Chapitre 12

« Mon naturel me contraint à chercher et aimer les choses bien ordonnées, fuyant la confusion qui m'est contraire et ennemie comme est la lumière des obscures ténèbres. » Nicolas Poussin

« Tu penses vraiment que c'est une bonne idée ? » questionna Harry alors que Hermione s'observait dans le miroir, les épaules crispées.

Ils se retrouvaient dans le dortoir des Gryffondors, et plongée entre les quatre murs de la salle de bain, la jeune femme se demandait si effectivement ce qu'elle prévoyait était une si brillante idée. Mince ! Pansy l'avait invitée à cette foutu soirée des Serpentard, mais elle n'avait pas spécifié qu'elle pouvait amener des amis non ? Devrait-elle braver ses dires alors qu'il commençait à peine à avoir un semblant de paix entre elles ? La trêve semblait tenir sur un fil si fin qu'il pouvait craquer à tout moment. Inviter Seamus et Thomas n'était peut-être pas la meilleure des options.

Mais bon sang, Hermione ne se voyait pas les rejoindre toute seule. Harry ne pouvait l'accompagner, surtout avec qui s'était produit plus tôt dans la journée avec Ginny. Il ne voulait pas ajouter de l'huile sur le feu et elle comprenait complètement la situation qu'il vivait. C'était au bord de l'explosion et bien que la plus jeune des Weasley ne se comportait pas toujours avec gentillesse, ça ne devait pas dire que son couple devait en souffrir pour autant.

Secouant la tête, Hermione prit sa décision. Elle irait seule. Elle passerait une soirée avec ses camarades de Gryffondor une autre fois. Il s'agissait de son épreuve et elle devait la traverser seule. Comment pouvait-elle avoir l'air confiante et courageuse si elle ne pouvait se pointer sans partenaire à une soirée qui serait probablement horripilante ?

Se mordant la lèvre inférieure, elle observa Luna qui jetait des sortilèges pour assouplir ses cheveux. Ses bouclettes d'origine touffus et entremêlées de frisotis indomptables se déposèrent sur ses épaules avec une grâce qui lui chauffa les joues. Maintenant domptés, sa crinière aux teintes chocolatées et caramels encadraient son visage, faisant ressortir les grains de beauté qui parsemaient son nez. Avant, elle détestait les petites tâches qui formaient des rougeurs lorsqu'elle plissait son nez avec émotion. En écartant les lèvres dans un air songeur, Hermione se surprit à se trouver jolie. Peut-être n'avait-elle pas la beauté incandescente de la Serpentard Daphnée avec sa longue chevelure raide et ses yeux de Bambi, mais elle avait cette teinte joviale et presque mesquine brillant au fond de ses prunelles. Et c'était tout ce qui comptait.

Ses longs cils, rehaussés par plusieurs couches de mascaras, faisaient ressortir la noirceur de ses yeux. Sous le soleil, ses yeux bruns se métamorphosaient en étincelles de grains d'or. Harry lui avait dit que ses iris avaient cette capacité de dévoiler son âme comme par magie et parfois Hermione le regrettait. Comment garder ses plus profonds pêchés au creux de son esprit s'ils se reflétaient à travers la lueur de ses pupilles dilatées ?

Elle devait lâcher prise sur les apparences et sur sa peur de paraître plus sombre qu'elle ne voulait l'être. La guerre l'avait changée et il était temps qu'elle se montre sous son nouveau jour. La peau semi-bronzée, brillante sous les reflets des faisceaux de lumière, Hermione posa ses longs ongles manucurés noirs sur son avant-bras. Il était caché sous ses manches longues. Et elle fut reconnaissante de l'accoutrement que Luna lui avait prêté. Son haut rouge empoignait sa poitrine comme une seconde peau, faisant ressortir ses formes.

Se massant la nuque, soudain embarrassée, son cerveau se remit en marche, questionnant toutes les décisions qu'elle s'apprêtait à entreprendre. Hermione voulait sa revanche, alors la baguette enfoncée dans la poche arrière de son pantalon noir, elle déglutit. Malfoy ne s'attendait certainement pas à sa venue et elle comptait bien se montrer aussi puéril que lui. S'il voulait jouer au chat et à la souris, que la partie commence.

« Il ne pourra pas te résister, » ricana son amie à la longue chevelure dorée.

Hermione toussa pour cacher son embarras. Ce n'était pas son but. Pas ce soir du moins. Elle voulait le mener au supplice du désir, sans pouvoir aboutir à ses attentes intérieures. Comme il l'avait fait avec elle. Ce n'était que partie remise. Juste un jeu, rien de plus.

