Chapitre 13, part 2
Il quitta la pièce d'un pas pressé et chercha du regards la direction dans laquelle avait pu fuir l'oméga en chaleur. Deux ou trois béta pris à s'éventé lui indiquait que Jérôme était passé encore récemment, son odeur présente dans l'air et si alléchante et caractéristique guidait le regard des curieux vers les toilettes des omégas de l'autre côté du couloir. La rumeur allait bon train et les regards inquiet et jaloux que se lançait les alphas firent monter l'inquiétude du stagiaire. La jalousie ce n'était pas normal, ça signifiait qu'un alpha puissant était déjà tout proche du châtain. Son professeur devait être en grand danger. A cette pensé il pressa le pas. Personne n'avait le droit de lui faire du mal ! Jérôme était proche de lui, de lui seul. Il était le seul alpha qu'il fréquentait quotidiennement et avec qui il s'entendait. Un inconnu n'avait aucun droit et il était prêt à le défier avec violence pour faire valoir ses droits. Fulminant de colère il traversa la pièce, son aura intimidante écartant de quelques pas tous les badauds. Cependant devant la porte des toilettes il fut arrêté net par une masse d'air aussi infranchissable que de l'acier. Les phéromones laissé fugacement dans l'air en barrage lui coupèrent la chique nette. Cet alpha, là-dedans, était monstrueusement puissant. Même lui plutôt de bonne stature se senti minuscule et instinctivement ne put pas avancer davantage. L'homme à l'intérieur était une sorte de super alpha qui avait par la force de son aura installé un rideau de fer entre quiconque et sa proie. Il était venu lentement, d'une démarche détachée, faisant fuir tout le monde à des milles des toilettes et s'était arrêté une seconde la où Montenimi se trouvait pour humer les phéromones dans l'air. Puis d'un geste ample du bras il avait tendu une voile occultante, sans forcer son parfum. Simplement en passant sa main dans l'air et en restant un second ici il avait fait barrière de son odeur, gardé les phéromones de l'oméga pour lui seul, et immobilisé Alceo ainsi que tous les autres alphas devant la porte.
De l'autre côté du montant de contreplaqué les voix des deux protagonistes était parfaitement audible à qui tendait l'oreille.
« - Tu vas mieux Jérôme ? Demanda une voix basse, déformé par une certaine excitation contenue.
- Tu as pris des calmants ?! Comprit Jérôme qui se relevait juste d'une injection d'urgence, appuyé au lavabo.
- Oui, je n'ai pas envie que nous ayons de mauvaises relations tu sais.
- Nous n'avons pas de bonnes relations Xavier. Siffla l'oméga en essuyant sa joue. En plus tu me prends pour un imbécile ! Tu es venue ici parce que tu savais que j'avais mes chaleurs ! Ça t'amuse de me voir comme ça ?! cracha-t-il furieux et blessé.
- Tu as besoin de moi pour ta carrière. Ça marchait bien avant. Laisse-moi t'aidé. Demanda-t-il en offrant sa grande main douce à l'oméga.
- Ne me touche pas ! s'offusqua Jérôme en l'écartant d'une claque écœurée. Ça ne marchait pas, et tu le sais bien. Fit-il soudain fragile en regardant son reflet ravagé dans le miroir en face de lui. Ça ne marche pas entre nous, ça finis toujours mal. Couina-t-il impuissant. »
Il se rinça le visage, le suppressant commençait à faire effet et il reprenait peu à peu ses esprits. L'oméga laissa échapper un soupir calme et las avant de commencer à recoiffer ses cheveux fous sur sa nuque en sueur qu'il avait brièvement épongée.
« - On as essayé ... ça ne marche pas. Je ne suis pas stupide, j'ai retenu la leçon. Je ne referais pas encore la même erreur. Nous deux c'est fini Xavier. Fini. Expliqua-t-il posément non sans une certaine nostalgie.
- Mais on était tellement bien. Toi et moi on sait que tu es malheureux seul.
- Ce n'est pas mieux lorsqu'on est ensemble.
- Tu as oublié les soirées dans le canapé ? Les bons moments au ciné ? Quand on allait en rendez-vous ? Moi je n'ai pas oublié Jérôme. »
L'oméga se retourna agacé vers son ex en réajustant sa veste et ses manches qu'il avait redressées pour éviter de les mouillées autant que pour éviter de souffrir de la température.
