- Chapitre 29 -

« Enfin, Adrien, ce n'est pas aussi grave que tu le penses.

- Et moi, je t'assure que si ! me défendis-je devant mon père indifférent, alors que les évènements me concernant n'étaient pas de bons augures. Cette matinée ne peut m'annoncer qu'une journée catastrophique !

- Qu'est-ce que tu peux dramatiser pour si peu..., soupira-t-il. Ce ne sont que des dents de sagesse. Et puis, ce n'est qu'un vendredi banal, aujourd'hui.

- Mais ça va faire mal ! le contredis-je, peureux.

- C'est pour ça qu'on a inventé l'anesthésie générale, Adrien, pour que tu souffres moins.

- Peut-être, mais ils vont m'arracher les quatre ! argumentai-je une nouvelle fois.

- Oh, pauvre petit chou ! railla mon père. Tu veux un câlinou pour aller mieux ? »

Vexé devant tant de dureté injuste, je me renfrognai, tout en me replaçant sur mon siège. Non, mais quelle cruauté de la part d'un père ! Ne pas penser au pauvre sort de son fils, quel comble ! S'il lui arrivait une tuile à celui-là, je ne l'aiderais pas, na !

Après avoir lâché toute ma colère, telle une bombe, je me reconcentrai sur l'importance d'aujourd'hui.

Ce n'était pas un « vendredi banal », comme le prétendait mon père. Pas du tout. Mais un jour où je devais jouer le tout pour le tout. Enfin, si j'arrivais à lui en parler. Oui, j'allais y parvenir et à concocter un plan avec elle, ma future alliée ! Et nous serions d'un grand secours pour Manon !

Même si j'aurais préféré que cela n'arrive jamais.

« Bon, Adrien, arrête de broyer du noir, me réprimanda le « Père Indigne ». Ce n'est pas de ma faute si t'es mal luné. Tu n'avais qu'à pas te lever si tôt. Se réveiller aux aurores pour un rendez-vous à neuf heures trente, quelle idée aussi ! »

Comme si je pouvais contrôler mes cauchemars.

Tandis qu'il continuait à me gronder sur mon « acte irresponsable » - ou pour mon manque de flemmardise -, je me surpris à avoir un mauvais pressentiment sur la suite de cette journée. Un super hyper méga très mauvais pressentiment ! Comme l'Apocalypse pointant le bout de son nez, une invasion extraterrestre de la planète XYZ, une crise planétaire, ou pire encore : la disparition de tous les livres de la Terre !

Me voilà bien... Le meilleur moment pour commencer à stresser, c'était bien tout de suite, lorsque mon père garait la voiture devant l'école. La poisse ! Surtout que je ne sentais pas l'odeur du bonheur, maintenant.

Journée de merde, journée de merde, journée de merde, journée de merde, journée de merde, journée de merde, journée de merde...

Je répétai ces mots intérieurement jusqu'à ce que mon père me ramène à la réalité et me demande de sortir de la voiture, ce que je fis sans discuter plus longtemps. Quand je vis la voiture au loin, n'étant plus qu'un simple et minuscule point, je me tournai vers le portail rouge qui séparait l'établissement scolaire du reste du monde.

Je devais la convaincre de faire équipe avec moi.

Je n'avais pas le droit à l'erreur.

J'y arriverais coûte que coûte...

Ou pas. Et si j'en étais incapable ?

Mais non, j'y arriverais, je me l'étais juré ce matin !

Oui, mais elle ne me croirait peut-être pas...

Toutes ces phrases se bousculaient les unes contre les autres pour devenir le centre de mes pensées, ce qui créait un véritable bric-à-brac d'idées - véridiques ou bien idiotes - dans ma tête.

Finalement, après plusieurs grandes inspirations et expirations, je conclus tout ce bazar en me disant : « Pour Manon ! ». Ainsi, une fois déterminé, je franchis les portes d'un rouge éclatant et me retrouvai dans la cour du collège.

Dès que je fis quelques pas, j'entendis à ma droite :

« Eh, Alexandra, c'est pas Adrien PEMLER, là-bas ? »

Je m'agaçai bruyamment. Malheureusement, je devais également faire des ravages au collège - comme me l'avait remarqué Manon, hier, au secrétariat.

