Le lendemain le jeune Alpha toqua timidement à la porte du bureau de l'oméga. Ce dernier le fit entrer machinalement et commença à lui donner le programme de leur journée, comme à son habitude.

« - Monsieur ... l'interrompis il en voyant Chastain lancé dans un monologue défendant l'importance du travail de bureau.

- Quoi ? s'interrompis il en relevant la tête, intrigué par le respect qui semblait faire son grand retours dans le ton du plus jeune.

- Je voulais m'excuser pour mon attitude envers vous. Je n'ai pas été réceptif à votre enseignement comme je l'aurais dû et je n'ai pas été correcte avec vous. J'ai mal compris vos intentions, elles étaient louable et même si je ne peut adhérer à vos principes je comprends ce que vous avez fait. Je n'ai pas de raison véritable pour vous en vouloir dans de telles conditions alors ... excusez moi pour tout. Acheva il en lui tendant le livre.

- ... Toi tu as fait une connerie, fit il en jetant un bref coup d'œil à la main tendu de l'alpha avant de revenir vers son regards baissé.

- Non ... Enfin je me sent juste coupable et je voulais me faire pardonner pour ma crise de nerf ... c'était puéril.

- Alceo, je ne suis pas un lapin de trois semaine, ne me prends pas pour un con. Je te connais depuis à peine un mois mais déjà aussi bien que si je t'avais fait alors dit moi quelle connerie fichtrement énorme tu as pu faire pour essayer de m'acheter.

- Aucune !

- Pas de problèmes avec mes dossiers alors ? Fit il suspicieux.

- Non !

- Tu as été fouiner quelque part ou tu n'aurais pas dû ? »

Il y eu un bref silence durant lequel Alceo repensa à son enquête envahissante et baissa d'un soupçons la tête. Ce petit signe fut visiblement très bien intercepter car Jérôme poussa un gros soupir et s'assis dans son fauteuil visiblement plus las que fâcher.

« - Et je peut savoir où tu as été mettre ton nez avant que je ne l'apprenne par un moyen ou un autre ?

- Je n'ai pas ... commença il avant d'être arrêter par un pincement de sa morale qui le rappelait à l'ordre. Je suis désolé, j'ai interrogé des gens à votre sujet. Je ... J'ai pris rendez-vous avec LaCaille pour en savoir plus sur vous et votre passé ... et votre vie privé, aussi, un peu.

- Tu as pausé une journée de congé pour interroger LaCaille à mon sujet ? »

L'Alpha pensa recevoir un sermon sur son indiscrétion mais Jérôme éclata de rire. Un rire franche et grave, un rire sincère et loin de celui des codes sociaux qui disait qu'un oméga devait avoir un petit rire discret et mignon. Sa voix envahit toute la pièce pendant quelques secondes avant de retombé, laissant l'oméga remplis d'allégresse et l'alpha interdit.

« - Tu es une surprise quotidienne Montemini, ricana il encore un instant avant de se calmer.

- Vous n'êtes pas en colère ?

- Pourquoi je le serais ? Souri il en se replongeant dans ses dossiers.

- C'était impoli de ma part ...

- Tout à fait.

- Mais alors pourquoi ?

- Tu as déjà des remords, donc je n'ai rien a ajouter.

- Mais ... Vous m'avez coller à la compta pour moins que ça ...

- Tu veut être punis ? Plaisanta-t-il. Si je l'ai fait c'est car tu n'avais pas conscience d'avoir fait une connerie, et puis tu avais besoin de discipline. Nous ne sommes dans aucun de ces cas donc je n'ai pas de raison de faire quoi que ce soit. Mais si tu insiste je peut t'obliger à informatiser les archives. Ça ne servirait à rien mais comme tu as l'air de vouloir être occupé à un truc chiant ...

- Non ! Non ... non merci.

- C'est tout ce que tu avais à me dire ?

- O-oui ...

- Bon et bien tu as ton programme de la journée. Zou.

- Et ... Qu'est ce que je fais de ça ? Demanda-t-il en regardant son livre, se sentant un peu idiot. »

Jérôme tendit la main pour réclamer l'ouvrage. Il lu le titre et eu un sourire moqueur.

« - Je te le donne.

- Hein ? Non j'insiste il est pour vous.

- Prends le, fit il impératif en lui tapant amicalement le pavé sur le torse. Je l'ai déjà.

- Oh ...

