Chapitre 4 La malédiction des Darell
✨✨Bianca✨✨
Honnêtement, je suis tentée de faire comme si je ne l'avais pas entendu m'appeler. Je pourrai courir à travers les escaliers et rejoindre ma chambre. Pas sûr que mon père rejoigne cette aile du manoir.
Mais, les habitudes me forcent à laisser sur la marche mes affaires puis à quitter l'escalier pour rejoindre l'immense salle à manger qui prend place sur la gauche. Je m'arrête sur le seuil et découvre que la table a été mise avec plusieurs couverts.
Il n'y a que mon père et ma mère sur cette table pouvant accueillir une vingtaine de personnes. Les murs sont recouverts de moulures et de tableaux de maitre tandis qu'un lourd lustre en cristal pend du plafond. Plusieurs lourds miroirs sont accrochés au quatre coin ce qui rend la grande pièce vraiment immense. Et dénuée de vie.
Un feu est allumé dans la sculpturale cheminée en pierre.
Je n'aime pas forcément cet endroit. Je préfère prendre mes repas dans la cuisine. Mais mes parents dinent toujours ici quand ils sont présents. Toujours.
Et ce soir ne fait pas exception. Mon père est assis au bout de la table en bois massif recouverte d'une longue nappe blanche brodée à la main. Plusieurs chandeliers sont disposés au centre de la table.
Ma mère est installée à la droite de mon père. Tous deux tournent le visage vers moi d'un même mouvement tandis que je m'arrête sur le seuil. On dirait deux robots et franchement, ça fait flipper.
Jackson n'est pas là et tant mieux. S'il dinait seul avec eux, il aurait passé son repas à recevoir tous genres de remarques.
Le visage de mon père se tend tandis que ses lèvres se pincent pendant qu'il parcourt ma tenue d'équitation du regard.
— Qu'est-ce que c'est que ça ?
Il sait très bien ce que c'est. Et pourtant, la manière dont il prononce ces quelques mots donne l'impression qu'il parlerait d'une nouvelle maladie découverte.
— J'étais au cheval, je réponds néanmoins avec un haussement d'épaules.
J'ai 20 ans, et pourtant, chaque putain d'aspect de ma vie est contrôlé et se doit d'être parfait. Il déteste quand je sors des cases qu'il a façonné pour moi. Ce que j'adore faire, d'ailleurs.
Lui, ne sort jamais des cases. Enfin, c'est ce qu'on pourrait croire.
Il est déjà 19 heures 30, pourtant Fynn Darell porte toujours son costume bleu nuit. Son visage est crispé, le faisant paraitre plus vieux que ses 51 ans. Ses yeux bleus, les mêmes que les miens, sont remplis de sérieux et de reproches muets.
— Tu empestes d'ici, me reproche ma mère avec aigreur.
Je me tourne vers elle et l'analyse à son tour. Elle porte une robe noire de créateur qui moule sa fine silhouette et je paris que ses pieds accompagnent des talons. Sa main droite aux longs ongles tient un verre de vin qu'elle porte à sa bouche tandis que son autre main effleure le collier de perles à son cou.
Ses boucles serrées cascadent sur ses épaules. Elle a l'air fatigué, mais pas malade. Pourtant Ju' disait qu'elle était restée dormir tard car elle ne se sentait pas bien, ce matin. Il y a quelque chose qui m'échappe.
Elle fixe mon pantalon blanc d'équitation, taché par endroit. Puis les diamants en forme de goutte d'eau à mes oreilles et le collier avec un pendentif en rubis qui pend à mon cou. Je ne les quitte jamais. C'était des cadeaux de ma grand-mère décédée et ils ont une valeur sentimentale pour moi.
— Je vous laisse diner, je leur dis en commençant à reculer.
Mon père se saisit de son propre verre de vin.
— Assieds-toi, il me demande alors.
Encore une fois, une partie de moi me pousse à refuser. Mais je ne l'écoute pas et m'avance vers la table. Je rejoins la gauche de mon père et m'installe en face de ma mère. Le couvert est mis comme si nous étions en pleine réception. Différentes fourchettes en argent, différents couteaux destinés à des utilisations pour se compliquer la vie.
Ju' entre dans la salle à manger et je souris pour l'accueillir. Il me renvoie mon geste tout en posant un plateau de viandes coupées et de haricots verts au centre de la table.