« T'as raison, affirma une petite voix gracile, c'est le même garçon que sur la photo qu'a prise ma sœur. »

Pardon ? Une photo de moi ?

Je sortis mon téléphone en faisant mine de lire un message de quelqu'un, afin de continuer à entendre leur conversation. Je savais qu'espionner était mal, mais cette règle ne m'importunait plus lorsque la discussion en question me concernait.

« Il est tellement beau ! s'émerveilla la petite nommée Alexandra. Je comprends ma sœur, maintenant.

- Elle est en Première, pourtant, constata son amie, perplexe. Elle s'intéresse aux plus jeunes qu'elle ?

- Quand ils sont magnifiques, oui ! », s'exclama Alexandra, avant de rire avec son amie.

En plus d'avoir des paparazzis, j'avais aussi des « prétendantes » plus âgées que moi ?! Pitié, je n'en connaissais aucune ! Comment avait-elle pu tomber « amoureuse » de moi ?

Ma « beauté » devait y être pour quelque chose, j'en avais bien peur.

Je décidai de continuer mon chemin, trop énervé pour rester à écouter des conversations aussi superficielles. Seulement, d'autres collégiennes vinrent à ma rencontre lorsque je me trouvai au milieu de leur cour. Elles me lancèrent en chœur :

« Salut !

- Bonjour. », me contentai-je de répondre d'une voix morne.

Apparemment, cette réponse leur convenait, puisqu'elles rougirent en même temps. Je ne savais pas si c'étaient pour se rendre « mignonnes », mais elles m'énervaient déjà.

Je les regardai, attendant une raison pour cette approche en groupe, mais aucune d'elle n'osa élever la voix et elles bégayèrent ensemble des « Oh ! », des « Ah ! » et même des « Euh ! ». Agacé, je déclarai froidement :

« Quoi ? »

Ma réaction agit comme des électrochocs, car les collégiennes sursautèrent devant mon regard de glace. Ouh, que j'étais méchant ! Je leur avais lancé un « Quoi ? » tellement pétrifiant qu'elles en étaient frigorifiées ! Comment pouvais-je être aussi « insensible » face à des gamines aussi gentilles ? Ciel, j'étais un monstre sorti tout droit des Enfers !

Bon, je commençais à en avoir marre, moi.

Alors que j'allais reprendre la route pour le lycée, la plus grande de ces filles se permit de me demander :

« Est-ce que c'est vrai que tu sors avec une Cassiane LEBRUN depuis lundi ? »

Ah. Je voyais mieux.

Je revins vers elles, qui tremblaient sur place comme s'il y avait des marteaux-piqueurs à côté, et détruit la rumeur en articulant un simple et efficace, accompagné d'un petit sourire moqueur :

« Bien sûr que non. »

Puis, je les laissai enfin en plan. J'espérais que ces collégiennes allaient répandre la « bonne nouvelle », car j'en avais plus qu'assez que les autres pensaient que je sortais avec elle.

J'arrivai au lycée, de nouveau sous le regard de nombreuses personnes. Tous me saoulaient à me fixer comme ça. Je n'étais pas une personne si importante qu'ils voulaient le croire !

Lorsque je traversai le lycée, je vis du coin de l'œil celle que je cherchais : Louise BRIVOT. Cette grande blonde à lunettes, alias une des meilleures amies de Manon, était celle qui coopérerait avec moi à partir d'aujourd'hui. Enfin, si elle acceptait.

Louise se trouvait dans un coin de la cour, solitaire, sur son téléphone et écrivait sur une sorte de bloc-notes où figurait : « Video Games Are Life », avec des personnages versions miniatures de jeux vidéo : Link, Zelda, un mec bizarre recouvert de bandages et d'un œil rouge sur le torse, Mario, Luigi, ainsi de suite. Elle semblait très appliquée. Ses cheveux très longs lui tombant tout le temps sur le visage, elle n'arrêtait pas de les remettre derrière son oreille gauche, même si c'était peine perdue.

Lorsque j'arrivai à sa hauteur, elle ne me remarqua pas. J'essayai d'attirer son attention, mais elle ne releva même pas la tête.

Je ne savais pas si je préférais être adulé ou ignoré.

