Depuis 11h du matin je parcours toutes les annonces dans le journal et même sur internet. Mais bien entendu comme je m'y attendais, à chaque fois je suis "trop qualifiée", comme par exemple pour serveuse, où l'annonceur m'a dit qu'il ne pouvait pas m'engager sinon il me soupayerait... Et pareil pour les autres...

Ah mais non! Il y a aussi le job de secrétaire, qui est certes un peu bas pour une ancienne sous directrice mais quand on a pas le choix on fait avec ce qu'on a! Alors j'appelle, confiante puisque c'est la même branche, mais cette fois le poste est pris!

Honnêtement j'ai l'impression que le sort est contre moi... Je regarde l'heure sur mon téléphone: il est déjà 17h30 passé... Et toujours pas de travail! Et je me dis que peu importe le travail ça sera toujours pareil!

Et puis je me rappelle du message d'hier... Je retourne sur Instagram dans les messages échangés avec mon très cher inconnu nommé "J.Park". Franchement accepté un boulot d'un total inconnu qui en plus m'a insulté est totalement fou... Mais devant les visages attristés de mes grands parents je me rend bien compte que je n'ai pas le choix... Alors je lui envoie un message:

-C'est toujours bon pour le travail?
-Bonjour, oui je vais bien merci de t'en inquiéter.
-Je suis sérieuse.
-Moi aussi, mes employés se doivent d'être polis.
-Bien, j'y penserai la prochaine fois.
-Non, maintenant.
-Je t'ai posé une question...
-Tout de suite.
-D'accord c'est bon! Bonjour, comment ça va?
-C'est pas parfait mais c'est déjà mieux. Et oui, le travail est toujours libre pour toi.
-C'est pas une arnaque au moins? Parce que j'ai vraiment besoin de ce travail.
-Je sais, et je suis pas du genre à mentir pour ce genre de chose.
-Très bien! Et donc le travail que tu proposes consiste en quoi?
-Tu me vouvoies, je suis ton patron.
-Bien monsieur! Mais je voudrais quand même savoir en quoi consiste mon travail avant d'accepter.
-Rejoins moi dans une heure, je t'envoie l'adresse du bâtiment. Et habille toi bien, ça reste un métier sérieux: pas de jean basket.
-Oui mon capitaine!
-J'ai dit un métier sérieux alors arrête de faire l'idiote.
-D'accord... Vous êtes pas drôle...
-C'est sûrement pour ça que j'occupe mon poste. Sois présente à 18h30 précise. Si tu as ne serait-ce qu'une minute de retard tu le regretteras.
-Très bien, je serais là.
-C'est bien, bonne fille.

Bonne quoi...? Il rigole j'espère! Mais en même temps j'ai tellement besoin de ce travail qu'il peut bien m'appeler comme il veut! Et puis bonne fille c'est mieux que salope... Non?

Je reçois un message avec une adresse, celle où je dois me rendre. Comme apparement le retard n'est vraiment pas permis, j'explique à mes grands parents que j'ai peut être trouvé une solution et qu'il faut que je me prépare pour un entretien. Ils sortent alors avec un léger sourire, heureux que j'ai trouvé une solution.

Je me déshabille et prends une douche rapide pour dire d'être totalement propre: sans savoir à quoi m'attendre je préfère être parfaite. Ou au moins essayer de l'être. Quand je sors de la douche je me sèche les cheveux, puis les ondule légèrement .

Puis j'enfile la robe la plus habillé que j'ai: une robe bleu marine en dentelle (avec bien sur un tissu en dessous) seule mes épaules ne sont couvertes que de dentelle, sans tissu. Je mets quelques bijoux, du maquillage, puis j'enfile mes talons aiguilles noires. J'attrape mon sac à main de la même couleur et descend les escaliers avec mon téléphone à la main.

Mes grands parents sont devant la télé alors je leur dis au revoir rapidement, je prends mes clés de voiture et me dirige vers cette dernière. Il est déjà 18h passé, et le bâtiment se trouve assez loin, j'espère vraiment ne pas être en retard vu ses avertissement... Et j'espère aussi ne pas me diriger vers le plan d'un détraqué...

