- Chapitre 14 -
Et oui ! Un nouveau chapitre cette semaine.
EH OUAIS ! Z'AVEZ VU COMMENT J'SUIS TROP BIEN ORGANISÉE ?!
C'est pour vous remercier de m'avoir permis d'être dans le classement un jour (et parce que je suis en vacances, donc j'en profite).
Bonne lecture ~
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Tout en étant allongée sur mon lit, mon corps formant une parfaite étoile de mer, je fixais des yeux mon téléphone, posé juste à côté de moi, depuis une vingtaine de minutes. Comme j'étais persuadée qu'Adrien allait encore prendre du temps à me répondre, je décidai d'observer le plafond de ma chambre, car je considérais ça beaucoup plus reposant qu'attendre bêtement un foutu SMS.
Mais qu'est-ce que je foutais, bordel ? Au lieu de réviser, j'étais en train de patienter, telle une cruche, une réponse de la part de mon nouvel ami. Enfin, « nouveau » n'était plus trop le terme exact. Je dirais plutôt « récent »... Ou « frais »...
Mouais. Je m'en fichais éperdument, en fait.
En tout cas, ça faisait trois semaines que la première phase du plan AA s'était déroulée et avait été un franc succès. Maintenant, je devais juste trouver le meilleur moment pour enclencher la seconde partie du plan. Elle n'était pas complexe, ou un truc de ce style, mais un problème s'opposait encore une fois face à mon sublime plan – qui devrait être parfait, donc je ne comprenais vraiment pas d'où ils sortaient tous – : Adrien était TROP passionné par les livres et ça en devenait très vite chiant.
Certes, je le savais d'avance – et ça m'avait aidé à « l'amadouer », si je pouvais me permettre –, mais j'avais sous-estimé son niveau de passion.
Au début, je le trouvais similaire à un lecteur du dimanche, mais, très vite, je l'avais vu se déchaîner corps et âme lors de nos rares discussions au lycée et par SMS, dont le sujet était les bouquins, évidemment. Il lisait encore plus que moi et, à ce que j'avais compris, il avait deux ou trois bibliothèques pleines à craquer de romans. Seulement, il ne parlait pratiquement que de ça avec moi. Peut-être était-il heureux que je sois la seule personne apte pour ce genre de conversation ? Peut-être étais-je la seule personne à être assez patiente envers sa fougue ? Ou peut-être étais-je la seule personne assez bête pour aller parler avec un type pareil ?
Je me pencherais plus sur la dernière hypothèse.
Pourtant, je ne comprenais pas son changement d'attitude vis-à-vis de moi. Il y avait encore moins de cinq mois, il n'était qu'un vulgaire GPMC et, là, il se la jouait gentil ? Et puis, comment un garçon comme Adrien pouvait être nunuche à ce point ? Il avait carrément lu Le Journal d'Aurélie Laflamme ! Un livre POUR FILLES ! Normalement, il devrait être un « Bad Boy », ténébreux, violent... Quelqu'un de pas très sympathique, quoi ! Mais non, à la place, je me retrouvais avec un petit garçon, qui portait toujours des couches culottes.
Bon, le « petit garçon » en question avait, quand même, défoncé un lycéen de dix-sept ans bien baraqué. Il ne fallait pas le regarder de trop haut une seconde fois, non plus. Mais il était bien plus intéressant lorsqu'il était du côté obscur.
Dans tous les cas, ça ne m'aidait pas à aborder le sujet « combats-très-dangereux ». C'était ça, tout de même, le but de la seconde phase : parler de son problème. Il avait dû avoir vécu un passé très dur, quelque chose comme ça...
D'où est-ce que je sortais toutes ces conneries ?
Ben de Wattpad.
J'étais allée faire un petit tour, suite à Cassiane et ses pseudos « il m'aime, nananère, je l'ai lu sur machin-chouette, et on vivra une romance brûlante et passionnante, mon petit Bad Boy et moi ! », et j'avais été vachement surprise à la fois par le contenu fabuleux et désastreux de celui-ci. Bon, ça ne m'étonnait pas que Cassiane lise ce genre d'histoires débiles, pleines de clichés débiles et de situations débiles – donc, que de choses débiles –, mais le coup du « Bad Boy » m'avait bien fait rire.
Le mec était bipolaire, jaloux, brutal, infidèle – parce qu'il se faisait toutes les filles du lycée –, fumait, n'en avait rien à cirer des cours et faisait partie d'un gang. Rien que ça, sérieusement. Mais il était un petit voyou, dis donc ! Manquerait plus que ce garnement soit lié à des affaires gouvernementales et on avait le combo ultime d'absurdités !
Puis... Merde, quoi ! Pourquoi Cassiane comparait Adrien à un connard pareil ? Il n'en était pas un du tout, même si quelques éléments pourraient nous faire penser le contraire.
En fait, j'avais encore un peu de mal à le cerner...
Bon, il me fallait une liste.
Je m'assis sur ma chaise de bureau, pris une feuille et écrivis :
Liste des traits de caractères d'Adrien connus à ce jour :
- Bipolaire : check, car il a changé d'attitude envers moi, il y a peu.
- Jaloux : je ne sais pas et je préfère ne pas savoir.
- Brutal : oui, puisqu'il fait ses combats avec les autres abrutis, là.
- Infidèle : inconnu, mais je m'en fiche.