Ma mère sert mon père, puis sa propre assiette et je lui tends finalement la mienne.
— Juste un petit peu. Je n'ai pas très faim.
C'est faux. Je meurs de faim. Mais je veux écourter le repas le plus possible. Ma mère ignore ma demande et remplie mon assiette.
— Je ne veux pas que tu ailles te coucher le ventre vide.
Mon cœur se serre. Parfois, j'ai l'impression que ma mère se moque de mon existence. Et parfois, par de tout petits gestes, je me rappelle qu'elle m'aime, à sa façon du moins.
— Merci, je souffle en récupérant mon assiette.
Mon père découpe sa viande et la mange sans décrocher un mot. Finalement, le silence m'étouffe et je demande :
— Où est Jack ?
— Jackson, reprend mon père, est à son entrainement de football.
Le football. Évidemment. Une institution, même chez nous.
Ma mère se resserre un verre de vin, ignorant le regard de reproche de mon paternel. Je mange difficilement une bouchée de haricots quand elle reprend :
— Et comment c'était ta pré-rentrée ?
— Bien. Je suis contente que l'uniforme ne soit obligatoire que cette fois.
La fourchette de mon père s'arrête près de sa bouche. Pas un cheveu ne s'échappe dans sa coupe aux mèches gominées.
— L'uniforme représente l'institution que ton ancêtre a créé. Ne l'oublie pas, Bianca.
Je devrai me taire. Mais il m'énerve. Et j'en ai marre. Longtemps, j'ai cherché son amour. Mais il n'est jamais réellement venu. Je ne veux pas lui désobéir, ni le décevoir bien que l'envoyer chier devienne peu à peu ma spécialité. Mais ce soir, c'est stop.
— Mais il n'était pas le seul à créer cette université, je rétorque avec un sourire. Les Fitzroy aussi. Hein, papa ?
Le silence qui envahit la pièce est glaciale. Et moi, je boue intérieurement. Presque autant que le feu qui prend place dans la cheminée.
— Et comment va Eleanor ? reprend ma mère pour changer de sujet.
Mon père l'ignore et me fixe droit dans les yeux :
— Cette année, veille à ce que tes notes restent excellentes.
J'ai tellement envie de lui dire ce que je pense. De lui avouer que je connais désormais son vrai visage. Mais c'est un visage qui me fait froid dans le dos.
— L'excellence, je murmure, comme tous les Darell, pas vrai ?
Ma voix est moqueuse et je vois exactement le moment où il s'en rend compte. Ma mère avale une nouvelle gorgée de vin et je ne sais pas si c'est un signe de mon ange gardien, mais le portable de mon père sonne à cet instant. Il repousse sa chaise et se lève pour aller répondre sur le seuil de l'entrée.
Ma mère continue de diner, son regard posé sur son assiette.
— Et toi, je lui demande. Tu vas bien, maman ? Je croyais que tu étais malade.
Ma mère se braque et ses épaules se tendent. Elle pivote son visage vers le mien et me sourit. Mais c'est un sourire sans émotions.
— Je vais parfaitement bien.
Son mensonge rend l'atmosphère encore plus tendue. Mon père revient à cet instant. Mais je n'ai plus faim.
— Je vais me doucher, je leur annonce en reculant ma chaise sans attendre.
Je n'ai pas levé mes fesses que mon père reprend en s'installant :
— Samedi soir, une réception importante est organisée chez Jelani Fitzroy.
— J'ai déjà des plans, je rétorque en me mettant debout. Alors je-
— J'attends de toi que tu viennes.
Hors de question. Hors de question d'aller chez eux, d'aller chez Bellamy, putain.
— Le maire et ses collaborateurs seront conviés. Peut-être que le gouverneur sera là. Évidemment, nos investisseurs aussi. Ton frère Jackson et toi seront à nos côtés.
Sa voix n'admet aucune contradiction. Mon père n'a tellement pas l'habitude qu'on le contredise. Je pose mes mains sur la nappe blanche, sentant la colère exploser dans chaque cellule de mon corps.
— Pourquoi continuer d'aller à des petites soirées chez les Fitzroy si vous les détestez tant ?
