Chapitre 13, part 1
Vous avez demandez deux chapitre d'un coup : le voici ! ^^ Bonne lecture.
Le deuxième jour de procès commença tout comme le premier par l'arrivé très matinal des différents acteurs. Comme la veille les deux partis s'ignorèrent royalement afin d'éviter des débordements et s'installèrent chacun dans leur box presque une heure avant le début de la séance. Jérôme était tout aussi fiévreux que le lundi, peut-être même davantage. Il prit ses supressants et on ouvrit les fenêtres sans attendre que l'odeur ne s'épaississe dans l'air, épargnant aux visiteurs toujours aussi nombreux les désagréments des phéromones d'un oméga en chaleur. La séance s'ouvrit sur le cas de Etienne Boileau, la deuxième victime. Le jeune oméga de 24 ans avait subi à peu de choses près les mêmes terribles mésaventures que la victime précédente aussi le deuxième jour ressemblait au premier. Les mêmes arguments revenaient sur le tapis mais cela sauvait maître Chastain qui puisa dans ses forces toute la matinée. Indéniablement il entrait dans la période la plus intense de son cycle et sa médication devenait de plus en plus insuffisante jour après jour. L'originalité du cas défendu le mardi vint dans l'après-midi où maître Chastain put dévoiler avec preuve à l'appuis les conséquences psychosomatiques des tortures psychologiques exercé par Hamilton sur ses victimes. Après avoir étouffé l'assistance de ces mots savants d'introduction il fit projeter simplement une image.
« - Voici messieurs dames une photo d'Etienne Boileau au moment où lui et Morgan Hamilton se sont mis en couple. » expliqua-il avec un murmure dans la salle.
« - Monsieur Boileau, combien pesé vous sur cette photo ?
- Environs 95 kilos monsieur, rougit l'oméga en voyant sur grand écran son ancien sourire rondouillet de jeune oméga bon vivant.
- Peut-on dire que vous êtes un peu rond sur cette photo ?
- Oui ... fit il gêner par cet aveux un brin tabou que maître Chastain lui demandait à voix haute.
- Votre IMC était alors légèrement inférieur à 32, soit en surpoids mais à la limite de l'obésité modéré. Vous confirmez ?
- Oui.
- Aujourd'hui où en êtes-vous ?
- Je mesure toujours 1 mètre 72 mais je pèse 58 kilos.
- Vous avez donc perdu 37 Kilos.
- En fait j'en avais perdu 42 car j'étais descendu à 53 kilos à peu près.
- Beaucoup seraient tenté de vous féliciter pour ce régime très réussit. Comment avez-vous perdu tout ce poids ?
- A la fin de ma relation avec Morgan Hamilton.
- La question n'est pas vraiment quand mais plutôt comment, insista gentiment maitre Chastain malgré la sueur qui dévalait sa nuque.
- Après à peu près un an de relations tout s'est détérioré. Il disait souvent que j'étais gros et ...
- Il vous insultait ? demanda l'autre oméga avant de reprendre quand un hochement de tête vint confirmer sa question. Vous pouvez nous donner des exemples ?
- Au début ce n'était pas trop méchant comme Mon grassouillet par exemple. Et puis petit à petit ... C'est devenu du genre « Gros lard » ... Gras du bide ... Gros tas ... Mais quand il me désignait comme ça c'était ... ça allait. Je l'avais déjà entendu de d'autres gens. Et puis il disait que c'était pour rire, en vrai un oméga gros ce n'est pas commun donc je comprenais qu'on s'en moque un peu. Mais ... Après ... Après il a commencé à lancer des piques méchantes sans raisons. Tous les repas, chaque fois que je faisais à manger et chaque fois qu'on se mettait à table j'avais droit à une remarque méchante. Tous les jours. C'était des choses comme ... « T'as pas pris de la crème allégée ? Et tu t'étonnes d'être gras comme un cochon ? » ou « Nan ! Toi tu ne mets pas sucre dans ton yaourt, t'es déjà assez gros comme ça. » et « Ah tu fais à manger comme ça ? J'aurais mieux fait de faire le repas sinon je vais finir énorme comme toi ». Chaque imitation faisait trembler son corps frêle des pieds à la tête. Ensuite ... Ensuite il s'est mis à me rabaisser devant ses amis et en public, chaque fois qu'il le pouvait. J'ai toujours été intimement complexé par mon poids, il le savait. Il disait ... des choses horribles juste pour que je me sente humilié. Quand on faisait les magasins je savais qu'au moins une fois dans la journée il allait dire à voix haute en passant devant les vêtements oméga « Nan pas là, toi tu aurais l'air d'un boudin et tu les ferais craquer ces fringues, vient on va dans les grandes tailles. » ou « Attends je me suis trompé, ici c'est maternité, toi tu n'es pas gros que du bide donc ça ne va pas aller. » C'était horrible ! siffla-t-il avec colère.
