- Chapitre 9 -

« Papa... Pourquoi je dois t'accompagner, alors que je me préparais psychologiquement pour demain ?

- Parce que tu vas m'aider à choisir.

- Mais une clé USB, tu peux te l'acheter tout seul !

- Tu pourras te prendre quelque chose, si tu veux. », me proposa mon père, en me désignant du regard le rayon roman.

Ah, le fourbe ! Il savait très bien que l'on pouvait m'acheter très facilement quand il y avait un livre à la clé.

« Tu me connais trop..., grognai-je dans ma barbe.

- Je suis ton père, en même temps. Bon, on va choisir la clé USB puis on ira voir les livres. »

Après avoir mis cinq minutes à trouver l'endroit où était entreposer ces foutus clés USB, quinze minutes à supporter mon père et « La 32 GB ou la 64 GB ? », et quinze autres minutes à le convaincre de prendre la rouge à 64 GB, nous nous rendîmes enfin au rayon divin des romans ! « Alors, lequel vais-je avoir la joie de lire ? », songeai-je, heureux en imaginant déjà mes futures nuits blanches avec mon prochain livre entre mes mains, allongé sur mon lit, ma lampe de chevet allumée, tout en faisant attention à ne pas me faire choper par mes parents. J'étais un vrai drogué de livre. C'était mon essence, mon moteur, ma raison de vivre ! Euh... Peut-être pas ma raison de vivre, il ne fallait pas exagérer quand même.

Je parcourus des yeux le rayon, plein à craquer de bouquins colorés et énormes, comme je les aimais. Sauf que, au bout de trois minutes, je remarquai un tout petit problème : je possédais la moitié de ce que le magasin vendait.

Je trifouillai avec plus de vigueur, tentant de chercher la perle rare, tandis que mon père, lui, était sur son téléphone. Je voulais un livre, bordel !

« Vous avez besoin d'aide ? », m'interpella un employé de la boutique, l'air apeuré.

Ah. J'avais peut-être fait un peu trop de bruit, à me comporter tel un ours enragé qui cherchait de la nourriture. Seulement, moi, je ne demandais qu'un simple livre ! De toute façon, je ne pouvais voir l'apparition de cet homme que comme un ange, venu du ciel, pour réaliser mon souhait.

« Ah, oui, s'exclama mon père, qui avait enfin délaissé son écran. On cherche un livre pour ce jeune homme ici présent.

- Un gros best-seller, rajoutai-je pour qu'il évite de me rapporter un livre de gamin.

- Laissez-moi une seconde... »

L'homme, dont sa carte d'employé indiquait qu'il se nommait Joseph, chercha dans les étagères et me donna une des œuvres de Guillaume MUSSO.

« Je suis désolé, mais je le possède déjà. »

Joseph reposa le bouquin et recommença aussitôt à en chercher un autre. Suite à plusieurs propositions, que j'avais refusées également, puisque je les avais aussi, l'homme désespérait et avait demandé de l'aide à une de ses collègues. Celle-ci s'appelait Christine.

« Mmm..., réfléchissait Christine, après que Joseph lui avait exposé mon souhait. Et La Passe-Miroir ?

- Tiens, oui ! Je n'y avais pas pensé ! », s'écria l'employé, en se tapant le front.

La Passe-Miroir ? Ça me rappelait quelque chose.

La femme me ramena un livre portant le même titre. J'étais content de voir la grosseur de celui-ci.

« Et celui-là, vous l'avez ?

- Non.

- On peut te laisser, alors ? s'enquit Joseph, exaspéré de mes caprices.

- Oui, c'est bon. »

En regardant une nouvelle fois ce roman, un souvenir me revint à l'esprit : Manon lisait le même ouvrage, ce jour-là, à la maison de retraite. Décidément, j'enchaînais coïncidences sur coïncidences !

« Adrien, on y va ! », cria mon père, posté devant la caisse, prêt à payer nos courses.

Une fois mon livre et sa clé USB achetés, nous repartîmes dans la voiture pour rentrer à la maison.

« Papa, merci de m'avoir amené, finalement. J'ai pu acheter un super roman. », lui avouai-je, avant de retourner rêvasser derrière la fenêtre sale de notre voiture.

