pouvoir s'arrêter. J'hurlais sous la pluie de coups. La douleur était lancinante et atroce. Je vivais un vrai cauchemar qui ne semblait jamais prendre fin.
Ma mère avait fini par craquer et s'était élancée vers le Joker pour essayer de le stopper. Il la frappa violemment au visage et ma mère s'effondra sur le sol, à quelques pas de moi. J'hurlai alors de colère mais le Joker avait fini par me faire taire.
Je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie...
Mon corps tremblait et voulait lâcher prise. J'avais froid, j'étais faible et à bout. Mon cœur avait du mal à battre normalement. Ma respiration était lente et plus difficile. Mes côtes étaient sûrement brisées. J'étais en compote. Mais je tenais trop à la vie pour mourir tout de suite alors je tenais coûte que coûte. J'allais finir par me venger !
Le Joker finit par se lasser après de longues minutes interminables. Ou peut-être même des heures ? Je ne savais plus... Le bouffon ouvrit la porte de sortie. Il épousseta son costume violet et s'étira les bras.
« Et voilà mon p'tit chéri, je vais devoir te laisser mais nous nous sommes bien amusés, n'est-ce pas ? Bon. Je me suis peut-être un peu plus amusé que toi, c'est ce que j'en déduis étant donné que tu ne dis plus rien. Oh, au fait ! N'oublie pas de dire à notre cher ami commun que je le salue. Ahahaha haha ! »
La porte claqua ensuite. Il était parti pour de bon. J'ouvris alors les yeux et fis un ultime effort pour ramener mes jambes au-dessus de ma tête et faire un tour complet. Ainsi, je pus passer mes bras devant moi au lieu de les garder contre le dos. Cela demandait beaucoup de souplesse mais je n'étais pas n'importe qui.
Je me tins alors debout et essayai de marcher. Je dus faire quelques pas, très lents, car mes jambes avaient du mal à supporter mon poids. Je me dirigeai vers ma mère mais tombai sur le sol après deux pas. Je pestai en silence tandis que ma mère reprenait peu à peu ses esprits. Son front saignait légèrement.
« Jason... » lâcha-t-elle en essayant de se relever.
Je décidai alors de ramper jusqu'à elle car marcher m'était devenu impossible. Me hisser avec l'aide de mes bras me fit cracher du sang mais je continuais de m'approcher vers elle.
« Jason ne bouge pas ! Je vais nous sortir de là ! »
Elle se releva ensuite et courut vers la porte de sortie. Elle essaya de l'ouvrir mais en vain. La porte était verrouillée de l'extérieur.
« Non, non, allez, Seigneur, je vous en prie ! » lâcha-t-elle en pleurant et en continuant de forcer sur la porte.
C'était peine perdu. Je l'observais avec peine et finis par soupirer. On était enfermé ici. Il fallait attendre Bruce. Il allait venir nous sauver. J'en étais persuadé. J'avais confiance en lui. Il sera bientôt là.
Jusqu'à ce que je l'entendis. Ce bruit. Ces bips incessants. Je cherchais leur provenance. Il y'avait un boîtier posé sur plusieurs caisses. Il y'avait aussi un décompte, le tout relié à des dynamites. C'était une bombe. Et il ne restait plus que neuf secondes...
Huit. Je paniquai. Ma mère hurlait en pleurant et en continuant de forcer la porte.
Sept. Elle appelait à l'aide. Je m'assis dos au mur.
Six. Je pensai à Bruce. A tous nos bons moments passés ensemble. A son côté paternel et surprotecteur qui m'agaçaient mais me rassuraient aussi.
« Bruce. J'suis désolé. » lâchais-je sans quitter le décompte des yeux.
Cinq. Le temps me semblait s'écouler plus lentement. Je n'entendais plus rien hormis les bips sonores.
Quatre. J'oubliai ma mère, l'usine, mon entourage, la bombe. Ma vie semblait défiler sous mes yeux. Je revoyais mon enfance, mon père, mes mères, puis ma vie à la rue et en cellule.
Trois. Je repensai cette fois-ci aux bons souvenirs. Ma rencontre avec Bruce et Dick. Mes premières nuits au manoir.
Deux. Dick. Il était là, auprès de moi. Je pouvais sentir la chaleur de son corps ainsi que sa respiration contre mon cou. Ses baisers doux, sa voix apaisante. J'avais envie de le revoir. Là, maintenant. Il me manquait. Je me rendais compte à quel point je tenais énormément à lui. Des putains de flashbacks rapides me revenaient en tête. La nuit où il m'avait partagé son secret sur sa cicatrice à l'épaule, notre bataille de céréales au chocolat, notre première mission contre l'Epouvantail puis celle avec Roy et Barbara dans les égouts. Je repensai à cette nuit où il m'avait embrassé pour la deuxième fois, après le premier baiser sous l'eau pour me donner du souffle. J'avais peur de le perdre en fait. Peur de perdre tout le monde.
Un. J'ai fermé les yeux et j'ai attendu mon heure arriver...
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Chapitre terminé ! Il était long mais très important aussi. C'est vraiment triste ce qui arrive à Jason mais ce passage était obligatoire. J'ai tellement pleuré en écrivant ce chapitre, je vous jure, j'ai la larme trop facile ! Et comme Jason est mon personnage de Dc préféré, forcément, je me sens mal quand quelque chose lui arrive...
Vous avez joué au jeu Batman Arkham Knight ? Je l'ai sur Ps4 et il est dément !! Et justement, il y'a Jason dans ce jeu (ce qui explique pourquoi j'ai acheté ce jeu précipitamment xD) Il y'a la fameuse scène où il se fait justement battre par le Joker... Le revoir ainsi, si faible et désespéré, dans un jeu, sans que je puisse rien faire pour le sauver.... j'avais les larmes aux yeux et mes mains tremblaient !!! Ce n'est pas un mensonge :C
Bref, rdv au chapitre suivant ! :C
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