Chapitre 45

PDV Demetrio

Quelques mois plus tard.

— Où est-elle allée ?

— Hum, faire les magasins ? me répondit-il tout bas, un petit sourire aux lèvres.

— Tony. Je réitère ma question. Où est-elle ?

—  Je ne peux pas te le dire, Demetrio. Excuse-moi, dit-il en se grattant la nuque, visiblement mal à l'aise.

— Elle ne fait que disparaître ces derniers temps ! m'exclamai-je, en perdant petit à petit ma patience.

— Les femmes aiment se retrouver seules, parfois... reprit Tony, en se retournant et en commençant à partir de la cuisine.

— Ne t'enfuis pas, Tony ! ajoutai-je énervé, en le voyant sourire et claquer la porte.

Bon sang. Il s'était enfui.

   Je poussai un râle et me rendis ensuite dans notre chambre. À peine étais-je rentré que déjà, le chiot me sauta dessus. Crispy, le canin. Il a bien grandi ces derniers mois. Même trop, je dirais. Et il ne s'est toujours pas calmé ; ce chien est une pile électrique qui n'a l'air de jamais s'user, malheureusement.

— Où est ta maîtresse ? lui demandai-je en m'agenouillant, alors qu'il bougeait sa tête de droite à gauche.

Même lui ne veut pas me le dire.
Satané canin.

— Tu as de la chance que Elena te porte dans son cœur... grommelai-je, avant de recevoir un coup de langue sur mon nez.

Brrr. Premier frisson.

   Je me redressai, avant d'enlever ma cravate et de la poser sur la table. Je me massai la tempe, puis m'allongeai sur le lit. Je pris le coussin d'Elena entre mes bras, en inspirant longuement ce bout de tissu qui contenait son odeur. Plus tard, je fermai les yeux, me laissant bercer par le sommeil.

**

   Des lèvres vinrent se poser sur ma joue, tendrement. Des cheveux violets volaient devant moi, avant que je n'attrape son poignet pour la faire tomber sur mon torse. Elena poussa un cri, roula sur le côté.

— Trente secondes pour me dire pourquoi tu étais partis, déclarai-je, alors qu'elle relevait t sa tête.

— Je fais ce que je veux, dit-elle en me tapotant la tête, les yeux remplis de malice.

— La cuisine sera dorénavant fermée.

— J'étais parti faire les boutiques, arrête ! s'exclama-t-elle aussitôt, en fronçant les sourcils.

— Tu ne m'as pas prévenu. J'étais inquiet, renchéris-je, en tenant ses joues.

— Tu étais en réunion. Je ne voulais pas te déranger'.

— Tu aurais pu. Je t'ai cherché pendant une heure dans ce palais.

— Mon petit Demetrio était si inquiet que cela ? me demanda-t-elle, un grand sourire venant illuminer son visage.

   Je ne répondais plus rien, et détournai ma tête sur le côté.

— Petit boudeur, l'entendis-je ricana, avant qu'elle ne se mette à me caresser la joue.

    Je ne disais toujours rien et faisais tout mon possible pour ne lui jeter aucun regard. Plus tard, ses lèvres s'amusèrent à longer mon cou.

— Tu as trente minutes pour enfiler un costume et être apprêté, me murmura-t-elle soudainement à l'oreille, alors que je tournais ma tête.

    Nos lèvres se rencontrèrent soudainement, et je ne perdis plus de temps pour approfondir ce baiser, en passant une main derrière sa nuque.

— Dépêche toi, Demetrio, me souffla Elena, dès que notre agréable baiser fut terminé.

   Interloqué par cette soudaine surprise que me réservait Elena, mais néanmoins impatient de savoir, je l'embrassai une dernière fois, puis me levai.

— Rejoins moi ensuite dans la salle principale, d'accord ?

    Je pris immédiatement quelques affaires, avant de me diriger pressement dans la salle de bain. Je posai mon costume sur la commode, puis tirai le premier tiroir. J'inspirai un grand coup à la vue de l'objet.

Je pense que c'est le moment. Je n'en peux plus.

**

   Mon cœur commença à louper quelques battement, en voyant cette table joliment préparée. Un sourire se dessina sur mes lèvres, en admirant au milieu de la pièce le canin, avec un noeud de papillon violet autour du cou. Nul doute que cette charmante pièce avait été préparée par Elena... Je touchai du bout des doigts la nappe, en tournant tout autour de la table. Soudain, un grincement de porte se fit entendre et je me retournai en vitesse. Voilà que j'avais le souffle coupé et le cœur à la limite de lâcher. Elena s'avança timidement dans la pièce ; ses cheveux prunes étaient détachés, légèrement ondulés : ils étaient sublimes. Et le meilleur était qu'elle portait la fameuse robe de couleur rouge, que j'avais déposé sur le lit, au début de notre rencontre ; celle qu'elle avait refusé de mettre.