Au cas où j'ai tout de même donné l'adresse à mes grands parents. Sur la route je me dépêche, pas trop non plus, je vais pas me faire flasher pour un inconnu, il faut pas exagérer!

Je me gare devant l'immeuble qui correspond à l'adresse: il est 18h27, j'ai 3 minutes exactement pour arriver dans l'immeuble, c'est faisable, je suppose.

Je descend de ma voiture, la ferme à clés, et pour être sûre de ne pas être en retard je marche rapidement jusque l'intérieur. J'entre dans une pièce géante qui doit être l'accueil. Il y a deux femmes qui discutent derrière un très grand bureau. Je me dirige vers elles, et elles me regardent en soulevant un sourcil. Oui je sais, moi aussi je suis étonnée d'être ici.

-Vous venez pour? Bah oui c'est vrai ça, je viens pour qui? Euh... Avec le maximum de confiance en moi je lui dis:
-Monsieur Park. C'était son nom Instagram après tout... Alors prions...
-Vous avez rendez vous?
-Je suppose, c'est lui qui m'a dit de venir.
-Un instant.

L'une d'elle se lève et se dirige vers un long couloir. Alors que je suis seule avec l'autre femme je lui souris timidement mais elle détourne les yeux comme si je n'existais même pas. La première femme revient avec un sourire mauvais collé au visage:

-Vous pouvez y aller, c'est la porte au bout du couloir. Elle pointe du doigt le couloir d'où elle vient:
-D'accord merci.

Je me dirige donc vers le couloir quelle m'indique. Mon dieu, il y a au minimum 25 portes dans ce couloir! Et j'ai l'impression de pas voir le fond! J'inspire profondément tout en avançant avec assurance (en tout cas en faisant semblant d'en avoir). Et une fois enfin arrivée au bout du couloir, il n'y a pas une mais deux portes: une à droite et une à gauche.

Bon... Espérons que la chance va enfin montrer son nez... Je suis droitière, alors autant essayer la droite. Je frappe à la porte, on me dit d'entrer alors j'entre, et je vois une table immense où se trouve une dizaine d'hommes, dont un debout, très élégamment habillé, mais il semble assez jeune par rapport aux autres:

-Oui?
-Euh... Je... Je cherche monsieur Park.
-Ah, vous vous êtes trompé de bureau.
-Ouais ici c'est la salle de réunion.
-Ah désolée...
-Son bureau est en face.
-Merci beaucoup et encore désolée de vous avoir dérangé.
-C'est rien, mais tu ferais mieux de te dépêcher.
-Euh oui merci. Il a raison...

Je referme la porte rapidement en veillant à ne pas la claquer. Je me retourne, prends une profonde inspiration, et frappe à la porte face à moi. Un "entrez" autoritaire se fait entendre, et je regrette déjà d'être venue pour ce travail inconnu avec un inconnu dans un endroit inconnu. Oui, je suis paumée.

J'ouvre timidement la porte et rentre tout aussi timidement. Derrière un grand bureau en bois massif, il y a un homme assis sur une chaise de bureau. Il me regarde fixement alors que j'entre et je ne sais pas pourquoi je sens mes joues chauffer sous son regard intense. J'ai l'impression d'avoir manger tout les bonbons et de me retrouver face à mon père prêt à me disputer... Par contre il est encore plus beau en vrai que sur la photo que j'ai vu sur son profil...

-T'es en retard.
-Euh oui désolée... Je suis arrivé dans l'immeuble à temps mais le temps de traverser le couloir et de trouver la bonne salle je-
-T'es en retard, c'est tout ce qui compte. Viens ici. J'avance de quelques pas et m'apprête à m'assoir. Non. Il se lève. Viens juste devant moi. J'hausse un sourcil:
-Vous êtes sérieux? Je ne vous connais pas, c'est hors de question que je m'approche trop de vous.
-Tu es mon employée, tu m'obéis.
-Ah mais non, j'ai pas encore accepté.
-Alors pourquoi t'es là?
-Pour savoir en quoi consiste le travail que vous proposez.
-Très bien. Il se rassois et me fait un signe de main pour me dire de m'assoir, ce que je fais. Tu seras ma secrétaire. Enfin au début, après je verrais éventuellement pour te faire monter dans les échelons si tu es douée et si tu sais m'obéir.
-Obéir? On parle de secrétariat ou d'esclavage là? Il rit légèrement:
-Disons que mes secrétaires ont besoin de certaines qualités et je pense que tu les as.
-Quelles sont ces qualités...?
-T'as pas besoin de savoir, tu apprendras le métier au fur et à mesure. Et oublies pas, tu dois obéir à tout ce que je dis, autrement tu seras renvoyée. Bon, en tant que secrétaire il va pas me demander grand chose non plus... Et puis j'ai tellement besoin de ce travail... T'es pas en position de force là, alors comme de toutes façons tu vas finir par être à moi, accepte rapidement qu'on gagne du temps tous les deux.
-Très bien, j'accepte.

