Bonus 3
PDV Athéna
Heureuse de pouvoir me balader dans ce grand centre commercial, je ne pouvais néanmoins pas en dire autant pour mon cher Alexeï. Visage fermé, bouchée pincée et yeux reflétants tout son agacement, nul doute qu'il était plus que ravi d'être ici.
— Oh mais fais moi un sourire, Alexeï, c'est bon quoi.
Évidemment, monsieur grommelait tout bas, en enfonçant ensuite ses mains dans ses poches. Avec un nouveau soupir, je m'avançais près de son corps, puis posai dans un claquement, mes mains sur ses joues.
— C'est qui, qui va offrir un joli sourire à sa femme ? C'est qui ? Oh mais tiens, c'est le gros bébé Alexeï qui ne fait que bouder depuis tout à l'heure ! Mais oui, mais ouuuui !
Je commençais à rire, amusée de voir cet agacement peindre de nouveau son visage.
— C'est le bébé à qui ? Moh ! C'est le bébé à...
— Athéna arrête et tiens toi correctement, râla-t-il, en m'attrapant la main et en me faisant coller contre lui.
Je laissai échapper un dernier rire, avant de laisser ma tête se poser contre son épaule.
— Tout va bien se passer, Alexeï. C'est juste un peu de shopping pour Noël et voilà, repris-je d'une voix plus douce, en déposant un baiser sur sa mâchoire.
— On aurait pu le faire par internet.
— Non, car j'adore acheter les cadeaux de Noël moi-même et voir en vrai s'ils sont biens. Et vu que tu aimes ta femme plus que tout, tu vas bien entendu rester avec elle, à ses côtés, et lui offrir un grand sourire de prince.
— Je n'aime pas te voir te balader ainsi alors que tu es enceinte de plus de huit mois ! rugit encore mon amour de satan, tandis que je faisais du repérage dans les vitrines.
Évidemment, Alexeï avait condamné ce grand centre commerciale. Plusieurs gardes étaient positionnés de tous les côtés, sous l'ordre bien veillant de mon cher et tendre mari. Sécurité au maximum, aucun doute là-dessus.
— Oh la la c'est bon. Le bébé va très bien et moi de même. Si je perds les eaux, on pourra peut-être s'inquiéter. Mais pour l'instant, on achète les cadeaux de Noël et on fait fumer la carte bleue !
Alexeï me rejoignait, bien entendu, déjà prêt à m'arracher les vêtements des mains pour les porter dans ses bras.
— Ces chemises seront parfaites pour mes papas. Tu en penses quoi ? questionna-je entre deux rayons, un doux râle me signifiant déjà sa réponse.
— Je m'en fiche. Je veux rentrer, et avec toi. Tout de suite, répliqua-t-il, en déposant les chemises sur le comptoir.
— Écoute Alexeï ; nous rentrerons plus vite quand j'aurai trouvé tous les cadeaux. Alors sois tu m'aides, sois tu bouges tes fesses d'ici et tu me laisses tranquille en arrêtant tes gémissements.
— Bon... d'accord. Dans ce cas je prends tout ce qu'il y a dans cette boutique et basta, compléta Alexeï, en attrapant par la suite tous les vêtements à sa portée.
Il balança tout dans le petit couloir, puis continua d'attraper d'autres vêtements.
— Mais oh, calme toi ! m'exclamai-je rapidement, en me rapprochant de lui.
Je posai un doigt sur son torse, cela le suffisant enfin à s'arrêter dans ses gestes.
— Quoi ? Je t'aide pour que nous finissions le plus vite, c'est tout.
— Tu m'énerves. Et sache que cela est vraiment très mauvais pour notre bébé, dis-je, avant de voir son visage prendre des traits plus calmes.
— Athéna, je t'en prie... Commandons par internet et rentrons au palais. Je n'aime pas te voir ici, et je ne changerai pas d'avis.
Alexeï fit coller nos corps l'un contre l'autre, en posant sa main sur mon ventre rond. Il déposa ensuite, ses lèvres contre les miennes, un long baiser s'en suivant calmement.
— Allez viens mon amour, rentrons au palais et restons sagement assis devant la cheminée, me chuchota-t-il, en déposant une seconde fois ses lèvres pour essayer de m'amadouer.
Il les fit délicatement courir sur tout mon visage, pour ensuite s'attarder sur mon front.
— Viens ma chérie... continua-t-il.