Mes parents échangent un coup d'œil. Ils ne répondent pas. Je sais qu'ils sont liés pour leur travail depuis des décennies. Mon père ne peut prendre de décision sans l'accord de Jelani, et inversement.
— S'il te plait, reprend ma mère.
— Tu seras là, termine mon père sans répondre à ma question.
Son regard noir me force à obéir encore une fois. Alors, j'inspire brusquement et quitte la pièce sans attendre. De stupides larmes se cachent derrière mes paupières mais je les repousse.
Retiens tes pleurs, m'ordonne ma conscience. Aussi longtemps que possible.
Et finalement, quand je suis à l'abris dans ma chambre, je les laisse couler. Elles brulent mes joues avant que je ne les essuie rageusement.
Aucun homme ne mérite les larmes d'une femme. Pas même son propre père.
Je file sous la douche et en ressors dix minutes plus tard, un legging gris et un sweat sur le corps. Je ne calcule rien et file vers le balcon. Je tire ma fenêtre et me laisse tomber sur le banc en osier qui prend place sur le balcon.
Je relève mes jambes et pose mes bras sur mes genoux. Mes yeux se fixent sur le parc juste en face de la maison. Les étoiles sont absentes ce soir. Le ciel n'est qu'une étendu de bleu sombre.
On ouvre la porte à mes côtés et j'aperçois mon petit frère. Jackson est toujours vêtu de son uniforme de foot, signe qu'il vient tout juste de rentrer. Son tee shirt est encore recouvert de boue par endroit.
— Salut, beau gosse, je le salue en sentant mes lèvres s'étirer.
Mais je perds vite ma joie en découvrant le bleu sous sa mâchoire droite. Aussitôt, l'inquiétude me terrasse.
— Jack ! je m'exclame tandis qu'il se laisse tomber sur le banc en osier à côté de moi. Qu'est-ce qui s'est passé ?
Mon petit frère hausse ses épaules et je saisis le bas de son visage pour l'orienter vers le haut et analyser sa peau.
— Il y a un nouveau dans l'équipe, Eli. C'est un chouette mec. Mais les gars l'ont pris en grippe pour une raison que j'ignore et il s'est fait emmerder dans les vestiaires. Je me suis interposé et j'ai pris un méchant coup.
Putain. Des envies de meurtre me viennent. Mon frère est la prunelle de mes yeux. Je n'ai pas envie qu'il revienne de chaque entrainement avec
— La prochaine fois qu'on te touche, je débarque et leur arrache les yeux, je clame en caressant doucement sa peau. Pire, je demande à Asgard de les piétiner.
Jackson lâche un petit rire tout en secouant sa tête. Ses yeux pétillent de malice et d'une autre émotion qui m'échappe.
— On finirait en garde à vue.
Je hausse mes épaules, nullement inquiète.
— Ça tombe bien, rétorqué-je, on a de nombreux avocats.
Et en parlant d'avocats, je pense forcément à mon père.
— Les parents t'ont vu ?
Je ne pense pas, sinon j'aurai entendu ma mère criser, même à l'autre bout du manoir.
— Non, avoue Jack avec une moue avisée, je suis rentré en douce.
— Bravo, gros malin.
Un sourire illumine son visage et nous nous retrouvons blottis l'un contre l'autre, assis sur ce banc, dans la nuit.
Jackson me raconte sa journée dans les moindres détails et je l'écoute patiemment. Mais une petite voix en moi ne peut s'empêcher de penser à tout un tas de trucs. Parfois, j'ai juste envie que mon 21ème arrive le plus vite possible pour que je puisse toucher la plus grosse partie de mon héritage et les bijoux de famille laissés par ma grand-mère décédée. Peut-être qu'une fois que je l'aurai en mains, je me casserai d'ici.
Tandis que mes yeux observent Jackson, l'amour me sert le cœur. Non, je ne peux pas le laisser.
Et puis, j'aurai beau fuir, la malédiction qui semble toucher les Darell me rattrapera. Je suis destinée à devenir aussi moisie et horrible que la plupart des membres de cette famille.
Un joli héritage non voulu et pourtant bien présent, avec un prix élevé pour y accéder.
⚜️⚜️Bellamy ⚜️⚜️
Il n'y a pas de meilleure sensation que celle du plaisir qui parcourt nos veines quand on baise quelqu'un.
