Chapitre 6 : "Je ne sais pas encore comment le dire"

Je jette un coup d'œil à mon portable , il sonne : c'est Molly.

- Allô , Molly ?

- Hey Kate , me dit-elle enjouée , ça va ?

- Oui et toi ? Pourquoi tu m'appelles , il y a un problème ?Je baisse la voix , je suis dans le couloir à côté du bureau d'Elliot .

- Je vais bien, c'est juste que je voulais m'excuser au sujet de hier, tu sais ... au sujet de James.

- Ah oui ! Ne t'en fais pas, c'est rien ! Je suis désolée de ne pas t'avoir répondue, j'étais à une réception pour fêter le contrat.

- Une réception ? Pourquoi je n'ai pas été prévenue ?

Merde. La gaffe.

- Euh...

Elle marque une pause , après un grand silence , elle continue d'un ton énervé :

-Me dis pas que c'est M. Richard qui t'as dit de ne pas me prévenir?!

- Euh ... si ?

- J'arrive .

Elle raccroche .

J'ai fait une grosse, une putain de grosse gaffe . Je me sens très mal pour Elliot . Je me rassure en me disant qu'il l'a bien mérité . Quand on parle du loup :

- Kate ! Tu peux venir un instant, Chris est arrivé, j'ai oublié de te prévenir,on va se mettre d'accord pour la campagne de la pub.

En fait, j'espère maintenant, que Molly lui assainisse un coup de genou là où je le pense.

-Ok Elliot, mais la prochaine fois prévient moi .

- Oui, ne t'inquiète pas, ça ne se reproduira plus .

Il s'en va chercher Chris en passant par l'ascenseur: qui est toujours aussi bondé.

Je vais vers le bureau d'Elliot et m'installe . Au bout de quelques minutes ils arrivent .

Chris porte un costume gris, une chemise blanche avec une cravate bleue marine, il est ravissant.

- Mlle. Steven, me fait Chris .

- M. Hevensy, lui dis-je en essayant de garder mon calme.

Heureusement que Elliot est avec nous sinon je m'effondrerai sous son regard sexy.

- Bien, commençons, dit Elliot .

Nous regardons la vidéo plusieurs fois avant de commencer vraiment:

-J'aime bien le mannequin mais il faudrait que l'attention soit plus portée sur l'objet mis en vente, êtes- vous d'accord ?, remarque-je.

- Effectivement, un ralentit sur l'objet serait préférable, acquiesce Chris.

- Très bien, prenez en note Mlle. Steven, me dit Elliot.

Il continue: - Pour la police..., il est soudainement coupé par Molly qui entre furieuse dans le bureau.

Je mets mes mains sur mon visage, pourquoi fallait-elle qu'elle arrive maintenant, pour une fois que je me débrouillait bien.

- M. Richard,vous vous moquez de moi ?! hurle-t-elle.

-Mlle. Bills, que faites-vous dans mon bureau ?, lui répond-t-il agacé.

- J'ai été invitée à une réception, vous vous permettez de me retirer le droit d'y aller et de ne même pas me prévenir?!

Elliot écarquille les yeux puis se tourne vers moi avant de me lancer un regard noir.

-Mlle. Steven, pouvez-vous occupez de M.Hevensy pendant que je règle ce problème , me dit-il d'un ton sec et dur en désignant Molly .

- Euh ... Oui ...

- Bien, il se tourne vers Chris et continue: - Milles excuses Chris .

- Ce n'ai pas un problème, ne vous inquiétez pas, de plus Mlle. Steven est très compétente, lui repond-t-il en me regardant profondément. Je vire au rouge pivoine instantanément. Molly riposte à Elliot : - Moi ?! Je suis un problème ? Et vous , vous êtes un gros co..., Elliot l'attrape par le bras fermement en l'empêchant de dire la plus grosse connerie de sa vie. Elliot claque la porte.

Je suis bouche-bée par le culot de Molly.

- C'est une femme de caractère, dit Chris pour essayer détendre l'atmosphère.

- Effectivement,mais elle est très travailleuse et professionnelle. Je glousse :- Sauf là.