Se passant une main dans les cheveux, jusqu'à décaler ses boucles souples derrière son oreille, la jeune Gryffondor contempla Luna, qui gardait toujours ce sourire amusé et songeur sur ses lèvres rosées.

« Ce n'est pas ce que je cherche à faire. »

« Parfait, rends le fou alors. Et fais-le regretter. »

Harry s'étouffa dans une quinte de toux, pour bien déclarer sa présence contre la porte de la salle de bain.

« Je suis toujours ici, » grogna-t-il dans sa barbe, les joues rouges.

« Je pense que tu ne veux pas entendre notre conversation, Harry. Il serait mieux que tu ailles rejoindre les gars. Je ne voudrais pas te tuer de gêne, » chantonna Luna d'une voix sereine, mais taquine.

Hermione haussa un sourcil sous ses paroles, curieuse et Harry décampa avec célérité, sans un regard en arrière. Lorsque son amie déposa ses iris sur sa personne, Hermione frissonna. Elle se mit à appréhender la discussion. Luna était... spéciale et avait cette manie d'échapper des paroles suspicieusement loufoques. Pas qu'elle n'aimait pas discuter avec elle, au contraire. C'était toujours amusant. Mais l'imprévisibilité de son cerveau la rendait confuse plus qu'autre chose.

« Tu es sous un contraceptif ? »

« Quoi ? » s'étouffa à son tour la jeune Gryffondor, la bouche béante. « Oui, depuis cet été. »

« Hmmm, » fit Luna en jetant un coup d'œil vers la porte.

Hermione retint sa respiration, soudain suspicieuse. Est-ce que Luna savait pour elle et Seamus ? Elle n'en avait parlé à personne. Il y avait eu quelques rapprochements entre eux pendant l'été. Ce n'était qu'une passade, rien de très extravagant ni de sérieux. Les deux Gryffondors s'étaient changé les idées et quand Seamus avait développé des sentiments pour Hermione, la jeune femme s'était résolue à arrêter ce qu'ils venaient de commencer. Ils avaient pris leur distance et seule une amitié persistait entre les deux étudiants. Peut-être qu'ils se taquinaient toujours autant, mais la Golden Girl le faisait plus par automatisme que par intérêt. Il était beau et elle devait avouer que certains aspects sexuels avaient su la combler. En partie. Mais elle n'avait pas besoin d'aller dans les détails et elle ne voulait certainement pas prononcer ces mots avec Luna, qui lui jetterait des bouquets de fleurs à la moindre occasion pour la taquiner.

« J'ai entendu dire qu'il était très gros, Malfoy. Et que personne n'avait réussi à le faire venir par la bouche ou le prendre au complet. »

Hermione couina sous la stupeur de la révélation de son amie. Comment pouvait-elle savoir tout ça ? Et puis... pourquoi le lui dire ? Bon Dieu, elle n'était pas certaine de vouloir avoir les détails tout compte fait. Surtout que son bas ventre venait de prendre feu et que sous la sensation, elle se frotta les jambes pour diminuer la brûlure dans son entre-jambe.

« Ses conquêtes parlent beaucoup tu sais. Il est un bon partenaire, aime donner du plaisir. C'est juste tellement dommage qu'il n'en ait pas autant en retour. »

« Écoute, » commença Hermione d'une petite voix.

Elle avait de la difficulté à parler, tellement elle était sidérée par la tournure de la conversation. Effectivement, Harry avait bien fait de décamper. A bien y penser, elle était jalouse de ne pas avoir traversé le couloir pour rejoindre les garçons aussi.

« Je t'ai observé aussi. Je sais que tu en as envie. Tu devrais te laisser aller. Peut-être que ça te ferait du bien. Qui sait ? Ça fonctionne de mon côté avec Neville. »

« Ok, » Hermione releva sa main dans les airs pour couper toutes les prochaines syllabes de Luna.

Elle avait besoin de digérer l'information. Neville et Luna. Ils se fréquentaient, c'était absolument évident, mais la jeune Gryffondor avait de la difficulté à s'imaginer pousser cette conversation plus loin. Elle ne discutait pas de ce genre de choses. Pour l'amour de Dieu, c'était Luna et soudain, Hermione se demanda quelle idée tordue elle pouvait bien avoir au lit avec Neville. Elle pouffa sous le choc de la situation.