— Tu sors le violon et l'orchestre, là. Calme toi satan, répliqua-je avec sourire.
Alexeï m'enlaça, puis se remit ensuite en marche de l'autre sens, tout en me tenant contre lui.
— Si tu me fais un chocolat chaud et que tu m'installes un nid tout douillet avec plaid et compagnie, alors je pense pourvoir reporter notre journée shopping, annonçai-je entre deux pas, avant de sentir ses lèvres revenir se poser contre les miennes.
— Tes désirs sont des ordres, chérie, me souffla-t-il, en donnant plus tard des ordres aux gardes dans sa langue grecque.
Mais quand je vis tous ces hommes se ruer dans les boutiques et attraper tout ce qu'ils trouvaient, je commençais à comprendre qu'il m'avait roulé dans la farine. Dans le sel, dans le sucre, dans l'eau ; dans tout ce que vous voulez !
— Oh, oh, oh ! Ils sont en train de faire les cadeaux de Noël là, où je me trompe ? intervins-je rapidement, en attrapant son bras.
— Ils font juste quelques empaquetages, c'est tout. Ne t'en fais pas, cela ne m'empêchera pas de choisir moi-même tes cadeaux de Noël et de notre enfant.
Et une journée shopping de gâchée, une.
**
Allongée sur le canapé, je pouvais repérer le regard d'Alexeï s'attarder sur moi. Attablé et ordinateur devant lui, cela ne l'empêchait guère de
me fixer avec ce regard sérieux et préoccupé.
— Quoi ? soufflai-je, agacée.
— Arrête de gigoter. Je te vois, répliqua-t-il, en fermant son ordinateur d'un mouvement.
Il vint ensuite s'installer à mes côtés et posa un autre plaid sur mon corps.
— Alexeï, soupirai-je.
— Quoi ?
— Tu es de plus en plus stressé chaque jour. Ça se voit. Ça se repère à dix mille kilomètre, même. Calme toi, ce n'est pas toi qui va accoucher tout de même.
— Mais j'en ai marre d'attendre. J'ai l'impression que ça fait deux ans que tout cela dure. Je veux vite me dépêcher de voir ma fille et que tout aille mieux pour nous trois.
Oh la la. Futur papa est encore inquiet et stressé. Pauvre petit Alexeï.
— On ne connaît pas le sexe, calme toi avec ta fille, satan, ricanai-je aussitôt.
— Normal, tu n'as pas voulu le connaître pour faire un effet de surprise. Ça m'agace énormément, d'ailleurs, marmonna-t-il, en posant ensuite sa main sur mon ventre.
— On arrive bientôt sur la fin, tu le sais bien. Arrête de rouspéter, ce n'est pas toi la femme enceinte, dis-je dans un sourire, avant de poser ma tête contre son épaule et de profiter de ses caresses.
— Hum. J'ai quand même le droit d'émettre mes mécontentements, me murmura-t-il près de l'oreille, en déposant enfin un baiser sur ma peau.
— Moi aussi, tu sais. Et je voulais te faire savoir que même si cette journée shopping Noël avait été annulée, je n'en démordrai toujours pas. Je veux acheter les cadeaux et je le ferai.
— D'accord. On ira bientôt, abdiqua-t-il finalement.
Trop mignon cet homme.
— Je t'aime, avouai-je, avant que ses douces lèvres ne viennent enfin à ma rencontre dans une grande délicatesse.
— Moi aussi, ma déesse, me chuchota-t-il amoureusement.
Toute contente de mon affaire, je me blottis davantage à lui, heureuse.
**
Réveillée dans la nuit par de petites contractions, je ne cessais de bouger dans tous les sens. Et évidemment, Alexeï ne tardait pas à se réveiller en trombe. Il alluma en moins deux toutes les lumières, en courant ensuite dans ma direction.
— Il se passe quoi ?! cria-t-il comme un fou furieux, tandis que j'attrapais son bras pour le serrer fortement.
— Le bébé va sortir, aide moi ! m'exclamai-je, avant de le voir devenir pâle comme un linge.
Ah. Oups. La petite blague lui fait vraiment un drôle d'effet.
— Mais bon sang ! Ne va pas t'évanouir, mince !
— Je fais quoi là ?! hurla-t-il à son tour, en commençant à courir dans tous les sens.
Ah oui. Quand même. C'est vraiment amusant. J'en regrette presque d'avoir oublié ma caméra...