- Vous avez fini par faire un régime à cause de ce harcèlement ? questionna Jérôme, attendant la réponse de son client qui fit non sans un mot.
- ... J'ai ... J'ai fait une dépression. Je faisais des crises de boulimie. Quand il avait été affreux dans la journée je rentrais manger en cachette. Dès qu'il était sorti je me jetais sur les placards et je mangeais tout. Puis je pleurais beaucoup parce que j'avais honte d'être gros, de manger comme un gros, de vivre comme un gros. J'avais vraiment honte de manger et de vivre. Alors je me faisais vomir. Au début c'était seulement après les crises de boulimie. Puis il m'a plaqué en me disant que j'étais « devenu impossible avec la bouffe » et qu'il ne supportait plus mon corps de gros, que je ne faisais aucun effort et que je lui donnais envie de gerbé, que je ne trouverais plus personne car, comme il l'avait dit, personne à part lui ne pouvais aimer un oméga gras et moche. Il m'a dit tellement d'horreurs ce jour-là ... Il a touché à toutes mes insécurités. Il a dit que c'était à cause de mes fesses qui faisaient honte à tout le monde que je n'avais pas d'amis. Que ...
J'ai commencé à le faire à chaque fois que j'avalais quelque chose. Les 42 kilos que j'ai perdus après notre rupture m'ont fait tomber en maigreur. Comme c'était une perte de poids trop rapide j'ai fini à l'hôpital. Ils m'ont diagnostiqué une dépression avec anorexie boulimique. Pendant un temps, peut-être deux trois semaines, je suis resté en soin intensif avant d'être transférer vers un hôpital psychiatrique pour oméga. Comme je vis seul il m'a fallu un ans et demi pour convaincre les médecins de me laisser sortir pour me faire soigner par un psychothérapeute. J'ai repris le travail un peu plus tard, et depuis 6 mois je n'ai plus besoin que de consultations ponctuelles pour s'assurer que ma guérison est bien terminée et que je ne replonge pas. Mais il y a de bonnes chances que je reprenne le poids que j'ai perdu à cause de l'effet yoyo. Donc en plus d'un psy je dois être suivit par une diététicienne qui m'aide à manger normalement, sans boulimie.
- Vous auriez pu mourir ?
- Si je n'avais pas été hospitalisé je serais mort oui. Et si je n'avais pas été suivit pour ma dépression je pense que j'aurais pu me suicider. Ma perte de poids ne m'as pas fait du bien mais beaucoup de mal. Et elle n'est pas dû à une rupture que j'ai survécu ou surjoué. Appelez ça comme vous voulez, ce n'était pas de la comédie. J'ai vraiment souffert de tout ça, physiquement, à cause du harcèlement de Morgan. »
Ce témoignage eu pas mal d'effet sur l'assistance de part son côté spectaculaire mais l'empathie n'était pas aussi forte qu'elle n'aurait pu ou du l'être. Sans doute le grand publique ne comprenait il pas qu'on puisse considérer comme un effet négatif pour un oméga de perdre du poids. Ces derniers avaient un tel culte de la maigreur, et pour la majorité d'entre eux ils étaient si sveltes que dès qu'on oméga avait des rondeurs plus généreuses que toléré la seule chose bonne pour lui aux yeux des autres étaient qu'il rentre dans le moule. Mais Etienne ne pouvait pas, il n'aurait jamais pu si sa vie n'avait pas été ainsi mise sans dessus dessous. Sans doute avait il une balance hormonale différente car depuis tout jeune il avait un métabolisme plus lent que le garçon énergique qu'il était. Dans quelques années, lorsqu'il irait vraiment mieux, les deux avocats savaient qu'il repasserait au-dessus de la barre des 75 Kg. Et tant mieux, se disais Jérôme, en imaginant son client reprendre du plaisir à aller au restaurant, à ne plus faire de sport par obligation mais par envie, à vivre tout simplement comme tout le monde