Mon téléphone ne cesse de sonner sur le matelas à côté de ma tête. Sans doute Ishan ou bien Nathaniel.
La rouquine qui me chevauche continue de faire bouger ses hanches et ses seins rebondissent à chaque mouvement. Elle observe mon écran qui s'allume une nouvelle fois et me dit d'une voix haletante :
— Ça a l'air important.
J'ignore ses mots et saisis ses hanches en sentant que ma jouissance – et la sienne – sont proches. Une minute plus tard, elle gémit tout en tremblant contre moi. J'attends une minute de redescendre de mon petit nuage et elle s'allonge près de moi tandis que récupère mon portable. Effectivement, Ishan a tenté de me joindre.
Argh. Fait chier.
Je m'assieds au bord du matelas et me relève tout en jetant le préservatif dans la poubelle près du bureau.
— Tu ne restes pas ? me demande la fille dans mon dos.
Je ne sais pas son nom, et elle ne connait pas le mien. On s'est croisé ce soir au Lilith, bar prisé par les habitants de Savannah. Et vu la journée de merde que je venais de passer, j'avais besoin de décompresser.
Le Lilith est parfait pour ça. Encore un endroit que possède ma famille et les Darell.
Les Darell.
Putain, je hais ces enfoirés.
— Non, je réponds finalement à la fille.
Je récupère déjà mes fringues et les enfile rapidement.
— Peut-être qu'on se recroisera ? me demande-t-elle en s'appuyant sur un coude.
J'en doute fort. Je ne suis pas un gentleman, mais je ne suis pas un véritable enfoiré pour autant. Du moins, ça dépend avec qui. Alors je termine :
— Peut-être. Ça dépendra du destin.
Un phénomène auquel je ne crois pas, en réalité.
Je n'attends pas et quitte son petit appartement et m'avance vers mon SUV Urus noir stationné le long du trottoir.
Putain, je me pèle le cul. Étant donné qu'il est 2 heures du matin, ça ne m'étonne pas trop. La circulation est fluide dans la ville de Savannah tandis que j'appelle Ishan à l'aide du Bluetooth de la Lamborghini.
— J'ai cru que tu ne décrocherai jamais ! débute mon pote après une seule sonnerie.
Son ton est pressé, presque inquiet.
— Qu'est-ce qui se passe ?
Autrement, est-ce que t'as besoin de moi ?
La loyauté est très importante pour moi. Si l'un de mes potes a besoin de moi, pour n'importe quelle raison, je serai là. Tout comme ils le sont.
— Pendant que tu partais du Lilith, m'explique Ishan, on est resté un peu avec Nathaniel. Il a pas mal bu et il s'est fait arrêter par les flics quand ils l'ont contrôlé sur le chemin du retour et qu'il a refusé de se soumettre à leur contrôle.
Merde. Ça ressemble parfaitement à Nathaniel.
— Mais c'est bon, continue Ishan, il est en train d'être relâché. Je l'attends devant le poste.
Je raccroche une minute plus tard en entendant à travers les haut-parleurs Nathaniel qui rejoint la caisse d'Ishan. Quant à moi, je passe bien vite devant le grand cimetière de Bonaventure à l'extrême est de Savannah. Mon suv s'avance sur le front gauche du cimetière et emprunte une nouvelle route ne menant qu'à une seule et même propriété.
Celle de ma famille. A la périphérie de la ville.
Une propriété entourée de hauts murs infranchissables. Le seul moyen d'y entrer est part l'immense portail en fer forgé noir qui prendre place. Les emblèmes de la famille Fitzroy y sont inscrits ainsi que le blason familial, entouré de lions et de dorures.
Ma voiture s'arrête devant et le portail s'ouvre automatiquement, signe que le gardien est toujours derrière les écrans qui diffusent les images de la caméra d'entrée.
Je passe le portail et emprunte un nouveau chemin d'environ 400 mètres. Les bords de la route sont entourés d'arbres pleureurs que mes phares éclairent tout le long.
Ça rend l'endroit carrément glauque, surtout en pleine nuit. Il fait si sombre que je ne vois rien au-delà des arbres qui m'entourent. La journée, la propriété est incroyablement belle. Mais le soir ? Ça dissuaderait n'importe qui de poursuivre son chemin.