— Alexeï ! Il est là ! Il est là je te dis ! Coupe le cordon, dépêche toi ! cria-je de nouveau, avant de le voir se jeter sur le matelas et de m'arracher les quelques couvertures.
— On... on se calme, on se calme ! Je contrôle parfaitement la situation ! répliqua-t-il d'une voix forte, tandis que je me retenais de partir dans un fou rire monstre.
Bien entendu, Alexeï commença à retirer les dernières couvertures, mais la tentation étant trop forte, je lâchai des rires incontrôlables.
— Je blaguais, Alexeï ! C'était une fausse alerte pour voir comment tu réagirais ! Calme toi ! avouai-je entre plusieurs rires.
Il se redressa sur le lit, les sourcils désormais froncés et la bouche mi ouverte, prêt à répliquer et surtout, à bien m'enguirlander.
— Petit blague juste pour me venger un peu, c'est tout. Ne sois pas en colère mon chéri, repris-je d'une voix désormais plus maîtrisée, avant de le voir s'approcher de moi.
— Athéna...
Je l'attrapai par la nuque et fis coller mes lèvres aux siennes.
— J'avais voulu goûter tes lèvres. Souviens toi, murmurai-je avec gaieté.
Alexeï m'embrassa passionnément, tandis que je souriais contre ses lèvres.
— Tu es vraiment un démon de femme, sache-le, me souffla-t-il d'un air faussement désespéré.
— Oui. Et c'est donc bien pour cela que je suis la femme de satan, dis-je, avant de sentir une violente douleur me traverser.
Et mince.
On ne rigole plus, là.
— Alexeï, repris-je avec difficulté, en crispant presque violemment mes mains contre ses épaules.
— On ne me l'a fait pas deux fois, désolé chérie. Ça ne fonctionne plus, me taquina-t-il aussitôt.
— Mais... n-non ! J'ai des contractions ! Il... va bientôt arriver ! m'exclamai-je d'un souffle coupé, avant de l'entendre rire gravement.
— Ma déesse... Je ne te crois plus. C'est bon on a fini de jouer. Il est vingt trois heures passées et on a fini de jouer, d'accord ? Tout le monde va aller au dodo et faire de joli rêve, d'accord ma petite princesse ?
Je le poussai, puis retirai les derniers draps qui recouvraient mon pantalon.
— Et cette flaque, c'est parce que je me suis urinée dessus ou quoi ?! Imbécile de prince ! criai-je, mes contractions se faisant de plus en plus violentes.
Bon.
Alexeï ne mit qu'une fraction de secondes à réagir.
Et surtout... Alexeï ne mit qu'une fraction de secondes à s'évanouir.
**
Quelques heures plus tard et un bébé satan arrivé :
Les larmes aux yeux, je caressais sa petite joue rebondie. Exténuée mais plus qu'heureuse, mes yeux ne voulaient plus se détacher une seule seconde de notre petit amour. Un amour qui venait combler mon cœur, celui d'Alexeï, et enfin faire combler cette famille.
— Je suis si content, Athéna... Ce sera le plus beau cadeau pour ce magnifique Noël... me souffla Alexeï d'une voix basse et troublée, en ne perdant plus de temps pour m'embrasser.
Délicatement, il les fit glisser sur mon front, tout en me murmurant de douces paroles :
— Désolé de m'être énervé, évanoui et pour toute la suite. Je suis tellement heureux de ce magnifique cadeau, que je n'en reviens toujours pas.
Après être tombé raide à terre, Alexeï n'avait quand même par tardé à reprendre ses esprits. Et heureusement, d'ailleurs. En vitesse, il avait ameuté tout le palais, la panique reprenant vite son dessus pour tout le monde. Mais alléluia et merci au magnifique personnel de l'hôpital, j'avais pu accoucher dans de bonnes conditions. Alexeï avait évidemment tenu à m'accompagner, quitte à s'évanouir une seconde fois. Mais... contre toute attente, il avait su rester à mes côtés et m'avait été d'une grande aide.
Alexeï se pencha avec une grande délicatesse près de moi. Il prit cette toute petite main, absolument à croquer dans la sienne, pour la caresser avec douceur.
— Alors, le prénom te convient ? reprit-il en m'adressant un regard rempli de fierté.
— Oh que oui, avouai-je, en l'observant déposer un joli baiser sur ce petit visage endormi.
— Alors bienvenu au monde, mon fils, Amon.
**
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