« Je t'avoue que... je ne m'attendais pas à ça, » Hermione pointa du doigt la distance entre leurs deux corps pour mimer leur discussion. « Tu m'as prise par surprise. Je ne comprends pas trop pourquoi tu me dis tous ces détails sur Malfoy. Il ne se passe rien entre lui et moi. »

« Hermione, arrête. Quand tu as le dos tourné, il te dévore des yeux comme s'il rêvait tous les soirs de se faufiler entre tes jambes. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir ! Et à vrai dire, je comprends pourquoi il en a envie. Tu es vraiment très sexy. »

« Ok, » répéta la jeune Gryffondor, muette.

Elle voulait s'enterrer sous terre. Est-ce qu'il y avait une pelle pas trop loin ? Elle s'imaginait déjà creuser sa tombe, tellement ses joues flambaient de gêne.

« Trop d'informations ? » chuchota la petite blonde et Hermione acquit maladroitement, se pinçant le nez pour contenir un rire.

Elle eut un sentiment de déjà-vu et une raillerie inopinée s'échappa de sa gorge. Le karma la frappait, elle ne voyait pas cette discussion autrement.

« Ok, c'est vrai. Je le désire, mais il m'a repoussé et il a des choses à travailler sur sa personne. Je ne compte pas me résoudre à être départagée entre sa froideur ou sa chaleur. Ce n'est pas ce que je veux. »

« Et qu'est-ce que tu veux exactement, 'Mione ? »

Sa voix était douce, empathique et peut-être un peu trop compréhensive quant à sa situation. Elle avait cette impression que Luna pouvait lire en elle comme un livre. Foutu yeux qui délivraient tout ce qu'elle pensait ! se reprocha-t-elle avec amertume.

« Je ne sais pas, » avoua-t-elle finalement après un silence. « Je ne suis pas certaine que », elle prit une autre pause, incertaine. « S'il se produit un rapprochement physique entre nous deux, ça se passe de la même façon qu'avec ... »

Elle s'arrêta, mortifiée.

« Avec Seamus, » conclut la blonde, un sourire taquin sur les lèvres.

« Oui, » grogna-t-elle. « Ce n'était que des préliminaires surfer et... très agréables. Mais avec Draco, ce serait plus. Et je ne suis pas certaine que mon cœur arriverait à ériger une barrière. Et j'ai besoin de l'avoir, cette protection. Parce que je ne me connais plus assez pour me faire confiance. »

Hermione avait cette impression d'avoir lâché une bombe. La pièce restait silencieuse. Ce même silence après l'attaque, emplie de cet élan mortel et morbide. Elle en avait trop dit et l'anxiété refit surface, et l'élan de douleur contre son avant-bras repris forme. Luna l'observa sous ses longs cils avec une douce attention. Déglutissant sous ses prunelles qui l'analysaient avec un intérêt nouveau, Hermione se détourna pour replonger ses iris vers son visage, à travers le miroir. Elle soupira.

« Les bonnes choses se présentent toujours au moment le plus inopportun. Tu es courageuse, 'Mione. Je suis sûre que tu arriveras à attraper cet élan de bonheur, peu importe la personne qui t'en offre la possibilité. Tu le mérites après tout. »

Avec un effleurement tendre contre son épaule, Luna quitta la pièce, ne laissant dans son sillage que l'écho d'un silence, embrouillée par les pensées de la Gryffondor. Se forçant à desserrer ses poings sous les émotions qu'avaient fait naître les paroles de son amie, elle affronta son regard et se décida. Mimant un sourire du bout des lèvres, elle se fit un pacte à elle-même.

Hermione allait suivre le fil de ses réflexions, se plonger dans cette noirceur abondante de défis toxiques. Le contrôle ne faisait pas partie de son vocabulaire ce soir. Et si Malfoy s'attendait à découvrir la jadis Golden Girl innocente, il allait tomber de son siège. Ce soir, Hermione se mordit la lèvre inférieure sous son reflet, ce soir, elle allait écraser ses propres barrières et découvrir sa nouvelle personnalité et l'embrasser de tout son être. Elle agirait comme une Serpentard. Et changeant l'apparence de son haut d'un mouvement de baguette, le rouge sang tournoya jusqu'à aborder un vert forêt sombre. Sa peau suintait d'appréhension, mais elle s'en regorgea. L'adrénaline pulsant contre ses veines, elle se détourna et traversa le couloir pour rejoindre ses amis dans le salon des Gryffondor. Seamus recracha le contenu de son verre en l'apercevant et Thomas siffla entre ses dents.

Leurlançant un simple clin d'œil, que Harry lui retourna, amusé, elle traversa letunnel jusqu'à atteindre le tableau de la grosse dame. S'ouvrant avec unelenteur éprouvante, Hermione sourit. Que la soirée commence...


