Chapitre 1
Des rires provenant de la pièce d'à côté arrivent à mes oreilles.
J'ouvre un œil puis cherche de ma main mon téléphone qui doit être quelque part sur le sol. Une fois celui-ci en main, je vois, après avoir grimacé à cause de la lumière, qu'il est 6 h 30. Je grogne en me tournant pour enfoncer mon visage dans mon oreiller.
Mais les rires ne cessent pas, au contraire j'entends une voix féminine hausser un peu la voix après avoir ri.
Bordel, il me reste encore 30 minutes de sommeil, ils se foutent de moi ou quoi ?
Étant donné qu'ils ne semblent pas vouloir baisser un peu le ton, je me redresse avant de me mettre à crier.
— Cora ! Vous allez la fermer ?
Les rires cessent, je m'allonge donc de nouveau après avoir soupiré.
Mais quelques instants plus tard, la porte de ma chambre s'ouvre, et un flash de téléphone se pose sur mon visage.
Je grogne encore plus, remontant la couette sur mon visage pour me protéger de cette lumière aveuglante. C'est alors que la voix féminine se fait entendre dans ma chambre.
— Pourquoi est-ce que tu cries Ethan ? On a des voisins tout de même.
J'entends dans sa voix qu'elle en fait exprès de venir me dire ça, elle sait très bien que mon sommeil est important, et que si je ne dors pas bien, je vais être de mauvaise humeur toute la journée. Sauf qu'elle s'en fout, au contraire cela l'amuse.
Je ne réponds pas, espérant la faire fuir. Mais comme j'aurais pu me douter, elle ne part pas et parle de nouveau.
— Il faut être calme dans la vie, tu sais. Je ne comprends pas pourquoi tu cries dès le matin, ce n'est pas bon pour toi. Peut-être manques-tu de sommeil ?
Je pousse un grognement puis lui jette un oreiller, pourtant celle-ci l'évite et se met à rire, en laissant ma porte grande ouverte.
Impossible de me rendormir, surtout sans oreiller.
Je me frotte le visage, je prends ensuite une bouffée de corticoïde puis je décide de me lever. De toute manière, elle vient de me foutre en l'air mes dernières minutes de sommeil. J'enfile un bas de pyjama trainant sur le sol, ainsi qu'un vieux tee-shirt gris troué au col, puis je sors de ma chambre plongée dans l'obscurité.
À peine après avoir mis un pied en dehors de ma chambre, je comprends qu'ils sont dans la cuisine. Je soupire et traverse le couloir afin de m'y rendre à mon tour.
Cora est assise sur le plan de travail et rit aux éclats, ses yeux bruns rivés vers sa gauche.
Je tourne la tête et le vois. Malvi est assis sur une chaise, les coudes sur la table, alors qu'il mâche ce qui semble être une tartine de je ne sais quoi. Ses cheveux bruns tombent négligemment sur son front, alors que ses yeux gris sont rivés vers ma colocataire. Je ne peux m'empêcher de laisser trainer mon regard sur son torse recouvert d'un tee-shirt blanc créant un contraste parfait avec sa peau hâlée.
Mais je secoue vivement la tête, trouvant mes pensées un peu trop étranges à mon goût, puis je me concentre de nouveau sur Cora.
— Vous êtes obligés de faire autant de bruit le matin ? Il me restait encore une demi-heure à dormir.
— Il faut bien vivre.
Je jette un regard noir à la fille métisse en face de moi. Elle se contente de passer une main dans ses cheveux frisés, sans prendre en compte mon regard. Je soupire et avance vers le réfrigérateur avant de l'ouvrir et prendre une bouteille de lait, mais celle-ci est manquante.
— La bouteille est là.
Je lève les yeux au ciel puis je pivote sur moi-même pour regarder l'origine de la voix. Malvi me montre la bouteille de sa place, un sourire sur les lèvres.
Je soupire puis le ferme avant d'aller m'assoir à ses côtés après avoir pris une tasse. Le brun me passe ensuite la bouteille, cependant je ne prends pas la peine de lui dire merci, étant de trop mauvaise humeur pour le moment.
