Libération Partie 11
Planète Sadanar Tertius, Zone Secondaire, 12h29
La réponse du général laissa l'assemblée légèrement décontenancée. Pour quelqu'un qui avait la réputation d'un homme au sang-froid irréprochable, son tempérament semblait avoir bien changé.
- Et comment est-ce que nous sommes censés lutter contre ces machines sans les armes adéquates ? Nos ingénieurs nous coûtent des millions pour la défense mais ne sont pas capables de fabriquer des armes pouvant détruire les Galaids ?"
Des questions que beaucoup avaient oubliées après que les engins de guerre soient tombés sous le contrôle des humains. L'hypothèse avait effrayé beaucoup de personnes après la reconquête de la planète. Pas assez pour que cela devienne une question de priorité visiblement.
- Général Midral, je sais que la mort de Magros vous affecte, cependant..."
- Ne parlez pas comme si vous saviez ce que je ressens Birmard ! De quel droit prétendez-vous me faire la morale !"
- Je vous fais juste remarquer que nous devons accomplir notre devoir en priorité général !"
- Il suffit ! Lieutenant, rejoignez l'escouade de Ruz, nous devons toujours trouver l'émetteur !"
- Bien général !"
Après avoir salué son supérieur, le lieutenant sorti du poste de commande mobile, vers un groupe de recherche qui préparait sa descente dans une ancienne structure Galaid enfouie. Il avait eu de la chance d'avoir survécu au massacre de la section de réparation, les machines lui avaient brisé quelques côtes. Il s'en sortirait contrairement à de nombreux soldats. Le signal qui avait permis aux guerriers d'acier de résister au Néodium venait de là. Il était possible que ce signal ait également permit aux Galaids de reprendre le contrôle de leurs corps. Les humains avaient espéré qu'il n'avait s'agit que d'un cas isolé. Après plusieurs rapports d'attaques sur la planète, Midral était persuadé que ça n'était pas le cas. Ce qui l'inquiétait, c'était la puissance de ce signal et ce qu'il pouvait encore accomplir. Si il agissait sur les Galaids, ne risquait-il pas d'agir également sur les humains? Peut-être qu'en détruisant l'émetteur...
Le signal venait d'un ravin où les humains récoltaient la pierre utilisée dans toute les constructions de la planète. Le seul accès sécurisé pour les véhicules était un goulot d'étranglement. Ils avaient réussi à faire traverser une division blindée légère ainsi qu'une centaine de soldats, la plupart attendait à proximité du centre de commandement mobile. Actuellement, plusieurs ingénieurs s'échinaient à essayer de faire passer trois chars d'assaut lourds, l'Extaris, l'Obélisque et la Lance d'acier. Ces trois blindés étaient des machines antiques qui avaient déjà fait leurs preuves par le passé.
Dès que les survivants du désastre de la dernière nuit avaient raconté leur histoire, les militaires avaient commencé à préparer la riposte. Plusieurs sections de combat avaient dû être mobilisées pour conserver l'ordre dans les centres urbains de la face Tertiaire. Malgré les efforts du F.A.S.T, les dernières nouvelles s'étaient propagées comme un feu de forêt, et la panique risquait bien de terminer ce que les machines avaient commencé. Quelques soldats, dirigés par Midral, s'étaient dirigés vers le Q.G. principal des forces armées, pour y découvrir une scène de chaos total.
Qwart semblait avoir complètement perdu les pédales, et tirait sur quiconque tentait de rentrer dans le bâtiment. Personne n'avait été tué, mais plusieurs blessures graves étaient à déplorer. Le général avait tenté de raisonner le dément, sans que rien n'y fasse. Alors que tout le monde pensait que la seule façon de résoudre cette situation délicate serait de tuer l'amiral, ce dernier s'était immobilisé, comme si une révélation lui était faite. Plusieurs soldats l'attrapèrent et lui prirent son arme. Cette mesure s'avéra inutile car Qwart ne comptait pas tenter grand-chose, il semblait vidé de toute son énergie. Il avait expliqué après quelques balbutiements que le Techno-Maréchal, accompagné du général Gren, lui avaient ordonné de ne laisser personne entrer dans le Q.G. Les humains y avaient découvert des cadavres en décomposition, gisants dans des mares de sang. A la consternation de l'amiral, la mort grise faisait partie des victimes. Malgré des heures de recherches, le corps de Magros n'avait pas été trouvé.
Midral voulait espérer que son ami était encore envie, caché quelque part, tout en sachant bien que c'était impossible. Il devait donc, comme l'avait dit Birmard, accomplir son devoir. Conscient que seuls, les soldats de Sadanar Tertius n'avaient que peu de chances face aux Galaids, le général avait contacté les autres planètes du secteur, les informant du désastre qui se profilait. Après la révolte de Lokai, peu de planètes risquaient de se proposer d'aider les premiers colons. La surprise de Midral fut donc grande quand il se rendit compte que toutes les planètes du système d'Arcadius comptaient lui porter assistance face aux machines. Face à un ennemi commun, les humains semblaient enfin mettre leurs différends de côté pour s'unir. Il y a encore de l'espoir finalement, s'était alors dit Midral. Plusieurs centaines de vaisseaux, par le biais de systèmes de téléportation, avaient réussi à arriver au niveau de l'orbite de Sadanar Tertius, où ils stationnaient encore. Des spationefs commençaient déjà à débarquer sur la planète bleue.
