-CHAPITRE 1-
JE N'AIME VRAIMENT PAS LE DÉBUT. JE POSE SA LA MAIS JE PENSE QUE JE VAIS CHANGER. JE VERRAIS EN FONCTION DE VOS COMMENTAIRES.
C'EST ASSEZ LONG POUR L'INSTANT MAIS LES AUTRES CHAPITRES SERONT PLUS ALÉATOIRE.
C'EST LE DÉBUT, JE POSE LE DÉCORS...
BONNE LECTURE !
VOTES & COMMENTAIRES
* * *
-* Dites a la juge qu'on l'a fait pour survivre. *-
- Vous êtes condamnée à quatre ans de prison et dix mille euros d'amendes.
La voix de la juge me semble lointaine. De sa sentence ? Je n'en ai rien à foutre. Ce qui m'intéresse vraiment, ce qui capture toute mon attention c'est les femmes de ma vie, assise plus loin et qui se laisse aller à leurs sanglots. Ma mère, Sania, et Maya sont présente au procès, malgré mon interdiction.
J'aimerais leur crier qu'elles ne doivent pas pleurer, que je n'ai que ce que je mérite. J'aimerais leur dire que je ne récolte que ce que j'ai semer. Et depuis des années je ne sème que des plans de marijuana et de coca. J'accroche le regard de mon petit frère et tente de lui faire comprendre silencieusement qu'il tient désormais les rênes. En mon absence il a la responsabilité de la famille. Crapule, mon petit frère semble capter le message et hoche la tête dans ma direction.
L'agent de police me remet les menottes et nous fait prendre la direction de la porte qui mène à la salle d'attente. C'est ici que je vais attendre qu'on me remette en prison. Ma vie a pris un nouveau tournant ce jour-là. Mais bien plus que je ne l'imaginais.
À la maison d'arrêt, le greffier m'attribue mon numéro d'écrou et règle toute les formalités. Je suis l'affaire sans vraiment être là. Mes pensées sont principalement centrées sur ce que j'ai laissé derrière moi. Ce n'est pas mon premier séjour en prison, a force, j'ai l'habitude. S'en suit la fouille à nu. Encore une fois, ce n'est pas nouveau pour moi mais je ressens toujours ce sentiment d'impuissance. Laisser ce mec me fouille me donne envie de lui en mettre une. De taper dans tout ce que je pourrais avoir à disposition. Je me sens comme une merde. Je me déconnecte du monde extérieur et m'isole dans mon moi intérieur. Je subis cette fouille sans être présent.
Le quartier des arrivants, je connais aussi alors je demande à être rapidement transférer. Le maton a qui je m'adresse me snob et me néglige du regard. L'envie de lui coller mon poing en pleine face fait bouillir mon sang mais je ne veux pas faire de dégât. Du moins, pas le premier jour.
La première semaine, passe lentement mais je prends rapidement mes repères. Je connais une grande partit des détenus, ce qui m'arrange bien. Je ne galère pas pour cantiner et cloper. De même pour ma consommation. On me fait passer du shit que je savoure dans ma cellule.
Au début de mon incarcération, je n'ai pas tout de suite droit au parloir. Je n'ai donc pas de nouvelles des gens a l'extérieur, ce qui a le don de me faire tourner en rond pendant des heures. Deux semaines après le début de ma peine, je reçois les premiers courriers. Je m'empare immédiatement de la lettre qui contient le nom de mon frère.
Prince,
C'est la grosse merde. Maya a disparu et personne ne l'a revu depuis le jour de l'audience. Elle a pris sa voiture pour rentrer et n'est jamais revenu. Sa mère est en folie et Naïm est sur le point prendre feu. J'ai cherché pendant des jours, sans succès.
Prince, Maya est partit. Et personne ne sais où elle est.
Maman ne voulait pas que je t'inquiète mais c'est ta fiancer, et surtout, c'est Maya. Tu dois le savoir.
Je ne prends même pas le temps de lire la fin de la lettre et la laisse tomber au sol. Je reste figer pendant un moment, le temps de comprendre. Le temps de réaliser que la femme qui devait partager sa vie avec moi, a mis les voiles.
Je me lève en sursaut et renverse tout ce que j'ai à porter de main. J'ai envie de crier, de taper, de faire un dégât. Quelque chose de sanglant. Mon impuissance face à la situation me perturbe. Je me laisse tomber à terre et retire ma montre. Je sens mon cœur reprendre son rythme normal à la vue des lettres inscrite à l'encre sur ma peau. « Les liens du sang et du cœur ». Je retrace les formes de mon tatouage du bout de l'ongle, seul moyen de me calmer dans ce genre de situation.
En promenade, je vais directement voir Toubab, un mec du quartier. Il est incarcéré depuis plusieurs années et jouis de tous les privilèges qu'on peut avoir dans le merdier où nous sommes.