Alors que je mange tranquillement mon petit-déjeuner, Cora arrive vers Malvi puis se penche vers lui pour lui chuchoter à l'oreille, mais j'entends tout de même ce qu'elle lui dit.
— Tu viens ? On va prendre une douche tous les deux.
Sa voix est sensuelle, toutefois je les coupe dans leur élan, ne sachant que trop bien ce que cela signifie.
Je me mets à parler d'une voix forte, les fixant du regard tous les deux.
— Je vous préviens, laissez-moi de l'eau chaude, ou bien laissez-moi la prendre avant. J'en ai marre de passer après vos trucs et me taper l'eau froide.
Cora laisse sa tête tomber en arrière, puis elle pousse un grognement avant de finalement s'assoir sur les genoux de Malvi.
— Très bien, vas-y tout de suite dans ce cas.
— Laisse-moi finir de déjeuner avant.
— Tout de suite, ou bien Malvi et moi on va dans la douche faire nos trucs, comme tu le dis.
Elle se mord la lèvre inférieure et je ne peux m'empêcher de soupirer avant de me lever en trainant les pieds. Mais avant de quitter la cuisine, je lui fais un beau doigt d'honneur, puis je file sous la douche.
Elle et Malvi sont ensemble depuis 3 ou 4 semaines, il me semble. Cela est très récent, pourtant ils sont tout le temps ensemble, et donc du coup presque tout le temps ici. Cora et moi sommes en colocation depuis 3 ans, et tout se passe bien, nous nous prenons parfois la tête, mais je pense que c'est dans l'ordre logique des choses. En général, nous nous entendons bien.
Donc quand elle a amené Malvi pour la première fois à l'appartement je n'ai rien dit, surtout que pour ma part j'invite souvent ma copine Juliette à venir ici. Cependant, la présence du brun me dérange de plus en plus : à chaque fois qu'il est dans le coin, je me sens étrange et j'essaye de refouler mes sentiments et mon attirance pour lui, ayant trop peur de ce que cela pourrait signifier.
Je secoue la tête et finis de prendre ma douche.
Une fois celle-ci terminée, je sors après m'être entouré d'une serviette puis je me place devant le lavabo, passant une main sur le miroir pour enlever la buée.
Une tignasse rousse apparaît et deux grands yeux verts me regardent, la fatigue les entourant. Je touche mon visage, puis passe mes doigts sur les taches de rousseur qui ornent mon visage.
Un soupir sort de ma bouche et je décide d'arrêter de me regarder, n'aimant pas particulièrement ce que je vois. Puis j'enfile un jean brut avec un tee-shirt noir et un sweat à capuche gris.
Alors que je sors de la salle de bain, je tombe nez à nez avec le brun. Ses yeux gris me regardent intensément, et je reste bouche bée durant plusieurs secondes. Puis il finit par me sourire et s'adresser à moi d'une voix légère.
— Tu as fini ?
Je reviens soudainement à moi, je secoue la tête vivement puis m'écarte de la porte d'entrée pour le laisser entrer.
Alors qu'il entre, je me surprends à m'attarder sur ses fesses. Bordel, qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?
Je pars tête baissée dans ma chambre, puis je m'allonge dans mon lit, attendant le dernier moment pour partir de chez moi, l'Université n'étant qu'à 5 minutes à pied. Cela fait plus d'un mois, voire deux, que l'année a commencé, ma dernière année de licence en histoire-géo, j'espère.
Il est 7 h 45 quand je sors de chez moi, j'ai bien fait attention de ne pas recroiser Malvi, mes pensées étant incontrôlables en ce moment, puis je suis sorti sans les prévenir.
Les étudiants restent devant la fac, bien que le vent d'octobre en fasse frissonner plus d'un, mais ces derniers restent là, profitant de leur cigarette du matin. Je les évite soigneusement, mon asthme ne faisant pas bon ménage avec la nicotine.
Puis j'arrive devant mon amphithéâtre, je vois un groupe de trois hommes, je m'avance vers eux puis je m'incruste dans le groupe en donnant quelques coups d'épaules.
— Brixton ! Tu ne peux pas arriver gentiment et ne pas nous persécuter dès le matin.
— Ta gueule, Raphaël.
