-CHAPITRE 11-
Chapitre dédiée a soumaya178
Un chapitre tout les dimanche a 22h a partir d'aujourd'hui.
Bonne lecture:
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*-Demain dès l'aube ; mon cœur, a l'heure ou blanchit la campagne, je partirai comme j'suis arrivé, j'espère que tu s'ra ma compagne.-*
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- Mais si je te jure, elle ricane encore plus fort en se remémorant la scène qu'elle est en train de me raconter. Elle était tellement bourrée qu'elle a failli me tomber dessus ! Mais le pire tu sais ce que c'est Prince ? Quand je l'ai ramené dans son bureau pour appeler son mari, elle s'est vomi dessus !
Son éclat de rire resonne dans ma cellule et parait l'illuminer. Dire que l'entendre parler est rafraichissant serait un euphémisme. Grâce à Zeynep, durant quelques minutes, j'oublie que je suis en prison. J'oublie tout. La sombre merde qui me sert de père, ma famille loin de moi, et même la disparition de Maya. Je devrai surement être mal d'oublier ma fiancée de cette façon, mais rien, pas de culpabilité, rien que du soulagement. De l'allégresse.
- Et évidement, son souffle est saccadé à cause de sa crise de rire, le temps de me tourner pour trouver de quoi l'éponger, elle s'était endormi. Ou évanouie, je sais toujours pas ce qu'il lui est arrivée ce jour-là. En tout cas, je lui ai fait jurer de ne plus jamais boire pendant ses heures de travail.
La voix de Zeynep est désormais plus calme et à travers le téléphone, je devine qu'elle a arrêté de rigoler. Je dois avouer avoir lâcher moi aussi une petite quinte de toux qui ressemblait énormément à une forme d'amusement.
- Bon du coup, ajoute-elle en soufflant fort pour effacer les dernières traces d'humour, question 39 : as-tu déjà été bourrée au point de tomber dans les pommes, non. Mais ma collègue de travail oui.
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Il est 14h et je fume une clope devant la salle de boxe. J'ai longuement hésité avant de me pointer au rendez-vous que nous a donner Mounir. Ce n'est pas l'idée de ma battre qui m'a fait hésiter car bordel, ça me fait vibrer de boxer, non c'est la confrontation avec Naïm que j'anticipe. Il est très dur pour moi de faire face à un homme à qui j'ai enlevé la sœur. Peu de personnes le disent mais tout le monde le pense. Maya, sa disparition, c'est ma faute. Je l'ai enlevé à sa famille. Elle a fui à cause de moi, à cause de ce que je lui ai fait endurer.
Ma clope terminée, je franchis les portes et me dirige directement vers les vestiaires. J'ai tout de même le temps de constater que personne n'est présent, pas même les habitués. Il semblerait que Mounir ai fait évacuer la salle. Il nous donne de l'intimité.
Une fois prêt et échauffé, je me dirige vers la grande salle. Celle qui héberge le plus grand ring. Naïm est déjà là, en compagnie du coach. Ce dernier lui donne ce qui semble être des instructions dans l'oreille. Dès que j'entre dans son champ de vision, il termine avec Naïm pour s'approcher de moi a petites foulées.
- J'viens de parler avec Nono, commence-t-il en chuchotant. J'me repet'rai pas dix fois, vous faites ça dans les règles, et surtout, vous sortez pas d'ici temps qu'vous z'avez pas trouver de terrain d'entente. C'est compris ? il demande en haussant le ton après un court instant de silence.
- Ouais ! je balance finalement en ronchonnant.
Je hais qu'on me mette la pression, et qu'on me dise quoi faire mais j'ai du respect pour Mounir, et surtout avec le temps, j'ai appris qu'il m'est profitable de l'écouter et de suivre ses conseils.
- Dans c'cas bande tes mains comme i' faut et enfile tes gants.
Ce que je fais sans attendre. Lorsque je lève la tête vers le frère de ma fiancée, je le trouve en train de me fixer. La rage émane toujours de lui mais il semble se contrôler. Il semble maitre de lui-même. Mounir fait toujours excellement son taff.
Doucement, je m'avance vers le ring, une fois équipé. Naïm me fait face et s'avance à son tour pour taper dans les poings que je lui présente. Au cri du coach, le combat commence. On se tourne autour une bonne minute, jusqu'à ce que la patience de ce dernier atteigne ses limites.
