Chapitre 1
A travers les grandes vitres du konbini, j'observe le ciel s'assombrir de plus en plus. La petite horloge logée sur le mur derrière la caisse principale indique 19h56.
L'heure de fermeture approche.
Je mets mes derniers articles en rayon pour la journée, tandis que ma supérieure fait l'annonce au micro demandant à tous les clients restant de se dirigé vers les caisses.
Les dernières minutes de la journée sont toujours les plus fréquentés.
Des lycéens rentrant de leurs activités de club scolaire. Des hommes et femmes d'affaire terminant leur journée de dur labeur.
- « Cela fera 9128 ¥ » J'entends un étudiant travaillant en caisse, pointer le dernier client.
20h15. Le magasin est enfin vide.
J'autorise les deux étudiants travaillant avec nous de rentrer chez eux avant que le ciel ne soit entièrement noir et ferme la porte à clé juste derrière eux.
Je ferme les volets et éteint les lumières des frigos, pour ensuite me dirigé vers le bureau de ma supérieur, qui doit finaliser la clôture du commerce.
- « Tout le monde est parti. Tu as besoin d'aide ? »
- « J'ai fini. Merci, (T/P)-chan. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. »
- « N'abuse pas. Je ne fais rien de spéciale. »
Ma supérieure, Rinka Hayami, à 21 ans. Nous travaillions déjà ensembles, alors qu'elle n'était qu'une étudiante. Et pourtant, la voilà à un grade plus élevé que moi. On s'entend tout de même très bien, on s'entre aide et se conseille en cas de besoin.
- « Pourtant, tu t'occupes de tout quand je ne suis pas là. As-tu déjà pensé à passer responsable magasin ? »
- « On me l'a proposé, mais j'ai refusé. Pas envie de responsabilité supplémentaire, sans augmentation de salaire~. »
- « Oui. C'est vrai que vu comme ça, t'as bien raison... »
Et oui. Même si Rinka est responsable, elle a le même salaire que moi...
Pfff. Patron en carton.
Mais je n'ai pas à me plaindre. Mon salaire me permet quand même de payer mon loyer et mes factures normalement. Très peu de personne on ce luxe, ils doivent généralement chercher un deuxième boulot pour joindre les deux bouts.
Nous quittons le magasin par la porte réservé aux personnelles, celle-ci donne sur une ruelle sombre et très peu fréquenté. En plus d'être dans le noir cas-y complet, l'air froid agresse nos visages.
- « J'aime pas l'hiver. » Fit-elle en fermant la porte. « Trop froid. Trop sombre. »
- « T'inquiète. Encore deux semaines, puis on sera aux printemps, les journées seront plus longues. »
- « Oh oui. Vivement le printemps~. »
On rigole, puis partons chacune de notre côté afin de rentrer à la maison.
Même si nous sommes à la fin de l'hiver, l'air est quand même très froid. Je ressers mon écharpe et ma grosse veste plus près de moi, gardant un maximum de chaleur. Heureusement, je n'habite pas trop loin.
En passant devant un parc, j'entends des sanglots.
Un enfant ?
Est-il seul ? Il est trop tard pour traîner dehors. En plus, dernièrement certains actes malfrats ont été recensés dans les environs.
Intrigué, je suis l'origine des pleurs.
- « J- J'ai peur... Maman... Papa... » Pleurniche une petite voix dans les buissons.
J'écarte la brousse et trouve une petite fille recroquevillé sur elle-même. Elle porte trop peu de vêtements pour affronter les basses températures de soirée hivernale.
- « Hey, ma chérie. C'est bon, t'es en sécurité. Tu peux bouger ? » Demandais-je d'une voix douce pour ne pas l'effrayer plus.
- « Maman ? » Elle relève la tête au son de ma voix, les yeux baignés de larmes. Son apparence est vraiment frappante.
De longs cheveux d'une couleur rose, vibrante comme les fleurs de Sakura annonçant l'arrivée du printemps et de magnifiques yeux bleus, clair comme un ciel sans nuages.
- « Maman ! » La petite fille me plonge dessus et pleures de plus belle. Elle frissonne, sa peau est tellement froide. Depuis combien de temps est-elle ici ?
Je retire ma veste et l'enroule étroitement autour de son petit corps gelé.
- « Depuis combien de temps es-tu ici, toute seule ? »
- « Je- Je sais pas... » Dit-elle entre deux hoquets.
Je la porte dans mes bras et elle blottit sa tête dans mon cou, ses petites larmes dégringolant sur ma peau froide.