N'ayant plus d'autre choix, je lui fis remarquer ma présence à l'aide d'un : « Hum hum ! ». Louise stoppa sa rédaction, haussa ses yeux vers moi et me regarda, impatiente de pouvoir reprendre ses recherches en ligne.

« Qu'est-ce qu'il y a ? questionna-t-elle rudement.

- Euh... Je dois te parler d'un truc. »

Elle me jugea et posa sa tête sur son coude pour jouer avec son crayon Kirby.

« T'as intérêt à ce que ce soit important, prononça-t-elle. Il ne reste que quinze minutes avant la reprise des cours et je n'ai pas terminé de noter les indices sur l'intrigue du prochain The Legend Of Zelda. Viens en donc à l'essentiel, je n'ai pas de temps à perdre. »

Eh ben. Je comprenais pourquoi elle était la meilleure amie de Manon. Elles avaient la même philosophie : ne gaspiller aucune minute de leurs vies.

« Tic-tac tic-tac tic-tac... », fredonna banalement Louise, toujours concentrée sur la petite figurine rose de son crayon.

Ne voulant pas rater ma seule chance de la convaincre du harcèlement de son amie, je me dépêchai de lui avouer :

« C'est à propos de Manon ! »

Surprise, Louise se stoppa. Elle tapota avec sa main la place à sa droite pour m'intimer à m'y asseoir et m'informa de sa décision :

« Explique-toi en cinq minutes. Après, je ne t'écouterai plus. »

Je m'assis où elle me l'avait indiqué et lui obéis en développant :

« Elle est harcelée. »

Louise ouvrit la bouche, les yeux exorbités, puis la referma. Quelques instants de réflexion plus tard, elle finit par exiger :

« Je veux des preuves.

- Son agenda noir, elle l'a changé, n'est-ce pas ?

- Oui, c'est vrai. Et alors ?

- Dedans se trouvaient des phrases humiliantes. Hier, elle a affirmé qu'elle l'avait perdu, mais je suis certain que ce sont les personnes qui ont écrit dedans qui l'ont volé.

- Comment sais-tu tout ça ? »

Merde.

« Je... J'étais au secrétariat pour les prévenir de mon rendez-vous de ce matin, lorsqu'elle y était. Nous avions attendu Josette ensemble, puisqu'elle n'était pas encore là, prétendis-je le plus naturellement possible - même si c'était vrai, en soi.

- Mais bien sûr, ricana-t-elle. Et main dans la main, tant que t'y es ? Depuis quand vous seriez amis, hein ? Me prends pas pour une Iop et dis-moi comment tu sais ça.

- Une quoi ? interrogeai-je, déconcerté par son expression bizarre.

- Une Iop, répéta-t-elle en insistant bien sur le son « i ». C'est un clan dans Dofus, mais j'imagine que tu ne connais pas. »

D'abord abasourdi devant ses propos sûrement pas sympathiques, je me ressaisis rapidement et continuai :

« Je te dis la vérité ! En attendant, faut faire quelque chose pour elle ! Tu veux l'aider, oui ou non ? »

Sans pour autant me prêter plus d'attention après notre échange pour le moins original, Louise rangea son bloc-notes, prit son téléphone et son sac en bandoulière. Elle se leva et m'annonça d'une voix sèche :

« J'ai ma petite idée sur qui s'est amusé à faire ça. En attendant, toi, reste en dehors de cette affaire. Je m'en débrouille. »

Ensuite, elle partit. Certainement à la recherche d'un coin plus tranquille.

Au moins, je l'avais persuadé que c'était vrai.

⚪⚪⚪⚪⚪⚪⚫⚫⚪⚪⚪⚪⚪⚪

Ça y est, je suis inscrite aux Wattys2017. Je ne sais pas comment ça marche, mais je crois qu'il y a une sorte d'histoire de nomination. Donc, si ça vous dit, vous pouvez nominer cette histoire, ou bien parler d'elle autour de vous. Ce serait pour moi bien plus que gagner de savoir que vous partagez mon œuvre.

Je sens que je vais partir dans le ‹‹ je veux émouvoir mes lecteurs ››, donc je vais essayer de repartir dans la connerie.

JE SUIS EN VACANCES !!!!!
(en conclusion : je sortirai un chapitre dès que je le pourrais, pas forcément que le dimanche)

Enfin, bref. Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? :p

Bonne journée/soirée ~

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top