avec son petit ventre et son corps enrobé lorsqu'il était en bonne santé. Seulement on ne leur enlèverait jamais leurs complexes, à eux, parce qu'ils les entretenaient en même temps que les alphas. Le cas d'Etienne renvoyait tous les omégas à leurs propres inquiétudes concernant leur poids, aux attentes de leur partenaire, à l'angoisse d'une remarque ou du regard de quelqu'un qui jugerais sans savoir quelle était la physionomie qui pour eux étaient saine. Discrètement dans sa robe d'avocat il mit la main sur ses cuisses où malgré ses efforts pour sculpter son corps et lui donner la musculature effilée d'un homme il conservait, comme un rappel à l'ordre, une chaire grassouillette presque féminine et ronde. Caché par la taille impeccable de ses pantalons de costumes personne ne savait que ces formes étaient là. Du moins presque personne. Dieu qu'il voulait retrouver celui qui lui faisait oublier sa vie de chien. L'oméga se pressa pour avaler plusieurs gorgées d'eau. Dans son état il n'était pas bon de penser à des choses pareilles, surtout en plein procès. Il eu un échange de regards avec Alceo et vit dans ses yeux bruns qu'il avait senti sa bouffée de chaleur et de phéromones. Il fronça les sourcils pour lui faire comprendre à lui et aux alphas en présence que faire des hypothèses sur les raisons de ses émois était des plus mal élevé mais le message ne passait jamais comme il le souhaitait. Alors il préféra ignorer la chose se replonger dans le travail.
« - Vous allez bien ? On dirait que vos suppressants ne marche pas très bien, lui murmura Montemini dans la plus grande des indélicatesses.
- J'en essaie des nouveaux mais je t'accorde qu'ils sont moins efficaces que ce que j'avais espéré. Grommela Chastain à voix basse. Mon médecin va m'entendre. Mais plutôt que de t'inquiété de ma santé occupe toi de ton discours. Je te rappelle que tu es tout seul sur le cas de demain. Tu n'as pas intérêt à tout faire foirer. Maintenant concentre toi. Même si toi et moi connaissons par cœur le témoignage du médecin et les éléments médicaux de Boileau il faut rester alerte au cas où une faille se montrerais dans leur discours ou dans le nôtre. »
D'un geste du menton maître Chastain intima à son stagiaire de prendre note des mots du psychologue appelé à la barre pour corroborer le témoignage de la victime. Tout le monde écoutait à la recherche d'un point discordant qui aurait pu déresponsabiliser Hamilton des faits qui lui étaient reprochés.
- Y a-t-il des preuves que la cause directe de la dépression de votre patient soit liée à sa rupture avec monsieur Hamilton ? Demanda Maître Singh
- Quel genre de preuves ? demanda le psy qui ne comprenait pas. Vous avez vu nos rapports. C'est de la psychiatrie pas de la médecine légale donc je ne vois pas ce qu'il faut d'autre comme preuve que notre expertise.
- C'est-à-dire que des mots seuls ne sauraient convaincre vraiment un jury, même provenant d'un expert.
- Etes vous entrain de dire, maitre Singh, qu'une expertise ne constitue pas une preuve ? Pourtant un rapport de légiste est une expertise et vous n'iriez pas dire qu'il ne s'agit pas d'une preuve. Intervint Chastain.
- Maitre pourquoi ne faites vous pas taire maitre Chastain quand il coupe ainsi la parole ? grogna l'autre avocat.
- Non, maitre Chastain à raison, se dépêcha d'annoncer Sadoul avant que son collègue aigris ne dise une bêtise pour le plaisir de rabattre le caquet de l'oméga. Un rapport médico-légal est une preuve, en l'occurrence ces documents sont des rapports médicaux. Ils ont été retenus pour le procès, leur validité n'est pas à débattre. »
Jérôme remercia l'intervention honnête du juge avec un geste discret.