Il me sourit et se détend sur sa chaise : -Vous devriez sourire plus souvent, vous êtes magnifique quand vous le faites.

Je me tends en entendant ces mots et mon cœur bat plus vite; plus fort.

-Ah euh...merci, je bafouille, pour en revenir à la publicité...

Il m'arrête : - J'ai vérifié le reste, tout est parfait.

Il prend une pause, relève la tête en me noyant dans ses yeux et continu : - Parlons d'autres choses, parlons de vous Kate.

- Hein ?, fais-je surprise et à la fois sur le point de fondre, que voulez-vous savoir de moi ?

- Où avez-vous étudié ? Me fait-il d'une voix intéressé.

-À Oxford et vous ?

- À Harvard.

- Oh ! C'est une université très coûteuse, lui dis-je d'un ton étonnée. Je triture mon stylo, j'ai envie de partir en courant.

-Oui mais très instructive.

Un gros silence s'installe dans la salle. Je regarde mes pieds sans savoir quoi dire.

Je sens qu'il me dévisage.

- Voyons Kate, ne soyez pas intimidé par moi, me fait-il d'un sourire chaleureux.

Je suis subitement horriblement gênée:

-Euh ... Je ne veux pas que vous pensiez que vous m'intimider, vous n'avez rien fait.

- Alors, pourquoi vous mettez dans un état pareil dès que vous me voyez ?

Je lève ma tête et le regarde dans les yeux en rougissant.

Il fait chaud, trop chaud. J'essaye de lui répondre tant bien que mal:

-Ah ... je ...je ...

Il me regarde intensément des ses yeux bleus, il est tellement séduisant et beau comme un dieu. <<Je vais vomir si mon estomac me laisse pas en paix>>.

Il murmure de sa voix grave, profonde mais terriblement douce:

-Kate.

Lorsque je l'entends prononcer mon nom je me lève et propose nerveusement en essayant de stopper cette ambiance qui me trouble beaucoup trop : - Un café?

- S'il vous plaît, me répond-il complètement serein.

Je m'avance et me prends les pieds dans le pied de la table.

Je manque de tomber mais Chris se lève et se précipite pour me rattraper. Il est alors si proche de ma bouche.

- Comment faites-vous pour toujours me rattraper ?, dis-je en essayant de sortir un son de ma voix qui elle ne veut plus sortir.

-Je m'y attendais, il faut toujours penser aux risques et se préparer avant qu'une catastrophe n'arrive. Surtout avec vous Kate.

<< Il aurait pensé à moi ?>> hurle de joie ma déesse intérieure.

Il me redresse et pose une main sur ma taille en m'attirant vers lui. Mon souffle saccadé m'empêche de remettre mes idées en place. Mon cœur manque de faire un arrêt cardiaque. Je sens son souffle chaud sur mes cheveux. Je me perds de nouveau dans ses yeux. Ses longs doigts m'effleurent le visage. Il murmure :

- Kate, pourquoi me fais-tu cet effet?

Je réponds avec toute la force qu'il me reste :

- Pourquoi, toi, tu me fais cet effet?

Je peux voir qu'un sourire timide se dessine sur ses lèvres .

Plus que quelques centimètres séparent nos visages.

Nos respirations s'emmêlent et je peux sentir son odeur mielleuse.

Une alarme retentit alors. Je m'éloigne de lui et dis essoufflée comme si je venais de courir plusieurs kilomètres en talons aiguilles:

- Le rendez-vous est terminé.

- Merci, Mlle. Steven, vous êtes très compétente, comme toujours, me dit-il en souriant sans le moindre signe de trouble sur son visage.

Je le raccompagne à la porte du bureau, étrangement déçu

par le fait qu'il soit aussi peu troublé.

Je m'apprête à l'amener à l'accueil quand il m'arrête:

- Pas la peine, je connais le chemin.

Je hoche la tête et il articule :

- Ce fut un plaisir de vous revoir, Kate.

Il sourit d'un air charmeur avec ses lèvres << tellement sexy>>et s'en va.

- Au revoir, dis-je en fermant la porte d'un coup.

Je me ressaisis et sors du bureau d'Elliot pour aller vers le mien.

Une voix m'interpelle.

-Kate!