Je me tourne vers le blond puis je lui fais un doigt d'honneur avec un sourire sarcastique sur les lèvres avant de me tourner vers Théo, un homme aux yeux verts et aux cheveux châtains.
— Ça va ?
— Juste Raphaël qui casse déjà les couilles dès le matin, mais ça va. Et toi ? T'as vraiment une sale tête.
Je roule les yeux avant de lui répondre d'un air exaspéré.
— Cora m'a réveillé avec son copain, du coup je n'ai pas pu dormir tranquillement.
— Il est souvent chez toi non ?
— Oui, je me demande même s'il n'a pas emménagé parfois.
Théo rit puis me donne une tape amicale sur l'épaule avant de s'exclamer en montrant le quatrième membre de notre groupe du menton.
— Tu n'as qu'à aller squatter chez Victor, je suis sûr que sa mère sera ravie de t'avoir.
Le concerner remet ses lunettes noires sur le bout de son nez, puis fronce les sourcils avant de répondre à Théo.
— Ne parle pas de ma mère.
Théo lève les yeux au ciel et Victor quant à lui soupire, puis regarde derrière lui quand il entend la porte de l'amphithéâtre s'ouvrir.
— La prof est là.
— Il n'est même pas encore 8 h.
La voix de Raphaël est grave, et je ne suis pas surpris de sa remarque. Ce qui me surprend c'est qu'il soit là à 8 h, d'habitude il vient en cours à partir de 11 h, voir seulement l'après-midi. Ce mec est vraiment glandeur, et je me demande même comment cela se fait qu'il soit en L3 sans avoir redoublé aucune fois.
Victor hausse les épaules et part en direction de l'amphithéâtre sans nous attendre.
Finalement nous le suivons et partons nous installer à notre tour.
Alors que nous sommes en cours d'Histoire médiévale depuis près d'une heure, je sens Théo me donner un coup de stylo sur mon bras pour attirer mon attention.
Je me tourne vers lui, ses yeux verts sont rivés vers moi alors que son visage paraît sérieux.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
Il s'approche de moi, je tends l'oreille m'apprêtant à ce qu'il me dise quelque chose d'important. Puis il se met à chuchoter.
— Tu as entendu parler de la soirée d'Halloween à la fraternité ?
Bon, aucune information importante du coup.
Je soupire, Théo et les soirées étudiantes. Il n'a vraiment que ce mot là à la bouche, et je pense qu'il est vraiment obsédé par ces soirées.
— Non, mais laisse-moi deviner, tu as envie d'y aller, je suppose.
Un grand sourire apparaît sur ses lèvres, puis il se rapproche encore plus de moi pour que nous puissions continuer notre conversation sans que les autres nous entendent.
— Oui j'ai envie d'y aller. J'espère que tu m'y accompagneras, avec Juliette bien sûr.
Sans trop comprendre pourquoi je lève les yeux à l'entente du nom de ma copine, cependant Théo ne s'en rend pas compte.
Cela fait trois ans que je suis avec Juliette, et je pense que je l'aime, enfin, je crois. Même si au début je me suis mis avec elle à cause d'un stupide pari lancé par Victor, je suis tout de même resté avec elle. Juliette sait pour le pari, mais elle s'en fiche. La situation lui plait comme elle est aujourd'hui, et peu importe ce qui m'a poussé à la draguer dans un premier temps.
Parfois, j'aimerais n'avoir jamais fait ce pari, pouvoir être libre aujourd'hui et ne pas prévoir ses sorties en fonction de quelqu'un d'autre, malheureusement c'est comme ça. Je suppose que je reste avec elle parce que d'un côté j'aime la routine rassurante qui s'est installée, et je n'ai pas vraiment envie de la chambouler.
Je me concentre de nouveau sur Théo et son plan pour cette soirée d'Halloween.
— Je t'ai dit, cette année je vais rentrer chez moi accompagné. J'en ai assez de finir bourré, allongé sur le sol en plein milieu du salon, du vomi encore chaud sur mes vêtements.
Je me mets à rire, mais ce rire est mal contrôlé vu le regard assassin que me lance la professeure d'histoire. Je lève les mains pour m'excuser puis je feinte mon intérêt soudain pour le cours.