L'endroit est assez sinistre voir lugubre en pleine nuit comme si nous voulions nous protéger des prédateurs extérieurs. Alors que les plus dangereux se trouvent au sein du manoir de ma famille.
Vu le manoir et le jardin d'hiver, ma petite sœur n'arrête pas de dire que les lieux ressemblent au manoir hanté dans le film Disney, les fantômes en moins.
Quoi que, y'a pas mal de cadavres cachés dans les placards ici aussi.
Le bout du chemin se présente à moi, l'allée circulaire qui entoure une majestueuse fontaine en pierre. De l'eau s'y écoule et le clapotis des gouttes retentit quand je me gare devant l'entrée et sors de ma caisse.
Je monte les quelques marches menant à l'entrée et pousse la lourde porte en bois. Le silence et l'obscurité m'accueillent. Je sens le sexe, la fumée et l'alcool et je n'ai qu'une envie, me laver avant de m'effondrer sur mon lit.
Mais je fais un détour par la cuisine parce que je crève de faim. Je passe par l'un des salons pour la rejoindre et m'immobilise en découvrant mon père assis sur l'un des fauteuils en velour noir. Dos à moi, il fixe le feu de cheminée qui prend place en face de lui.
Son visage pivote de quelques centimètres sur la droite mais il ne se tourne pas pour me voir là. Je m'arrête sur le seuil tandis que j'aperçois la bouteille en cristal sur la petite table près de lui.
Il ne me demande pas comment était ma journée ni ma soirée, et j'en fais de même. Mais maintenant que je suis là, je m'avance dans la pièce, récupère un verre et me serre un verre. Je vois alors mon père qui continue de fixer la cheminée, son visage à la peau brune réchauffé par les flammes en face de lui.
— Tu rentres tard.
Un constat, rempli de reproches.
— Ishan et Nathaniel avaient besoin de moi.
Un rictus prend place sur le visage de mon père, comme s'il pouvait sentir mes mensonges. J'avale une gorgée d'alcool fort tout en me plaçant debout devant la cheminée à mon tour. La chaleur percute ma peau et me fait un bien fou.
— Ta mère et ta sœur sont couchées depuis des heures.
Lui ne semble pas avoir essayé de fermer l'œil. Il porte un peignoir rouge foncé, fermé sur son pyjama. Je le vois tellement peu avec autre chose qu'un costume, que ça me fait toujours bizarre.
J'avale une nouvelle gorgée d'alcool tout en sentant son regard de désapprobation sur moi.
— On n'arrive pas au sommet en devenant alcoolique à ton âge, me reproche mon père.
Qui a dit que je voulais atteindre le sommet ? Je n'en vois pas l'intérêt, si c'est pour chuter ensuite.
— J'aurai bientôt 21 ans, je lui rappelle d'une voix tranchante.
En novembre. Et alors, j'aurai accès à tout mon putain de fric.
Je pose mon verre désormais vide sur la table près de lui et commence à m'éloigner quand sa voix m'arrête :
— Ta mère et moi organisons une réception importante ce samedi. Tout le gradin sera là. Les Darell également. Nous montrerons un front uni.
Les Darell au complet. Super. Quel putain de bonheur.
— C'est une demande ou un ordre ? je l'interroge avec un rire sans joie.
Mon père tourne son visage vers moi, l'expression toujours aussi infranchissable.
— Vois ça comme tu l'entends, répond-t-il simplement.
— Bien sûr. Tu demandes et je m'exécute.
Un muscule tique dans sa mâchoire quand il plisse les yeux.
— Ne fais pas le malin, Bellamy. Ou je devrai te montrer qui est le plus intelligent de nous deux.
Je ne prends pas le temps de répondre à ses paroles menaçantes et m'éloigne sans un regard en arrière.
Si les Darell viennent, il y aura Bianca. Cette garce.
Et il semblerait que notre petite guerre reparte de plus belle. Mais cette fois, je ne reculerai devant rien pour gagner.
Après tout, un Fitzroy ne plie jamais devant un adversaire.
_____
J'espère que ce chapitre vous a plu ?
Ainsi que le premier point de vue de Bellamy hehe !
Voici les blasons des deux familles Fitzroy et Bellamy ! ( faites avec de l'IA). Vous en pensez quoi ?
A mardi prochain 🩷
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