- Chapitre 35 -
INFO IMPORTANTE en fin de partie, merci de la lire !
Et bonne lecture. ;3
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« Pardon ? siffla ma mère, à la fois énervée et interloquée. Tu veux bien répéter ? »
En face de moi, les mains plongées dans son sac entrouvert, ne se préoccupant presque plus de l'objet qu'elle cherchait quelques instants plus tôt, elle me fixait avec une étrangeté indescriptible qui fichait la chair de poule.
Aaaaah... Si je n'avais pas entendu cette révélation, ce soir-là, je n'en serais pas là. Fais chier.
Le lendemain de mon « manque de volonté » - mots employés par ma gentille mère -, j'étais retournée au lycée, comme si rien d'extraordinaire ne s'était produit la veille. Bien évidemment, cette rentrée en matière n'avait pas été des plus discrets... Et être la victime de regards interrogateurs, inquiétés, plaintifs, excédés, moqueurs et hautains toute la journée - que disais-je, durant tout le reste de la semaine ! - ne me plaisait pas.
Non, ça me saoulait carrément, plutôt ! Sentir toutes ces prunelles aux sentiments divers et variés se poser sur moi, me scruter de la tête aux pieds... Ça ne me mettait pas mal à l'aise - peu de choses me foutaient la honte, à vrai dire -, mais même les professeurs s'y mettaient. Et ça, c'était un autre problème.
Mais je devais laisser leur idiotie de côté. Sinon, ça m'énerverait.
Lors de mon retour, Louise et Charlotte me racontaient tous les éléments de ce que j'avais provoqué : devoir de géographie reporté, séjour à l'infirmerie, mes parents avertis, l'arrivée de mon père en catastrophe... Dans les moindres détails - j'avais même l'impression d'avoir été spectatrice, comme les autres.
Apparemment, quand mon père parlait avec une surveillante et le directeur, je m'étais en quelque sorte « réveillée ». Mais ne voulant pas me vexer, les filles ne m'avaient pas tout dévoilé sur mon attitude douteuse - vu leurs têtes, je croyais fortement que je m'étais mise à ronfler en marchant ou à baver tout le long du trajet, un truc dans ce genre-là...
Si ça s'était passé exactement comme ça, je comprenais mieux pourquoi ils me regardaient tous comme une bête curieuse répugnante, prête à leur sauter dessus - ça ne les excusait pas pour autant.
Donc, une fois « levée », ils avaient profité de l'occasion pour m'emmener dans la voiture de mon père et ce dernier me ramena à la maison.
Par contre, je ne savais pas ce qui s'était déroulé en suite. Mais je l'imaginais sans mal me proposer de rester sur le canapé et d'attendre que je me rendorme - ce qui ne devait pas être très long à obtenir, vu les autres commentaires que j'eus sur mon état « énergique » -, pour ensuite filer à l'anglaise et se rendre à son boulot. Il ne m'avait pas raconté sa version des évènements, mais ce n'était pas la peine. J'étais quasiment sûre de moi.
Après tout, mes parents ne m'aimaient pas. Alors, pourquoi est-ce qu'ils prendraient soin de moi, au juste ?
Ce serait une véritable perte de temps pour eux ! Et l'énergie utilisée pour s'occuper d'un enfant... Non, non, trop épuisant ! Mieux valait l'employer dans leurs superbes métiers et laisser l'enfant en question se débrouiller tout seul, semblable à un grand tout fraîchement diplômé d'une université fastidieuse ! Et puis, quand celui-ci n'accomplissait pas ce qu'ils exigeaient, ils le laissaient croupir, telle une merde, dans une pièce bien noire et lugubre pour qu'il comprenne la leçon ! Magnifique, n'est-ce pas ? Une pédagogie pareille, il faudrait que le monde entier l'adopte !
Voici ce que je pensais. À ma manière, je ressentais et déversais toute ma haine créée par mes parents de façon ironique et sarcastique pour me laisser berner par mon propre jeu : me persuader que ça ne me faisait ni chaud, ni froid.
Mais ça n'avait pas fonctionné.
Après cet « incident honteux » - toujours les propos de ma mère -, mes parents furent pire qu'auparavant : travailler, réviser, manger rapidement... Et au moindre faux pas de ma part - qui se résumaient à ne pas respecter le planning qu'ils m'imposaient, par faute de temps -, je me retrouvai en prison dans la « Pièce Inutile » des heures et des heures.
« Youpi, j'adore y aller ! », s'exclamerait un taré. « Oh non... », se lamenterait un abruti. « C'est pas juste ! », pleurnicherait un demeuré. « OUIN ! », crierait un débile.