Mais peu de temps après, je me concentre de nouveau sur mon voisin.
— Non, mais je finis toujours mal dans les soirées, donc je compte sur toi pour me freiner et m'empêcher de trop boire.
— Tu as cru que j'étais ta mère ?
— Vas-y Brixton ! Juste pour cette soirée, j'en ai marre d'être seul. Tu ne peux pas comprendre toi : tu as une belle blonde à tes côtés.
Je sais que Théo n'a jamais cessé d'être attiré par Juliette, et il m'en veut toujours un peu d'avoir accepté le pari de Victor alors que je connaissais ses sentiments.
Parfois, je me dis que Juliette mérite mieux que moi. Je suis sûr qu'ils pourraient être heureux tous les deux.
La culpabilité pointant son bout du nez, je finis par soupirer et m'adresser à mon ami.
— Quand est-ce qu'elle est cette soirée ?
Théo applaudit, attirant encore les foudres de la prof, puis il me répond d'une voix beaucoup plus basse, la joie résonnant sans le moindre doute.
— Lundi.
Nous sommes jeudi, et demain ce sont les vacances. Je sens que cette fête risque d'arriver très vite.
Il est 17 h quand nous sortons, les gars et moi, de notre amphi. Je soupire étant donné la longue journée que nous venons d'avoir.
Théo me parle de son problème de voiture quand tout à coup des petites mains se posent sur mes yeux, très vite suivis d'une douce voix.
— Devine qui c'est.
Je me tourne sans répondre puis dépose un léger sur ses lèvres recouvertes d'un rouge à lèvres rose pâle.
Juliette sourit, puis passe ses bras autour de mon cou pour que nos corps se rapprochent davantage. Puis elle reprend d'une voix toujours aussi douce.
— Tu ne m'as même pas répondu.
Je lève les yeux au ciel en riant, puis je pose de nouveau ses mains sur mes yeux la faisant rire à son tour alors que je réponds d'une voix peinte d'exagération.
— Je l'ignore ! Peut-être Juliette, ma copine.
La blonde sourit puis me donne une tape sur l'épaule avant de s'avancer vers Théo pour lui faire la bise.
Théo se raidit un peu, mais je vois bien qu'il essaye de paraître décontracté, feintant son absence d'intérêt pour la blonde aux yeux bleus qui vient de poser sa main sur son bras. En revanche, cette dernière s'éloigne de lui et revient auprès de moi.
— Bon, je vais vous laisser. On se voit demain Ethan.
J'acquiesce et regarde Théo et les gars partir, alors que je reste seul avec Juliette.
Cela fait trois ans que nous sommes ensemble, mais je ne ressens plus les papillons dans mon estomac quand je la vois, et je me demande même si j'ai déjà ressenti cela avec elle un jour, ou si mon esprit l'a inventé. Toutefois, je continue de lui sourire, faisant semblant d'être totalement heureux avec elle.
Elle passe une main dans ses longs cheveux blonds, puis elle met ses mains dans les poches de sa veste d'hiver noire.
— On va chez toi ?
J'accepte. Juliette habite chez ses parents, mais je n'aime pas trop y aller. Sa mère m'apprécie énormément, or ça me gêne : j'ai l'impression d'abuser de leur confiance, leur faisant croire que j'aime énormément leur fille, alors que je comprends de plus en plus que ce n'est pas le cas.
Sur le chemin menant à l'appartement, Juliette a posé sa tête sur mon épaule, croisant ses doigts aux miens, un sourire angélique plaqué sur son visage sans imperfection. Tandis que pour ma part, je reste impassible, ne ressentant rien.
Je pousse la porte de l'appartement et Juliette y entre en première. Elle se dirige directement vers le salon, à droite de la porte d'entrée. Je grimace quand je vois qu'elle garde ses chaussures, je déteste quand elle fait ça. À vrai dire, il n'y a que moi qui enlève mes chaussures ici, même Cora ne le fait pas. J'ai horreur de marcher sur des petits cailloux ou autres, ça m'énerve.
