-CHAPITRE 9-

BONNE LECTURE !



*.*.*



-*Conscient que la violence peut être la dernière chance d'obtenir la paix.*-







Le lendemain, je traine péniblement ma carcasse hors du lit. Gueule de bois combiné a un manque de sommeil et me voilà avec le combo tout droit venu des enfers. Après avoir passé une partie de la nuit dans les escaliers de mon bâtiment, je me suis réveiller à 4h et a grande peine, j'ai rejoint ma chambre pour terminer ma nuit. Du moins, c'était mon intention. C'était sans compter sur mon estomac et le trop plein d'alcool que j'ai eu à éliminer. La migraine m'a ensuite tenu éveiller et c'est ainsi que je me retrouve dans la cuisine à 7h du matin, fumant clope sur clope.

- Putain ! Éteins la lumière, je geins à Sania qui me rejoint.

Elle s'exécute immédiatement et traverse la pièce pour me saluer. Lorsqu'elle se met sur la pointe des pieds pour m'embrasser la joue, je ne peux que remarquer sa moue de dégout.

- Tu sens fort, elle déclare alors et m'adresse une œillade sévère.

Je garde le silence, me sentant pas en état de répondre. A son regard, je sais qu'elle a compris ce qui me tient réveillé.

- Je t'ai entendu vomir, Sania s'éloigne pour se préparer un café.

- J'vois le sermon arriver de loin, je l'averti durement.

- J'ai rien dit ! elle se rétracte rapidement et baisse la tête. Café ?

- Double s'teu plait.

Encore dans le coltard, je finis mon tour du quartier. Une inspection que j'avais l'habitude de faire avant la prison. Vérifier que tout va bien, que tout le monde est à sa place, mais surtout c'est un moyen d'être présent. Etre au plus près des gens. Leur montrer que je suis pas loin et que je suis disponible. Je le sais, et j'en suis fier, je suis intimidant. Alors roder au quartier, poser des questions, démontrer que je suis présent, ça permet aux gens de venir me voir plus facilement au besoin.

Arrivé devant la salle de boxe, je ne réfléchis pas et m'engouffre à l'intérieur. L'odeur si caractéristique me frappe de plein fouet. Je n'ai ni vêtement de rechange, ni équipement mais je viens rapidement à la conclusion que si je ne frappe pas dans un sac, je ne répondrais plus de rien. J'appelle alors mon frère et tente de remédier à la situation.

- T'as ce qui faut à la salle de boxe ? je demande en guise de salutation.

- Ouais, mais personne a touché à ton casier donc y'a encore tes affaires. D'mande la clé a Mounir.

- Ok, t'assure, je lâche avant de raccrocher.

J'emprunte le couloir qui mène au vestiaire et les dépassent pour rejoindre le bureau du coach tout au fond. Je frappe avant d'entrée et en me voyant, Mounir saute de son siège.

- L'ancien ! il me salue et m'attrape dans une accolade des plus virils avant de me lâcher.

- Bien ou quoi ?

- Toujours ! T'es v'nu pour une séance ? il demande sans passer par 213 chemins.

- Ouais, il m'faut la clé de mon casier.

Il fouille dans deux-trois tiroirs et finis par mettre la main dessus. Je m'en saisis et lui demande de me retrouver près du ring dans cinq minutes. Dans les vestiaires, je retrouve quelques potes et prend un instant pour les saluer. Sorti de nulle part, un cri de rage se fait entendre. Tous ensembles, nous nous tournons vers la source et nous retrouvons face à Naïm. Putain de merde. Je passe une main dans mes cheveux et souffle de frustration. Naïm est le frère ainé de Maya. Nous étions en cours ensemble à l'ancienne et il n'a jamais accepté notre relation. Même quand j'ai officialisé et qu'on s'est fiancés. Il s'y est toujours opposé. Et comme moi, il doit me tenir responsable de sa disparition. A raison, tout est de ma faute. Je ne sais pas quel réaction je suis censé avoir. Que dire.

- T'es une enflure ! il crache et m'allume du regard. Ma sœur elle est parti à cause de toi et t'ose te pointer comme si y'avais rien !

Un bruit de fond s'installe. Des chuchotements. Des réactions à cette provocation. Au plus profond de moi, j'active le mode serein. Calme. Pas de grabuge. Sa réaction est normale. Je suis Prince, et il n'a pas le droit de me parler ainsi mais je peux comprendre. Bordel je comprends complètement et si je pouvais je me casserai la gueule tout seul.

