Chapitre VI

Je me réveillai à la première heure, à mon habitude, la lune était encore dans le ciel, pas encore prête à disparaître. Je soupirai. J'étais enfin apaisé. Je me sentais enfin léger. Il n'y avait plus Wald pour me retenir de toute chose, à m'oppresser avec l'étiquette pour me rappeler sans cesse celui que je devais être. Je savais bien que me rebeller serait inutile mais maintenant, je ne regrette pas l'air que je pouvais enfin respirer.
Shirui dormait à points fermés, il semblait paisible, mais je ne connaissais pas ses rêves. Peut-être qu'il me détestait secrètement.
J'ouvris la fenêtre et sortis ma tête. L'horizon était vide, libre. Des nuages emplissaient le ciel comme une légère couverture. La paix semblait régner dans cette plaine.
Mais en me retournant, je pus apercevoir une faible lumière à travers une petite fente en dessous de la porte, traverser le couloir puis revenir sur ses pas avant se s'arrêter devant notre porte. Elle ne bougea pas et puis repartit. Une fois revenue quelques minutes après, elle frappa doucement. Un rythme que je ne connaissais que trop bien.
Je n'eus cependant pas le courage ni l'envie d'ouvrir. Et malheureusement il resta. Une bonne demi-heure avec sa bougie dans la main, dans le silence le plus complet. Il me savait éveillé...
Et finit par recommencer a taper.
«Arc, ouvre s'il te plaît, commença t'il avec une faible voix.
- D'où tu me tutoies maintenant.
- Je pensais que vous voudriez bien me répondre en vous tutoyant mais cela semble vous déranger.
- ... Non. Je n'y suis juste pas habitué.
Un long silence vint entrecouper cette discussion nocturne. Je finis par ouvrir la porte. Peut-être par pitié. Aussitôt que je le voyais tout entier, Wald me prit par la main et m'emmena dehors. Il prit si peu de temps que je n'eus le temps de lui poser une seule question.
- Que fais-tu ici Arc ? Nous devons rentrer...!
Je demeurai un peu sans parler, sourd à ses propos. Il me tenait toujours, comme s'il avait peur que je m'envole. Comme sa confiance en ma personne si ça se trouve.
- Honnêtement... Je n'ai pas envie de rester au royaume. Tu le sais.
Il lâcha enfin ma main de son emprise. La sienne était froide depuis le début, sûrement due à la fraîcheur nocturne.
- Pourquoi ?! Tu as tout pour être satisfait ! Tu sais que le monde est jaloux ces richesses que tu as héritées, de ces grandes demeures et de ces fêtes royales ?! Ne gaspille pas ta chance.
Il s'était muni d'un regard tranchant, prêt à me découper en deux avec pour être sûr de gagner.
- Wald... J'ai toujours eu besoin d'une liberté. Et celle-ci n'est possible qu'en absence de richesses, de fêtes et, de la tienne.
Il se figea, me regarda des pieds à la tête en finissant par mon unique oeil visible à cause de mes cheveux. Ce oeil froid que je me forçais de garder, face à lui, celui qu'il ne croisait pas.
- Arc..
Il finit par reculer d'un pas avant de dégainer son arme pour me la plaquer à fleur de peau.
- Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu oses te rebeller ainsi...
- Dalias.
Il tourna la lame de façon à qu'elle soie prête à me trancher facilement car elle était encore de dos.
- Tu ne fais que de mentir. Je connais très bien ta vie passée.
- Tu ne connais pas ma douleur passée.
- Tu ne connais pas la mienne non plus.
Une lumière s'alluma à l'étage, celle de la chambre que j'occupais, comme par hasard.
Une lueur dut se produire dans mes iris car j'y avais vu ce reflet dans ceux du renard.
Je jetai un rapide coup d'œil à la fenêtre sans bouger afin d'éviter de me blesser bêtement mais je me coupai tout de même.
- ...
Mon sang commençait à peine de s'écouler et déjà qu'une goutte s'écrasa au sol. La douleur ne se faisait pourtant pas sentir, car tout ce qui m'importait était la réaction du renard.
Il avait regardé la vitre quelques secondes avant de me fixer à nouveau avec un air plus profond qu'interrogateur.
- C'est ta chambre...?
- Non.
- Qui est avec toi...?
- Personne.
- Réponds moi. Je l'ai vu avant de te prendre dehors.
- Ne me donne pas d'ordres Wald.
- Réponds quand même.
J'hésitai longtemps avant de dévoiler un indice qui ne l'aiderait pas.
- Une nouvelle connaissance.
- Qui est-ce ?!
Il commençait à grogner, une chose qu'il ne faisait jamais, lui, qui était d'une nature calme et communicative.
- ARC DIS MOI-
Un craquement de la fenêtre retentit. Un regard en sortit. Il nous regarda, tous deux, avec son air innocent. Wald se tut sur la seconde, le regarda aussi puis dirigea son épée vers lui, me laissant enfin respirer librement.
- Qui êtes-vous et que faites-vous avec le Prince ?
Il resta muet avant de répondre faiblement.
- Shirui Mūn, et ...
- Et...?
J'intervins à ce moment.
- On part assassiner Dalias.
Assassiner était sûrement devenu un mot interdit dans les esprits des gens car à chaque fois que ce mot retentissait, le silence pesait. Un thème plutôt tabou à notre époque.
- En passant, Wald, comment as tu fait pour me retrouver?!
- Ça n'est pas important.
Il soupira.
- Pourquoi es-tu parti sans moi...
- Tu ne m'aurais pas suivi.
- Tu souhaites jouer avec la vie de Dalias ?!
- Il le faut sinon c'est la mienne qui sortira.
- Ce n'est qu'un jeu pour toi?
- Et la mort...? Le fait d'assassiner est un jeu?
- Il me semble que oui pour ton cas.
- ... Ne dis pas ça Wald, c'est horrible.
- Arc...
Je le regardai. Rien de bougeait autour. Wald reprit pour se dégager du malaise général.
- Je te laisse une semaine pour trouver Dalias White et de l'assassiner à l'aide de... Mūn. Mais si quelque chose devait se passer, envoie moi une lettre d'urgence ou rentre rapidement au royaume. Si sa mort n'est pas annoncée ou ton retour dépassent le délai, j'interviendrai de moi même.
Je m'étonnai de le voir agir de la sorte et me laisser enfin une pseudo-liberté.
- Laisse moi plutôt deux semaines et quelques jours, juste pour... Ne rien précipiter...

- C'est accordé... Mais jure moi de rentrer sain et sauf.


[dsl de la lenteur, j'aimais pas comment j'avais écrit et cherchais des idées, je prends trop de temps pour relire aussi TεT]

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