Nous galopons dans la forêt et nous arrêtons près d'un petit ruisseau. Je passe mon bras droit sous le petit filet d'eau tandis que Yakkuru boit. Je regarde mon bras et le sort de l'eau.

"Les pierres de la Chamane n'ont pas menti." Me dis-je à moi même.

-Dans un petit village non loin de là-

PDV Extérieur

Une jeune femme aux yeux rouges, les cheveux redressés en un chignon avec des plumes et des perles, habillée en rouge et blanc, un parapluie orange à ses côtés mange une soupe. Elle marmonne:

"C'est pas de la soupe ça, c'est du pipi d'âne !"

Elle tourne la tête vers un stand du marché où il y a un peu de remue ménage. Les gens se rassemblent autour d'un stand de riz où se trouve un élan rouge. Elle se lève et déclare éxitée:

"Oh ! Mais c'est elle, là !"

Elle finit sa soupe et va rejoindre le stand. Une jeune femme habillée d'une cape de paille, un bonnet rouge sur la tête achète du riz. La bonne femme lui donne son sac de riz et la jeune cavalière demande:

"Est-ce suffisant ? Elle donne à la dame du stand une petite graine dorée.

- Qu'est ce que tu me donnes là ? Ça suffira pas du tout ! C'est pas l'argent ! Rends-moi mon riz si tu ne peux pas payer ! La bonne femme lui tend la pépite pour qu'elle la prenne.

- Excuse-moi, tu permets que je regarde ? La jeune femme en blanc et rouge prend la petite pépite des mains de la vendeuse et l'observe. Elle ouvre grand les yeux et déclare étonnée:

- Nom d'un samouraï ! Tu es malade ? Tu viens de refuser une pépite d'or ! Mais si c'est de l'argent que tu veux, je peux te débarrasser de ce caillou. Il y aurait il un changeur parmis vous ? Dit-elle en faisant tourner la pépite  sous le nez des marchands. Un changeur qui donnerait des pièces pour cet or ? Je ne suis qu'une pauvre bonzesse (oui ce mot existe), je sais que ça vaut bien un sac de riz, au moin... La foule s'exite autour du stand. Plus encore peut-être... La jeune cavalière repart. Une minute jeune femme ! La marchande se jette sur la main de la femme en blanc et rouge et lui arrache la pépite en disant:

- Rendez-le moi ! C'est à moi !"

PDV Kagome

La bonzesse du marché me court après en criant:

"Attends-moi ! Ne te sauve pas comme une voleuse ! On n'a même pas fait connaissance ! Non, non, ne me dis pas merci, mon amie. Vraiment c'est inutile ! Au contraire, c'est moi qui devrait te remercier. C'est vrai ! Je t'ai vue faire mordre la poussière à ces samouraïs de grands chemins. Pas mal du tout, hein ? Tu as combattu comme une déesse, si, si, comme une déesse ! Je regarde derrière moi et vois trois villageois nous poursuivre. Elle le remarque aussi. Ah oui, je sais... On est suivies. L'or pur durcit les coeur les plus tendres. Cette nuit, ils profiteront de ton sommeil pour te couper la gorge ! On va leur montrer qu'on a des jambes... À trois on décolle, un... Deux... Trois !"

Elle court vite pour échapper aux villageois avides d'argent. Je la suis sur Yakkuru. Nos poursuivants n'arrivent pas à suivre le rythme auquel nous courons alors nous les semons.

-La nuit, dans des ruines-

La jeune bonzesse fait cuire le riz que j'ai acheté.

"Si j'ai bien compris, alors ce monstre est un sanglier géant... Me demandait-elle.

- J'ai pu suivre ses traces vers l'ouest jusqu'au village que les samouraïs on attaqué. Mais arrivée là, plus rien... Lui répondis-je.

- C'est normal. C'est normal. Regarde autour de toi. Je regarde les ruines où nous nous abritons pour la nuit. La dernière fois que je suis passée ici, il y a quelques années c'était un joli petit village... Puis je ne sais pas ce qu'il y a eu, inondation, éboulement, feu de forêt ? Une chose est sûre, les villageois sont morts... Qu'ils aient périt dans des batailles, des maladies ou des famines... Elle sort un petit paquet de son coffret. Aujourd'hui leurs esprits épouvantés, font frémir la région tout entière... Elle coupe le paquet d'épices et continue: Tu dis que tu es victime d'un maléfice... C'est ce monde qui est maléfique ! Je la regarde. Elle souffle sur sa soupe et la goûte.

- J'ai eu tort de livrer bataille dans ce village. Deux hommes sont morts par ma faute...

- C'était des bandits, si tu ne les avais pas tués c'est moi qui l'aurait fait. Passe moi ton bol, il faut manger ! Je lui donne mon bol rouge. On meurt tous un jour, petite. Qu'on soit mendiants ou empereur... Oh, quel bol raffiné ! Me dit-elle étonnée. Tu es pleine de surprises mon amie ! Elle remplit mon bol du plat qu'elle a cuisiné. Comme cet élan rouge que tu chevauches et les flèches de silex dans ton carcois...  Ça me fait penser à cette ancienne tribu dont parlent les livres... Elle me rend mon bol. Les "Emishi" que l'empereur a massacré jusqu'au dernier... Enfin, c'est ce que l'on dit ! Je la regarde et hésite de manger. Elle finit son bol jusqu'à la dernière goutte. N'aie pas peur... Je ne dévoilerai pas ton secret à personne... Oui ! J'ai d'autres tigres à fouetter et ils sont plus gros que toi ! Me dit-elle en souriant, elle se ressert de la soupe en même temps. Allez ! Mange ce riz ! Après tout c'est toi qui l'a payé !

- Dis-moi, as-tu jamais vu un objet semblable par hasard ? Je sors la roche de fer de ma sacoche et la lui tend. Elle la prend avec ses baguettes et l'observe.

- Jamais...

- Nous l'avons trouvé dans les entrailles du sanglier. Et je suis sûre que c'est cette pierre de métal qui a finit par le tuer... Elle me la rend et je la range dans ma sacoche, accrochée à ma taille. Elle continue de manger.

- Tout là haut dans les montagnes aux confins de l'occident se trouve une forêt. M'apprit-elle. Un endroit sacré où demeure l'esprit de la forêt, un lieu que nul homme n'a jamais foulé ! Pour celui qui pénètre c'est la mort...

- Un esprit de la forêt ? Demandais-je intriguée.

- On dit qu'elle est peuplée d'animaux gigantesques, comme il en existait à l'aube des temps..."

Elle finit son bol et se ressert une nouvelle fois. Je mange moi aussi aussitôt.

-Tôt le matin-

Je me retourne déjà habillée et prête pour partir en direction de cette forêt lointaine. Je m'incline une dernière fois avant de monter sur Yakkuru et continue mon chemin.