- Faut que t'appelle Crapule pour moi, je dis sans même le saluer. Il me faut un téléphone, et rapidement. Dis-lui de le faire passer à n'importe qui du même quartier que moi. Qu'il le recharge au maximum et enregistre tous les numéros dedans.
- Je l'appelle dès que je retourne en cellule, il dit en hochant vivement la tête.
- T'es un bon, je réponds simplement.
- Clope ? il me tend son paquet et un feu.
J'enflamme le cul de ma cigarette et savoure la sensation de la fumée qui encrasse mes poumons. Je voyais mon séjour en prison, moins mouvementer. Je m'imaginais cantiner, fumer, recevoir des mandats, des parloirs et juste attendre ma sortit. Je n'imaginais pas que ma moitié déserterais.
Deux jours plus tard, Toubab me rejoint en promenade et me fait passer un téléphone. Je le remercie comme il se doit et rejoint rapidement ma cellule. Je n'attends plus que le moment où je pourrais appeler mon frère pour l'entendre me dire que ce n'est qu'une blague de mauvais goût.
- Ouais, il dit en décrochant.
- C'est quoi cette histoire ? je cri en chuchotant.
- Elle a disparu w'Allah. Personne ne sait où elle a pu aller. On a fait des recherches dans tous les endroits où elle aurait pu être, mais rien. Prince la vie elle a disparu de la surface de la Terre.
- Faut que tu la retrouve ! Il faut qu'elle rentre chez elle.
Je lui fais mille et une recommandation avant de raccrocher. Je lui ai laisser beaucoup trop de responsabilité mais on n'a pas le choix. Depuis que le batard qui nous sert de père à déserter, on a été obligé de se démerder seul. Et si je suis enfermé aujourd'hui, c'est pour que ma famille ait de quoi manger et un toit sur la tête. J'ai pris les choses en main.
Quant à Maya, Crapule est la seule personne en qui j'ai suffisamment confiance pour mettre la sécurité de ma femme entre ses mains.
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours connu et chérie Maya. Nous avions organisé notre mariage dans la cour de récréation en primaire. Dans ma tête, nous étions prédestinés à finir ensemble. En primaire, nous ne nous lâchions pas. À chaque endroit où était Maya, j'y était. À chaque endroit où j'étais, elle y était. Au collège, nous nous sommes un peu éloigner. C'est vrai que c'est plus le même délire. Elle avait ses potes, et moi les miens. Mais elle était à la maison tous les soirs, donc on compensait ainsi. Lorsque mon père à déserter, c'est la première personne que j'ai eu envie de voir.
C'est la seule fille que j'ai jamais laisser m'approcher. Les autres n'avais même pas droit à un pour-cent de mon attention. Seulement le strict minimum.
Ce matin, j'ai droit à mon courrier. Je prends le temps de lire chacun des mots que Sania, la jumelle de Crapule, à coucher sur papier. Des traces de larmes parsèment la feuille. Elle a toujours été sensible et encore plus lorsque sa concerne sa famille. Sania me fait part de son mal-être, de son envie de me voir, de ses réussites scolaires, du vide que j'ai laissé, de l'ambiance a la maison, et bien plus encore. Une des phrases de son courrier me réchauffe le cœur et me redonne le sourire : « Je ne te raconte pas ma vie pour rien Prince de mon cœur. Je veux juste que tu ne te sentes pas seul et qu'en lisant ma lettre, tu aies l'impression que je suis à tes côtés. »
Ma réponse a sa lettre et bien plus courte mais il parait que je me contente toujours du minimum syndical lorsque je prends la parole. Je lui parle du sourire qu'elle a fait naître chez moi, de ma fierté de l'avoir pour petite sœur, de mes espoirs pour son avenir, et lui demande de faire le maximum pour alléger notre mère.
J'enchaine avec le mot que Yênissa, la dernière de la tribu, m'a joint à la lettre de Sania. Une fois de plus, mes lèvres se recourbent dans l'ombre d'un sourire. Les liens du sang et du cœur, je me répète dans la tête comme un mantra.
Une enveloppe attire mon attention. Je l'ouvre en fronçant les sourcils et découvre une autre lettre manuscrite.
Prince,
J'ai appris pour ton incarcération alors j'ai décidé de t'envoyer une lettre. Tu ne sais surement pas qui je suis mais qui s'en soucie ? Le but de mon courrier est de te faire passer le temps et de t'apporter un soutien. Une façon d'être en contact avec le monde extérieur.
Je continue à penser que c'est ridicule mais lorsque j'ai une idée, je ne peux me débarrasser de l'envie d'aller jusqu'au bout. Tu n'es pas obligé de répondre. Après tout, c'est à moi de faire le lien entre l'extérieur et la prison. Pas l'inverse.
Tu dois surement te demander qui je suis. Bien trop concentré sur ta fiancer, tu ne m'as jamais remarqué donc tu ne dois même pas savoir que ton pote Bilel a une sœur.
Je suis Zeynep, sa petite sœur.
* * *
...VOTES ET COMMENTAIRES...
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