- « Je te ramène chez moi ce soir. On cherchera tes parents demain. D'accord ? »
Elle ne dit rien, ressert juste sa prise sur moi.
Je me dépêche de rejoindre mon appartement. J'habite dans un petit quartier résidentiel assez tranquille. Je traverse les portes du complexe d'appartement, prend l'ascenseur jusqu'au 9eme étage et pénètre enfin dans mon « chez moi ».
Je dépose délicatement la petite fille dans le canapé et l'emmitoufle de plusieurs plaides et coussins pour la garder bien au chaud.
Je troque également mon écharpe contre une couverture et m'en vais préparer deux tasses de chocolat chaud avec un nuage de crème fraîche.
Je pars m'installer auprès de la petite sur le canapé, celle-ci se blottit plus près de moi tandis que je lui tends la tasse la moins chaude, peur de brûler ses petites mains délicate. Elle me remercie d'une voix douce et calme.
- « Alors. Dis-moi, ma chérie. C'est quoi ton nom ? »
- « Chiharu. »
- « Chiharu ? C'est très joli. » Mille printemps, cela lui convient et est en accord avec sa couleur de cheveux. « Et quel âge as-tu ? »
Chiharu chipote un peu avec ses doigts pour finalement m'en montrer cinq.
- « 5 ans ? »
- « Oui ! » S'exclame-t-elle fière d'elle, mais la tristesse revint sur son petit visage. « Pourquoi... Pourquoi maman ne se souvient pas de moi ? » Des petites larmes aux coins de ses beaux yeux.
- « Je suis désolé, ma chérie. Mais, je ne suis pas ta maman. Peut-être qu'elle me ressemble ? »
Chiharu n'est pas d'accord et secoue sa tête de gauche à droite avec une moue triste.
Peut-être devrais-je faire semblant le temps qu'elle retrouve ses parents ?
- « D'accord, d'accord ma chérie. Maman a reçu un vilain coup sur la tête et a oublié. Tu devras peut-être lui rappeler certaine chose. Tu peux faire ça ? »
- « Oui ! »
Après ça, je lui fais prendre un bain bien chaud et lui donne un de mes pulls pour dormir.
La petite s'endort instantanément d'épuisement, gardant un de mes bras dans son étreinte. De ma main libre, je dégage une mèche rebelle de son visage.
- « Maman... » Elle chuchote dans son sommeil. « ... Je t'aime... »
Mon cœur fond. Elle est vraiment adorable. Peu importe qui sont ses parents, ils ont vraiment de la chance d'avoir ce petit joyaux auprès d'eux.
Je m'endors sur cette dernière pensée.
____________________________________________
- « Que voulez-vous dire par « aucun enfant a disparu » ? »
- « Désolé Mademoiselle, mais personnes n'est venu signaler la disparition d'un quelconque enfant ces dernière 24h. »
Ayant un jour de congé, j'en profitai pour me rendre au commissariat de police enfin de signaler la présence de Chiharu. Malheureusement, personne n'est venu réclamer l'enfant ou en a même signaler sa disparition.
- « Je l'ai retrouvé toute seule dans un parc, en pleine nuit et dans le froid. Ne me faites pas croire qu'elle est sortie de nulle part ! »
- « Vous savez, dans ce genre de cas, soit les parents abandonnent leur enfant, soit l'enfant fuit suite au décès des parents. »
Les dires de l'inspecteur m'horrifient. Ce genre de chose arrive réellement ? Je regarde tristement Chiharu. Elle ne mérite vraiment pas ça. Non. Aucun enfant ne mérite un tel traitement...
- « Nous pouvons faire appel à une assistante social. Elle s'occupera de l'enfant jusqu'à ce qu'on retrouve ses parents. Sinon... »
- « Sinon quoi ? »
- « Elle devra intégrer un orphelinat. »
- « Hors de question. »
- « Mais... »
- « Ecoutez inspecteur. Je la laisse partir avec ses parents et personnes d'autres. Peu importe le temps que ça prendra, je m'occuperais d'elle jusqu'à ce que vous ayez une piste ou que sais-je. »
- « Maman ? » Ses grands yeux bleu éclatant me regardent inquiet, la tête penchée sur le côté. Je caresse doucement ses doux cheveux roses en lui adressant un sourire se voulant réconfortant.
- « Je- L'enfant à l'air attaché à vous. Je suppose qu'on pourrait faire une exception... ? » Transpire l'officier sous mon insistance.
- « Fort bien. Je vous laisse mes coordonnées. »
Écris : 10/04/2022
Publié : 11/04/2022
Corrigé :
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top