Un soupir sort de ma bouche, mais je préfère ne pas faire de remarque, je me contente de la rejoindre dans la salle. C'est alors que je réalise que nous ne sommes pas seuls, Cora et, bien évidemment, Malvi sont là.
Juliette fait la bise à Cora, la métisse lui souriant franchement. Moi, je jette un coup d'œil à l'homme assis dans le canapé. Malvi est vêtu d'une chemise blanche et d'un jean noir. Sur la table basse sont posés son téléphone et un paquet de cigarettes. Il lève soudainement ses grands yeux gris vers moi et je détourne le regard immédiatement.
— Vous restez un peu avec nous, ou vous allez dans ta chambre ?
Je suis sur le point de répondre à ma colocataire, mais la blonde me devance alors qu'elle s'assied sur le canapé à côté de Malvi.
Pas le choix du coup.
Je m'assieds sur le sol en tailleur, mettant mon manteau sur l'accoudoir du canapé.
La salle est assez grande, avec un assez gros canapé, une table basse en verre et sur le mur opposé une télévision avec une console de jeu, la console de Cora. Puis dans l'autre partie de la salle se trouve une table en bois clair, s'accordant avec les autres meubles de la salle. Tout ceci entouré de mur gris clair et blanc.
C'est Malvi qui lance la première conversation et le sujet fait écho à celui de ce matin.
— Vous comptez aller à la soirée d'Halloween à ma fraternité ?
C'est vrai qu'il habite là-bas, bien que j'aie plus l'impression qu'il vit aussi avec nous depuis le début de leur relation.
Juliette fronce les sourcils, puis se tourne vers moi.
— Tu savais qu'il y avait une soirée ?
— Théo m'en a parlé ce matin, je lui ai dit que j'y allais.
— Et moi ?
— Avec toi bien sûr.
Je soupire. Le rire de Malvi arrive à mes oreilles, je le foudroie du regard, mais il n'y fait guère attention, au contraire il s'adresse à Juliette comme si je n'existais pas.
— C'est normal que tu n'en aies pas entendu parler. On n'invite pas les personnes en licence d'anglais.
— Pourquoi, vous, les droits, vous vous sentez supérieurs à nous ?
Malvi ne répond pas, mais hausse les sourcils d'un air railleur. Juliette lève les yeux au ciel et se tourne vers Cora.
— Ton copain est peut-être en master, mais ça ne m'empêchera pas de le frapper.
— Tu peux, je te donne l'autorisation.
La métisse rit doucement, sous le regard noir de son copain. Puis Malvi reprend d'une voix grave, me provoquant quelques frissons.
— J'autorise une petite L2 d'anglais comme toi à venir, accompagnée d'Ethan, je suppose, non ?
Je me crispe quand mon nom passe sur sa langue, et je reste un peu choqué durant un court instant, je lui réponds en hochant la tête puis me tourne vers Juliette, étant trop impressionné par son regard gris.
— Je n'ai pas de déguisement.
— Ce n'est pas grave, je vais nous en trouver un, on sera assorti.
Je lève les yeux au ciel alors que Malvi rit doucement. Puis Cora prend la parole à l'intention de la blonde.
— J'ai déjà le mien, tu veux le voir Juliette ?
— Oui bien sûr, tu pourras me donner des idées pour le costume d'Ethan et moi.
La blonde se lève vivement du canapé et part à la suite de la métisse. Je profite donc de l'absence de ma copine pour prendre sa place sur le canapé, même si mon cœur bat un peu plus fort quand la distance entre Malvi et moi se réduit.
Après un court silence un peu gênant, je décide de prendre la parole.
— Du coup tu habites à la fraternité ?
— Oui.
Bon, on ne va pas aller loin avec lui.
J'inspire profondément et fais de nouveau un essai. De toute manière s'il ne me répond pas je pars m'isoler dans ma chambre.
— Tu n'y dors pas beaucoup, je me trompe ?
Mais contre toute attente, il me répond, et pas seulement un mot ridicule.
— Non, c'est vrai. Je n'aime pas trop, être avec plein de personnes, buvant jusqu'à je ne sais quelle heure. Ce n'est pas trop mon truc, enfin j'aime bien boire et m'amuser en soirée, mais pas tous les soirs.
