-CHAPITRE 3-

Hello,



Même discours que d'habitude. Promis ce soir ou demain maximum je traite toutes mes notifications car j'ai du retard !!! Je vous réponds rapidement !



Bonne lecture,

*.*.*

-*Ça va pas trop j'roule un teh, trop d'haine pour neuf mètres carrés.*-





Les dix jours qui suivent l'envoie de ma lettre, je passe mes journées à tourner en rond dans ma cellule. Tout se bouscule dans ma tête. Maya a disparu, j'ai laissé ma famille à l'extérieur, le terrain est opérationnel mais je ne cesse de m'inquiéter et pour terminer, Zeynep s'ajoute à l'équation. Je suis censé passer outre. C'est ainsi que cela devrai fonctionner. J'aurais dû négliger ses lettres. Mais 'Les liens du sang et du cœur' prennent le dessus. Le fait qu'elle vive au quartier suffit à lui donner une importance, sans compter son frère, mon acolyte. Et sans oublier qu'elle semble me connaitre mieux que personne.

Quotidiennement, je reçois des appels de mes associés, de ma famille et de toutes les personnes qui ont un lien direct ou indirect avec mes trafics. On me met bien avec mes conso' et avec des mandats. La seule chose qui me manque, c'est la liberté. L'enfermement m'empêche d'enquêter de moi-même sur la disparition de Maya, de gérer mon bizness et surtout, il m'éloigne des miens.





*

-*J'crois  bien qu'ils sont pas humains; ou c'est p't'etre moi qui suis pas humain.*-





La haine s'empare de moi plus rapidement que n'importe qu'elle autre émotion. Mes membres tremblent de nerfs. Il parait qu'un être humain arrive à se contenir, et bien il semblerait que je ne sois pas humain. Je l'observe de haut et je peux certifier que mes pupilles se dilatent. Une des principales réactions physiques que suscite ma colère. Ma main tremble au moment où je tends le bras. J'aimerais pouvoir dire que j'oublie tout lorsque la rage l'emporte, mais non. Je suis bien conscient de tout ce qui se passe.

-          S'il te plait Imad, je jure que c'est la dernière fois, elle sanglote alors que je ne l'ai pas encore touché.

Elle sait très bien ce qui va lui arriver. Elle sait qu'elle ne doit pas m'énerver. Elle sait qu'elle ne doit pas me désobéir.

-          Bébé je t'en supplie, elle s'accroche à mon bras en voyant que je suis toujours aussi remonté.

Je l'éloigne de moi d'un mouvement du coude.

-          Je t'ai dit quoi ? Ce fils de pute de Wassim, je t'ai dit que je voulais plus te voir avec. Je te l'ai dit oui ou merde ? je m'exclame devant son silence uniquement brisé par ses pleurs.

-          Mais on est en binôme en chimie, elle chuchote et renifle tout en évitant mon regard.

Sa réponse fait partir ma main. Le bruit de la gifle que je lui administre résonne dans mon hall. Le cri que Maya lâche aussi.

-          J'en ai rien à fouttre, je hurle et l'attrape par les cheveux. Tu demandes à changer mais je veux pas te voir avec un mec. Maya je te jure que la prochaine fois que je te vois avec une paire de couilles, je te tues !

Mes mots semblent être lâcher sous le coup de la colère mais je suis bien conscient, et elle aussi, que je suis capable du pire comme du meilleur.

D'un mouvement, je ramène son visage près du miens. Ses cheveux toujours dans ma main.

-          Je me répèterais pas. J'espère que t'as bien compris.

Son silence me fait monter en pression. Ses larmes aussi. Elle ne veut pas répondre. Elle ne veut pas dire qu'elle a compris. Elle ne veut pas dire que j'ai raison. Elle ne comprend pas qu'elle m'appartient. Elle ne comprend pas que je fais sa pour son bien. Elle ne comprend pas.

-          T'es à moi putain.

Je l'a relâche et revient rapidement vers elle. Je lui assène une deuxième gifle.