- Parlez-vous ! Frappez ! Faites un truc bordel de chien.
Il prend une pause pour nous regarder à tour de rôle. Du coin de l'œil, je le vois fixer Naïm :
- Parle Nono, dit lui c'que t'as sur l'cœur. Parle de Maya.
A l'entente du prénom de sa sœur, son visage se froisse. Sa souffrance intérieure est plus que visible. Naïm, maitre de ses sentiments, débute sa tirade en enchaînant à chaque phrase, un coup :
- J'ai qu'elle Imad. Tu me l'as enlever alors que j'ai eu peu de temps avec. Merde, c'est ma p'tite sœur. Je suis censé savoir où elle est à chaque moment de la journée, et ça fait deux ans qu'elle a déserter. Deux ans, et j'sais toujours pas si elle est en vie. Il lui est peut-être arriver un truc et on l'sait même pas. Elle a peut-être besoin d'aide. Est-ce qu'elle mange à sa faim ? Est-ce qu'elle a un toit sur la tête ? C'est mon taff de grand-frère de veiller à ce qu'elle manque de rien. Et putain, à cause de toi, j'peux pas m'en assurer.
Sa colère, qui jusque-là semblait contenu, commence à se faire sentir via les coups qu'on s'échange. Sa rage entraine la mienne, ses mots ressemblent à de véritables piques, qui s'attaquent à l'armure que je me suis forgé. L'armure qui me maintient debout au quotidien. Je la sens, cette faiblesse elle m'envahi. Malheureusement ce n'est pas physique, c'est bien pire. Mon cerveau, totalement hors de contrôle, se laisse atteindre par ces mots. Ces accusations qui hantent mes nuits. Cette culpabilité.
- J'ai jamais voulu ça, j'interrompt Naïm, complètement essoufflés par notre échange. J'ai toujours voulu le meilleur pour elle et j'me suis rendu compte que c'était pas moi. Que j'lui apportai que des emmerdes et que je risquais de l'entrainer dans ma chute. Et c'est c'que je lui ai dit ce jour-là. Le jour du jugement, j'lui ai dit que l'mieux pour elle c'était de s'éloigner de moi parc'que j'étais trop égoïste pour la laisser partir de moi-même.
Je m'approche des cordes et m'assied au bord du ring pour continuer mon monologue. Le regard au loin, je replonge dans mes souvenirs. J'essaye d'y mettre le plus de détail possible sans pour autant laisser transparaitre mes émotions. Une chose que j'ai acquise avec les années, l'impassibilité.
- Elle parlait tout le temps de partir. De tout lâcher et s'en aller. J'compte plus le nombre de fois où elle m'a supplier de l'épouse et prendre un appartement loin d'ici. Elle disait qu'il fallait s'éloigner des 4 Tours, que c'était le cœur du problème. Qu'on serrait mieux. Et c'est c'qu'elle m'a proposé ce jour-là. Elle voulait m'attendre. Chercher du taff et un appart le temps de mon incarcération. Elle voulait se reconstruire, comme elle disait tout l'temps. Recommencer à zéro. Et putain, je m'exclame en m'énervant, j'ai bien remarqué qu'elle était matrixer alors j'ai voulu la faire redescendre. La réveiller. Lui faire comprendre que nos vies sont liées aux 4 Tours. Qu'on a nos familles, celle du sang et du cœur. Alors j'y suis aller un peu fort. J'lui ai dit qu'on avait pas d'avenir elle et moi. Qu'il valait mieux pour elle de rentrer dans son putain de ghetto et se conformer aux règles qu'on avait établi. Que c'est tout ce qu'elle aurait. Des putains de bâtiments a perte de vue jusqu'à la fin de sa vie.
La stupéfaction cloue Naïm sur place. Il est vrai que j'ai raconté ça. Personne ne sait que le rêve secret de Maya était de partir.
- C'est... c'est... marmonne le frère de ma fiancée disparue. C'est impossible ! Elle peut pas être parti de son plein gré. Maya, sa voix ce brise en désignant sa sœur, ne nous aurait pas laisser.
- C'est ce que je me suis dit au début mais y'a pas d'autre explications. J'ai envoyé des mecs dans toute la région et aucune trace d'elle. Ça veut forcement dire qu'elle ne veut pas être trouver. Ou alors, je lâche en espérant me tromper, il lui est vraiment arriver un truc. La seule garantie que j'ai, c'est que peu importe où elle est, je la trouverai.
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