- Tu croyais sincèrement qu'un expert du droit des oméga serait inculte sur le sujet ? Ce n'est pas toi qui va compléter ma bibliographie, blanc-bec. »

Sans se retourner et avec un sourire l'oméga quitta la pièce pour aller à l'IDSC , annonçant qu'il « allait bosser » en demandant à l'alpha de fermer la porte en partant. Ce dernier resta une seconde à se demander ce qui lui était arrivé et regarda « Le sexisme ordinaire » comme on regarde une bizarrerie de la nature : avec curiosité et incrédulité.

Alceo décida de ranger l'ouvrage dans son sac et rejoignit son professeur dans les bureau de l'IDSC. Aussitôt entré le réceptionniste lui répéta la même chose qu'à Jérôme :

« - Nous avons reçus la réponse de la comptabilité pour l'affaire de manipulation. Jérôme est déjà dessus dans le bureau, il commence à étoffé le dossier. »

L'Alpha hocha la tête et se pressa pour le rejoindre. Son supérieur glissa les documents jusqu'à sa place en lui faisant signe de la tête de s'y interressé puis il repris sa conversation téléphonique. Apperrement il prenait rendez-vous avec les victimes pour parler de l'affaire et en profitait pour demander une liste complètes des transactions effectuée vers le compte de l'Alpha manipulateur. Lorsqu'il racrocha il lacha un soupir.

« - Quelque chose ne va pas ?

- J'ai une idée sur la façon dont défendre les clients mais pour ça il faut que l'Alpha collabore un minimum avec la justice. Autant dire que nous ne sommes pas très bien partit.

- Au moins l'association va vous financé, non ? Demanda le plus jeune pour confirmer ce qu'il avait compris de la réponse du siège.

- Oui, mais ils comptent sur une victoire car c'est un procès qui va coûter cher. J'ai peur qu'on endête encore plus certaines des victimes si il y a un problème. Il va falloir être prudent et voir au cas par cas. C'est à s'arracher les cheveux.

- Pourquoi serait-ce si compliqué ?

- Si une des victimes n'est pas reconnus comme telle durant le procès je vais l' endetter auprès de l'IDSC. Il faut donc qu'on ne retienne que les faits qui seront bel et bien perçus comme des abus et de la manipulation. Hors plus j'enlève de fait plus je minimise ce qu'à réellement fait cet alpha à ces pauvres gens et moins il a de chance de se faire condamné. Conclusion moins on essaye de foutre nos clients dans la merde plus on a de chance de les y mettre et qu'en plus ce type s'en sorte blanchis.

- La justice n'est pas si fragile que ça. Il y a des choses qui ne trompent pas et qui sont reconnus comme des crimes graves dans la liste des choses qu'il a fait au victime.

- Peut être, mais tout ça il va falloir prouver que c'est vrai.

- Ces gens ne se sont pas mit tout seul dans une merde pareil, c'est du bon sens !

- Hélas il y en a, des oméga qui s'endettent tout seul et rejette la faute sur leur conquête en lui faisant un procès. Il y a aussi des oméga manipulateur et prêt à tout pour de l'argent.

- Tomber cinq fois sur une personne comme ça ce n'est pas de la mal chance ni même une coïncidence, les juré comprendront très bien qui sont les victimes.

- Si il n'y a pas de preuves il n'y a pas de victimes, c'est la base.

- Pour les vols avoir des preuves des transactions suffirait non ?

- Oui, dans la mesure où il est évident que ces « dons » mettes la victimes en précarité financière. Ce n'est pas le cas pour toutes les transactions. En fait c'est surtout l'ensemble des fait qui a conduit à la situation mais la procédure les sépares les uns des autres.

- Ça n'a pas de sens.

- C'est comme ça que ça fonctionne. Ce qui m'embête le plus c'est pour reconnaître le viol et le marquage de force dans les chefs d'accusation. La manipulation à ça de fourbe que les victimes était consentante au moment des faits car elles n'avaient pas conscience de la situation. Et pour prouver ça, bon courage.

- Si ils témoignent pour viol, ça ira non ?

- Non parce que la défense va nous dire qu'ils n'ont pas porter plainte et qu'aujourd'hui rien n'indique qu'il y ait eu viol. Conclusion au yeux de la justice il n'y a rien. La présomption d'innocence est parfois un ennemis dans ce métier.

- Mais on peut prouver qu'ils ont été affaiblis psychologiquement et traumatisé.