- Calme toi Naïm, je clame autoritairement non sans rester le plus calme possible. Si tu veux parler c'est pas ici.

- Putain arrête de t'prendre pour c'que t'es pas. T'es qu'une merde et t'as tué ma sœur.

Le calme que j'essaye d'installer est repoussé par la haine qui transparait dans les mots et le comportement de mon interlocuteur. Il n'y a que rage et dégout. Ces mêmes sentiments que je ressens à mon égard. Le dégout de soi ca m'connais mais j'ai pas besoin de lui pour en rajouter. Pas aujourd'hui, pas ici. Pas alors que le sang bouillonne dans mes veines et que mon envie de me battre dépasse tout entendement. Pas aujourd'hui putain.

Tandis que je tente de calmer mes pulsions les plus violentes, Karim, un mec de ma génération s'interpose.

- Vas t'calmer plus loin Naïm, il dit et l'attrape par le bras pour l'emmener à sa suite.

Mais ce dernier ne semble pas décider à éviter la confrontation. Tout au contraire. C'est ce qu'il désire.

- Laisse-moi p'tain de merde ! Tu dois payer Imad ! On a perdu ma sœur et c'est ta faute. Deux ans putain ! Et toi tu reviens comme une fleur alors qu'elle est peut être morte, sa voix s'efface sur ses derniers mots.

Cinq mètres nous séparent mais de là ou je suis, je peux voir très clairement palpiter la veine sur son front. Je vois très clairement ses phalanges blanchir a force de fermer son poing. Je peux très clairement ressentir la rage qui l'habite. Il en est là pour en découdre. Il veut de la baston.

- C'est à cause de toi p'tit batard que ma mère est tomber en dépression. C'est à cause de toi que ma famille est partie en vrille. Tout ça c'est d'ta faute putain ! ses hurlements sont désormais les seuls sons audibles.

D'un coup, sans que personne, sauf moi, ne s'y attende, il se rue sur moi. La première, je me dois de considérer que je l'ai mérité. C'est ainsi que je lui accorde la première droite. Rapidement, Karim s'interpose une fois de plus mais Naïm bien trop aveugler par la rage, lui assène une droite et ne se laisse pas faire. J'encaisse le deuxième coup en silence et prend sur moi pour ne pas l'envoyer droit à la morgue. Néanmoins, la violence qui coule dans mes veines semble se réveiller. Le coup que je lui mets aurai pu l'envoyer au tapis. D'un geste de la tête, je le vois tenter de se remettre les idées en place. Clairement, la droite n'a fait qu'envenimer les choses et nous nous retrouvons a terre à échanger coup sur coup. Ce n'est pas le bon exemple. Je ne devrai pas faire ça. Mais bordel j'en ai besoin. J'ai besoin de laisser parler mes poings. J'ai besoin de la satisfaction que ça m'apporte. J'ai putain de besoin de me défouler sur ce mec qui m'envoi en pleine face ce qui m'empêche de dormir. Dire qu'il a touché une corde sensible serai un euphémisme. Un mélange de cri, de coup, de clé de bras et de respiration saccadé envahissent le vestiaire.

- Les pastèques c'est sur le ring et nulle part ailleurs dans cette putain de salle. Et ça vaut pour tout le monde, Mounir nous fusille du regarde depuis l'encadrement de la porte.

Pour ma part, Nordine, Bassem et Farid ont réussi à m'immobiliser. Karim et Sof s'occupent de Naïm. Sang et sueur se mélangent. Rage et douleur. Amertume et souffrance intérieure.

- Ici c'est moi le chef, cette phrase s'adresse à moi, je le sais. Et si vous z'êtes pas capable de respecter les putains de règles, vous connaissez la sortie.

Mounir entre dans la pièce et nous fusille une fois de plus du regard.

- Putain z'êtes censé vous associez pour la retrouvez et au lieu d'ça vous vous tapez d'ssus comme des minots. C'est comme ça qu'vous allez la trouver ? son mépris me traverse par vague. Z'allez vous calmer de vo't côtés et d'main à 14h j'vous veux dans mon bureau tous les deux.

Je n'adresse de regard a personne et traverse la pièce tête haute. La frustration avec laquelle j'ai franchis les portes de la salle semble avoir doubler une fois que je passe la sortie. Jamais, au grand jamais, ce refuge ne m'avait fait défaut. Il y a une première a tout askip.




***VOTES & COMMENTAIRES***

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top