Partie 5 : Les Autres
Ailleurs sur Terre.
— Oui messieurs. Cela s'est produit il y a 20 minutes à peine. Les techniciens penchent plus pour un trou de ver qu'un canal interplanétaire sachant la distance qu'il y a entre Andromède et la Voie Lactée.
— Merci Adeline! Tenez-nous informés, je vous prie.
— Oui messieurs, fit la jeune femme avant de couper la communication.
Les quatre hommes assis à leurs sièges se regardèrent. Tous jouaient avec leur bague respective à l'annulaire. On ne voyait que leurs cheveux blancs bouger au rythme de leur respiration.
— Il faut qu'on s'occupe de cela, déclara un.
— Je pense que l'héritier a le contrôle.
— Pour une fois mon frère, je pense que tu te trompes. À ce que je sache, il n'est nullement venu nous voir pour nous donner des informations comme nous lui avons explicitement demandé.
— Ou bien pour nous demander de l'aide. Il joue seul!
— Il veut nous montrer de quoi il est capable, affirma un autre.
— Attendons de voir ce qui se passe mes frères!
— Non! Convoquons-le mes frères. Dès demain!
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Hôpital de Montréal.
Laura avait dû se rendre à l'hôpital malgré le fait qu'elle allait parfaitement bien. Le médecin de garde de l'hôpital avait tenu à lui faire faire des examens médicaux. Il ne comprenait pas pourquoi elle n'avait aucune blessure. Cela ne concordait pas avec le type d'accident fait.
Dominic avait été prévenu. Il était en train de signer les papiers de sortie, et de parler avec les assurances. Elle l'entendait depuis la chambre. Il était en colère, car les airbags n'avaient pas fonctionné. Il était près de deux heures du matin. Ses pensées revinrent sur ce qui s'était passé plus tôt. Elle était sûre que cette fois-ci elle n'avait pas rêvé. Mais comment était-ce possible ?
Dominic entra dans la chambre, la mine sombre. Elle lui sourit d'un air un peu nerveux.
— J'ai pu parler avec ce foutu concessionnaire à la con. Sérieux, je vais le poursuivre! Tu aurais pu mourir ma chérie.
— Eh bien regarde! Je suis en vie, tu as vu, fit-elle d'un air souriant
— C'est un miracle... Un vrai miracle !
« Que dois-je faire ? réfléchit-elle. Est-ce que je lui dis ce qu'il s'est passé ou pas ? Il va me prendre pour une folle, c'est certain. »
— Mon chéri, je dois te dire quelque chose...
— Oui ? répondit-il d'un air interrogateur.
— Hum... Je les ai revus ..., commença-t-elle.
Elle vit Dominic s'assombrir un court instant. Si court qu'elle se demanda si elle avait rêvé. L'instant d'après, son visage exprimait juste une curiosité.
— Qui as-tu vu Laura ?
— Tu te souviens de mon rêve ? Le dernier tu sais, avec le lion et la femme blonde nue...
— Oui, lui répondit-il en la regardant intensément.
— En fait, ce sont eux qui ont causé l'accident... Enfin pas vraiment. J'ai eu peur et j'ai perdu le contrôle. J'aurai dû rouler tout droit, mais il y avait une sorte de... (Elle hésita sur le mot)... d'énorme chat au milieu de la route... Et...
Elle n'osait pas le regarder. Même elle se demandait si ce qu'elle avait vu était finalement si réel que cela. Le dire à haute voix changeait toute la donne. Elle leva les yeux. Il la regardait de façon plus intense. Son regard noir posé sur elle avait quelque chose de presque animal. « Ouh la ! Toutes ces histoires de lions, de chats sauvages me montent à la tête... »
— Tu ne me crois pas, continua-t-elle. Tu penses que je délire, c'est ça ?
— Ma chérie..., commença-t-il.
— C'était pourtant réel Dom. Je te jure!! Elle m'a même soigné. Après l'accident, j'avais une côte brisée et je saignais à la tête.
Dom se leva et alla vers la fenêtre. Elle continua de plus belle.
— Je ne sais pas ce que c'est. Mais je suis sûre d'une chose, c'est que c'était réel. Aussi réel que toi et moi réunis dans cette pièce.
