-CHAPITRE 19- *2*
merci de relire le précédent chapitre avant de lire celui-ci
BONNE LECTURE:
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*-Le silence de la douleur est parfois bien plus fort que le bruit de la rage.-*
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Je mets rapidement fin à la conversation et scrute Zey en passant le péage. Plus de temps à perdre. Elle va m'accompagner au salon de Nico. La tête contre la fenêtre, elle regarde les voitures, les arbres, les maisons défiler.
- Y'a un blème ? je lâche sèchement car son silence commence sérieusement à m'agacer.
- Non, non, tout va bien, elle répond avec ce qui ressemble à une pointe d'amertume.
Ses cheveux, si doux et fins, s'envolent dans tous les sens car j'ai ouvert ma fenêtre pour m'en griller une. Putain les femmes. Je ne les comprendrais jamais. Tout allait bien, et d'un coup je n'ai même plus le droit à un regard. Pas plus de deux mots.
- T'as tes règles ? je demande hargneusement car rester dans l'ignorance commence a me monter le zbeul a la tête.
Z lâche un rire méprisant et se tourne doucement vers moi. C'est alors que je la vois. La déception dans ses yeux. Ses beaux yeux bleus. La déception, ou la peine. Capté les trucs de meuf, clairement pas pour moi. Mais ce que je lis, même si je ne le comprends pas, me donne envie de la prendre à nouveau dans mes bras. Putain de sentiments de merde. Je ne me reconnais pas lorsqu'elle est près de moi.
- Après tout ce temps passé avec toi, je pensais quand même me démarquée des autres meufs. Je te demande pas d'être la première personne a qui tu penses le matin ou la dernière a qui tu penses avant de dormir mais je pensais quand même avoir de l'importance pour toi.
Alors que je me gare derrière le salon de tatouage, fermé à cette heure-ci, je comprends enfin. Tout ça a cause d'une putain de phrase sans valeur. Bien sûr que Z est importante pour moi. Mais lui dire, non. Je me frotte vigoureusement le visage pendant qu'elle détourne à nouveau son attention vers la fenêtre. Je souffle un grand coup avant d'ouvrir la portière.
- Reste-la, j'en ai pas pour longtemps, je lâche calmement mais avec toute l'autorité nécessaire.
Alors que je m'éloigne pour aller taper sur la porte arrière afin que Nico m'ouvre, je me tourne vers la voiture et remarque pour la première fois à quel point amener Z ici était une mauvaise idée. Je ne peux pas la faire entrer car ce serait bien trop intime de la faire assister à la séance mais en même temps, il fait nuit noire et je suis garé dans un des endroits les plus mal famé de la ville. Je ne réfléchis qu'une poignée de seconde lorsque je lui fais signe de me rejoindre, au moment même où la porte du salon s'ouvre. Nicolaï, un vieux et gros russe me fait face. Un de mes plus ancien client. Et aussi mon tatoueur certifié, même si ce n'est que le deuxième que je m'apprête à faire.
Je lui fais signe de me devancer, tandis que Zeynep me rejoint à petite enjambées. Je l'attrape par la nuque alors qu'elle arrive à ma hauteur. J'approche vivement son visage à mon niveau, contact physique complètement inutile mais dont j'avais besoin après notre précèdent échange inachevé. La surprise, et un semblant de peur sont lisible sur son visage et ses yeux.
- On va rentrer là-dedans et tu vas faire exactement ce que je te dis, je susurre et ma voix me surprend autant qu'elle. J'y met autant de poids que je peux. Le son de ta voix, j'veux pas l'entendre. Et pas un mouvement sans mon autorisation. C'est clair ? je demande, et un frissons l'envahi de la tête au pied.
Faire froid dans le dos, c'est ma spécialité. Ma réaction face à ses dernières déclarations est puérile mais c'est mon putain de mécanisme. Pousse-moi, je te pousserai encore plus fort.
- Réponds ! j'exige toujours sur le même ton.
- Oui, très clair, elle chuchote apeurée.
- Très bien.