- A la rigueur mais ça demande un examen d'un psychologue , c'est long, c'est complexe, ça ne va pas toujours dans le sens voulus et on ne peut pas obliger les victimes à les faire. Je vais le leur demander, évidemment. On as jamais assez d'élément à charge.

- Il y a forcément des solutions. Quand on veut, quand on fait ce qu'il faut la justice parvient toujours à réparer les tords. N'est ce pas ?

- J'aimerais que ce soit vrai. Mais ça ne dépends pas que de nous hélas. J'ai déjà vu de la mauvaise fois ailleurs que chez des avocats démotivés, croit moi. Je n'ai plus vraiment foie en la justice, elle ne m'a jamais donné de bonnes raison de le faire.

- Alors pourquoi continuez vous ce travail ?

- Parce qu'il faut garder espoir qu'on puisse faire respecté nos lois de manière équitable pour tous. Et que c'est une raison justifiable de se battre comme on peut pour cette cause. » répondit il en retournant à son affaire, laissant Alceo sur les cas mineur du moment.

Le jeune Alpha trouvait avant que c'était une tâche ingrate mais peu à peu il comprenait, à force de réfléchir du point de vu de son professeur, qu'il s'agissait plutôt d'une marque de confiance. Jérôme ne jetais même pas un coup d'œil à ce qu'il faisait, le laissant gérer la clientèle la plus commune du cabinet. Il était important que ces tâches soient bien faites car elles servaient à couvrir les fraies de base et à garder une bonne image dans le milieu. Au final bien qu'ingrate et n'apportant pas autant de gloire que les gros cas qu'on amenait au tribunal le conseil était une part essentiel du métier. Faire impeccablement bien ce job n'apportait rien de particulier mais le bâclé était une catastrophe. Là était l'importance du rôle de l'alpha le temps que son patron rassemble à la force de son expérience les arguments pour l'affaire à venir. Quelque part il confiait ses arrières à son jeune stagiaire qui avait finis par en être flatté.

Ce soir là le futur avocat parti assez tard, achevant de prendre un peu d'avance dans sa paperasse. Jérôme avait quitter les lieux quelques heures auparavant, le saluant d'un sourire amicale. Soupirant sur sa chaise il regarda le plafond en jouant avec ses roulettes : se faire à l'idée d'être repousser par son aîné n'allait pas être facile. Mais il y avait de la logique la dedans. Lui aussi se serait repousser à la place de l'oméga. Il était jeune, inexpérimenté alors que Jérôme était mature, capable, entouré d'un tas d'alpha plus puissant et impressionnant qui avait fait leur preuve par leur éloquence, leur présence, leur esprit sans doute aussi. Chastain ne pouvait pas avoir été attiré par un idiot qui appliquait bêtement les méthodes des manuels, son genre devait être du style « original talentueux ». De ceux qu'on qualifiait de génie peut être ? Lui était un « bleu ». Accepter ce fait, d'un certain point de vu, lui donnait une chance tout en lui apprenant la patience. Lorsqu'il aurait fait ses preuves et montrer être son genre d'alpha alors il aurait ses chances avec son tuteur. Quittant le bureau il grimpa dans sa voiture et rejoignit son bar habituel dans l'espoir d'y trouver un de ses amis. Comme leur groupe ne s'était pas donner rendez-vous il doutait qu'il y ait quelqu'un. Le patron qui le connaissait très bien lui tiendrait au moins compagnie. Il s'installa au bar en voyant leur table habituelle occupé par d'autres clients.

« - La même chose que d'habitude Al ? Proposa le beta derrière le comptoir.

- Non, sans alcool ce soir, fit il en sortant son livre ce qui fit rire l'homme.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Ça doit être une sacrée bombasse.

- Quoi ?

- Pour que tu lise ça. L'oméga doit être sacrément canon pour que tu lise un truc pareil. »

L'alpha fut déboussoler. Il ne lisait pas ça pour plaire à l'oméga, certes le titre était à coucher dehors mais il ne perdait rien à apprendre un peu plus. Ça faisait partit de son travail, du domaine qu'il étudiait et des cas qu'il serait amené à défendre. C'était ça l'avis commun ? Il ne s'intéressait au droit des oméga que pour séduire ? Peut être qu'il y avait du vrai et cette idée le rendais mal à l'aise. Si inconsciemment il ne lisait ce bouquin que pour plaire l'intérêt était nul et il pouvait avoir honte de lui.