Je me retourne. Molly. Elle est complètement retournée. C'est la première fois que je la vois dans cet état. Son souffle saccadé se calme tandis qu'elle s'avance vers moi.

- Et bien, Elliot n'a pas été trop odieux?, rassure moi.

- Euh... Comment te dire, je me suis pris une grosse claque dans la figure!

-Une claque?!

Je suis horrifiée à l'idée qu'Elliot ait pu lever la main sur Molly.

- Non, pas physiquement !

Je souffle, soulagée. Elle continue :

-Mais il ...m'a un peu retournée...

- Tu veux qu'on aille boire un verre ?

Elle me fait signe que oui. Nous montons dans l'ascenseur pour descendre les étages et sortir de la RSF.

Nous nous dirigeons vers un petit café près du bureau.

Molly est nerveuse. Elle se triture une mèche de cheveux.

Nous nous asseyons devant le bar.

Le barman nous demande ce que nous allons prendre.

- Un cocktail Whisky coca double et un café s'il-vous plaît, dit Molly.

Je la contredis : - Un verre de bière blanche.

Il hoche la tête. Molly me regarde étonnée.

- Tu es sûr que tu veux boire de l'alcool ?

- Oui, ne t'inquiète pas. Je ne travaille pas demain de toute façon.

- Ah...

Je regarde Molly qui a l'air complètement paumée.

Lebarman pose nos boissons devant nous. Molly saisit son cocktail et en boit une gorgée. Je ne peux m'empêcher de me demander ce qui a bien pu la mettre dans un état pareil. Ma curiosité l'emporte.

- Bon, Molly.Vas-y, accouche.

Elle écarquille les yeux, apparemment surprise de ma soudaine réflexion.

Elle s'empresse d'avaler une gorgée de son cocktail avant de commencer.

- Euh, alors, comment te dire...

Je m'impatiente, je sais que Molly n'est pas dans son état normal, je ne devrais pas la secouer. Pourtant, il faut que je la remue.

- Allez ! Plus rien ne peut me surprendre maintenant.

Elle me fixe de ses jolies yeux verts, remet une de ses mèches blondes derrière son oreille et soupire.

-Elliot m'a embrassé.

Je recrache ma boisson et manque de m'étouffer.

-Elliot t'a quoi ?!, m'exclame-je.

Je ne peux pas cacher mon immense surprise devant cette révélation.

Elle met sa tête dans ses mains.

-Mon dieu.

Je ne sais pas quoi lui dire. Je bois une gorgée de bière.

- Tu l'as repoussé j'espère ?

Elle me regarde sans rien dire avant de me sortir un sourire gêné.

- Tu l'as laissé faire ?!

-Et j'ai aimé.

Je m'explose de rire en entendant cette confession des plus comiques.

-Et donc, pourquoi ça te met dans un tel état ?

Le niveau de bière dans mon verre a rapidement diminué et nous redemandons chacune une autre tournée.

-Je sais pas...Nous ne nous apprécions pas habituellement et là...c'était comme si c'était le contraire.

Je n'aime pas la voir dans cet état d'esprit, j'essaye de la rassurer.

-Hey, relax, t'es majeure, lui aussi, vous pouvez faire ce que vous voulez. Depuis quand tu t'inquiètes de ce que pensent les gens et ce que vous êtes censés être? Tu fais ce que tu veux, vous deux adultes consentants, bon sang !

Elle rigole : - Oui, tu as raison.

Nous continuons à parler pendant une bonne heure en enchaînant les verres d'alcool pour finir complètement bourrées.

Nous sortons du bar.

-En boîte ! en boîte!, gueule Molly dans la rue.

J'ai la tête qui tourne et je ne contrôle plus mes faits et gestes.

-Oui !, m'exclame-je.

Nous rigolons et nous avançons dans le premier club venu.

Lorsque nous entrons, le son est à fond et les gens dansent. Nous nous asseyons sur un canapé bleu assorti à l'atmosphère de la boîte de nuit. Molly appelle un serveur et commande deux verres de vodka.

-Ouais! C'est trop cool!

Molly agit comme un gamine sous l'effet de l'alcool. J'avale cul-sec la vodka avant de dire au serveur : -Un autre.