— Je comprends, ici c'est plus tranquille.
— Oui c'est ça, et Cora est vraiment une fille super. Ça ne la dérange pas que je reste ici. Ça te dérange, toi ?
Il me regarde droit dans les yeux et je comprends que ma réponse va avoir de l'importance. Mais je ne peux pas dire que oui, parce que je me sens bizarre quand il est dans les parages, donc je suis obligé de lui dire non.
— Non, pas du tout, de toute façon j'invite aussi Juliette à dormir ici, je n'ai pas le droit de l'interdire à Cora.
— D'accord.
Il passe une main dans ses cheveux bruns et laisse sa tête aller en arrière alors que ses yeux se ferment.
Mes yeux se posent un instant sur son visage, sa peau est un peu hâlée et sa bouche est entrouverte. Je la détaille avec insistance, et j'ai tout à coup envie de la toucher du bout de mes doigts, et aussi d'y déposer un baiser.
Je sens mon estomac être un peu bouleversé par une sensation agréable, alors que je respire un peu plus fort.
Toutefois je détourne brusquement la tête quand je m'aperçois que les yeux de Malvi sont grands ouverts et sont rivés vers moi.
C'est à ce moment-là que les filles font leur retour. Je me lève sans attendre et pars rejoindre Juliette avant de poser une main sur sa hanche, sa robe noire mettant ses formes en valeur.
— Cora m'a montré son déguisement, il est beau.
J'acquiesce puis lui fais un signe de tête avant d'ajouter quelques mots.
— On va dans ma chambre ?
— D'accord.
Elle m'embrasse rapidement, puis je pars en direction de ma chambre, un sentiment d'avoir été pris sur le fait par Malvi restant avec insistance.
Juliette ouvre la porte et s'allonge sur mon lit double alors qu'elle s'adresse à moi.
— J'ai pensé à un déguisement de série ou bien de film ? Par exemple moi en Wonder Woman et toi en Captain America ? Quelque chose dans le genre.
— Oui pourquoi pas.
Je pousse du pied un tee-shirt qui traine sur le sol, puis je me dirige vers mon bureau où est posé mon ordinateur portable. Je l'allume et ouvre la page internet. Cependant, Juliette arrive derrière moi et s'exclame.
— Oh tu veux chercher où on peut en trouver ?
Ce n'était pas mon but.
— Oui voilà.
— Super !
Elle s'assied sur mes genoux et commence à faire des recherches.
Nous avons passé près d'une heure à chercher nos déguisements pour la soirée, et finalement Juliette a opté pour un costume de Harley Quinn et moi en Joker, super cliché.
Je n'ai pas protesté, étant donné que je n'y apporte guère d'intérêt.
Puis nous sommes partis nous allonger dans mon lit.
Juliette a la tête sur mon torse alors que je joue machinalement avec ses cheveux, enroulant les mèches autour de mon doigt.
— Je sens que cette soirée à la fraternité va être géniale. Tu ne penses pas ?
— Oui.
— Tu es content de nos déguisements ?
Je soupire silencieusement, puis je dépose un baiser sur le haut de sa tête avant de lui répondre d'une voix un peu trop fausse à mon goût.
— Oui très.
Elle dépose un baiser sur mon torse, puis elle soulève légèrement la tête pour pouvoir me regarder dans les yeux.
— Tu vas bien ? Tu as l'air bizarre.
Je la regarde à mon tour, puis lui fais un sourire avant de lui répondre d'une voix enjouée.
— Oui je vais bien, je pense juste à la soirée.
— Ah d'accord.
Elle marque une petite pause puis reprend rapidement.
— Il est quand même gentil, Malvi, même s'il est un peu le genre de badboy de l'Université, en privé il est sympa.
J'acquiesce, mais, à vrai dire, je ne l'ai pas écoutée. À la place, mon esprit divaguait sur les lèvres du brun, me souvenant de sa langue passant doucement sur sa lèvre inférieure, peu de temps avant qu'un sourire ne vienne éclairer son visage. Mon ventre se tord agréablement alors que je me sens un peu léger.
Bordel, je l'ai vraiment dans la peau.
AudreyPh18
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