-          Dis-le ! T'es à moi, je hausse de plus en plus le ton en lui mettant une autre gifle.

-          S'il te plait Imad, elle cri de douleur et se recroqueville sur elle-même.

« S'il te plait Imad... » ; « S'il te plait Imad... » ; « S'il te plait Imad... »

Je me réveil en sursaut. Je suis en nage et ma tête me fait salement souffrir. Encore un putain de cauchemar. Je me lève doucement et descend du lit. J'attrape de quoi rouler et remplit bien mon futur joint. Je dois combler le manque d'alcool.

Je fume mes premières barres mais le sentiment d'étouffement ressentit après chaque mauvais rêve persiste et s'accroche à moi. Petit à petit je sombre.

« S'il te plait Imad... »

« S'il te plait Imad... »

« S'il te plait Imad... »

Je m'étale à terre et me bouche les oreilles au plus fort. Mais rien y fait, la voix de Maya résonne dans ma tête. Je passe doucement le doigt sur les lettres gravé à l'encre dans le creux de mon poignet. Ayant retiré ma montre avant de dormir, mon tatouage est visible à la lumière de ma lampe de chevet. « Les liens du sang et du cœur ». Je retrace les lettres du bout de l'ongle et attend de revenir à moi-même.

Juste avant de rentré en zonz, j'avais prévue de me refaire tatouer. Quelque chose qui, comme mon premier tatouage, me permet de garder les pieds sur terre.

Une nuit sans sommeil plus tard, je suis de retour de promenade et regagne ma cellule. C'est maintenant que débute ma séance d'entrainement. Pompe et traction pour ce matin. On m'apporte mon courrier alors que je reviens des douches. Ce qu'ils appellent des douches.

Ce que j'attends depuis des jours arrive enfin. Un courrier de Zeynep.



Prince,

J'aimerais pouvoir mettre des mots sur ce que j'ai ressenti en recevant ta lettre. C'était comme un tourbillons de sensations, et je suis bien consciente que c'est un pas de géant que tu fais vers moi. Je le jure Prince, j'en suis consciente. Et je t'en suis reconnaissante.

Dans ta lettre, tu dis connaitre tous les habitants du quartier. Il se trouve que moi aussi. De nature rêveuse, j'aime passer la plupart de mon temps libre à la fenêtre de ma chambre. Je rêve de la vie loin de cette cité qui a détruit tant de personnes, je rêve d'une vie meilleure, je rêve de toute les opportunités qui me passe sous le nez sous prétexte que je suis « fille de cité », je rêve d'amour, je rêve d'une vie de femme marier. Tu te demandes surement qu'elle est le rapport. C'est simple, je passe mes journées à la fenêtre de ma chambre (je l'ai déjà dit) et votre QG se situe dans mon hall. Exactement sous ma chambre. Vivant au premier étage, j'entends et voit tout.

Après des années « à tes côtés », je peux presque anticiper tes réactions. C'est aussi un peu mon travail. Je ne sais pas si tu es au courant, mais je suis diplômé en psychologie. Dans un sens, tu ne m'es pas étranger. C'est comme si je te connaissais par cœur, alors quand tu me demandes « Comment alors que nous ne nous sommes jamais adressé la parole, tu sembles me connaitre ? » (Je reprends tes mots), je peux te répondre que moi, je te connais.



Je ne finis pas sa lettre et fou de rage, j'appelle mon meilleur pote, L'Escro.

-          Trouve moi le numéro de Zeynep ! je m'écris alors qu'il décroche.

-          Yeux bleus ? il demande sans une once de stupeur.

Il est rodé depuis le temps.

-          Oui, je réponds et raccroche.

Je n'ai qu'une vingtaine de minutes à attendre avant que mon téléphone annonce l'arrivée d'un texto. Le contenu du message est simple, un numéro de tel. Sur un coup de tête je lance un appel. Mais je raccroche avant que ça sonne. Je suis bien trop remonté pour parler à quelqu'un. Encore moins à une meuf, je me connais, je ne saurais pas peser mes mots.





* * *


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