Planète Sadanar Tertius, Zone Secondaire, 01h27

Le vaisseau avait implosé plus facilement qu'Altays ne l'espérait. Elle n'imaginait pas que le réservoir ne s'enflammerait de manière aussi rapide. Une fois de plus, les humains avaient un problème avec la solidité de leurs machines. Un jour, peut-être, ils comprendraient que leurs vies avaient plus d'importance que les limites qu'ils s'imposaient. La boule de lumière aveugla les rares soldats encore en vie sur le site d'excavation, la majorité des Solariens étaient des Riptides et des androïdes contrôlés à distance. Cela n'empêchait pas l'Enoclass de les éliminer avec aisance, se rapprochant toujours plus de son objectif. Un tel exercice représentait un défi, du moins, avant que la navette de combat ne soit détruite. Elle était le point fort de la défense humaine, et pourtant, elle avait sombré en quelques minutes. Maintenant, ses adversaires allaient perdre confiance, les rendants encore plus vulnérables.

Un missile toucha la guerrière au torse, la propulsant en arrière. Le tir n'avait eu aucune conséquence sur son intégrité, mais le temps qu'elle se relève, les Riptides, encore plus d'une dizaine, s'étaient rassemblés, se préparants pour un assaut synchronisé.

 - J'arrive Eon! Ils ne pourront pas m'empêcher d'arriver!"

L'air était saturé de fumée et de flammes. Autour du vaisseau et des Riptides détruits, plusieurs dizaines d'humains s'affairaient à chercher des survivants au carnage de la nuit. Tant mieux, ils allaient être trop occupés pour faire attention à Altays. Celle-ci était quasiment sorti indemne des combats. Une partie de son épaulière avait été légèrement déformée par les tirs, mais rien de plus grave.

Il ne restait qu'une cinquantaine de mètres devant elle, et rien pour la stopper. Quelques misérables tourelles trônaient au sol, prêtes à exécuter leur devoir. En quelques coups de faux, les menaces automatiques furent éliminées avant qu'elles aient pu tirer la moindre balle.

Plus que quelques mètres. Les murs noirs se détachaient de la terre bleuâtre. Cependant, le sang pâle semblait absent. Soit Eon n'avait plus assez d'énergie pour maintenir la structure opérationnelle, soit il était mort. Altays préférait la première option.

Désormais face au mur, la guerrière se rendit compte que la faille ouverte par les Solariens avait été rebouchée. De plus, un bouclier énergétique empêchait d'approcher davantage. Les humains ne pouvait pas recevoir le message envoyé, mais l'Enoclass l'avait reçu. Eon n'avait pas survécu. Le système défensif mis en place avait été prévu dans le cas ou le Galaid venait périr, ce qui pourrait représenter un danger non-négligeable. Elle s'y attendait, sans que cela n'atténue ses ressentis. Sans pour autant vraiment connaître le Galaid, elle trouvait qu'il méritait mieux que de rester enfermé avec ses gardiens, et de mourir comme un rat.

 - Altays! Derrière toi!"

En même temps, elle ressentit plusieurs tirs percuter l'arrière de son casque. Par réflexe, elle exécuta un mouvement large d'arme en se retournant. Son bras se bloqua brutalement quand la faux s'enfonça dans le cou d'un soldat Solarien. Du sang coula à flots quand la lame se retira.

Quelques fusiliers avaient réussi à se rassembler et tentaient en désespoir de cause, d'arrêter la menace représentée par la machine de guerre.

Derrière eux, plusieurs Riptides, des renforts, arrivaient en cavalant, armes chargées. Entre les deux groupes d'humains, Neclays, Caeryd et Syrok, se préparaient à recevoir de front l'assaut mécanique.

La surprise était grande pour Altays. Elle s'attendait à ce que Syrok vienne, mais pas Neclays ou Caeryd. Ils lui expliquerait plus tard. Pour l'instant, il fallait s'occuper des vermisseaux humains.

L'énergie se mit à remplir ses circuits, lui donnant une impression semblable à celle octroyée par l'adrénaline.