- Evidemment que leur authenticité ne fait aucun doute. Ce qui me posait réellement question, reprit Singh, c'est le fait que puissiez certifier une causalité entre la rupture avec Hamilton et la dépression. Cette dernière ayant commencé avant n'est-il pas juste de dire que la dépression n'est pas causée par la rupture et que cette dernière n'a fait que l'amplifier dans le pire des cas.
- En effet dans mon examen il apparaît que la dépression de monsieur Boileau était antérieure à sa rupture avec votre client.
- Y a-t-il eu une accélération des choses après cette rupture.
- Non pas vraiment, du moins pas en apparence. Mais c'est difficile à juger car au moment de ces examens monsieur Boileau était déjà gravement malade donc il n'était pas suivi pendant la période où il est tombé en dépression.
- Peut on dire sans se tromper que la rupture n'est pas la cause de l'anorexie de monsieur Boileau. Ni n'est un élément aggravant.
- Ce n'est pas la cause primaire c'est sûr, mais impossible d'assurer que c'est ou non un élément aggravant.
- Donc rien n'indique que mon client ait été la cause de cette dépression. Elle est arrivée pendant leur liaison mais peut-être dû à des facteurs extérieurs n'est-ce pas ? Comme un complexe sur le poids porté depuis l'enfance ? Il est écrit dans ce rapport que monsieur Boileau avait un rapport aux autres difficiles, un sentiment permanent de harcèlement -conséquence résiduel de harcèlement scolaire- et de gros complexes sur son poids. Tout ça datait d'avant ou d'après la relation avec mon client mais rien n'indique que ce dernier soit responsable. Il s'agit de pure coïncidence si les nerfs de monsieur Boileau ont lâché à ce moment-là.
- C'est faux ! gémit Etienne scandalisé.
- Monsieur le juge ! héla Chastain en se levant de son siège. Je voudrais que l'expert donne son avis sur cette hypothèse ! demanda-t-il en cachant avec un grand professionnalisme le fait qu'il était outré par la ligne de la défense.
- Accordé. Cette hypothèse est-elle possible ? demanda Sharpe
- Eh bien ... C'est possible oui. Mais...
- Donc c'est un argument valide, coupa Sharpe ce qui fit bondir l'avocat.
- Mais quoi ?! Sauf votre respect vous avez coupé un témoin monsieur le juge. J'aimerais entendre ce « mais ». Si la défense à peur que l'avis d'un expert aille contre sa plaidoirie elle n'a qu'à le dire ! Nous pouvons sans doute faire comme si l'expertise n'existait pas, puisqu'elle ne va pas dans le sens de ce discours. N'est ce pas monsieur le juge ?
- Monsieur Chastain arrêter de me traiter comme votre ami. Nous ne sommes pas collègues et je vous prie de vous tenir tranquille et de rester respectueux.
- Si la défense n'a rien à craindre écoutons la suite. Vous disiez donc que l'hypothèse de la coïncidence était possible mais ...
- Ce n'est pas un impossible, reprit le psychologue une fois qu'on lui accorda d'un geste la parole, mais c'est hautement improbable. Surtout que j'ai repérer chez mon patient, chez monsieur Boileau donc, des signes qui indique que son conjoint à été l'élément déclencheur qui a transformé ses angoisses en une crise nerveuse.
- Et quels éléments je vous prie ?
- La plupart d'entre eux sont de l'ordre du psychanalyste et se retrouve dans le dossier. Si je vous résume on peut dire d'après ce rapport qu'il est presque certain que même si les éléments alimentant la dépression était déjà présent chez monsieur Boileau depuis longtemps le basculement dans la dépression est dû à une augmentation des stresses lier à ces angoisses. Pour faire simple à la période où Etienne Boileau à commencer à être boulimique quelqu'un ou un groupe le harcelait sur son physique. Etant donné que mon analyse indique que monsieur Boileau n'avait alors de contacte qu'avec son travail et son conjoint et qu'aucune angoisse n'était dirigé envers son lieu de travail mais à l'inverse plutôt envers son conjoint. On peut dire sans grand doute que l'harceleur était monsieur Hamilton.
- Sans grand doute ? Il en subsiste un ?
- Oui, toujours. En science il y a toujours un doute raisonnable à avoir car on n'est jamais sûr de rien.