« - Tu as oublié le reste ? lui demanda il irritable. Bien sûr que non. Seulement tu n'étais pas celui qui souffrait de nos disputes. Tu fais comme si elles n'existaient pas et on en revient toujours au même point. Tu dis que tu vas changer, que tu vas te calmer et apprendre à gérer ton stress et ta colère mais tu ne changes pas. Jamais. Nous deux ça ne marche pas. Les trois premiers jours c'est merveilleux et ensuite il y a le travail, tes amis, l'appart et on enchaîne engueulade sur engueulade. La dernière fois tu m'as même menacé de m'en coller une Xavier ! C'est pour ça que j'ai dit stop. Et je ne reviendrais pas là-dessus.
- C'était sur le coup de la colère ! Tu sais bien que je n'aurais jamais levé la main sur toi.
- Non, je n'en sais rien. Et je n'ai juste pas envie de savoir. On n'arrive simplement pas à s'entendre et nous avons des visions de travail beaucoup trop différentes. Je ne t'aime plus Xavier, okay ? Quand on a cassé c'était définitif, ça ne m'a pas fait mal comme les fois d'avant. On savait à ce moment-là que c'était fini. Définitivement. Je n'ai plus de sentiments pour toi, c'est terminé. Pas de haine. Mais pas d'amour. On ne s'aimes plus. Et si toi tu n'arrive pas à tirer un trait moi j'ai tourné la page. Accepte-le.
- Jérôme, fit-il d'une voix grave en s'approchant pour surplomber Chastain de toute sa hauteur. Regarde toi ... souffla il toujours suave en glissant sa main contre sa hanche, arrachant un frisson à l'autre. Tu dis que tu as tirer un trait mais ton corps se souviens. Tu as besoin de moi... murmura il en venant enveloppé Jérôme de sa présence sensuelle.
- Lâche-moi. Supplia-t-il énervé mais sans grande conviction.
- Tu as besoin d'un alpha. »
A cette phrase Chastain s'extirpa de l'emprise de l'homme comme si le torse réconfortant l'avait brûlé.
« - Tu es le pire ! Toujours aussi manipulateur ! Tu crois quoi ? Que je vais tomber encore et encore dans tes petites combines avec ton tons mielleux ? Tu me dégoûte ! Tu me méprise ! Tu ne sais pas m'aimé ! Je ne suis pas un objet Xavier. Tu n'as jamais compris que je ne veux pas qu'on me soumette ! Les alphas sont tous pareil. Dominateur. Méprisant. Imbus d'eux même. Tu es un pervers narcissique ! Voilà ce que tu es !
- Ne te met pas en colère. Il y a toujours eu cette alchimie entre nous, c'est normal. Ce n'est pas mauvais. Tu me l'as dit toi-même, souffla-t-il en remmenant la main de l'oméga à sa poitrine et en venant caressé sa joue, y amenant un rose délicat. Tes chaleurs étaient des moments merveilleux avec moi ... Tu pouvais travailler sans prendre de supressant qui t'assoment. Toi qui vis pour le travail c'était une bénédiction, non ? Et moi je vie pour toi ...
- C'est cela. Tu ne m'auras plus à ce jeu-là. Le sexe m'a déjà remis dans tes bras, mais pas cette fois. Tu m'as fait tous les coups possibles. Des roses, des chansons, des rendez-vous, des cadeaux, des promesses encore et encore. Mais c'était des mensonges, des mensonges et encore des mensonges. Tout tes mots sont des mensonges. Tu me veux dans ton lit, comme un trophée à exhibé devant les collègues et c'est tout. De toute façon j'ai retrouvé quelqu'un depuis un moment maintenant. Et cette relation est beaucoup plus saine que la notre ne l'a jamais été. Donc tu ne me reverras jamais accepté tes avances.
- Quoi ? Tu as trouvé quelqu'un ?! s'exclama il surprit et touché.
- Oui. Maintenant laisse moi partir.
- Attends ... Tu mens. Sinon tu serais avec lui, tu ne serais pas obligé de prendre des suppressants. Tu ne serais pas dans un tel état, affamé de contacte et presque à genou juste pour une étreinte. Tu t'es refusé à moi avec plus d'ardeur quand on était ensemble. Tu n'as personne. Et je ne vois pas comment. Tu mets toujours une barrière entre toi et les autres. Il n'y a que moi qui ait pu approcher ton cœur. Les autres tu les chasses.
- Plus maintenant. L'époque où j'étais seul avec toi est fini. Maintenant j'ai quelqu'un.