Je l'attrape par le bras et la traine à travers les couloirs jusqu'à la pièce ou Nico a l'habitude de tatouer. Ils sont plusieurs à travailler ici mais le directeur du salon a évidemment son propre espace de travail, qu'il ne partage pas.
Sans un mot, je désigne à Z une chaine prévu pour les accompagnateurs, et m'installe à mon tour sur le fauteuil incliné.
Nicolaï me rejoint avec le dessin que je lui ai envoyé plus tôt dans la journée, mais sur le papier a transfert. En entrant dans la pièce, il jette un coup d'œil stupéfait a Zey mais ne pipe mots. Toujours en silence, il me tend le dessin pour avoir mon approbation. Fasciné, je scrute détail, par détail chaque centimètre de la reproduction de ce que j'avais en tête. Le talent de Saiyan, ne cessera de m'impressionner. La place de ce mec n'est pas au 4 Tours mais dans une putain de galerie d'art. J'acquiesce et rend à Nico ce qui sera bientôt graver dans ma chair.
- Déshabille toi, il grogne à demi-mot en préparant le dermographe, l'encre, les différentes lotion.
Mon attention se porte sur Z, que j'avais presque oublié. Même si je ressens son malaise a l'idée que je me dessape devant elle, je sais qu'elle ne bougera pas, car je lui ai interdit de faire le moindre geste sans mon autorisation. Son obéissance, me ferait presque bander. La partie tordue de mon esprit, la plus grande, m'incite à me fouttre a poil devant elle, juste pour voir rougir ses joues, son cou et le haut de sa poitrine. Mais c'est la partie rationnelle qui prend le dessus, et je me détourne pour retirer ma jambe droite de mon pantalon et de mon boxer. J'ai bien conscience qu'elle a droit à mon cul en plein champ de vision mais la nudité est loin d'être un problème pour moi. Je me rassois en essayant tout de même de cacher au mieux mon paquet et ne laisser apparent que le haut de ma cuisse puisque c'est là que les aiguilles vont venir se planter dans quelques minutes.
Nico rapproche son siège et colle doucement le papier a transfert sur la zone que je lui désigne, près de ma V line. Une fois l'emplacement près, le travail peut commencer.
Une fois les premières douleurs passées, c'est presque un soulagement de sentir l'aiguille contre ma peau. Depuis le temps... A chaque trait, à chaque chiffre, à chaque courbe, c'est comme si je prenais une taff de plus sur le plus fort et le plus enivrant des joints. Je ressens un certain plaisir dans la douleur que me procure la pression de l'aiguille. Chaque trou dans ma peau, comble un trou dans mon cœur. Avant la fin de la séance, je suis comme shooter. Par la meilleure dose de crack, le meilleur rail de shnouff, la meilleure piqure d'héro. Pas besoin d'essayer les drogues dures pour réussir à imaginer leurs effets.
Bien trop rapidement, Nico essuie le dernier excédent d'encre. Après avoir tout nettoyer, il me fait signe pour que j'admire ce qui orne désormais ma carcasse vide.
Un putain de code barre, qui sert de barreau a une silhouette encapuchonné qui me ressemble étrangement, et sous le code barre, une série de chiffres : 1701 2018 mon dernier numéro d'écrou.
Ce sentiment qui m'assaille en le voyant, c'est exactement ce que je recherchais en voulant me tatouer. Ce sentiment de liberté, en ayant fait graver un putain de mec enfermé. L'ironie de la chose ne m'échappe pas et d'allégresse, je suis à deux doigts d'exploser de rire.
Je fais signe à Nico pour qu'il fasse les derniers usages, et mette un plastique dessus. Alors que je me lève pour me re froquer, je me rends compte de la présence de Z, que j'avais complètement oublié. Elle m'observe en silence, les yeux rouges comme si elle avait pleuré.
Toujours en silence, je paie Nico et fais signe a Zey qui me suit vers la sortie. Je m'engouffre dans la voiture et regrette le ressenti que j'avais durant la séance. Même si la douleur est encore un peu vive car mon jean frotte contre le tatoo, ce n'est plus pareil.
