Chapitre VII

Je ne jurais jamais rien et aurai préféré ne rien jurer, mais face à Wald, je m'y étais forcé.
Il avait ce comportement maternel étrange qui ne voulait pas me laisser essayer de faire de stupides conneries, juste pour me protéger. Ce comportement que j'aimais pas particulièrement à cause de mon ancienne vie que j'ai dû oublier avec les événements. Parfois je me surprenais de rêver à nouveau de cette vie dure que je m'étais obligé de m'infliger, et au final, je m'y étais habitué. Je n'en vivais pas pour l'argent ou pour sortir de ma situation misérable ... j'en vivais pour le crime, ce plaisir étrange de voler et de partir sans rancune. Une manie que Wald m'avait sévèrement reproché. Arrivés au château pour la première fois, c'était lui qui m'avait montré toutes les pièces, présenté le personnel, et m'a fait rencontrer ma famille, richement habillée avec leur regard toujours aussi glacial. C'était peut-être un trait familial. Qui s'appliquait bien mal sur moi avec ma pauvre cleptomanie pour seul grand défaut.
- Je le jure... si je le peux.
- Il n'y a pas de "si tu le peux" qui tienne... Je veux une réelle promesse.
- Wald! Tu sais pas ce qui pourrait nous arriver.
- Justement. Je veux que tu te battes pour revenir en vie.
Nos regards se battaient toujours, cette ambiance de querelle qui nous était à tous deux familière, il ne voulait pas reculer devant moi, à cause de ses principes. Je comprenais, et je faisais exactement pareil. Mais je n'avais pas envie de rester bloqué ici alors je passai mon tour pour une fois. La fatigue me fit abandonner.
- D'accord. Je le jure.
Je levai la main en guise de signe d'une réelle promesse, telle le voulait la tradition.
Wald sourit à mes mots et se retourna.
- Et... à Mūn. Protégez Arc même au dépend de votre vie.
Celui-ci le regarda puis me regarda.
- Bien sûr.
Le renard tourna un peu la tête puis ajouta un avertissement avant de partir.
- Si je vous retrouve sans le Prince à cause d'un accident quelconque, soyez sûr que venant de son garde personnel ayant le grade le plus haut de la garde royale, chef entre autres, d'être possiblement enfermé à vie à cause de votre crime.
Il lui jeta un regard sournois comme s'il le sous-estimait. Non, il le sous-estimait clairement. Si hautain... j'aurais voulu dire que c'était normal pour un renard de son rang.

- On y va ?

On repartit vers l'aube, le soleil était à peine levé que l'on se dirigeait déjà vers les prochains villages, puis défilèrent les villes et châtelleries avant que l'on ne s'aperçoive que la lune avait remplacé le soleil. Plusieurs jours plus au moins répétitifs suivirent, la fatigue se faisait sentir de plus en plus mais on arriva finalement à destination. On s'arrêta dans une petite auberge de la banlieue, capuchonnés, plutôt suspects, mais prétendant avoir des affaires importantes pour éviter les désagréments.
- Enfin...
On avait pris 4 jours, bien moins longtemps que prévu. Depuis la fenêtre, l'on voyait le dragon blanc parader avec ses nombreux gardes du corps. Il avait l'air sympathique à première vue mais je connaissais ses plans, et je n'allais pas me faire avoir par une impression naïve. Mais cette image de lui avait sûrement le pouvoir de charmer les foules car la ville entière se trouvait là, les bourgeois se poussant pour essayer d'être le plus au devant que possible et afin d'admirer ce prince.
- Il a l'air apprécié dans le coin...
Même le peu de mendiants fatigués qui se trouvaient dans les ruelles se jetaient sur lui, le regard se régénérant d'espoir et de vie, lançant leurs bras tendus pour essayer du mieux qu'ils le pouvaient à toucher la main de Dalias, pour ensuite, si en avaient-ils eu cette chance, crier un hurlement de joie comme si un dieu était venu à leur rencontre.
- C'est lui que l'on doit tuer ?
- Oui.
Je le regardai ensuite, lui, ce loup blanc qui avait accepté de me suivre, lui, qui pendant quatre jours, avait supporté mon caractère que je trouvais détestable, je me demandais toujours pourquoi il ne s'était pas enfui, je savais bien que Wald n'était sûrement pas la raison qui le retenait.
Et malgré moi, je l'aimais bien, et même vraiment bien, depuis que je l'avais aperçu, je sentais quelque chose en moi, comme si mon esprit s'éveillait à chaque fois que je pensais à lui, ce sentiment étrange que je n'avais pas vraiment connu jusqu'à présent... l'amour peut-être...
Mais je me contentais de rester silencieux, ayant peur qu'il s'enfuie, car, dans cette réalité, je voulais qu'il reste. Qu'il reste avec moi.
Il me voyait sûrement comme un simple ami ou même juste comme le prince qu'il devait suivre. Je m'obstinais à taire ces pulsions que mon coeur créait, je savais que je ne pouvais le garder, qu'il fallait qu'il parte un jour, mais repousser ce moment était devenu une idée plus importante que l'assassinat de Dalias White.
Je l'aimais.

[ OUAI LES LECTEURS FAUT SE MANIFESTER OU L'HISTOIRE SE FINIRA DANS LE PROCHAIN CHAPITRE :) /// oui j'ai déjà préparé le prochain chapitre ]

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