- Qui ?!
- Si je te le dis tu vas me harceler. Tu es déjà entrain de filer le moindre de mes mouvements, de guetter mes chaleurs dans l'espoir que je craque. Tu es fou. Crois-moi ou pas mais je suis très heureux en ce moment. Pour l'instant je ne peux pas ... Me laissé aller. Parce que j'ai du travail. Mais bientôt tu n'auras plus à t'inquiéter pour moi. Sourit-il, le regard dans le vide à la pensé de l'homme qui avait son affection.
- Jérôme ... souffla Xavier les bras ballant en reconnaissant sur les joues de l'oméga la roseur des premiers jours de leur amour. Je ... Il fronça les sourcils et inspira pour regagner sa détermination. Je vais trouver qui c'est.
- Ça m'étonnerait, fit Jérôme avec un petit rictus énigmatique alors qu'il remettait une de ses mèches derrière son oreille. »
L'alpha se mordit la lèvre de jalousie. Jérôme en parlant de lui était comme un adolescent, ses gestes redevenait timides, son regard pétillant comme un jeune premier et ses manières intimidé très oméga le rendais magnifique.
« - Je vais trouver qui c'est, le défier et te prouver que ton partenaire idéal c'est moi. »
Les yeux de l'oméga roulèrent vers le ciel exaspéré. Les alphas ne réfléchissaient qu'avec leurs instincts. Et c'était lui la créature baignée d'hormone ? Il repoussa son aîné avec une force certaine pour se diriger vers la sortie des cabinets. Seulement l'alpha massif bougea à peine :
« - Je m'en vais. Prends le temps de te reprendre. Et ... Si la journée est trop dure et que tu as besoin de moi pour décompresser et réussir ton procès ... Mon numéro n'a pas changé.
- Sort. » répondit simplement Jérôme avec un regard froid qui suivit Xavier jusqu'à ce qu'il ait passé la porte.
Alceo était toujours là, aillant écouter leur échange. Le ton doucereux de l'autre avait endormi sa vigilance mais une fois face à face il se souvint pourquoi il n'était pas entré pour rejoindre son maître de stage. Pour regarder l'homme Montemini du levé la tête et ce malgré son mètre 80. L'alpha face à lui était un grand brun d'au moins 1m90, le cheveux épais et bouclé avec une coupe plutôt courte et une barbe fournie et bien entretenue. Ses iris d'un vert intense transperçaient tous ceux qui osaient croiser son regard brillant d'intelligence, d'une grande détermination et d'assurance. Leurs reflets ambrés traduisirent sa surprise puis son amusement en voyant l'autre alpha au moins 12 ans son cadet. Les deux alphas ne se quittèrent pas des yeux alors que par la force des choses le plus jeunes s'écartait pour le laisser passer. Pendant un instant Xavier s'éloigna sans dire un mot mais au bout de quelques pas il s'arrêta et fit demi tours pour mieux observer le jeune homme. Debout au milieu du parquet ciré, les mains dans les poches de son costume sur mesure d'une classe indéniable, il avait l'air d'un des grands du monde qui marque leur temps.
« - Et bien ... ria-t-il modérément, voilà qui est cocasse. »
Alcéo ne compris pas ce qui l'amusait mais en dépit de son envie de l'apostrophé pour le lui demander il ne s'en sentait pas capable, retenus par une force obscure et puissante.
« - On dirait qu'il faut parier sur une cure de jouvence. » Commença-t-il avant de se raviser avec un air victorieux. « Bah ! Le temps n'est pas un ennemi. Finalement pour gagner je n'aurais rien à faire. La nostalgie ça arrive et ça passe. Je suis presque déçu que ce soit gagner d'avance. Dommage. » fit il en tournant le dos à son sosie de jeunesse. L'aura du quarantenaire resta encore longtemps dans les lieux, leur imposant un silence respectueux suffisamment intense pour que Jérôme ressorte des toilettes de nouveau calme et disponible.
« - Qu'est ce que tu fais là ? interpella-t-il le brun qui sursauta en se retournant vers son maître de stage.
- Je ... J'étais venu vous chercher.
- Et tu t'es endormi debout ? Reviens sur terre, maintenant. J'ai besoin que tu m'aide à rattraper ma bêtise. »
Chastain faisait comme si de rien n'était alors Alceo n'osa pas demander à son supérieur qui était l'homme. Au fond il le savait déjà. C'était son plus grand rival.
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