Au grand dam des militaires, les habitants n'avaient pas été évacués en prévision de la guerre qui se profilait. Selon le gouvernement, les travailleurs n'étaient pas productifs quand ils fuyaient leur monde. Midral avait bien failli être limogé quand il s'était opposé à cette décision. Quelle bande d'incapables. Si les Galaids décidaient d'attaquer les centres urbains immédiatement, ces derniers finiraient en miettes. La protections des villes se faisait rapidement, mais pas assez au gout du général. Il savait que sous-estimer les machines de guerre était la pire chose à faire. Ils avaient déja réussi à prendre le contrôle d'une grande partie de la Zone Secondaire. Certes il s'agissait de la Zone la plus petite, la moins importante également.
Cependant, ils risquaient de couper les liens de ravitaillement entre les Zones Primaire et Tertiaire. Les rapports montraient également qu'ils avaient récupéré une partie de leur aviation, ce qui limitait les transports aériens. La guerre venait à peine de commencer et la balance sembalit déja pencher pour les machines, poirtant bien moins importantes en nombre. Malgré cela, les dirigeants de la première colonie semblaient décidés à suivre un schéma parfaitement opposé au gradé. C'était en tout cas l'impression qu'il avait quand il voyait Cassandre, la nouvelle Techno-Maréchale, élue dans l'urgence par les gouverneurs. Ce rôle aurait dû incomber à Magros. Dans le cas d'une mort prématurée, comme ici, les gradés devaient se référer au testament du défunt, qui contenait un ou plusieurs successeurs potentiels.
Midral avait pourtant retrouvé la tablette de donnée contenant le testament délicatement posée sur le bureau de son défunt camarade. La seule chose lisible était un message, visiblement écrit avec du sang.
J'imagine que ça avait de l'importance pour vous général.
Dommage.
Le crime avait été exécuté par Neclays. Il n'y avait que lui pour commettre un acte d'une telle gravité avec autant de détachement. D'autant que les codes d'activation des armes nucléaires étaient conservés avec le testament. Pour détruire l'émetteur Galaid, il allait falloir utiliser un autre armement.
Au final, c'est Cassandre qui avait remplacé l'ancien chef militaire. Midral doutait d'avoir rencontré quelqu'un d'aussi conformiste auparavant, et pourtant ils étaient nombreux. C'était une dirigeante sans ambitions, sans originalité, et choisie par pur intérêt politique. Ses yeux verts sombre semblaient plus morts que ceux des Galaids contrôlés. Sa peau avait une teinte étrange. Elle semblait être un mélange de bleu et de rouge, un mélange unique venu des conditions atmosphériques de la planète Mars. Pour le général, programmer une machine pour réciter des passages du manuel militaire standard selon la situation aurait été aussi utile. Il avait vraiment l'impression d'être dans une de ces fictions, où la volonté d'agir du héros est stoppée par des êtres placent leurs envies devant l'avancée de l'espèce, souvent au mépris de la survie de celle-ci. L'idée de parler de la nouvelle Techno-Maréchale comme d'une machine dénuée de sentiments était quelque chose teinté de "clichés" pour l'homme, et pourtant c'est ce qu'il avait sous les yeux. Comme quoi les histoires garde une origine bien réelle. Une voix brouillée sortant d'un transmetteur le fit sortir de sa rêverie.
- Maréchale, nous avons trouvé quelque chose."
- Montrez nous lieutenant."
Un des écrans au mur s'alluma dans un claquement sec, avant de transmettre la vue du lieutenant Ruz, à l'aide de la caméra intégrée à la visière de son casque. Derrière la terre bleutée, un mur noir veiné de blanc semblait projeter une faible lueur. La structure était étrangère aux gradés. Aucun bunker n'avait été construit ici. De toute façon, son architecture était totalement différente de celle des humains.
- Que devons-nous faire Maréchale? Nous pouvons utiliser des charges explosives légères. Puis procéder à une reconnaissance légère, et déposer la balise du missile Crusader."
Midral avait informé Ruz, ainsi que tous les soldats restants depuis le massacre du QG du fonctionnement stratégique spécifique de Cassandre. En conséquence, le lieutenant avait adapté toute sa stratégie par rapport à la dirigeante. Evidemment, cette dernière acquiesça. Ruz avait déjà préparé une escouade pour rentrer. La Techno-Maréchale était prévisible, et rien n'était pire pour un soldat que d'être prévisible. C'était du moins le constat de Midral lors de la rébellion des machines. Une fois qu'elles avaient pris connaissance des stratégies humaines, la plupart des actions adverses avaient été anticipées et avaient eu peu de conséquences.
La question d'explorer l'endroit n'avait pas été posée, et ne le serait pas. Tout ce que voulaient les humains, c'était détruire cet endroit, d'où le missile Crusader. Une fois la balise posée, l'arme serait activée, et propulsée dans le bunker. À l'intérieur, elle se rapprocherait de la balise, avant d'exploser. Cela ne devrait pas faire s'effondrer la structure, plutôt projeter une onde de choc qui devrait annihiler tout ce qui se trouverait à l'intérieur.
Des éclats de pierre noire furent propulsés par les explosifs. Une sorte de liquide blanchâtre commença à couler de la brèche, de la même manière que du sang sortant d'une blessure.
- Nous rentrons dans la structure. Nous allons essayer de placer la balise le mieux possible."
Ils arrivent?
Bien sur qu'ils arrivent! On les entend d'ici. Tant de cycles d'isolements t'ont rendu sourd Astald?
Bien sur que non, c'est juste que je me concentre sur autre chose. Par exemple sortir de cette cuve avant que ces insectes n'arrivent. Et il ne faut pas qu'ils découvrent Eon!
Rassure-toi, nous avons des renforts qui arrivent.
Tant mieux. Dis-leur d'empêcher aux humains de rentrer. Il ne serait pas appréciable qu'ils en apprennent trop.
Je ne peux pas leur parler, leur lien psychique est encore trop faible.
Fantastique... Et bien nous allons devoir nous débrouiller tout seuls, comme au bon vieux temps!
Comme au bon vieux temps Astald...
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