- Fumeur : je ne pense pas, mais bon, on ne sait jamais.
- Cancre : totalement faux, parce que je le vois toujours bosser à fond, en étude. Et il avait pleins de bonnes notes, en année de troisième.
- Chef de gang : pas de commentaire.
- Petit bonus : aime la lecture.
Ainsi, Adrien n'était qu'à vingt-cinq pour cent Bad Boy, mais en comptant également le bonus, ça avait diminué à vingt pour cent. Bah oui : un Bad Boy ne lisait jamais.
Ting !
Je me précipitai sur mon téléphone et vis que ce n'était qu'une simple pub débile.
« Allez chier. », grognai-je déçue, en supprimant le SMS.
Je me remis sur mon lit, en mode « étoile de mer », et soupirai. J'en avais plus que marre. Plus que marre d'attendre sa petite réponse à la con. Et plus que marre d'être énervée.
L'idée de chanter me vint à l'esprit :
« Bicycle, bicycle, bicycle. I want to ride my bicycle, bicycle, bicycle. I want to ride my bicycle. I want to ride my bike. I want to ride my bicycle. I want to ride it where I like. »
Peut-être à cause de l'ennui, ou de la fatigue, je mimais en chantant « Bicycle Race », de Queen. Et je ne savais pas pourquoi je chantais ça.
Bon, j'aimais beaucoup ce groupe, car leurs chansons me détendaient.
« You say black, I say white. You say bark, I say bite. You say shark, I say hey man Jaws was never my scene and I don't like Star Wars. »
Je commençais à danser, de plus en plus relaxée. Mes gestes maladroits accompagnaient chaque parole de la chanson – assez fausse, à cause de ma superbe voix de mouton.
« You say Rolls, I say Royce ! You say God give me a choice ! You say Lord, I say Christ ! I don't believe in Peter Pan, Frankenstein or Supermaaaaan ! »
C'était bon, on m'avait perdue. Je ne pensais plus à Adrien. Plus à mon plan. Plus à mon but, là-dedans. Mais je songeais juste à m'amuser.
« All I wanna do is... »
Pour une fois.
« BICYCLE, BICYCLE, BICYCLE ! I WANT TO RIDE MY BICYCLE, BICYCLE, BICYCLE ! I WANT TO RIDE MY BICYCLE ! I WANT TO RIDE MY BIKE ! I WANT TO RIDE MY BICYCLE ! I WANT TO RIDE M- »
Bam !
J'avais fait un faux mouvement et étais étalée au sol.
« Raaaaaah ! Si à chaque fois que je m'éclatais la gueule par terre on m'offrait un euro, je serais riche, à l'heure qu'il est ! En plus, cet abruti ne me répond toujours pas ! J'en ai marr- »
Ting ! Ting !
Je restai immobile quelques instants, avant de recouvrer mes esprits et me diriger calmement vers mon téléphone, qui affichait : vous avez reçu des messages de ALT – Adrien Le Taré, parce qu'il fallait être forcément siphonné pour faire des combats, comme activité extrascolaire.
Ah, quand même ! Il en avait mis du temps !
Je lus ses messages – que j'attendais depuis près d'une heure :
ALT
< Désolé de ne te répondre que maintenant. Mon frère avait planqué mon téléphone et j'ai eu du mal à le retrouver. (^_^)"
19 : 03
Effectivement. Comment n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Adrien ne m'avait pas répondu, parce que son petit frère avait caché son téléphone. Ha ha ! Qu'étais-je bête !
Encore plus absurde que l'excuse : « c'est mon chien qui a mangé mes devoirs ».
Je déchiffrai le dernier message d'Adrien et mis quelques secondes à comprendre l'information qui venait de me monter au cerveau.
ALT
< Sinon, ça te dis que, samedi prochain, on aille à la bibliothèque ? \(°3°)/
19 : 06
Un sourire s'afficha sur mon visage, suivit par un petit rire machiavélique.
Ha ha ! Bien sûr que ça m-
« MANON ! VIENS ICI ! »
Roh, mais tout le monde aimait m'interrompre, aujourd'hui, ou quoi ?
Ne voulant pas faire attendre mon père – de toute façon, il n'était jamais patient –, je courus le rejoindre au salon – en faisant attention à ne pas dévaler les escaliers dans la foulée. Il était dans le canapé, en train de regarder un match de foot. C'était sa petite pause de la journée.
« Oui ?
- Samedi prochain, ta mère et moi irons chez des amis, m'annonça-t-il. Tu ne viendras pas avec nous, bien entendu, puisque que tu auras des matières à réviser. D'accord ?
- Oui.
- Donc, tu ne sortiras pas, ajouta-t-il. C'est bien clair ?
- Oui.
- Bien. Tu peux retourner dans ta chambre travailler. »
Je retournai aux escaliers, mais j'entendis mon père me prévenir, d'une voix tonitruante :
« Et si jamais je t'entends à nouveau chanter, tu seras privée de dîner, compris ?
- Oui, Papa... Excuse-moi. »
Les murs chez nous n'étaient pas très épais, j'aurais dû m'en rappeler, avant de brailler « Bicycle Race ».
En attendant, il faudra que je sois la première arrivée à la maison, samedi prochain.
« Que la force soit avec moi. », marmonnai-je à moi-même, en montant les marches.
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