     Je déposai immédiatement un baiser sur ses lèvres, me délectant encore de cette douceur. Un gargouillement s'échappa soudainement du ventre d'Elena ce qui me fit sourire.

— Allons manger, gattino, susurrai-je contre son cou, heureux de ce début de soirée.

   Après que son habituel frisson l'ait parcouru, Elena acquiesça de la tête et je m'emparai aussitôt de sa main. Je fis reculer la chaise, la laissant ainsi s'asseoir. J'embrassai rapidement son front, avant de partir m'asseoir en face d'elle.

    La moquerie avait été de la partie durant tout ce dîner. Elena et moi n'avions fait que nous chercher, avec nos habituels pics. Mais je sentais bien que quelque chose la tracassait. Cela se voyait et cela m'embêtait. Décidant de changer cette étrange atmosphère, je me levai de ma chaise et partis m'emparer de sa main. J'embrassai sa joue, avant de descendre jusqu'à son cou. Après avoir laissé mes baisers brûlants parcourir sa peau, je décidai de récupérer la fameuse boîte qui était cachée derrière des livres.

   Elena détailla mes gestes, les sourcils froncés, perdue. Plus tard je revins à ses côtés, la boite entre mes mains.

— Ce n'est pas dans mes habitudes de m'agenouiller. Mais je peux faire cet effort pour toi, avouai-je, alors que son visage commençait à perdre des couleurs.

   Un genou à terre, mon discours pouvait enfin commencer :

— Tu es la première femme qui a réussi à percer mon cœur, à te faire une place si indélébile, que plus jamais elle ne s'effacera. Tu peux être casse-pieds mais bon sang, qu'est-ce que je t'aime... Je ne veux que toi à mes côtés, que toi pour partager le restant de ma vie. La vie est courte, tout peut se rompre instantanément. Et je m'en serais voulu à jamais, si ce soir, ici présent, je ne te faisais pas ma demande. J'ai l'air d'une guimauve, mais je suis obligé de te dire ce que j'ai sur le cœur, afin que tu me dises ton fameux oui. Car évidemment, il est impossible pour toi de refuser, amore.

    Finalement, ses larmes dégringolèrent ses joues rosies.

— Pourquoi je refuserais... dit-elle entre deux hoquets. Tu es bel et bien l'homme de ma vie. Et jamais je n'aurais pu te dire non. Car la réalité est bien là : tu es mon tout.

   Mon cœur commença à pulser violemment dans ma cage thoracique, alors que je me levais et attrapais délicatement sa main.

— Tu es liée à moi, Elena Ambresi. Ou devrais-je dire Elena Chieso, déclarai-je souriant, en passant l'alliance à son doigt.

— Depuis longtemps je suis liée à toi, Demetrio. Et d'ailleurs, il y'en a un qui me le prouve très bien, murmura soudainement Elena, alors que je fronçais les sourcils.

— Attends moi là, reprit-elle avant de se retourner et de partir fouiller dans un sac, qui se trouvait derrière un meuble.

Tout le monde se fait des surprises, dites-moi.

   Elena revint ensuite, un petit sourire aux lèvres ; elle me donna une enveloppe, que je m'empressai d'ouvrir, impatient de connaître sa surprise.

— Je voulais te faire cette surprise. Mais on dirait bien qu'encore une fois, tu as été plus rapide que moi, dit-t-elle d'une douce voix, alors que je déglutissais péniblement face à cette photo.

   Une échographie.

   J'écarquillai les yeux, et mon cœur se redoubla ses battements. Mon souffle se faisait presque court, et mes mains commencèrent à trembler. Je posai à la hâte, l'image sur la table, avant de poser une main tremblante sur ce son ventre.

    Je caressai délicatement son ventre, totalement abasourdi de n'avoir rien vu venir. Je n'avais rien remarqué.

— Je t'aime tellement, était la seule parole qui me vint en tête.

— Espérons que tu m'aimes toujours lorsque qu'il faudra supporter mes sauts d'humeurs, répliqua-t-elle avec son magnifique sourire.

   Je lui souris, ému et tellement heureux. Je ne perdis plus de temps pour fondre passionnément sur ses lèvres.

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