Moi, je ne disais rien. À chaque fois que mes parents m'envoyaient dedans, je songeais juste à quoi je réfléchirais durant ma peine.
Et ce fut ainsi que je me mis à méditer sur quelque chose de très joyeux et distractif : mon existence.
Peut-être que ma famille entière me détestait en secret, elle aussi, comme mes parents ? Était-ce les seuls ? Charlotte et Louise... M'aimaient-elles vraiment ? Que pensaient-elles vraiment de moi ? Je les humiliais ? Et puis, si mes parents ne voulaient pas de moi, ils auraient opté pour l'avortement ! Quoique, je savais que ma mère n'était pas pour et répétait sans cesse : « Ceux qui font ça ont raté leur vie. »... Mais elle y faisait allusion, ce soir-là, en hurlant à mon père qu'il l'avait empêchée de passer à l'acte pour me... supprimer.
Devais-je réellement continuer de vivre ?
Une envie de mourir s'était donc emparée de moi pendant treize jours - je les comptais. Je ne mangeais presque pas, dormais quasiment plus, repérais sans cesse les couteaux de cuisine sans le vouloir, me demandais si se faire écraser par une voiture faisait trop souffrir, souhaitais me défenestrer lorsque une fenêtre d'étage ouvrait sur la cour du lycée... Et il restait encore un tas d'autres choses peu optimistes et sympathiques, dont je ne voulais pas spécialement me rappeler.
L'idée de donner un sens à ma présence sur cette planète ne m'arrivait jamais à l'esprit et je continuais à broyer du noir un certain temps.
Pourtant, une dernière et ultime question me vint en tête : et Adrien ?
Je m'étais mise à cogiter à son sujet. En quelques jours - quatre, pour être précise -, j'avais compris quelque chose de très important qui, au début, me laissait perplexe.
Je l'aimais.
Brrr ! Je n'arrivais toujours pas m'habituer à cette phrase - que je trouvais assez crétine, par ailleurs. Et au fait que j'aimais Adrien, aussi. Pourquoi j'étais tombée amoureuse de lui, en fait ? Parce qu'il était gentil, cool, drôle, étrange et différent des autres chieurs ?
Mouais, peut-être.
Bon, je ne me l'étais pas jouée du style : « Pourquoi lui ?! Je le HAIS ! » - enfin, juste un chouia, après cette phase était passée.
Non, j'avais réfléchie calmement, intelligemment et... Je supposais... Argh, allais-je vraiment proclamer ça ?! Calmement, intelligemment et...
Et « amoureusement ».
Beurk, du langage de grosses niaises ambulantes ! Beurk, beurk, BEURK !
En même temps, j'étais amoureuse, non ? Être cruche, nigaude, godiche, naïve et nunuche - comme Cassiane, pour faire simple - devraient faire partie de ma personnalité, dorénavant !
Hmm...
Non, je retirais ce que je venais de songer : je ne me comporterais JAMAIS comme cette blonde de Cassiane ! Jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, ja-
« Je t'ai ordonné de répéter, il me semble ! », grinça ma mère, retournée maladroitement dans ses fouilles de sac à mains, me sortant de mes pensées... « amoureuses » - BRRR !
Je respirai un grand coup, légèrement angoissée à l'idée de ce que j'allais déclencher. Allez, ce n'était qu'une simple formalité. Après, ce serait terminé. Terminé...
Oui, fini.
« J'attends. », insista-t-elle, qui commençait sérieusement à s'agacer - autant par moi que par son objet introuvable.
Même si je savais ce que je faisais, un stress énorme s'empara de moi-même et se propagea dans tout mon être, de la narine gauche jusqu'à l'ongle du petit orteil droit.
Finalement, je le jetai comme je pus et rappelai alors les dires que je prononçai avec un drôle de courage, qui était assuré et craintif :
« J'en ai marre de vous, voilà ce que j'ai dit. »
Ma mère, aussi rapide que le super-héros Flash, se trouva devant moi et me gifla dans la même seconde.
« Non, mais tu t'entends parler ? maugréa-t-elle, accompagnée d'une attitude supérieure et flegmatique, qui la caractérisait bien. Tu n'as pas honte ?
- Et vous ? Vous n'avez pas honte de ce que vous me faites, tous les deux ? », ripostai-je, sur le même ton agressif et curieux - même si je ne paraissais pas aussi confiante que je le souhaitais.