Attends... Il a dit à lui...? J'ai sûrement mal entendu, ou du moins mal compris.

-Bien. Tu commences demain à 8h précise. Ne sois pas en retard cette fois.
-Oui...
-Ne me parle pas sur ce ton.
-Oui monsieur...
-C'est un peu mieux, mais demain tu as intérêt à mieux me parler que ça si tu veux pas le payer plus tard. D'ailleurs, ne pense pas que ton retard d'aujourd'hui est oublié. Tu est arrivé à 18h48 et non 18h30.
-Oui... Je me suis déjà excusée... Mais encore une fois je suis désolée...
-Pas besoin de s'excuser. Je vais juste faire en sorte que ça n'arrive plus. Il se lève de nouveau: Tu as une heure précise à laquelle tu dois rentrer?
-Je suis majeure et vaccinée, j'ai pas d'horaire à respecter pour rentrer chez moi.
-Tant mieux. Il fait le tour de son bureau et m'attrape le bras en me forçant à me lever.
-Mais qu'est-ce que- Il me penche par dessus son bureau en plaçant son coude dans le creux de mon dos, ce qui m'empêche de me relever.
-Les personnes qui n'arrivent pas à l'heure n'ont pas leur mot à dire. D'un coup je sens une tape sur mes fesses. Compris? C'est pas possible... J'ai rêvé... Je sens une deuxième tape et je laisse échapper un son de surprise. Compris? J'hoche lentement la tête en rougissant plus que jamais. Ne fais pas juste un geste de tête, parle. Il me fesse deux fois de plus.
-O-Oui...
-Bien.

Il continue de me fesser, au point que j'en perd le compte. Honnêtement, ça ne fait pas mal, mais c'est gênant, très gênant même, de se faire fesser dans le bureau d'un inconnu par l'inconnu lui même. Au bout d'un moment il me fait me relever, me souris et repositionne mes cheveux correctement:

-18 minutes de retard, 18 fessés. Donc c'était 18 fois... La prochaine fois quitte à être en retard, viens une heure en retard que j'ai de quoi m'amuser après. Il me fais un clin d'œil et je suis trop perturbée pour dire quoi que ce soit. N'oublie pas, demain, 8h précise dans mon bureau, sinon tu auras le même châtiment qu'aujourd'hui. Bien que ça ne me dérange pas tant que ça. Il a un sourire en coin et je me sens rougir d'autant plus. Je voudrais protester mais ce travail m'est tellement nécessaire que même me faire fesser est acceptable. Et puis j'ai déjà vécu pire que ça.
-Très bien, demain je serais à l'heure.
-J'espère pour toi.
-Oui.. Je... Euh... Je vais y aller... Il sourit d'autant plus en s'asseyant sur son bureau:
-Oui vas y, maintenant que tu as accepté le travail tu peux y aller. Tu auras juste a signer le contrat demain. J'acquiesce.
-Mais qu'est-ce qui vous dit que je ne vais pas simplement disparaître?
-Je le sais c'est tout. Maintenant vas y, tu vas arriver tard chez toi.
-D'accord... Je commence à partir et je l'entend me dire:
-À demain.
-Oui.

Puis je me dépêche d'aller jusque l'entrée et de sortir de l'immeuble. Une fois dans ma voiture j'inspire profondément, et je n'arrive toujours pas à croire ce qui m'est arrivé à peine 10 minutes plus tôt...