« - Je ne suis pas si intéressé.

- Avant ce genre de bouquin de nana tu t'en fichais. Tu ramenais directement le code de lois ici.

- Je le connais presque par coeur. J'ai pas le droit de diversifié ?

- Si mais je pensais que tu creuserais du côtés des crimes sordides et des affaires d'erreurs judiciaires qui te faisait bondir. Tu te souviens pas de tes beaux discours ? Tu nous faisais bien rire : même bourrée tu venait dire qui avait foutus la première baigne en cas de bagarre. Alors tu voir lire ça ... C'est inattendus.

- Tu trouve que c'est un bouquin de nana ?

- Mec, à part la paix dans le monde et les nounours on trouve difficilement plus girly.

- Donc le droit c'est girly ? Se vexa un peu l'alpha.

- Non, au contraire, mais c'est pas du droit ça.

- Pas du droit ? s'étonna il en regardant la couverture. En quoi ?

- Bah, c'est juste un discours d'une nana qui se plains. Non ?

- Tu l'as lu ?

- He he non. Ricana le barman.

- Alors ni toi ni moins ne savons ce que c'est exactement. Et puis il me semble que l'égalité des genres et des dynamiques c'est une question de droit social.

- Un problème de société oui. s'immisça son voisin, un alpha.

- Quel différence ?

- Le droit social ça concerne la loi, ça ça concerne les salons de thé.

- En quoi ?

- Soyons honnêtes deux secondes : l'égalité c'est utopique. Nous ne sommes pas ego. Le communisme on as vu ce que ça donnait, ricana l'inconnus.

- Ou-là ! Qu'est ce que vous n'avez pas dit ! Souffla le barman qui connaissait le jeune alpha et savait que ce dernier allait partir au quart de tour.

- Une utopie ! L'égalité une utopie !! Mais parfait ! Laissons les crimes impunis et récompensons les criminels tant qu'on y est ! Puisque tout est une utopie et qu'une utopie n'en vaut pas la peine !

- Les crimes c'est différent, faut pas mélanger les torchons et les serviettes.

- En quoi est ce différent !? La justice n'est pas parfaite ! La justice parfaite EST une utopie ! Si une utopie ne vaut rien et que s'en approcher et ridicule alors à quoi sert la justice ? Si l'égalité est une utopie et que la rechercher ne sert à rien alors rien ne sert à rien ! Allons y gaiement pour un suicide générale tant qu'on y est ! Puisque ce qui n'est pas strictement parfait ne sert à rien et que la vie est loin d'être parfaite !

- Je vous avais prévenus moi hein, ria le patron à l'intention de son client. Il est gentil ce jeune là mais une fois lancer dans ses histoires c'est fini, chuchota il afin de ne pas se faire entendre de l'alpha qui alignait les exemples et re-phrasait ses idées. Et encore vous avez de la chance, là il est sobre. Al ! Al ! Alceo !

- Quoi ? Demanda l'alpha coupé dans son élan de patriotisme et de rêverie.

- Tu n'as pas un bouquin à lire ? Ecoute va le lire chez toi et tu reviendra m'en parler une autre fois d'accord ?

- Je suis outré que tu me mette à la porte comme ça.

- Toi et tes amis êtes les pires, vous faite fuir la clientèle plus vite que son ombre avec toutes vos conneries alors calme toi s'il te plait, lui dit il avec un ton amical et plaisantin.

- On es pas les pires, grommela il, et on fait rien d'illégale.

- Je sais, juste calme toi, ajouta il avec davantage de sérieux.

- J'ai compris. J'ai compris, fit l'alpha en levant les mains bien en vu pour signer sa reddition. Je m'en vais puisque ici on chasse les alpha lettré, charia il le barman en payant son addition.

- C'est ça. A bientôt Alceo.

- A bientôt. »

Quittant les lieux de bonne humeur l'alpha décida de se plonger dans l'ouvrage comme on lui avait conseillé. Mais pas pour séduire, plutôt pour prouver qu'il n'y avait aucun sujet dont la loi n'ai pas à s'intéresser pour améliorer la vie de tous. Pour cloué le bec à cet alpha qui prétendait que la société vivait bien sans règles et sans égalités, pour faire entendre une voix étouffé dans la masse : celle des oméga. Il se sentait animé de nouveau de la passion de défendre la veuve et l'orphelin.