Mes pensées commencent à se mélanger et je n'ai plus les idées claires. Je ne bois pas souvent, ce n'est pas que je n'aime pas l'alcool, c'est juste que je ne trouve pas que cela m'apporte quelque chose en plus alors j'évite.

Molly lève soudainement la tête, son visage s'enlumine.

- Viens, on va danser.

Au début, je ne veux absolument pas tenter l'expérience mais en y réfléchissant, l'idée ne me paraît pas si terrible.

Après tout, je suis saoule. Je ne sais pas ce que je fais.

Je me lève et me dirige sur la piste de danse bondée avec Molly.

La musique est tellement forte que je me laisse emporter.

Je balance mes hanches de droites à gauche et mes cheveux retombent sur mon visage. Je ferme les yeux et me laisse porter par le son. Lorsque je les réouvre Molly est dans le bras d'un beau grand blond. Ils s'embrassent fougueusement. Je ne peux alors empêcher un ricanement intérieur en pensant qu'elle est vite passée à autre chose au niveau d'Elliot. Des mains se pose sur ma taille et quelqu'un me murmure à l'oreille.

- Salut bébé, me dit un grand brun à l'accent anglais.

Je ricane : - Salut le britannique.

Je lui lance mon plus beau sourire de séductrice.

- T'es de passage à Seattle?

Il me de dévisage: - Hum... On peut dire ça ..., il s'arrête et se rapproche de moi : - J'aimerais bien ramené de bons souvenirs avec moi.

Je rigole.

- Serait-ce là une tentative de séduction ?

- À toi de voir bébé.

Je me retourne et me frotte à lui. Soudain, j'ai la nausée.

C'est l'alcool qui décide de faire surface. Pour une fois que la gêne n'était pas au rendez-vous, il suffit que je bois un peu, enfin...beaucoup, pour que mon estomac refasse surface. Je laisse le bel inconnu en plan et me précipite vers le fond de la salle pour rejoindre les toilettes. J'ouvre une des cabines et me jette dedans avant d'extraire dans la cuvette tout ce que j'ai avalé de la journée. Mon téléphone sonne. Je regarde. Molly m'a envoyé un message : Pars sans moi, je rentre avec quelqu'un ;D .

Je suppose que c'est le mec qu'elle embrassait il y'a un instant. Je suis soudain surprise par le bruit, ou plutôt le gémissement venant de la cabine voisine à la mienne. Je deviens alors horriblement gênée<<Oh mon dieu , y'a des gens qui baisent juste à côté !>>

-Plouf !

C'est le bruit de mon portable tombant dans l'eau des chiottes mélangé à mon repas.

- Oh Merde !

Je suis franchement embêté par la perte de mon portable, parce que je sais pertinemment que je ne pourrais pas le sauver. Heureusement que mes contacts sont dans mon répertoire. L'alcool diminue mes pensées négatives et j'en oublie rapidement mon téléphone. Je me presse de vérifier que j'ai bien mon portable de travail que je garde pour les contacts professionnels. Il me servira de roue de secours le temps que j'en rachète un nouveau. Je m'empresse de répondre à Molly par un simple "Ok".

Je sors des toilettes pour pouvoir m'avancer dans le club. Je me dirige vers la porte d'entrée pour sortir lorsqu'une bande de pouffiasses me poussent et l'une riposte :

-Dégage ! Tu gênes !

Face à cet excès de nonchalance je lui hurle :

- T'avais qu'à pas avoir un gros cul , espèce de garce, avant de lui adresser un doigts de d'honneur et de me barrer.

Je marche tant bien que mal dans la rue avant de me prendre les pieds dans un recoin. Je tombe.

-Tout va bien ?

Je relève la tête et m'aperçois que c'est le britannique de tout à l'heure qui me propose de l'aide. Je prends sa main et me relève.

- Oui, merci.

Il se rapproche dangereusement ce qui me dégoute.

- Tu viens chez moi ?

Il pue l'alcool et son haleine qui empeste vient caresser mon visage.

- Euh, non, je crois pas que ce soit une bonne idée.

Il me prends par les hanches et me serre contre lui.

