Le réveil du lendemain matin est compliqué. J'ai mal à la tête et mon corps est aussi faible que si je venais de courir un marathon. Malgré tout, j'ai toujours des frissons de délices en repensant à la nuit dernière. Je n'aurais pu rêver d'un plus beau moment entre les bras de mon bien-aimé. Bien-aimé qui semble avoir encore plus de mal que moi à émerger. Je me penche au-dessus de lui et dépose un baiser sur ses lèvres, sa joue et le creux de son cou.

"Chiminie, c'est l'heure de se lever. Tu vas être en retard en cours".

Seul un grognement inaudible s'échappe de ses lèvres, ce qui me fait sourire.

"Allez debout !
- Veux pas y aller."

Jugeant que je ferais mieux de le laisser se réveiller à son rythme, je sors mes deux jambes du lit et attrape mes affaires préparées la veille, dans l'intention de passer dans la salle de bain et d'aller m'habiller pour partir au café. Deux petits bras m'attrapent soudain par la taille.

"Hyung reviens dans le lit... me somme une petite voix ensommeillée. Viens on reste là toute la journée.
- Je te laisse le loisir d'annoncer ça à ta mère. Surtout pour son jour de repos de la semaine."

Une nouvelle fois, il grogne, avant de déposer un baiser dans le creux de mon dos et de me relâcher. Je pouffe doucement et me retourne pour l'embrasser avant de sortir de la chambre. Lorsque je reviens voir s'il est enfin réveillée, je le trouve allongé en travers du lit, à nouveau endormi.

"Chim, faut vraiment que tu te lèves, on part dans quinze minutes."

Pas même un tressaillement. Je viens me positionner juste au-dessus de lui et dépose de petits baisers sur son épaule, son cou, son torse et descends petit à petit avant de m'arrêter à son nombril et de remonter.

"Tu pouvais descendre un peu plus bas tu sais."

Son intervention m'arrache un rire et je relève la tête pour voir son magnifique sourire. Rien de mieux pour bien commencer la journée.

"Allez debout tête de mochi.
- Tête de mochi ? s'étonne-t-il en récupérant son pantalon au pied du lit. Pourquoi tête de mochi ?
- Je sais pas ça m'est venu comme ça. Un mochi c'est petit, c'est mignon et tout rond. ça te ressemble.
- Je suis tout rond ?
- Non toi tu es magnifique. Et atrocement mignon quand tu me regardes avec ta petite bouille d'ange.
- Comme ça ?"

Il me fait son petit air de chien battu, qui ne manque jamais de faire fondre mon cœur aussi vite qu'un chamallow au-dessus d'une flamme, et je souris.

"Allez habille-toi.
- C'est ce que je fais. Ce n'est pas de ma faute si quelqu'un a jugé pertinent d'envoyer voler mes habits aux quatre coins de la pièce hier soir.
- Tu n'as pas spécialement protesté.
- Ben maintenant je proteste.
- Eh bien proteste en t'habillant plus vite."

La rame de métro se referme tout juste derrière nous. Essoufflés mais à l'heure, nous nous accrochons aux poignées encore libres pour éviter de perdre l'équilibre au moment du démarrage. Quelques stations plus loin, Jimin me quitte pour son changement de rame et je me retrouve seul jusqu'à la prochaine station, où je descends avant de rejoindre le café pour la journée.

Des images de la nuit ne cessent de revenir par flash, me replongeant dans cet instant magique que j'ai cru, pendant un temps, ne jamais pouvoir partager avec lui. Je suis si heureux et soulagé que tout se soit déroulé sans anicroche. C'était ma hantise. Que tout ressurgisse au moment où je relâcherais mon attention et vienne gâcher notre moment. Mais tout s'est encore mieux passé que ce que j'avais imaginé. C'est donc avec un immense sourire que je retourne la petite pancarte du café où il est écrit "ouvert" et commence ma journée l'esprit libéré de toute angoisse.