•••

« Qu'est-ce que tu fais, encore ?! vociférai-je, en voyant Jérémie qui était en train de paramétrer mon réveil.

- Je change ta station radio, ça se voit pas ?

- Mais de quoi tu te mêles ? Laisse Nostalgie tranquille !

- Comme tu veux. Mais ne viens pas te plaindre lorsqu'on te dira que tu ne connais que des vieux nanars.

- Parce que, Goldman et Queen, ce sont des vieux nanars ? rigolai-je devant la culture musicale de mon frère assez limitée.

- Dis, c'est quoi ton livre ? »

Comme d'habitude, il avait réussi à changer de sujet.

« Un roman que je vais dévorer.

- Bonjour l'indigestion ! Tu veux du ketchup ? ironisa-t-il, se trouvant très drôle.

- En fait, j'aimerais que tu sortes de ma chambre. »

À la place de se casser d'ici, mon frère se rapprocha, m'arracha mon livre des mains et le détaillait dans tous les sens.

« Eh, mais ce ne serait pas le livre de cette fille-là... Manon ?

- Oui, c'est bien le même. Et alors ?

- Comment ça, « et alors » ?! Ça montre juste que les preuves ne font que s'accumuler !

- Quelles preuves ?

- Celles de ton amour pour Manon, bien sûr ! hurla-t-il comme si c'était une évidence.

- Jérémie, combien de fois vais-je devoir te le répéter ? On est AMIS. Enfin... Je crois, soupirai-je en me laissant tomber sur ma chaise de bureau.

- Quoi ? Tu n'es même pas sûr d'être ami avec elle ? s'étonna-t-il. Comment c'est possible ?

- Elle ne m'apprécie pas. »

Je posai mon précieux achat sur mon bureau et commençai à faire tourner ma chaise sur elle-même.

« Et toi, tu l'apprécies ?

- Ouais.

- Et tu voudrais qu'elle t'aime bien ?

- Ouais.

- Si elle ne peut pas te voir en peinture, c'est parce que tu l'as fait chier ?

- Ouais.

- Mais t'es con, aussi ! Pourquoi tu emmerdes les filles ? Je suis sûr que, quand tu seras vieux, tu seras puceau et seul !

- Faut pas pousser, non plus ! m'indignai-je. Tu crois que t'es mieux, toi, avec tes dessins animés de filles ?

- Oui ! Parce que je suis sympa, moi ! Attends, j'ai une idée ! cria-t-il, en se cachant le visage avec ses mains, dès qu'il avait vu que j'allais le dégager de mon lit.

- Quoi encore ?!

- Tu n'as qu'à te comporter comme avec Paula ! Comme ça, ta future copine t'aimera bien ! », me garantit Jérémie avec un petit clin d'œil au passage.

Que quelqu'un me retienne pour que je ne crie pas... ou que je n'aille pas défoncer un mur.

« Jérémie, oublie-la.

- Mais pourquoi tu ne veux jamais que je parle d'elle ?

- C'est une connasse. Voilà pourquoi.

- Non, c'est ta meilleure amie !

- C'était. Allez, dégage. », lui ordonnai-je, très en colère.

Lui aussi énervé, Jérémie partit en claquant la porte.

Connasse. Pétasse. Pouffiasse. Tous les mots qui se terminaient en –asse la définissaient. Cette fille qui se nommait Paula MANART. Petite conne que j'avais le malheur de connaître depuis mes cinq ans.

« Tu sais quoi, Paula ? Va te faire foutre ! »

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Yoooooo !

Encore une fois, je suis à la bourre. Et, encore une fois, je suis désolée.

Je ne comprends pas pourquoi ce chapitre est plutôt court. J'y ai mis tout mon talent, pourtant ! C'est peut-être pour ça, que c'est court...

Bref !

Je suis plutôt déçue. Je vous avais demandé de trouver le clin d'œil  présent dans le chapitre 5 et 8. Personne n'a trouvé ! J'étais consciente qu'il était assez compliqué, mais quand même.

Voilà la réponse :

Mais bon ! C'est pas grave.   :)

N'hésitez pas à me donnez votre avis et à bientôt pour le prochain chapitre !

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