- Peut-on monsieur le juge, avec la rigueur que dois avoir la justice et la présomption d'innocence, conservé des charges dont on est incertain ?
- Maitre Singh vous n'écoutez décidément pas les experts, fit Jérôme avec un air un brin condescendant. Le témoin vient de vous dire qu'en science le doute subsistait toujours même minime. Ce qui signifie qu'en l'occurrence le doute est proche de zéro. Affirmeriez-vous que parce qu'il existe un doute, même proche de zéro, on doive réfuter toutes les hypothèses ? On pourrait donc dire que je ne suis pas un oméga, et que vous n'êtes pas avocat. Puisque il existe un doute proche de zéro que nous ayons falsifié nos identités. Voyez-vous l'absurdité de votre jeu avec la compréhension des probabilités ?! aboya-t-il exaspéré.
- Maitre Chastain calmez-vos hormones bon sang ! tambourina le juge. »
Le silence tomba d'un coup sur l'assemblée alors que l'oméga faisait volt face vers le président de la séance.
« - Je vous prie de m'excusez !? » fit il encore choqué par l'insulte et bouillonnant de colère.
Tous s'accordaient pour dire que même si de tels mots correspondaient à la penser plus ou moins générale il était très mal venu de les prononcés à voix haute. Le malaise était général et l'air électrique. Jérôme avait les cheveux hérissés sur sa nuque et était plus proche du loup enragé que de l'avocat sage et posé. Les muscles bandés comme un alpha au bord de l'attaque il semblait attendre un élément déclencheur pour faire déferler sa rage. L'audience n'osait plus faire un son devant l'évidence du combat qui se préparait entre le béta et l'oméga, personne n'osant intervenir.
« - Je vous demande pardon ?! » insista l'oméga en passa de l'autre côté de la barre d'un pas sec, le claquement de ses talonnettes raisonnant dans la pièce comme autant de gifles qu'il aurait voulu donner.
« - Allez-vous rasseoir maitre Chastain ! Ne vous ridiculisez pas davantage.
- C'est ce procès qui tourne au ridicule monsieur le juge ! D'abord un accusé qui accuse ses victimes, puis juge qui ne se gêne pas pour lancer des remarques omégaphobe ! Le juré aura tout entendu ! fit Jérôme en s'avançant vers les juges, au bord de l'explosion.
- ça suffit maitre Chastain ! tonna la voix anormalement grave du juge Remi Sadoul. »
L'alpha rien qu'avec cette phrase avait stoppé net l'avocat. Jérôme avait chancelé dans un frisson et tout le monde avait compris que l'homme avait usé de son autorité de mâle dominant sur maitre Chastain. Il n'avait pas eu besoin d'utiliser sa voix d'alpha, seulement de descendre dans un registre grave. L'oméga en chaleur était suffisamment réceptif aux ordres d'un alpha pour malgré lui s'y soumettre sans opposé de résistance. Le visage de Jérôme traduisait son état de choc, fixant le sol alors qu'il sentait son corps faire un pas en arrière. Alceo et quelques autres suffisamment proches purent voir que l'oméga serrait ses poings jusqu'au sang, tétanisé pour empêcher ses genoux de ployé et son dos de se cambrer. L'oméga avait la respiration laborieuse et les yeux humides dans le vide, tremblant imperceptiblement.
« - Je pense que nous avons tous besoin de prendre une petite pose. » fit-il avec une réelle compassion pour l'oméga.
Jérôme se mordit la lèvre et hocha piteusement de la tête, complètement incapable de retrouver son caractère rebelle et impétueux.
« - Veuillez m'excusez. Ajouta-il dans un murmure confus.
- La séance est levé. Ordonna Sadoul en voyant que Chastain restait immobile au milieu de la cours d'assise. »
Immédiatement l'oméga fis volt face et quitta la pièce d'un pas pressé sans adresser un regard à personne. Maître Singh jubilait comme un vautour devant une carcasse et Guy Sharpe avait un sourire d'hyène. Montemini quant à lui était abasourdi. Devait il suivre son maître de stage pour s'assurer qu'il allait bien ou rester auprès de ses clients pour les rassuré car ces derniers étaient très inquiets. Voir un autre oméga subir une telle chose publiquement les avaient retournés.
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