- Mais si , tant a envie hein ? Sale pute, me chuchote-t'il à l'oreille.

Je ne peux m'empêcher de réprimer une pensée de profond

mépris et de dégoût pour ce type de mec. Il paraissait bien plus sympa tout à l'heure.

- Non, c'est non ! Lâche moi, putain !

Je le repousse violemment et pars en courant.

- T'iras pas bien loin.

Je commence à avoir peur quand je l'entends me suivre.

Pourquoi l'ai-je provoqué au club ? Qu'est-ce que je voulais ? Je savais très bien au fond que ça allait mal se passer.

Je n'ai pas envie d'être violé par une espèce de taré.

L'alcool m'empêche d'avancer comme je le voudrais et je suis donc obliger d'appeler de l'aide ,mais qui ?

Sur ce portable, il n'y que des numéros professionnels!

Je dévale ma liste de contact , Elliot !

Je l'appelle et prie pour qu'il réponde. La sonnerie passe, il ne décroche pas. Je panique, je ne me rappelle même pas de la moitié des visages des personnes inscrites sur mon portable. Chris. C'est le seul, je sais, mais pourquoi faut-il que ce soit lui? Il va penser que je ne suis qu'une allumeuse.

-T'enfuis pas comme ça bébé, je suis sûr que tu vas prendre ton pied.

Sa voix me fait revenir à la réalité et je retire mes talons et les saisit pour pouvoir courir et fuir au dégénéré qui me poursuit. Je compose son numéro. <<Réponds! Réponds!>>

Une voix décroche : - Allô ?

<<Ouf !>>

- Oui , Chris, c'est Kate, j'ai besoin de ton aide.

Je bafouille,bégaye, je n'arrive pas à m'exprimer correctement à cause de l'alcool , de la peur et à cause du fait que je suis en train de courir comme une détraquée.

- Ok, calme toi. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Sa voix me rassure instantanément. J'ai une terrible envie de le voir.

- Euh... Y'a un mec qui me suit...

Il ne répond rien avant de me dire d'un ton sec : - T'es où ?

-Je me dirige vers le café où on a déjeuné ensemble, tu te souviens?

-Oui. J'arrive.

Il raccroche. Je cours de plus en plus vite et balaye les rues du regard, pas un chat. Mes pieds me font horriblement mal. Je suis paniquée à l'idée que Chris n'arrive pas à temps et qu'il m'arrive malheur.

J'aperçois le café et personne à l'horizon. C'est la fin.

Je me retourne et je vois le putain d'anglais qui ricane:

- Tu veux jouer au chat et à la souris bébé ?

Je lui hurle avec le peu de ma voix tremblante qu'il me reste:

- Fous-moi la paix !

Il rigole de plus belle et s'avance lentement dans ma direction. Je m'abrite derrière une pile de table rangé sur la terrasse. L'inconnu s'approche de moi et me prend par le bras.

-Je t'ai trouvé !, dit-il en s'humidifiant les lèvres.

J'ai beau me débattre, l'alcool me rend impuissante face à cet adversaire. Mon corps est lourds et me fait horriblement mal.Je sens qu'il se colle contre moi.

Je ferme les yeux puis plus rien ne se passe.

Pourquoi ne fait-il rien ? Lorsque je les réouvre je découvre Chris en train de lui assainir un coup de droite.

- Elle t'a dit de lui foutre la paix, t'as pigé ?! , lui hurle-t'il.

Chris est beaucoup plus imposant, musclé et grand comparé au putain de taré. S'ils devaient se battre, je connaîtrais déjà l'issue du combat.

Le britannique écarquille les yeux apparemment étonné et bafouille quelque chose d'incompréhensible avant de se barrer.

Je souffle et Chris me demande :

- Ça va ?

Je suis complètement retournée. Je ne peux m'empêcher d'en vouloir à moi-même. Tout ça je l'ai bien cherché. Sans aide, je n'aurais pas été de taille. Je suis si faible face à la peur et face à ce type de risques. Je cède à la pression et une larme vient couler le long de ma joue. Je fais signe à Chris que je vais bien d'un hochement de tête. Il me caresse le visage et m'enlace.

