- Chapitre 22 -

« Arrête de t'enfuir ! Reviens te battre, sale lâche ! »

Et toi, t'es qu'une sale pouffe rousse ! Et je n'avais aucune arme, pauvre abrutie ! Comment pourrais-je combattre ?

J'entendis de nouveau l'écho d'un son de violoncelle retentir. Oh non, pas encore ! Elle remettait ça !

Je courus plus vite, mais trop tard : ses notes de musique explosèrent partout, surtout à mes pieds. Je sautai pour ne pas me prendre leurs ondes en pleine tronche, mais c'était peine perdue, car la Musicienne avait bien joué son coup. Mon pied gauche avait été touché.

« Bien joué, Marie ! félicita le conducteur, à bord de sa vieille voiture. Mais tu ne pourrais pas jouer du Rolling Stones, la prochaine fois, dis ?

- Non, pas envie. », se contenta de répliquer la rousse, qui était sur le toit du véhicule, à côté de son instrument musical.

Tout d'un coup, j'entendis un vélo arriver et le sol trembla. Je me retournai, en continuant de courir, et vis l'étrange : Lucky Luke, le célèbre cowboy, me poursuivait à bicyclette, tandis qu'un garçon enrobé à lunettes se prenait pour un cavalier d'une partie d'échec, une épée en loukoum à la main... qu'il mangeait ?

C'étaient quoi, ces ennemis ? J'avais ingéré une substance illicite, hier soir, avant d'aller me coucher pour les imaginer comme ça ? Et j'avais vraiment besoin de deux clowns de plus. C'était vrai que je n'en avais pas eu assez avec les deux premiers dans la voiture – même si un des deux était dessus.

« Je vais te rouler dessus, sale hypocrite ! hurla le personnage de Maurice de BEVERE.

- Et moi, je t'écraserai ! », s'égosilla l'autre, entre deux bouchées de sa délicieuse glaive.

Puisque j'étais dans un rêve, je me mis un petit coup de boost, après avoir soigné ma blessure de tout à l'heure, afin de les semer. Quoi ? Ils étaient dans mon monde, après tout ! Il ne fallait pas s'attendre à ce que je perde. D'ailleurs, je devrais penser à une arme pour me défendre de ces intrus.

« Victor, t'es à fond, là ? AH ! cria la joueuse de violoncelle, pendant que j'entendis la voiture déraper. Fais gaffe quand tu conduis ! Je te rappelle que je suis sur la voiture !

- Je sais, je sais ! Arrête de me prendre pour un débile ! »

Génial, ils recommençaient avec leurs disputes de couple, ces deux-là. Toute une intrigue sur leur histoire d'amour pour ça ?

Je continuai à courir, toujours poursuivie par mes quatre terribles ennemis : une violoncelliste chiante, un garçon fan de Rolling Stones et de vieilles bagnoles, un chevalier, dont la monture était un pion d'échec, qui dévorait son équipement en loukoum, et Lucky Luke sur un vélo. Rien de plus normal.

Je regrettais vraiment mon Prince Charmant.

« Bon, fini de rigoler. Place à BACH ! », déclara Cheveux Frisés, avant d'entamer son morceau.

Une nouvelle fois, je me mis à esquiver ses merdes sonores du mieux que je pouvais, mais elle n'y était pas allée de main morte. Ça pétait de partout !

La terre sous mes pieds rendit l'âme et elle devint des millions de petits morceaux voltigeant dans les airs, me laissant tomber dans le vide. En levant la tête vers l'endroit où je me trouvais quelques instants plus tôt, plus haut, j'observai mes abrutis de poursuivants, qui semblaient engueuler la désignée Marie de m'avoir fait tomber aussi bas.

Bande de nazes. Et puis, vous ne vouliez pas me tuer, à la base ?

Puis, un autre personnage entra en scène : le Prince PEMLER.

Manquait plus que lui.

Celui-ci plongea avec grâce, en poussant la Musicienne – bien fait –, pour me rejoindre. Une fois près de moi, il me tendit sa main.

« Viens, Manon ! Attrap-

- Ah, non ! J'en ai marre de vos conneries. Et bravo pour ton beau saut de l'Ange. Vingt sur vingt. Le problème, c'est que ça ne sert à rien, vu que tu ne sais pas voler, puisque que tu n'es pas un Ange. Et laisses-moi un peu, merde ! Je ne peux même pas rêver peinarde sans que tu sois là ! Enfin, ce rêve est tout sauf un long fleuve tranquille, mais tu m'as compris, pas vrai ?

- Mais Man-

- Tais-toi, lui ordonnai-je en mettant mes mains derrière ma tête, afin qu'il ne les prenne pas de force. Tu me fatigues. Va donc retrouver tes princesses de pacotilles. »

Pourtant, il ne s'en alla pas. En même temps, il tombait avec moi, ce con.