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Malfoy fulminait. Pansy avait conversé avec Granger et il n'était pas certain d'en être serein. Si les années avaient su lui apprendre quelque chose, c'était que la Serpentard était tout sauf douce dans ses approches. Et l'appréhension qui lui tordait l'estomac se transforma en colère. Il n'arrivait pas à comprendre son obsession pour la putain de Gryffondor. Elle était sensuelle, sans même s'en apercevoir. Et son innocence le foutait en rogne. Toute ces putains de fois où il l'avait surpris en cours à grignoter son putain de crayon, le rendant si dure qu'il s'était demandé s'il allait finir amputer. Théo se foutait bien en général de sa gueule et avec raison. Même si Granger avait un corps à damner un saint, et un cerveau de génie qu'il rêverait de ternir sous ses pensées lascives, elle n'était qu'une distraction passagère. Elle comptait aussi peu que ces foutues conquêtes qu'il utilisait pour étancher son désir palpitant qui le noyait chaque jour.

Il ne pouvait même pas expliquer sa frustration quand il avait appris que la Gryffondor serait amenée à se retrouver dans son putain de dortoir, à la fréquenter jour et soir, à partager une putain de salle de bain et à sentir son odeur sur tous les putains de murs. Son parfum lui trouait ses veines, l'inondant d'un besoin que sa propre main n'arrivait pas à combler. Oh et le nombre de fois où il avait pensé à elle en s'astiquant le membre. Alors, il avait enchaîné les coups d'un soir, en pensant faire taire le supplice et le besoin de toucher Granger. Est-ce que ça avait fonctionné ? Putain d'enfer.

Il grogna dans sa barbe et empoigna avec plus de férocité son verre. Sans une once d'hésitation, il avala le contenu d'un coup sec, laissant la liqueur étancher sa gorge.

Granger. Il pensait à elle chaque putain de minutes de son existence. Et Malfoy savait qu'il n'était pas le seul. Il avait vu les œillades prononcées que son meilleur ami Nott lui lançait. Il tentait de se faire discret, mais depuis le fameux Ball en quatrième année, sa fantaisie pour la Gryffondor avait été partagée par le grand Serpentard à la chevelure sombre.

Théodore serait plus doux avec elle, plus tendre et peut-être arriverait-il à la rendre heureuse. Cette simple pensée le foudroya de rage. Un éclat ombrageux de noir et de rouge orna ses iris, et il pencha la tête pour apaiser son esprit. Ce n'était qu'un scénario, ce n'était pas réel, mais c'était une possibilité. Malfoy savait que Granger serait comblé avec un partenaire compréhensif et protecteur. Il n'était que possessif et territorial. Il la clouerait de ses bras, de ses paroles lascives jusqu'à l'isoler de tout contact de la gent masculine. Il était tout sauf sain et pour avoir la Gryffondor dans ses bras, il devrait s'améliorer. Putain de Dieu. Il n'en avait pas envie. Il ne voulait pas déraper avec elle et se montrer tendre, ce n'était pas son tempérament. Même si ça ne lui était jamais arrivé, il se voyait très mal le devenir. Il ne pouvait à ce point changer.

Se mordant le pouce, songeur, il déplia ses longues jambes, les étalant de tout son long. Calé contre un grand siège dans l'énorme salon des Serpentard, il avait cette impression d'être isolé, d'être dans l'incapacité de participer aux joutes verbales et à la jovialité de ses camarades. La fête rayonnait avec une ardeur qui chauffait les joues et Malfoy avait refusé l'approche de futures conquêtes avec une telle froideur que les femmes s'étaient contentées de l'observer avec espérance du bout de la salle.

Blaise, dans un grand mouvement las, se déposa lourdement à ses côtés. La peau sombre et un sourire idiot barrant les traits de son visage, Malfoy souffla d'exaspération. Il sentait les futures paroles fleurir sur la langue de son ami avant même qu'elles ne franchissent ses lèvres.

« Qu'est-ce qui se passe, mon gars ? Tu as refusé les avances de Romilda il y a quelques minutes et tu bois comme un trou. Même Pansy n'a pas su aiguiller ton attention. Tu as un bâton rigide dans le cul ou quoi ? »

« Pas intéressé, c'est tout, » grogna-t-il en retour, agacé.

« Pas intéressé par les filles présentes ou c'est parce que tu as envie de tremper ta queue ailleurs ? Granger, par exemple ? »

Se relevant rageusement, sous l'éclat de rire de Zabini, Draco traça vers le bar, empoignant une bouteille de whisky avec brusquerie, puis se servit un gros verre.