Alors que j'enfonce la clé dans le démarreur, Z semble se rappeler qu'elle a une voix :
- Ça fais mal ? elle demande de sa voix briser par les larmes qu'elle a contenu.
- Naan, je lâche en faisant trainer ce seul mot.
- T'avais cette expression bizarre pendant toute la durée du tatouage, c'était tellement chelou. On aurait dit que tu n'étais plus vraiment là.
Je l'observe du coin de l'œil, elle a vraiment l'air bouleversée par ce qu'elle a vu. Rien de bien anormal quand on est face à un esprit tordu comme le mien.
- Ouais, j'étais dans mon monde, mais pas parce que ça fait mal. Parce que j'aime ce sentiment de liberté. De savoir que je peux faire ce que je veux de mon corps. Qu'il m'appartient et que je décide de ce que je lui inflige.
Pour je ne sais quelle raison, je m'ouvre une fois de plus à elle. Depuis le temps, j'ai compris qu'il ne servait à rien de s'interroger sur mes réactions face à Z. J'ai bien compris que certaines fois, je ne peux tenir ma langue quand je suis en sa compagnie. Elle me pousse à m'ouvrir à elle, et je le fais s'en vraiment m'en rendre compte.
- J'ai cru que c'était un mécanisme face à la douleur, Z chuchote et pose doucement la tête sur mon épaule comme si elle était à la recherche de réconfort.
Cette fille me rend dingue. Elle est tellement inquiète pour la douleur que je pourrai ressentir qu'elle se met dans tous ces états. A tel point que in fine, c'est elle qui a besoin de consolation.
Sans que je puisse contrôler ma langue, je lâche :
- C'est pas n'importe quelle fille de la tess que j'aurai emmené avec moi me faire tatouer. Même Maya... 'Fin, on était ensemble elle et moi à l'époque de celui-là, je retire ma montre et lui met mon poignet sous le nez alors qu'elle lève la tête de mon épaule. Personne n'a était suffisamment proche de moi pour me voir dans cet état. Celui dont tu parlais, « comme si je n'étais plus là », je finis en reprenant ses mots.
Ses épaules s'affaissent dans ce qui semble être du soulagement, elle lève doucement la tête et approche sa bouche de la mienne. L'exultation qui m'habitait il y a quelques minutes dans le salon, me reprend. Ses douces lèvres se posent comme une caresse sur les miennes. Une fois, deux fois. Puis franchement. Un vrai baiser. Un de ceux qu'on échange pendant des préli, qui te ferait bander un homme comme un âne pendant des jours rien qu'à son souvenir. Je plonge les mains dans ses cheveux et prend le contrôle de notre échange. Ses mains quant elle, glissent sur mon torse, remonte doucement le bas de mon tee-shirt, et viennent frôler doucement mes abdos. Son toucher est tel que l'envie de la prendre sur la banquette arrière ce fait plus fort de minutes en minutes. Lorsque je sens que je pourrai perdre tout contrôle, je m'éloigne doucement et pose mon front contre le sien, en expirant un grand coup. Nos respirations haletantes, semblent se faire échos.
- Pourquoi ? ça ne te plait pas ? elle demande dans un murmure.
- Quoi ? Ça me plait tellement que si j'avais pas arrêté on serait sur la banquette arrière a ct'heure-ci. Mais tu mérites mieux que ça Z. Mieux que moi.
Je la coupe d'un baiser alors qu'elle allait protester. Ce n'est pas le moment adéquat pour lui prouver par A + B que je suis la pire chose qui puisse lui arriver.
...VOTES ET COMMENTAIRES...
Je vous ai mis en média une photo qui ressemble a peu près au tatouage de Prince. Pour que vous puissiez vous faire une idée.
Je sais que j'ai été absente un long moment mais comme vous avez pu le voir sur mon profil, je me suis mariée fin novembre.
Chapitre dédiée a @NorthAfricanGirl car même si je dis rien je vois tout :) Merci pour les jolis commentaire
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