Prince PEMLER osa laisser son bras tendu vers moi, attendant un signe de coopération de ma part, avec son air blasé habituel.

« Rah, mais disparaît de ma v- »

Ting !

Réveillée en sursaut, je tentai de prendre appui sur ma couette. Seulement, ma main droite ripa et la suite était évidente : j'étais tombée de mon lit.

Que serait un réveil si je ne tombais pas ? Le début de la fin du monde, sûrement.

Je pris ma tête et tirai sur mes joues pour me réveiller un peu mieux, mon atterrissage n'étant pas assez énergisant. Je lançai un coup d'œil en direction de mon réveil : quinze heures et des poussières. Je m'étais endormie à quelle heure ?

Je n'aurais jamais dû lire ce livre en une nuit, ça m'avait éreinté. On devrait marquer à sa quatrième de couverture : « Attention ! Le Cœur en Braille peut vous transformer en zombi si vous le lisez en une nuit. ». Car, oui, je ressemblais à un zombi en manque de café, désormais.

Ting !

Sans compter sur ce fan de livre qui me saoulait...

Depuis que je lui avais annoncé la nouvelle hier soir, il m'envoyait des messages sans arrêt. Enfin, j'étais mauvaise langue. Il ne m'envoyait que deux ou trois messages à la suite, mais ça restait chiant tout de même.

Sentant qu'Adrien allait encore me fatiguer, je lus ses messages d'une lenteur extrême, me préparant au pire.

ALT

< C'est qui, ton personnage préféré ?
15 : 03

< Moi, c'est Lucky Luke. Il me fait trop rire !
15 : 05

Il y avait vraiment Lucky Luke dans cette histoire ? Stupéfaite, je m'en allais vérifier dans le livre et compris qu'il s'agissait juste du CPE, un personnage adorant le vélo. Pas étonnant que j'avais vu le cowboy de la BD me foncer dessus avec une bicyclette !

Si je me souvenais bien, la violoncelliste hautaine était Marie-José – quel nom pas terrible, la pauvre – et le conducteur « Rolling Stonien » était Victor. Quant au chevalier du pays des échecs et des loukoums, je ne voyais pas qui cela pouvait bien être. C'était quoi son nom, déjà ? Jaöcem ? Non, ce prénom n'existait pas. Païcim ? Non plus... Haïçam ! Il s'appelait Haïçam !

En tout cas, ce rêve était pourri. Je ne l'avais pas aimé.

« Et Adrien était une nouvelle fois apparu. Shit ! Il ne me laissera jamais me la couler douce, celui-là ? »

D'ailleurs, je devais répondre à ce Prince chiant.

ALT

Moi, c'est Haïçam. >
15 : 08

J'avais choisi au hasard, mais tant pis. En plus, je me demandais encore pourquoi il avait mangé son épée faite de sucrerie sur un cheval d'échec.

Ting !

ALT

< Je te comprends ! Il est sympa avec sa passion pour les échecs et son amour pour les loukoums.
15 : 09

Ah, c'était donc pour ça. Je n'avais donc pas pris de drogue. Par contre, Adrien lisait dans mes pensées, ou quoi ? Parce que, pour répondre à la question qui venait tout juste de germer dans ma tête, il fallait le faire.

De toute façon, j'avais tiré une leçon de cette mésaventure : lire la nuit, c'était mauvais pour la santé.

Ting !

Encore un message ? Ce qu'il pouvait être collant.

ALT

< Désolé, mais je dois aller quelque part. On en reparle plus tard ?
15 : 11

J'aimerais bien lui répondre que je n'en avais pas envie, mais ce serait enterrer la réussite du plan AA.

Je lui répondis et m'avachis sur mon lit, telle une vache, car je n'avais pas la féminité des actrices sensées être « banales » dans les films, alors qu'elles étaient toutes parfaites. J'en avais vraiment marre de lui et de ce plan. Plus vite c'était terminé, plus tôt mon Prince de rêve reviendra !

C'était décidé : demain, je passais à la vitesse supérieure !

« Mais avant... Dodo... », conclus-je en retournant au Pays des rêves, la bouche grande ouverte, sentant un filet de bave glisser sur mon menton.

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B O N J O U R  !

Ce chapitre est assez court, je suis désolée. J'espère néanmoins qu'il vous aura plu.

Nouveau record dans le classement, je vous remercie du fond de mon petit cœur !


Sinon, suite à un "article" de ElishaBlue02, je me suis posée une question : c'est quoi mon style d'écriture ?

Et bien, je vais vous poser cette question. C'est quoi, selon vous, mon style d'écriture ? Marrant ? Lent ? Rapide ? Pas assez descriptif ? Lourd ? Léger ?

(j'avais envie de vous montrer cette image qui est celui de mon profil, vous en pensez quoi ?)

Oui, aujourd'hui, je vous pose pleins de questions.

À la semaine prochaine, portez-vous bien !

A U  R E V O I R  !

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