— T'ont-ils dit quelque chose ? l'interrogea-t-il, le regard toujours fixé vers la fenêtre.
Elle se rallongea sur son oreiller. Elle était fatiguée. Elle bâilla, ferma les yeux en passant ses doigts sur ses tempes.
— Ils m'ont dit de me souvenir de quelque chose... Mais je n'ai pas compris de quoi ils parlaient.
Dominic s'immobilisa. Il se retourna lentement vers elle. Si Laura l'avait regardé à ce moment-ci elle aurait pu voir son visage tressaillir de fureur et de haine. Ses yeux noirs devinrent au fur et à mesure bleus sombre, ses cheveux se hérissèrent sur sa tête.
— T'ont-ils donné quelque chose ? lui posa-t-il comme question d'une voix calme.
— Donné quelque chose? répéta-t-elle. Elle ouvrit les yeux, passa la main sur son visage et le regarda. Non, ils ne m'ont strictement rien donné.
Dom cligna des yeux et lui sourit avec amour. Il vint s'asseoir auprès d'elle.
— Ma chérie...
— Tu ne me crois pas, hein ? Ce n'était pas vraiment une question. Elle le sentait.
— Mon amour écoute, je te crois. Mais je pense que tu as plutôt rêvé de tout cela comme pour le tout premier. Tu as une imagination fertile et ça depuis que Jo t'a administré des doses de médicaments qui ne sont peut-être pas si adaptés que cela.
— Mais...
— Dis-moi juste une chose mon amour en se penchant vers elle. Faisais-tu ces rêves avant la prise des médicaments ?
— Non...
— Le fais-tu depuis que tu les prends ?
Elle soupira et haussa la tête. Elle voyait où Dom voulait en venir. Les larmes se mirent à couler. Trop de stress, de peur. Elle en avait marre. Dom la pris dans ses bras et la consola un long moment. Il la laissa en lui disant qu'il allait chercher ces affaires.
Il prit son cellulaire et commença à composer un numéro. Une infirmière s'empressa de lui dire que cela était formellement interdit dans l'enceinte de la clinique. Il se tourna vers elle, le visage déformé, les yeux fendus en oblique, les pupilles noires bien rondes et l'iris noir englobant un quart de tout le globe oculaire. Elle eut un sursaut de frayeur. Dom continua son chemin.
— Jo, grogna-t-il. Il faut qu'on se voie et tout de suite, martela-t-il. Rejoins-moi en bas.
******
— Ils sont venus, annonça-t-il de but en blanc en marchant en long et en large dans le parking, se trouvant au sous-sol de l'hôpital.
Joseph était venu le rejoindre. Ils étaient dans un recoin sombre ou personne ne pouvait les voir.
— Les Autres sont venus ? Ici ? s'exclama-t-il l'air atterré.
— Il faut qu'on mette Laura en sécurité. Hors d'atteinte de ces salopards ! continua-t-il sans répondre à la question. Pour l'instant, j'ai pu lui faire croire que ce qu'elle avait vu n'était dû qu'aux médicaments. Que cela n'était pas réel. Mais cela ne durera pas... Aaah !! Ils me font chier !!!! cria-t-il en donnant un coup de poing dans le béton qui s'effrita.
— Dom ! Calme-toi.
— Comment veux-tu que je me calme ? Laura est presque prête. L'éclipse est pour très bientôt. Et ils veulent nous la ravir! hurla-t-il en donnant un autre coup de poing dans le béton. Deux trous se trouvaient maintenant inscrits dans le mur.
— Il nous faut un plan, murmura Jo. Un plan qui ferait en sorte que nous puissions la cacher d'eux, le temps qu'il faut. Sans éveiller les soupçons. Je n'ai pas envie qu'elle raconte cette histoire à quelqu'un.
— Elle ne le fera pas. Elle pense déjà qu'elle devient folle et... Il s'arrêta de parler. Une idée lumineuse venait de naître.
— Dom ? fit Jo d'un air interrogatif.
— J'ai une idée Joseph. Appelle deux ou trois gars de la meute et réunis-les. Je dois leur parler le plus rapidement que possible.
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