-Dieu merci, Kate; Tu vas bien.

Il sent terriblement bon, son corps est chaud, ses bras sont grands et fermes. Je sens sont cœur ralentir, il est soulagé. Il s'inquiétait pour moi.

Il enfouit sa tête dans mon cou tandis que je me réfugies contre sa poitrine.Il est là et je vais bien. Grâce à lui.

Il retire doucement son étreinte avant de me demander :

-Je te raccompagne ?

-Je veux bien , oui, fais-je en rigolant, merci beaucoup.

Il m'adresse un sourire timide avant de me raccompagner devant chez moi.

Nous nous avançons quand je heurte un petit caillou pointu contre mes pieds.

-Aie!

Chris se retourne. Il me regarde de haut en bas et s'arrête sur mes pieds.

-Tu as couru jusqu'ici sans chaussures?

-Oui, dis-je en désignant mes talons aiguilles que je tiens, qui sont peu pratique pour la course, surtout quand on est saoule.

-Tu veux que je te porte ?

Je suis extrêmement surprise par sa proposition et m'empresse de dire :

-Quoi ? Non ! Je suis trop lourde.

Je ne veux pas qu'il prenne la peine de me porter, je l'ai assez embêté comme cela.

Quand j'y repense, Chris est une personne qui de multiples fois m'a aidé bien qu'il ne me connaisse pas vraiment. Il s'est montré si attentionné cette dernière semaine.

-J'insiste. Je ne compte pas te laisser te détruire les pieds et rien n'est trop lourd pour moi, et sûrement pas toi, dit-il en ricanant.

-Non, vraiment Chris...

Il me soulève par la taille et me porte dans ses bras. Je pousse un petit crie d'étonnement.

-Tu n'est pas si lourde que ça finalement !

Je lui tape la poitrine en lui reprochant sa remarque ironique pendant qu'il rigole.

Dans ses bras, j'ai l'impression d'être une minuscule plume. Je peux entendre son coeur battre. Sa peau est séparée de moi par sa chemise. Je rêve de le toucher, de laisser mes doigts le parcourir.Je peux sentir la chaleur qui émane de son corps. Lorsqu'il marche, ses bras me bercent. À ses côtés, la peur qui m'occupait il y'a quelques instants a disparu.

Pendant qu'il me porte, je lui indique où se trouve mon appartement.

Il acquiesce silencieusement.

Lesilence remplit les rues désertes.

Ses mains sont posés sur moi et je peux sentir ses muscles se contracter. Son souffle me caresse les cheveux. Je peux sentir son odeur, il ne pue pas comme le fou allié qui me poursuivait. Chris sent terriblement bon, il n'empeste pas le parfum, ça reste naturel et léger.

J'essaye de redresser la tête pour pouvoir accéder à son visage.

Je découvre ses traits de près.

Je l'admire, il est concentré par les indications que je lui donne.

-Ensuite tu tournes à gauche et heu...tu prends...

Il baisse les yeux et je croise son regard.

<<Il m'a surpris en train de le dévisager!>>

Je rougis instantanément et m'enfouis dans sa poitrine.

Je garde et repasse s'en cesse l'image de ses yeux bleus croisant les miens.

-Je quoi ?,me dit-il apparemment amusé.

- Tu...prends heu... la deuxième à droite,bafouille-je.

Je reproche à moi-même mon manque de sang froid et mon abondance de nervosité.

Il s'arrête avant dire :

-C'est bon, on y est.

Il me dépose délicatement devant l'immeuble en prenant soin de ne pas me faire mal.

-Merci; merci beaucoup.

Il me regarde. Ses yeux sont brûlant de désir.

Je ne me rappelle pas avoir déjà était raccompagné par un garçon auparavant, j'étais sûrement trop jeune et niaise pour ne pas me rendre compte que la plupart batifolaient de droite à gauche.

-De rien, Kate. Passe une bonne soirée, me répond-t'il d'un ton posé et parfaitement calme.

Il se retourne, me laissant seule, le cœur battant et le corps plein de désir. J'observe sa grande silhouette s'éloigner et je me rappelle alors avoir oublié de lui demander comment il allait rentrer chez lui.



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