« Tout doux, tout doux, mon gars, » taquina Théodore, maintenant à sa droite. « Tu vas terroriser toutes les possibles baises que je peux avoir ce soir avec ton air grognon. Essaie d'avoir l'air plus cool, s'il te plaît. J'essaie de me glisser dans la culotte de Padma, mais elle n'arrête pas de te fixer d'un air rêveur et terrorisé. »

« J'en ai rien à foutre d'où tu veux plonger ton pinceau ce soir, Nott ! »

« Eh ben ! » Théodore ricana dans sa barbe, alors que Blaise aplatissait sa main contre son dos, hilare. « On est tendu ce soir, à ce que je vois. »

« Tu devrais te détendre, mec, » rajouta Théo avec raillerie.

« C'est Granger, » rajouta Blaise avec un regard prononcé vers les muscles massifs et crispés des épaules de Draco. « Elle le foudroie d'un désir si fort qu'il ne sait plus se satisfaire tout seul. »

Théodore se pinça les lèvres, amusé, mais un éclat compréhensif traversa ses pupilles et il détourna la tête avec rapidité pour le faire disparaître. Malfoy avait eu le temps de l'apercevoir et l'air encore plus grognon, il cala son second verre.

« Tu devrais aller voir Pansy, Blaise. Je pense qu'elle est en chaleur tellement elle a essayé de se frotter sur moi. Je ne voudrais pas te voler la place. »

Zabini l'insulta avec ardeur, les joues rouges. Tout leur groupe d'amis savait à quel point il en pinçait pour la brune. Après cette constatation, Malfoy avait pris un grand soin à le faire chier. Il avait évité de batifoler avec Pansy, parce qu'il savait que son ami avait un intérêt pour la jeune femme. Mais la Serpentard revenait toujours à la charge avec une détermination suave. Ça le mettait si mal-à-l'aise. Il était vrai qu'il aimait bien s'occuper d'elle, mais comme chacune de ses partenaires, il n'arrivait pas à éprouver l'impulsion de la jouissance, du moins pas totalement. Il n'avait pas cette putain de chance. Et ses amis continuaient de se moquer de lui. Défendant ses conquêtes en disant qu'avec un tel calibre entre les jambes, il concevait qu'il était impossible qu'une fille arrive à le prendre en bouche au complet. Putain, il savait. Mais ça ne lui empêchait pas de rêver jour et nuit, de pouvoir finir avec fureur dans la bouche de Granger. D'elle et seulement elle.

« La dernière fois que tu as tenté l'expérience, tu t'es montré si froid avec elle que Pansy est revenu dans mes bras en pleurant. Je doute que tu veuilles réitérer une baise avec elle. »

« C'est vrai, c'est si difficile de combler le fameux Draco Malfoy, » chantonna Théodore d'une voix théâtrale.

Et il voulut le frapper en retour. Mais l'exclamation qui s'échappa des lèvres de son meilleur ami l'arrêta. Pourquoi geignait-il comme une pauvre prude ? Détournant son regard sous le juron de ses deux camarades, il analysa la salle, à la recherche de leur stupéfaction. Malfoy ne prit pas longtemps avant de trouver ce qui avait pu créer un tel choc chez les Serpentard. Bordel ! souffla-t-il à voix haute. Ses amis en auraient profité de coutume, mais les deux imbéciles étaient trop épris par la vision de Hermione Granger, qui s'aventurait dans le salon des Serpentard. Vêtu d'un haut scandaleusement sexy, avec un décolletée mettant de l'avant des formes qu'il n'avait pas remarqué avant. La jeune femme scannait avec une attention particulière les nombreux invités. Elle portait du putain de vert. Qu'on le tue, plaida-t-il alors que son entrejambe s'alourdit, lui faisant mal.

Elle semblait en proie à une chasse à l'homme et lorsqu'elle posa ses pupilles sur Draco, ses yeux brillèrent d'une lueur effervescente et il déglutit en retour. Il était dans la merde. Surtout qu'elle venait de lui offrit un sourire remplie de milliers de promesses salaces et Malfoy comprit qu'il n'allait probablement pas survivre à cette putain de soirée. Il ne fut pas le seul à le réaliser et les railleries de ses amis le plongea dans un mutisme noir. Il devait garder le contrôle. Il le devait. Surtout si Granger se retrouvait dans son ancienne tanière. Peut-être ne réalisait-elle pas l'erreur qu'elle venait de commettre, mais se léchant les lèvres avec ivresse, il traversa le salon à grande enjambée. Pour la rejoindre.

Il se fichait des regards outrés que lui lancèrent certaines conquêtes. Il n'y avait que la Gryffondor qui comptait. Que putain de Hermione Granger.

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