Cette fois-ci, elle me fit le même coup que le jour de ma réunion avec « moi-même » - un vrai bazar, cette journée - et un gigantesque revers m'envoya brusquement sur le sol. Mal retombée, mon poignet gauche souffrait avec moi.
« Espèce de petite conne ! Après tout ce qu'on s'oblige à faire pour toi... Voilà comment tu nous remercies ?! s'insurgea celle qui m'avait donné cette vie, d'un œil effrayant et mort. Tu te révoltes ?! Eh ben, tu vas voir : moi aussi, je peux être rebelle, quand je veux ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait : un puissant coup de pied s'abattit sur mon abdomen. Inconsciemment, je me mis à tousser, les mains sur le lieu d'impact. Ah, ce que ça faisait mal !
Ma génitrice, sûrement lassée par ma « réaction rebelle », ne me laissait plus le temps de répliquer et m'assenait d'une nouvelle fusillade de pieds. Puis, brutalement, une décharge électrique me parcourut l'ensemble de mon organisme, des gouttes de sang coulèrent sur mon cou et giclèrent par terre.
Elle m'avait pété le nez.
« Ces cons me sortaient tous : « Avoir un enfant, c'est merveilleux. »... Tu parles d'une connerie ! s'écria ma procréatrice de toutes ses forces. Ils sont tous aussi répugnants les uns que les autres ! »
Et moi, qu'est-ce que je devais dire, au juste ? En primaire, les professeurs nous affirmaient tous, sans exception, que « nos mamans feraient n'importe quoi pour nous protéger ». Ah oui, elle me préservait beaucoup, la conjointe de mon père !
Au moins, tout fonctionnait à merveille. Plus besoin de la provoquer : elle mordait parfaitement à l'hameçon. J'espérais seulement que ça s'arrêterait bientôt, parce que je commençais à trouver cette « correction » douloureuse... Et je ne voulais pas tomber à cours de batterie.
Mon vœu fut exaucé de la meilleure des solutions : mon père, impatient, comme à son habitude - heureusement pour moi ! -, klaxonna pour signifier à ma fondatrice qu'il s'exaspérait de l'attendre. Cette dernière grimaça. Avant de sortir de la maison, son sac au bras, rajustée, recoiffée et remaquillée, elle me lança sur son éternel ton glacial :
« Cette discussion n'est pas terminée, crois-moi sur parole. »
J'attendis une dizaine de minutes pour me soulever du sol avec ce qui me restait d'énergie, une fois tranquille - l'Opel roulait dorénavant bien loin, à des centaines de mètres d'ici.
Je me dirigeai alors vers notre télé - péniblement, car mon poignet n'y mettait pas du sien et mon nez marquait son territoire partout avec le liquide rouge.
À ses côtés se trouvait mon téléphone, entreposé pour se souvenir de la scène entre moi et « Maman ». Je le pris et stoppai la vidéo, qui durait douze minutes et trente-cinq secondes.
Ma pitoyable existence et Adrien n'étaient pas les seules choses qui m'avaient occupé le cerveau, ces dernières semaines. Il y en avait une dernière. Une plus cruelle, plus amère, plus insensible, plus ingrate.
« Je devrais dire à Maman qu'elle est superbe à la caméra... Mais la police s'en chargera pour moi. »
Plus vengeresse.
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BONJOUUUUUUR ! Est-ce que vous allez biiiiiien ?
(j'ai l'impression d'être une animatrice radio, c'est fou)
Bref, je dois vous parler.
(le suspens monte...)
En fait, je pars ce week-end pendant deux semaines. Donc, pendant deux semaines, je ne serais pas active, pas présente et il n'y aura PAS de nouveaux chapitres de POMD.
TATATAAAAAAA !
Je sais, ce n'est pas TRÈS grave, quand on y pense, mais je préférais vous mettre au courant de « l'actualité ». XD
Voilà... Au revoir. :)
P.S. : Je me permets de faire de la pub pour une œuvre wattpadienne qui est plutôt récente et sympathique, puisque je SAIS que c'est vachement dur de se lancer.
« Beautiful Scars » de bellasarboobs qui participe aux Wattys2017, à ce que j'ai compris (parce que je ne comprends pas grand chose, avec ce foutu cerveau !), et si je vous conseille cette histoire, c'est qu'elle n'est PAS clichée, même si le début fout le doute (mais je ne suis pas mieux avec POMD, n'est-ce pas ? :p ).
Allez au moins lire le résumé, avant de juger, siou plaît. Je vous jure que ça vaut au moins un coup d'œil.
:3
ENCOURAGEMEEEEEENTS !!!!
(go, Ruel !)
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