-CHAPITRE 7-

BONNE LECTURE

*.*.*

-*Fiers, on s'excuse avec des actes, pas avec des mots.*-



Les retrouvailles avec ma mère sont dures. Je revois enfin son doux visage, après deux années loin. Les larmes qui dévalent ses joues brûlent une à une mon âme. Il y a tellement de chose que j'aimerai lui dire. Tellement de regrets. Tellement de tendresse à son égard. Mais je ne sais pas ce qui me retient. Comme à mon habitude, rien ne sort de ma bouche. Je me contente alors de la serer fort contre moi, parsemer son visage de baiser et m'imprégner de son odeur si caractéristique. Un mot finit par s'échapper d'entre mes lèvres « Semhili » (pardonne-moi). Et en boucle durant quelques minutes, je lui répète. Ce simple mot ne suffit pas à lui exprimer ce que je ressens au plus profond mais c'est tout ce dont je suis capable a l'instant. Je ne saurai dire combien de minutes s'écoulent avant qu'on se lâche. Il n'empêche qu'au milieu du salon, et seul avec ma mère, j'abandonne ce masque d'impassibilité qui m'accompagne du matin au soir. Cette barrière que j'ai érigé entre moi et le monde entier. Plus de faux semblant. Un court instant, je relâche tout et mon visage ce craquèle. Ma souffrance intérieur est visible physiquement. Ma mère pose la main sur ma joue droite et d'un simple regard, tente de tout combler. Elle tente de colmater les trous de mon cœur. Ces trous percer a la foreuse. Ces trous qui m'empêchent de dormir la nuit tant la souffrance est grande. Tant elle est destructrice. J'aimerai pouvoir dire que je n'ai pas de cœur, mais c'est bien pire que ça. C'est pire car il est là, ce qu'il en reste du moins. Ce cœur la qui ne sert plus rien à part pomper le sang. Ce cœur en miette.

Même si ça ne fais pas tout, ma mère réussi à anesthésier certaines de mes plaies.

La voix de l'Escroc qui entre dans le salon nous ramène à la réalité, et mon masque refait apparition en une seconde. Les mecs nous rejoignent et après quelques mots échangé avec ma mère, celle-ci retourne en cuisine.

Assis sur les sedaris, tout le monde parle, rigole, tente de rattraper le temps perdu, et moi, je suis profondément enfoncé dans mes pensées. Je tente néanmoins de participer à la discussion pour ne pas attirer l'attention. Après tout c'est quand même mon jour.

- On descend ? je propose en me levant. Grosse envie de whisky, j'ajoute et c'est ma morosité qui parle.

- On dit quoi a Maman ? demande Crap's l'air grave. Elle va jamais nous laisser sortir.

- Foot, s'exclame Ketama en se levant.

Ma mère nous intercepte devant la porte et l'excuse du foot ne passe carrément pas. On se fait sermonner comme des gosses de 4 ans mais personne ne bronche. On ne contredit pas ma mère et personne ne discute ses décisions. Pas même moi.

Je retourne au salon en ronchonnant et demande des nouvelles de mes sœurs. Voilà une demi-heure que je suis revenu et elles n'ont pas fait apparitions. Au même moment, la porte d'entrée s'ouvre sur celles-ci. Yênissa, la cadette de la famille accourt et me tombe dans les bras.

- Prince ! elle s'exclame, un sanglot dans la voix.

Chaque centimètre carré de mon visage est recouvert de baiser. C'est en pleurant qu'elle me supplie de ne plus la laisser.

- Prince de mon cœur, tu m'as manquée. Ne pars plus jamais.

Tandis que je rassure la plus jeune, j'entends derrière moi les sanglots de Sania. Avec Yêni dans les bras, je rejoins les jumeaux, Crap's et Sania, sur le canapé et réconforte mes sœurs sans un mot. Je remarque alors la présence de celle qui ce fait désormais appeler Jennah. Son frère Youssri et moi, on s'est rencontré en prison pour mineur à l'époque où on m'avait envoyé à Lyon. J'ai ensuite fait la connaissance de sa famille et par conséquent de Jennah. Sans une once d'hésitation, j'ai accepté l'appel à l'aide de Youss. « Les liens du sang et du cœur ». Elle s'effondre en sanglot au moment où je l'a prend dans mes bras. Depuis quelques mois elle a été éloignée de sa famille et se sent seule. C'est ce qu'elle m'a clairement dit dans une de ses lettres. Elle m'a aussi dit que depuis que ma mère et ma sœur l'ont intégré à la famille, elle se sent mieux.



Ma première journée de liberté, je la passe enfermé. Ma mère me fait vite comprendre qu'il est hors de question que je sorte. Devant son insistance, j'accepte même si clairement je n'avais pas le choix.

Vers 23h, je suis dans ma chambre et dans mon lit. Dans un vrai lit. Et rapidement, je tombe dans les bras de Morphée. Avant de m'endormir la dernière pensée que j'ai est pour Zeynep. C'est la première fois depuis plus d'un an que je ne l'ai pas au téléphone.







- Aller Prince ! T'as assez dormi la ! la voix de Yênissa vient troubler mon sommeil.

J'émerge petit à petit tandis que ma petite sœur continue à me secouer dans tous les sens. D'un geste de la main, je l'attrape et la fais basculer sur le lit.

- Laisse-moi dormir Yêni, je marmonne contre mon oreiller.

Ca fait plus de deux ans que je n'ai plus fait de nuit complète. Ca fais tellement de bien de dormir aussi longtemps et dans un vrai lit.

- Non, t'as assez dormi. C'est l'après-midi Prince. C'est plus l'heure de dormir.

Son petit rire résonne dans la pièce lorsque je m'allonge en travers et l'écrase à moitié.

- En plus depuis ce matin ton téléphone sonne.

Yêni continue ainsi jusqu'à ce que je me lève. Une vraie petite peste. Après un tour dans la salle de bain, je rejoins la cuisine pour mon café-clope du matin. Cette combinaison est plus addictive que n'importe qu'elle drogue.

A la fenêtre, j'observe le quartier et ses changements. Une des tours principales est en cours de rénovation ce qui gêne les guetteurs dans leur travail. Ils n'ont plus accès au toit. Un arrêt de bus, celui qui sert de navette pour l'université et le lycée, a été enlevé. Ce qui oblige les étudiants à faire le tour du quartier pour rentrer. C'est dérangeant pour les meufs qui rentrent seules le soir. Il faut que je pense à placer quelqu'un la bas en fin de journée. Par précaution. Mes pensées sont bien loin lorsque mon téléphone me ramène.




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